En résumé : sa nature est froide et décisive, tel un prédateur. Il était fait pour analyser une situation, trouver un point ou maillon faible, traquer et tuer. Il est dominant, mauvais, calculateur et s'il comprends parfaitement les mimiques humaines et hybrides, les émotions, il ne les ressent qu'à peine. Il est envieux de les ressentir, et garde toujours cet attrait d'utiliser les mots et actions pour jouer avec autrui, remarquer ce qu'ils ressentent et tenter de le ressentir lui-même. Dvir était fait pour être un bourreau de la brigade et garde encore l'ombre de ce qu'il était. Aujourd'hui sujet de l'infection, sa rage déjà présente quand il était sain, elle a décuplé et crée sa Reine, une illusion dans sa vie de tous les jours. Il voit l'Infection comme une malédiction à partager et ceux qui y survivent deviennent les Prédateurs ultimes supérieurs à toute race humain ou hybride. Si une part de lui veut mourir et arrêter cette souffrance, l'autre illogique veut voir s'il survivra, si son ego le gardera à flot. Un mégalomane suicidaire et prédateur partagé entre la logique et l'illogique. Coincé entre ce montre de silence et d'observation et cet animal enragé, le contrôle se fait de plus en plus difficile. 'infection est devenue une hallucination, une Reine qu'il écoute dans sa tête et une malédiction qu'il souhaite partager avec des élus, pensant cette dernière la derniére phase de domination de toute race.

Depuis 2060, il est un tueur à gages dans les rues de New York, nommé le Babadook. Appelé seulement lorsque le besoin est extrême, car ses prix sont parfois plus effrayants qu'un peu d'argent.

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He was standing on the street, looking at me with so much love, like the crowd did not matter, like my screams of pain did not matter. This love was deep, scary, envious and fool. It was just as ugly as him. So why, ô why do I feel pity for this thing?

Il fût un temps oú Dvir était le parfait résultat de ses races. Des hybridations précises le faisant un chasseur, un tueur au sang froid et à la raison glacée. Il fût un temps oú sa monstruosité reposait non pas dans sa mégalomanie de prédateur, mais bien dans son manque d'empathie et son besoin contrôlé de violence et d'hémoglobine. La froideur de sa peau et de son regard étaient égales à celle de son âme. Puis l'infection l'a marqué, d'un fer noir et putride.

Aujourd'hui, Dvir est une créature déformée, déchirée entre la rage de son passé et la corruption qui le ronge. Debout dans l'ombre, il est une vision d'horreur : une silhouette longiligne, massive et pourtant élancée, à la manière d'un Wendigo, effroyable de Bababook. Dvir se hait. Dvir hait ces miroirs qu'il brise de part et d'autre. Il ne se reconnait plus, ni son sang, ni sa faim sans fin. Il craque son cou de part et d'autre, comme pour s'extirper de cette rage terrible et affamée. Il cherche à nouveau ce visage si beau dans sa glace et désormais disparue. Comme le Babadook envie ces hybrides de perfection, comme il veut les empoisonner et les amener dans sa déchéance... Car il hait leur beauté, leur innocence, leur physique qu'il veut trouer de part en part. Il veut les voir désespérer dans sa rage, les voir évoluer dans son poison, dans son infection. Car cette jalousie est la face opposée de sa mégalomanie : l'infection est un bourreau, une clémence à partager.

He was salivating. Just thinking of Them. Of those lost children too perfect for their own good. And She came to him, whispering in his neck: Her. They need you, she said, they need you to bite them, eat them, save them from their own beauty. Beauty is the face of misfortune. You know it... She said again. Let them come to me. Let me change them for their own good. Just Them, no one else.

Il respira l'air poussiéreux, il frissona sous les cris de la foule. Il l'adorait, il l'adulait, il la détestait. Sa Reine de poison et d'infection. Ce souffle qui le gardait en vie.... Ce poids qui criait infâmie. Comme il voulait quelqu'un qui le contrôle. Comme il voulait quelqu'un pour l'extirper de Madame Infection. Comme il voulait le ou la noyer avec lui.

Come with me, my Dear, come within my dark sea.

Sa voix grave et sifflante résonne, un écho de sa douleur intérieure. L'infection l'a transformé, à l'intérieur comme à l'extérieur. Dvir est maintenant sujet à des crises violentes, où la rage et la douleur prennent le dessus. Pourtant, il reste froid, calculateur, un chasseur dans l'âme. Il observe les autres hybrides, ceux qui ont conservé leur beauté, avec une envie dévorante. Il les jalouse, les méprise, mais ne peut s'empêcher de désirer ce qu'ils possèdent encore.

Dvir est une contradiction vivante. Il espère la mort, une libération de son existence tourmentée, mais il veut aussi survivre, continuer à chasser. Chacune de ses chasses dans New York est une danse macabre, une démonstration de sa lubricité, de sa vilenie, de sa folie. Il est ironique, terrible, un prédateur enragé. Sa nature reptilienne se révèle de plus en plus, l'humanité en lui s'efface lentement, laissant place à l'animal. Un animal se croyant supérieur aux Hommes comme aux Hybrides, un animal observateur dans ses moments de lucidité, analytique et adulant autant détruire le physique et le mental de ses proies.

Libidineux, vil, terrible, ironique, chasseur, prédateur, jaloux, envieux, fou – Dvir est tout cela et plus encore. Il est une créature de nuit, un spectre de violence et de désir, une ombre qui se nourrit de la peur et du sang. Dans ses chasses assassines, il est à la fois le cauchemar et le rêve d'une fin. Un être condamné à vivre pour chasser, et à chasser pour survivre. Un bulldog enragé en recherche d'un collier. Une âme perdue hurlant d'envie : l'envie de mourir, l'envie d'être sauvé, l'envie de vous emporter avec lui.

Seul dans le noir et le silence, l'infection est devenue sa seule amie. Il l'écoute, lors de ses sorties nocturnes pour détruire ceux demandés. Son emploi actuel, tueur indépédant demandé pour sa réussite, nourri ses pulsions et cette Reine. Le Babadook semble attendre la mort dans sa douleur physique et morale. Peut-être est-ce de là que la peur et l'effroi qu'il procure se transforme en pitié. Pitié pour cet être rongé par sa Reine et quémandant un Roi.

I need you. I need you to scream for me. I need you to cry, beg, laugh, whisper curses. Make me feel loved, feared and hated. Remind me of this feeling. The one to be controlled. The one to be wild. The one to be alive.

My dear prey... Am I still alive?

Chronologie :
2030 - Naissance en cuve dans le laboratoire Chroma, New York
2038 - Décision nominale et début de son entraînement, continuation des expériences et analyse de son développement
Souvenirs désorganisés ou oubliés du à l'infection
2050 - Chasse au sujet 0
2054 - Introduction en tant que chien de chasse à la Brigade de Traque
2060 - Contamination par morsure d'un infecté (identité perdue dans l'inconscient), destitution suivie de la BDT et fuite durant son trajet pour la Manhattan Arena pour être annihilié
2064 - Tueur à gages au service du plus offrant, se cachant dans les tréfonds de New York

Laboratoire Chroma, New York

Elle éplucha le dossier, épiant parfois l’enfant immobile debout face à elle.

Sujet #005

Date de Naissance : 2030

Races et particularités :

Dragon du Komodo : Salive bactérienne résultant en septicémie chez ceux mordus. Écailles protectrices présentes sur les articulations et endroits vitaux. Organe de Jacobson présent pour contrer une vision nocturne faible et traquer/remarquer certaines phéromones.
Harpie Féroce : Vision à distance de jour augmentée comparée à celle humaine. Ongles plus durs et poigne plus puissante que celle humaine. Plumes sur l'épiderme.
Turritopsis Nutricula : Peau en apparence sans pigmentation aucune sur divers endroits. Iris translucides laissant voir les nerfs optiques. Blessures simples se régénèrent 2x plus vite que chez un humain. Blessures importantes pas encore recherchées. Branchies non apparues : peut rester en apnée sous l'eau pendant 20 minutes. Les possiblités à taille adulte calculées seraient d'1h30. Le gêne de rajeunissement et d’immortalité biologique est présent. Expérience en cours pour voir son effet chez le sujet.
Comportement : Sujet #005 est observateur et silencieux et semble comprendre plus qu’il ne le laisse prétendre. Les chercheurs présents, l’individu se montre docile. Quelques incidents violents avec les autres sujets ont été remarqués lors des exercices de socialisation. L’individu ne s’explique pas quant à ses épisodes. Le physique du sujet #005 se développe plus rapidement que la normale, avec une hauteur 20% plus élevée que celle des autres sujets. Comportement parfois violent à surveiller.

Note : vérifier l’état dentaire avec des gants.

Le sujet n’était pas parfait, se dit-elle, mais son développement ne faisait que commencer. Elle posa le dossier et s’approcha du jeune garçon de 8 ans. Sa main non gantée attrapa les joues de l’hybride sans hésitation. Il était malingre, mais sentait dans sa nuque une force mesurée. Il se laissait faire, mais pouvait à tout moment la défier. Cela lui extirpa un sourire. Sujet #005 était une lubie, un rat de laboratoire qu’elle voulait différent des autres.

Tous se focalisaient sur la beauté des hybrides, sur leur possibilité. Quand était-il du besoin militaire et de l'égo humain ? Sujet #005 était le résultat d’une sélection de races prédatrices et d’un zeste de mégalomanie. Néanmoins ce qui l’intéressait elle et ses confrères était bien Turritopsis Nutricula dans son ADN. Si le sujet #005 montrait plus de signes de rajeunissement et de régénération, ils étaient plus proches de rendre l’humanité immortelle, proche des dieux.

Cela lui fit étirer un sourire satisfait. Elle susurra de ses lèvres peintes de rouge :

“Dvir. Ce sera ton nom, mon garçon.”

Dvir, lieu saint. Quelle ironie pour cette destinée de sang et de violence.

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Lieu inconnu. Noir. Si noir.

Do you remember me?

I love you, my dear.

How could you do this to me?!

You are so beautiful, covered in red.

Please… Please… Just kill me.



Il attrapa une goulée d’air, sentant les ongles de sa Reine dans sa gorge. Son histoire, ses instants, tout semblait se mélanger aux visages lacérés par ses mains ou oubliés par ses yeux. Son histoire disparaissait peu à peu, pour laisser place au rouge, à ce rouge si adoré… Adulé.

Souvenirs éparses

2050 - La Traque : Il se rappelle seulement de bribes. La traque en 2050 des infectés et du sujet 0. Son envie terrible de l'attraper et de le gober. Les nuits froides et les jours brûlants passés à poursuivre des ombres à travers des paysages dévastés. Chaque battement de cœur, chaque respiration, un pas de plus vers sa proie. La satisfaction dévorante de la chasse, l'adrénaline pure.

2054 - Brigade de Traque : Son intégration et introduction à la brigade de traque, devenant ainsi le premier chien de chasse, avec des hybrides sous son autorité pour retrouver les déviants. Il était respecté, craint, pas un leader mais un tyran naturel dans un monde de prédateurs. De 2054 à 2060, il traqua sans relâche, ses méthodes devenant de plus en plus brutales. Les déviants n'étaient plus capturés, mais exterminés. Sa violence croissante et incontrôlée le fit remplacer en 2060, jugé trop meurtrier pour obtenir des informations utiles.

2060 - Manhattan Display Arena : 2060 est l'année où il fut envoyé à la Manhattan Display Arena sous l'autorité du Baron Rouge. Pourquoi ? Il se souvenait brièvement d'avoir été mordu par un déviant, sans mémoire exacte de qui ou quand. Certainement que le but fut de le tuer sur le champ sous les yeux émerveillés des spectacteurs et les mains de l'Invaincue. Mais le prédateur en avait décidé autrement, tuant les hommes du fourgon dans une beauté violente et gore, ne laissant qu'une scène d'immondices qu'il trouvait oeuvre d'art.

Actuel - Depuis son escapade, le Babadook rampe entre les abysses de New York, ne laissant derrière lui que cette rumeur de tuerie. Les corps sont retrouvés ravagés par sa rage, politiciens comme traitres. Le tueur à gages est demandé pour les infamies, les désespoirs et les disparitions les plus espérées par ses clients. Il est dit que si le Babadook vient pour toi, il y avait peu de chance pour une mort douce.
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La première fois qu'il l'entendit, ce fut dans un moment de pure violence. Dvir, déjà en proie à une rage insatiable, se déchaînait contre son adversaire. Le combat avait été rapide, brutal. Ses ongles recourbés, tels des serres, avaient déjà entaillé profondément la chair de sa victime, et ses morsures avaient injecté leurs bactéries putrides. Chaque coup était un acte de haine, de désespoir, une tentative d'échapper à sa propre monstruosité.

C'est alors, au milieu du fracas et de la fureur, qu'il la sentit pour la première fois. Une voix, douce et sinistre à la fois, susurrant dans les recoins de son esprit. « You are mine, » dit-elle, un murmure qui semblait venir des tréfonds de son être. Il se figea un instant, son regard translucide, sondant le vide comme pour trouver la source de cette voix.

« Kill him, Dvir. Eat him. Feed from his fear and his pain. » Ces mots se glissèrent dans son esprit, s'entremêlant avec ses propres pensées. La confusion céda rapidement la place à une certitude terrifiante. Cette voix était une partie de lui, une manifestation de l'infection qui le rongeait de l'intérieur. Elle n'était pas une simple maladie, mais une présence consciente, une Reine régnant sur son esprit et son corps.

La victime sous lui geignait, tentant vainement de se soustraire à son emprise. Mais pour Dvir, ce gémissement était une mélodie, une symphonie de désespoir qui alimentait sa soif de violence. Il se pencha, ses dents s'enfonçant dans la chair tendre de sa proie, sentant le goût métallique du sang inonder sa bouche. La voix de la Reine résonna plus fort, s'enivrant de ce carnage.

« Keep going. Break him. Destroy him. Every hit and bite will pull you closer to me. » Ces paroles étaient un baume empoisonné, apaisant sa douleur tout en attisant sa folie. Il se sentait puissant, invincible, guidé par cette entité obscure qui le poussait à surpasser ses propres limites.

C'était le début d'une descente inexorable dans l'abîme. Chaque meurtre, chaque goutte de sang versée, le liait un peu plus à sa Reine, scellant son destin de chasseur éternel, de prédateur condamné à servir une maîtresse invisible et cruelle. Il se releva, avalant goulument la jugulaire venant d’être arrachée. Puis il se rapprocha finement du poitrail, de ce cœur qui ralentissait, de ce murmure d’une infection qui semblait partir… S’éloigner. Alors il creusa. Plus encore cette peau abîmée et toujours chaude. Il creusa pour trouver ce cœur, dans son sifflement saurien.

Il était désormais une marionnette entre les mains de l'infection, un outil de destruction animé par une volonté étrangère. Et dans ce lien malsain, il trouvait une étrange consolation, une perverse satisfaction. Car dans ces rues sombres de New York, au milieu de la mort et du chaos, il avait enfin trouvé sa véritable nature : celle d'un serviteur de la Reine, un prince de la déchéance et de la folie qui devrait monter sur son trône, gober et régner sur ces proies ignorantes. Le Babadook glissant sous les lits pour égorger ceux marqués.