Dépressif, il simule la joie de vivre à la perfection aux yeux des gens qui l’entourent. Pourtant, il a des idées noires, il se lève avec et se couche avec. Il a embrassé la solitude et la garde pour lui, en faisant sa compagne par choix. Il n’y a que lorsqu’il se retrouve dans l’abri de son appartement qu’il se laisse aller à sa véritable nature : sombre, pessimiste. Il veut faire fortune mais ne se connait aucun talent pour pouvoir le faire.  Il va donc essayer de prendre des raccourcis plus ou moins honnêtes pour pouvoir acheter ce qui lui plaît. Il n’est pas réellement matérialiste mais ne veut plus vivre sans le sou.
Solitaire, il n’est pas du genre à se mêler aux gens lorsqu’il y a trop de monde s’il peut l’éviter. Il aime avoir ses moments à lui et ne supporte que difficilement la proximité imposée d’autres personnes.
Au fond de lui, la seule lueur d'espoir qui le fait tenir, c'est l'idée de pouvoir retrouver un jour ses frères et soeurs.
Sérieux, le jeune homme va toujours essayer d'aller au bout de ce qu'il entreprend et tenir sa parole. Il déteste par dessus tout ne pas tenir ses engagements.
Il déteste aussi particulièrement le mensonge et il en a toujours été ainsi.

Chronologie:

Tristan est né de père inconnu et sa mère n’a pas survécu à la naissance. Il se retrouve rapidement dans un orphelinat et y passe environ un an. C’est à cet âge qu’un homme vient le chercher, l’adoptant avec d’autres enfants au sein d’une ferme. Cet homme, Jones Emerson, n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà adopté plusieurs enfants et toutes les vérifications des services sociaux qui ont été faites ont bien confirmé que tous les gamins présents sur cette propriété sont heureux et s’épanouissent. C’est en quelque sorte un paradis des enfants perdus australien. Au même titre que ses frères et sœurs, tous adoptés par cet homme étrange, il a décidé de leur donner ce qu’il ne peut plus offrir à sa femme et ses fils. Il n’aura que peu de souvenirs de sa prime jeunesse, seuls les visages de son père et ses frères et sœurs lui restent en mémoire. Il se souviendra seulement de la sensation de bonheur qui y est rattaché.

Jusqu’à ses quinze ans, la vie est belle pour lui, il se sait en sécurité et aimé. Parmi ses nombreux frères et sœurs, c’est Georgiana qui lui reste le plus en mémoire. Elle et sa longue chevelure blonde, la chaleur de ses bras. Elle a toujours été comme une mère pour lui, plus que les autres, et il lui a toujours voué une certaine adoration. Même en grandissant, elle a continué à s’occuper de chacun d’entres eux… Jusqu’à ce fameux jour. Celui où tout a basculé.

La nuit est tombée depuis un moment déjà lorsque des bruits d’alarme ont attiré l’attention de Jones. Il n’a pas perdu de temps et a réuni tous les enfants dans l’une des dépendances qu’il fait verrouiller avant de faire la distribution de paquets visiblement préparé à l’avance. Chacun des enfants en reçoit un ainsi qu’une adresse pour se rendre aux Etats-Unis où il a des connaissances qui pourraient prendre soin d’eux. Certains ont réussi à s’enfuir mais pas tous. Tristan fait partie de ceux qui n’ont pas eu la chance d’y parvenir. Il n’avait que quinze ans mais sa vie allait changer du tout au tout et jamais il ne se remettrait réellement de cet événement…

Les enfants capturés ont été emmené dans une sorte de camp temporairement où ils leur ont fait du chantage, prétextant que l'homme leur devait de l'argent et que ce serait aux gamins de payer en travaillant pour eux, les forçant du même coup à entrer dans le réseau de ces trafiquants. Aucun n’échappe à ce chantage, leur rappelant que si jamais ils ne se plient pas aux exigences de ces hommes, ils vont perdre la possibilité de retrouver leur ferme et l'utiliser comme bon leur semble parce qu'ils n'auront pas encore fini de payer les soi-disant dettes du vieil homme qui les a adopté. C’est durant cette période que le jeune homme découvrira qu’ils avaient en fait été attaqués en représailles au refus de Jones de leur laisser l’usufruit de ses terres pour leur trafic. Ses oreilles ont traîné un jour au détour d'une conversation qu'il n'aurait pas du entendre où les deux hommes bénissaient la naïveté d'une bande de gamins qui les enrichissait tous les jours. Tristan savait qu'en parler aux autres ne donnerait rien de bon. Il décide juste de partir sans rien dire, craignant que les trafiquants s'en prennent d'une manière ou d'une autre soit à leur père qui était toujours retenu prisonnier quelque part, soit à l'un de sa fratrie. Il sait qu'il ne pourra pas garder cela pour lui en regardant tout le monde droit dans les yeux. C'est à cette période que son caractère devient plus sombre. Il est rongé par ce qu'il sait. Pourtant, pesant le pour et le contre, il décide donc de s'enfuir de la ferme, peu importe le temps que cela prendra.

Ce n’est que deux ans plus tard que Tristan parviendra à s’échapper, ayant réussi à endormir la méfiance de ses geôliers. Il ne peut prendre que très peu de moyens pour s’enfuir, parvenant à dérober une somme dérisoire loin d'être suffisante pour quitter le pays. Il a dû survivre dans la rue en faisant de petits boulots et de petits larcins qui lui ont permis de mettre assez d’argent de côté pour prendre un billet pour les Etats-Unis. Pour cela, il a du s'allier à un petit gang des rues qui lui a assuré une certaine protection le temps d'économiser. Bien entendu, ce ne fut pas chose aisée et il dû passer à la vitesse supérieure en commettant quelques cambriolages qui rapportaient plus gros. Il n'a pas eu de chance sur le dernier coup et s'est fait prendre par le propriétaire des lieux. Etonnamment, il ne l'a pas remis à la police et a d'abord chercher à comprendre. Sa femme, surtout, a aidé et ils ont beaucoup surpris Tristan en lui proposant de l'emmener avec eux aux Etats-Unis retrouver ces personnes qu'il était supposé rejoindre. Problème cependant en arrivant : il ne se souvient absolument pas de l’adresse des personnes qu’il est supposé avoir rejoint il y a deux ans. Il ne se souvient que de la ville : New York. Ce couple de samaritains lui propose de rester avec eux autant de temps qu'il le souhaite. Mais il sait que cela ne peut pas durer éternellement.

Il arrive donc, à dix-sept ans, à New York avec ce couple et restera deux ans chez eux. Mais le jeune homme refuse catégoriquement de rester davantage avec eux et décide de tenter sa chance seul. Il s'enfuit, non sans leur laisser un mot d'excuse et d'explication en leur demandant de ne pas le chercher; trop lâche pour leur parler en face. Le jeune homme commence à errer dans les rues, complètement perdu dans cette immense ville. Tentant de s’en sortir, il fait de petits boulots, vivant au jour le jour, essayant de trouver un toit sur sa tête et trouver une stabilité. Il n’y parviendra qu’au bout de grandes difficultés, se laissant tenter par des emplois plus ou moins intéressants. Il a enfin trouvé quelque chose qui lui laisse du temps pour lui et pour lequel il ne se tue pas non plus à la tâche… Répondant à diverses petites annonces, il finit par devenir intérimaire, l'important pour lui étant que le salaire soit suffisant pour manger.

C'est lors d'une consultation de petites annonces qu'il tombe sur une offre intéressante. Celle-ci propose de servir de cobaye. Vu le peu de cas qu’il fait de sa propre existence, il se fout complètement des conséquences et ne voit qu’une seule chose : c’est très bien payé. Il connait bien le nom de Chroma, personne ne peut prétendre le contraire. Cependant, il ne recule pas devant cette proposition alléchante. Elle lui permet d'avoir un toit sur la tête, un revenu intéressant et, de toute façon, ils lui ont assuré qu'il va y avoir un suivi médical derrière. Alors, après tout, pourquoi pas ?

Voilà maintenant trois ans qu'il s'est porté volontaire, trois ans qu'il devient dingue de ce problème de blackout qui lui arrive tellement régulièrement que c'est à pleurer de rage. Jusque là, il a eu de la chance et on n'est jamais venu lui demander des comptes sur ce qu'il a pu faire durant ces "absences"... En dehors d'une baffe ou deux assénées par surprise, il n'a pas vraiment eu de gros soucis sur ce qu'il aurait pu faire ou non durant ces périodes de noir total... Enfin, peut-être ?