Tu n’as jamais eu de réelle ambition dans ta vie. Convoitant une certaine forme de simplicité et de tranquillité, tu t’es toujours contenté d’accomplir ton travail sans broncher et sans remettre en question les principes établies par la société ou même par tes supérieurs. Loin d’être paresseuse, tu n’es tout simplement pas animé par la volonté de changer ta condition d’hybride ou la face du monde. Tu te contentes simplement d’exécuter les ordres avec rigueur et minutie, déterminée à ce qu’ils soient parfaitement accomplis. Confiante en tes capacités et efficace, tu ne supportes néanmoins pas l’échec ou l’affront d’un abandon. Pour pallier tes erreurs ou à la médiocrité de tes collègues, tu t’adaptes toujours à la situation. Tu essayes toujours de remédier au problème en l’attaquant à la racine… Ce qui a développé chez toi une forme d'hyper vigilance constante et un contrôle compulsif accru.

Derrière ton masque social, courtois et faussement amical, tu es terriblement froide et insensible. Sous ta carapace, tu ne caches aucune chaleur et tu ne penses généralement qu’à ta propre survie. A force de réprimer tes émotions, tu ne cherches plus à établir de lien émotionnel avec d’autres individus. Ils t’indiffèrent tous, tu n’éprouves aucune empathie à l’égard de qui que ce soit. C’est bien la seule manière que tu as trouvée pour préserver un minimum ta santé mentale : rester pleinement indépendante. Insensible, mais surtout impitoyable, tu n’hésites pas à tuer de sang-froid un ennemi ou même un ami pour parvenir à tes fins. Si par hasard, tu venais à te montrer sympathique et bienveillante envers quelqu’un, c’est que tu es profondément intéressée par ladite personne. Manipulatrice et opportuniste, tous les moyens sont bons pour obtenir ce que tu souhaites. Tu n’hésites pas à user de chantage et de menace, si nécessaire.

Il arrive que l’on se moque de ta sévérité naturelle dans ton dos. Tu es plutôt stricte et arrogante. Malgré ton double jeu bien hypocrite, tu restes une hybride directe et honnête : quand quelque chose te dérange ou te paraît médiocre, tu n'hésites pas à le faire savoir auprès de tes compères. Tu ne tournes jamais autour du pot, c’est une perte de temps. Néanmoins, il semblerait que tu sois une bonne instructrice ; au dialecte clair et à la patience inébranlable. Tu ne t’énerves jamais, ou du moins, pas totalement. Tu es patiente. Très patiente. Mais qui vient semer les emmerdes sciemment autour de toi récoltera toujours un bon coup de poing dans le pif ou dans les parties. Tu n’es pas du genre à te laisser marcher sur les plates-bornes, notamment auprès d’individus n’appartenant pas au personnel humain de la BTD. Tu n’as pas peur d’aller au-devant des conflits et à faire entendre ta voix, quitte à jouer la carte de la provoque. Pour ne pas perdre le contrôle de ta colère ou de ta hargne, tu déploies ton énergie dans des activités physiques régulières et des sports de combat. Cela te permet aussi de canaliser ton stress constant - notamment dû à ta position compliquée et ta méfiance quotidienne.

Cela peut être difficile à croire, mais malgré ton austérité, tu es une personne plutôt joueuse, prétentieuse et condescendante. Tu aimes les challenges. Tu aimes avoir raison, mais tu adores aussi avoir de la concurrence en face de toi. Cela te stimule beaucoup. Tu as besoin d’un sentiment de compétition pour rester performante et continuer de te surpasser. Tu es aussi profondément égoïste et possessive, des traits qui se sont exacerbés après ces cinq dernières années, à survivre dans les bas-fonds du Bronx et à côtoyer des profils atypiques. Tu n’aimes pas partager. Non.

Bien que tu sois une hybride dressée par Humanis, tu n’es réellement loyale qu’à une seule et unique personne dans ce monde.

Toi-même.


Funfacts : ENTJ - Lawful/Evil - Droitière - Accro aux cigarettes - Sportive et agile - Parle anglais, français et espagnol - Comprend approximativement le coreen et le chinois, mais ne sait pas l’écrire - N’a pas développé de hobbie ou de passion au cours de sa vie - Capable de manipuler la plupart des armes en circulation sur le marché - A toujours quelque chose sur elle pour se suicider si nécessaire - Conserve une vision acceptable, malgré le filtre rouge sur ses pupilles - Ne distingue pas les couleurs - Ne reconnaît le rouge du sang qu’à son odeur ferrée - Rêve de sa retraite bien méritée qui n’arrivera jamais.

Aime : Le miel - Les beignets de patate douce - Avoir raison - Vivre dans un espace relativement propre - La boxe - Les douces fragrances de parfum, ça lui change de l’odeur des égouts.

Aime pas : Le travail mal fait - Être dépendante d’une tierce personne - Les bananes - Les chats, ces vicelards - La routine - Qu’on la prenne en pitié - Qu’on la regarde d’un peu trop haut à son goût.

Résumé de l’histoire:

2031-2039, BRONX - Produit d’une grossesse non-désirée, ton père t’aurait bien balancé dans une décharge pour se débarrasser du fardeau financier que tu représentais. Tu étais une nuisance à ses yeux et il ne manquait jamais une occasion de te le faire remarquer. Grandissant dans une famille dysfonctionnelle et sans le sous, les tensions familiales et les violences conjugales rythmaient ton train de vie quotidien. Tu coûtais trop cher. Tu étais trop énergique et indisciplinée. Tu étais un parasite. Tu voyais ta mère prendre des coups, impuissante, avant qu'elle ne t'insulte à son tour. Tout le monde te détestait. Tu ne mangeais pas à ta faim. Tu t’embrouillais avec tes camarades de classe. Tu dormais pendant les heures de cours. Tu étais la casse-cou qu’aucun enseignant ne supportait, mais surtout, tu faisais ce que tu pouvais pour gérer tes émotions et tes traumatismes.

Ce fut finalement une voisine qui donna l’alerte et envoya les services sociaux devant la porte de tes parents. Cette nuit-là, tu t’étais réfugiée dans une armoire, entre les vêtements imprégnés d’une familière odeur de tabac froid. Ta mère avait été hospitalisée et quelques jours plus tard, des inconnus étaient venu te récupérer. Petite enfant naïve encore bêtement attachée à ses parents, tu t’en étais voulu de ne pas avoir pu leur dire au revoir lors de ton départ.

Leur visage ne sont désormais qu’un souvenir lointain, teinté d’une forte animosité.


2039-2043, NEW YORK - Personne ne voulait de toi. Ce n’était pas nouveau. Tu avais l’habitude. Durant deux années consécutives, tu enchaînais les familles d’accueil les unes après les autres, sans pour autant trouver ta place dans l’une d’entre elles. Insubordonnée et teigneuse, tu rejetais l’autorité et la bienveillance de ces nouvelles figures parentales. Gérant mal tes émotions, notamment ta colère et ta rancœur, tu explosais à la moindre contrariété et cherchais constamment les conflits. Une sale gosse, comme on aimait te le rappeler.

A défaut de pouvoir rester dans une famille, on t’avait finalement placée dans un orphelinat de Brooklyn - ce qui, pour ainsi dire, n’avait pas calmé tes ardeurs. Tu t’attirais souvent le mépris des adultes, mais aussi celui des autres pensionnaires. Les punitions et les remontrances ne semblaient pas t’arrêter dans tes cachotteries et tes provocations, bien au contraire. Avec ton mauvais caractère, beaucoup de parents se montraient réticents à t’adopter. Ils te prenaient en pitié avec leur soi-disante compassion face aux difficultés que tu rencontrais, mais aucun d’entre eux ne désirait te prendre sous leur aile ; certainement par crainte de ne pas savoir gérer une petite tête brûlée de douze ans. Tant mieux. Tu les détestais tous. Dans ta petite tête d’adolescente en pleine crise émo, tu te disais que ce n’était pas plus mal. Mais peut-être qu’en ayant conscience des problèmes que tu allais rencontrer par la suite, tu aurais peut-être fait les yeux doux devant les parents adoptants…

À la suite d’une énième dégradation de ta part, la directrice de l’orphelinat avait pris la décision de te vendre à Chroma pour renflouer les caisses de la structure. C’était bien plus rentable que de garder une adolescente problématique jusqu’à sa majorité. Tu ne manquerais à personne… Pourquoi aurait-on hésité ?


2043-2050, CHROMA - Rancunière et hargneuse, tu avais de l’énergie à revendre lors de tes premiers jours dans les laboratoires de Chroma. Néanmoins, tu avais beau être une tête brûlée, la rééducation stricte de cet institut avait fini par avoir raison de ta petite personne. Tu avais fini par courber l’échine devant des éducateurs plus rusés, plus équipés et plus têtus que tu ne l’avais jamais été. À force de resserrer les vis, tu avais fini par comprendre une chose : si tu souhaitais continuer de vivre et d'avoir un peu de paix, il allait te falloir devenir un toutou docile et exemplaire. Alors que l’orphelinat n’avait jamais réussi à te canaliser en quatre ans, Chroma s’était chargé de te redresser en un tour de bras le temps de quelques mois. Impressionnant. Au vu de ta condition physique et de ta flexibilité intéressantes, tu étais prédisposée à suivre un entraînement militaire pour devenir un bon petit soldat de l’armée - ne mâchons pas nos mots : de la chair à canon à envoyer en première ligne. En parallèle à cette éducation stricte, tu supportais tant bien que mal le traitement de ton hybridation. C’était douloureux. Un enfer. Tu ne comptais plus les injections subies pour te croiser avec les gênes d’un ratel et, bien qu’aucune oreille ronde n’avait poussé au sommet de ton crâne, tu sentais les changements opérer dans ton corps. Une ouïe plus fine. Un odorat affûté à s’en donner des maux de tête. Une peau plus ferme et une résistance au venin. Des cheveux blancs et rugueux. Des longues griffes noires pour creuser… Ce n’était pas agréable. Pas du tout.

Entre 2048 et 2050, Chroma ne te plaça pas directement en animalerie comme bon nombre de tes congénères lors de leur dix-huitième anniversaire. Plutôt que de jouer les boniches, tu poursuivais ta formation militaire pour te spécialiser dans le déminage. Tu apprenais diverses techniques de combat et de tirs. Tu intégrais à coup de matraque mentale les valeurs de l’armée, mais aussi celles liées à ton statut d’hybride soumis. À force d’entendre le même discours, ça finissait par rester ancré dans ta caboche.


2050-2054, US ARMY - Ton service avait débuté immédiatement après ta sortie des laboratoires de Chroma. Tu apprenais ton métier sur le tas, sous-traitant les tâches des démineurs humains et devant mémoriser un nombre d'appareils explosifs conséquent. À tes risques et périls, tu suivais les directives sur le terrain pour désamorcer les mines. Malgré le danger et la peur constante de finir en charpie, tu étais précise. Tu étais minutieuse. Tu étais efficace. Alors que tes premières années se déroulaient sur différents fronts à l’autre bout du monde, les dernières s'écoulaient plutôt en compagnie de l’équipe de déminage qui suivait les déplacements de figures importantes des Etats-Unis.

En 2053, une nouvelle menace était apparue à New York, une réponse somme toute naturelle découlant de l’oppression infligée aux hybrides : les déviants. Les attentats des rebelles s'enchaînaient et tu étais souvent amenée à travailler directement avec les forces de police pour éviter des drames. Ces missions exceptionnelles, exécutées en dehors du corps de l’armée, enclenchaient progressivement ta prochaine réorientation.


2054-2058, MANHATTAN - Du jour au lendemain, tu avais changé de faction sans qu’on ne te demande ton avis, ni même sans avoir été prévenue à l’avance. Rien de bien étonnant, tu n’étais qu’un outil que les humains pouvaient se prêter à souhait. Visiblement. Après quelques entretiens et examens corsés, tu intégrais la toute nouvelle Brigade de Traque des Déviants, un projet mis en place par les soins d’Humanis. Rapidement, tu étais placée en binôme avec un brigadier un minimum expérimenté. Au vu de tes compétences en lien avec le déminage, tu accompagnais régulièrement des équipes d’inspections dans les zones sensibles de la ville pour prévenir les attaques impliquant des explosifs. Ton quotidien était sensiblement toujours le même, aussi routinier que ton séjour à l’armée. Tu ne prenais pas spécialement de plaisir dans ton travail ou à exécuter des hybrides assoiffés de vengeance et de liberté en face de toi.

Tu ne faisais que ton travail. Lassée. Blasée. Tu t’estimais néanmoins chanceuse de pouvoir ajouter une année supplémentaire a chaque anniversaire survécu. Peut-être avais-tu ta bonne étoile, quelque part dans le ciel qui veillait sur toi…

Ce ne fut qu’à l’aube de 2058 que ton quotidien prit une tournure inattendue. Doucement, mais sûrement, on te préparait à une mission d’infiltration. Une mission au goût amer que tu aurais préféré refuser.


2058, MDA - Tu avais été sélectionnée pour infiltrer l’organisation des déviants et communiquer toutes informations susceptibles d’aider les plans de la BTD. Tu n’étais pas la seule hybride loyale qu’on envoyait chez l’ennemi, néanmoins, tu étais celle qu’on déposa sur les bancs de la MDA pour y parvenir. Une animalerie dans le viseur des déviants, c’était sûrement trop demandé… L’arène illégale subissant régulièrement des assauts aléatoires des déviants, tu avais reçu pour ordre de survivre jusqu’à ta potentielle évasion. Une simple excuse pour légitimer ton intégration au camp adverse sans pour autant éveiller les soupçons trop rapidement.

Quel cadeau honorable pour tes bons et loyaux services… Survivre dans une arène, remplie de fauves aux gros bras… Heureusement, si l’on pouvait dire, ton calvaire ne dura que deux mois et ne te coûta que quelques blessures non-handicapantes. Comme convenu, tu suivis les déviants lorsque l’occasion se présenta devant ta cellule. En échange de ta soi-disante liberté, on te proposa de rejoindre le groupuscule révolutionnaire. Tu acceptais sans la moindre hésitation, mais aussi, sans la moindre joie. On te retira rapidement ta puce avec des méthodes bien douteuses avant que tu ne puisses te réfugier dans leur quartier de prédilection : le Bronx.

Ta mission pouvait débuter…


2058-2062, BRONX - Quel endroit misérable et crade. Tes conditions de vie avaient drastiquement chuté depuis ton départ forcé de la BTD, mais bon… Tu savais pertinemment que tu finirais par t’adapter à cet environnement infect digne de la vermine qui l’habitait.

Tes premiers contacts avec les déviants avaient été plutôt froids et distants. Rien de bien surprenant, malheureusement. Ton passif en tant que chien de la BTD n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd et tu ne pouvais pas éliminer les bouches bavardes t’ayant déjà croisée dans le camp adverse durant ces dernières années. Tout du moins, pas encore. Avant de pouvoir assurer pleinement tes arrières et étendre ton réseau d’information, tu devais gagner leur pleine confiance et faire tes preuves en bonne déviante. Étant donné que ta tête n’était pas encore tombée, tu estimais avoir finalement une chance de leur faire croire à ton histoire de pauvre hybride soldate vendue à la MDA et rongée par la vengeance. Un scénario… pas si éloigné de la réalité.

Le temps faisant son œuvre, tu accomplissais tes missions sans broncher, n’hésitant pas à mettre occasionnellement des bâtons dans les roues de tes anciens collègues pour gagner en crédibilité et peaufiner ta couverture. C’était plutôt étrange et aliénant de jouer délibérément sur deux tableaux en même temps. Tu devais faire semblant d’aider les hybrides, mais pas trop enquiquiner la BTD. Tu devais notifier tes supérieurs des emplacements clés du groupe et contrecarrer certaines interventions, mais tu mettais aussi tes connaissances au profit des hybrides afin de passer pour la bonne camarade. C’était un équilibre difficile à trouver et à doser. Tu en venais presque à te demander pour qui tu bossais vraiment…

… Pourtant, la réponse était évidente.

D’espion, tu évoluais progressivement vers un poste d’armurier qui te correspondait davantage et t’offrait quelques responsabilités. Tu élargissais ton réseau aux fournisseurs que tu côtoyais lors de la réception des armes ainsi qu’aux assassins qu’il t’arrivait de devoir équiper. Avec tes nouvelles fonctions, tu t’occupais de l’entretien du stock dont tu avais la charge et tu formais quelques hybrides à l’utilisation de ces équipements. Cela prenait du temps et de l’énergie, mais étrangement… ce n’était pas désagréable. Tu y prenais goût rapidement. Les stocks étaient évidemment pitoyables et de qualité médiocre, tu n’avais même pas besoin de t’embêter à saboter le matériel.

Sur le terrain, tu n’étais pas en reste. Tu prenais parfois le lead de petits groupes d'éclaireurs et te chargeais personnellement de placer les explosifs, afin de pouvoir informer tes supérieurs de leur localisation approximative et de l’éminence potentielle d’un assaut déviant. Toujours dans l’unique but d’épargner des pertes inutiles. Tes bases se solidifiaient au même rythme que tes manigances se multipliaient. Travaillant avec quelques autres infiltrés qui te servaient d’intermédiaire, tu n’étais jamais en contact direct avec la BTD, afin d’assurer tes arrières et de ne pas éveiller les soupçons. Tu savais qu’on t’observait. En permanence.

Des deux côtés.


2063, BRONX - C’était ton plus gros échec, celui-même qui causera certainement ta perte dans un avenir proche. Tu en étais certaine. Ce plan avait été bien trop parfait… C’était une soirée de mars, l’équipe de déviants que tu suivais venait d’encercler une escouade de la BTD dans un entrepôt destiné à être réduit en charpie. Tu avais placé les explosifs au préalable de telle sorte à ce que les murs tombent comme un vulgaire château de carte sur l’ennemi. Tu n’avais plus qu’à attendre que l’on te donne le signal pour presser le détonateur. A l’abri, tu observais le conflit éclater devant l’entrée du bâtiment. Tu reconnaissais, à regret, quelques têtes et certaines voix dans ce brouhaha. Ils se battaient tous comme de beaux diables, jusqu’à ce qu’un sifflement surprenne tout le monde. Les déviants se repliaient. Les brigadiers restaient sur leur garde. Et ton camarade de frappe te fusiller du regard. Tu retardais volontairement l’explosion pour leur laisser une occasion précieuse de s’échapper… malheureusement, le message n’était pas assez clair.

Sans rancune, hein…. Tu appuyais finalement sur ce satané bouton et fuyais à ton tour la zone à risque. Sans prendre le temps de te retourner, tu savais pertinemment que cet incident aurait des répercussions et des sanctions, si tes supérieurs venaient à apprendre que tu en étais l'auteure. Tu allais devoir te faire discrète après ces lourdes pertes.

Ces derniers mois, tu sentais le vent commencer à tourner. Et il sentait très mauvais. Les membres hauts placés de l’organisation avaient identifié des traîtres. En conséquence, tu perdais contact avec quelques infiltrés, tu t’attelais à taire définitivement tes collègues les plus bavards et les plus incompétents. Tu effaçais les témoins. Tu effaçais les traces. Malheureusement et malgré toutes tes précautions, tu avais l’impression d’être écartée des conversations importantes. C’était frustrant. A l’aube du raid de mai et malgré ton réseau d’informations relativement vaste, tu n’avais récolté que quelques miettes sur les assauts qui vous attendaient. Des informations approximatives sur la localisation des différentes factions à donner à tes supérieurs, tout au plus.

Lorsque sonna l’heure des affrontements entre la BTD et les déviants, tu parvins à te tirer d'affaire non sans une morsure profonde au cou qui avait failli te coûter la vie. Pour une raison obscure, un chien de la BTD semblait t’en vouloir personnellement, animé d’une rage ardente… Cette blessure t’entrava dans tes projets et tu ne pus suivre les combats dans les meilleures conditions. Tu battais en retraite, complètement anémiée et affaiblie. Depuis lors, tu tâchais de faire le ménage parmi tes complices et continuais de transmettre les informations au compte-gouttes.

Quelque chose semble se préparer pour l’automne… Tu ne dois pas louper le coche une seconde fois.