Facts:

Ce qu'il faut savoir dans un premier temps sur Michael, c'est qu'il est né avec un trouble neurologique. L'algoataraxie, ou indifférence congénitale à la douleur, rend encore aujourd'hui son existence très difficile, à commencer par un manque d'autonomie qui pourrait le mettre en danger. Dans les grandes lignes, il ne ressent pas la douleur comme pénible et n'a donc aucun réflexe de retrait, d'expression faciale ou verbale à un stimuli nocif. Cette maladie rare n'est pas due à une absence de nerf mais à une lésion cérébrale, qui empêche le cerveau de recevoir l'information. Autant dire que ses réflexes de survie sont donc quasiment nuls, de par l'absence complète de l'apprentissage de la douleur dans la petite enfance. Ce qui pourrait être considéré comme pratique, se révèle être particulièrement dangereux, dans l'incapacité de réaliser qu'il se serait planter un couteau, qu'une infection le ronge ou qu'une brûlure se propage. Il connaît la chaleur du feu, la fraîcheur du froid, mais pas leurs morsures. En raison de cette absence de douleur, tout diagnostic visant à le soigner peut se révéler très compliqué à réaliser. Pour autant, il est bon de préciser que son sens du toucher n'est aucunement affecté, à la différence de son odorat qui devient de moins en moins performant chaque année qui passe. De même, pleurer est une capacité qu’il a très rarement eu l’occasion d’exercer.
En raison de cette maladie, Michael sait son espérance de vie assez réduite, car le moindre accident peut engendrer de lourdes complications qui seraient susceptibles de ne pas être traitées à temps. Le hic est que monsieur n'est pas du genre à rester sagement assis dans du papier bulle...

Michael pourrait être considéré comme quelqu'un de complètement fou, dans le bon sens du terme. Il aime se laisser aller, ne plus faire attention à l'image qu'il peut dégager et surtout pas vis-à-vis de son rang de petit prince Lockwood. Il ne fait jamais partie des rabats-joie et a énormément de facilité à s'introduire dans un groupe, une conversation, voire même des fois, dans des soirées privées. Il a de nombreux hobbies, comme le jeu vidéo, les comics, la mode, la musique rap, électronique et/ou midtempo bass, la danse pop, le cinéma d'horreur, la musculation, les voyages, la chasse, la bonne bouffe... On pourrait parfois le croire hyperactif, ayant souvent des moments de folie à la manière d'un félin domestique. En raison de sa maladie, Michael est au courant qu'il ne vivra pas vieux et a fait le choix de ne pas se restreindre, quand il s'agit de profiter au maximum. Il réfléchit donc après avoir agi, ce qui lui cause des problèmes qu'il assume toujours entièrement. Il se comporte exactement de la même manière avec tout le monde, ayant reçu une éducation exigeante mais tardive, sans réelle punition. Tout lui est dû, tout est simple lorsque l’on est le petit préféré d’une mère qui a le pouvoir, l’argent et l’influence.

En dépit de son caractère que beaucoup jugeront d'insupportable petit privilégié, Michael se révèle être quelqu'un de très affectueux. Il adore le contact, les étreintes forcées et les mots gentils. Ce n'est cependant qu'envers sa sœur qu'il a vraiment pu développer ce côté tendre, qui a été la seule à ne pas s'effrayer de lui, dans les premières années de sa vie. Même adulte, il ne cache pas avoir sans cesse besoin d'attention, chose beaucoup plus compliquée à obtenir de la part d'autrui, quand la réputation de sa mère plane derrière lui. Là où on le qualifierait d'immature, on oublie vite que Michael est encore jeune, et donc foufou, en dépit de son statut familial ou professionnel. Il n'a jamais eu de relation sentimentale susceptible de le faire sortir de l'emprise de sa génitrice dans laquelle il se complait, et malgré son côté charmeur, additionné à un intérêt pour une amourette, il n'a jamais franchi le pas.

Mais comme tout le monde, le petit dernier de la famille Lockwood a aussi une part sombre. S'en prendre aux deux femmes qui régissent son existence le transforme en véritable pitbull. Chien fou incapable de lâcher sa puissante prise en dépit des balles ou coups de lame susceptibles de le transpercer. Insensible à la douleur, ses rares colères se traduisent par une violence difficilement arrêtable. Il est souvent le grand vainqueur de bagarres improvisées dues à un terrifiant avantage, où il peut lui-même se casser tous les os du poing sans sourciller. Alors qu’il s'efforce de se maîtriser vis-à-vis de ses pairs humains, tuer un hybride ne le dérangerait pas le moins du monde, à une exception près. La compassion n’étant pas du tout son point fort, torturer quelqu’un physiquement n’est pas une chose dont il peut comprendre la portée, sans toutefois avoir de problème à l'exécuter. Les gens n’aiment pas grimacer ou pleurer, voilà tout.
La souffrance n’existe pas.

Chronologie:

Trigger warning: violence.

Michael était venu au monde sans un son, sans un cri, sans un pleur. L'attention qui lui avait été portée par le corps médical avait donc été particulière, histoire qu'on puisse vérifier si le petit garçon respirait convenablement. Les jumeaux Lockwood se sont révélés être en excellente santé, aux premiers abords.
Malgré que ce soit quelque chose d'instinctif et de naturel, le premier lien mère-enfant ne s'était jamais opéré avec Michael, sa sœur Sören étant également logée à la même enseigne. Il était évident que la femme qui les avait mis au monde avait bien d'autres priorités que de s'occuper de nouveaux-nés. De même pour un père qui était ravi, mais pas plus investi que nécessaire dans une vraie vie de famille. Les jumeaux furent donc confiés à du personnel qualifié, le meilleur, mais payé pour répondre à leurs besoins. C'est en bons compagnons de galère, que Michael et Sören créèrent un lien indéfectible, bien au-delà du simple fait d'avoir partagé le même ventre.

Dans les premières années de sa vie, le petit dernier Lockwood était jugé comme peu loquace. Il observait beaucoup sa jumelle mais n'était pas d'un naturel curieux, encore moins actif, réagissant uniquement à elle par mimétisme, lorsqu'il fallait faire du bruit ou sourire. Et si un nouveau-né sur deux était jugé comme étrange, les problèmes commençaient lorsque Michael vit apparaître ses premières dents de lait. Là encore, seule Sören semblait souffrir de cette poussée, minimisant de moitié le vacarme que pouvait engendrer deux bébés au sein d'une même maison. Mais chez le plus jeune, le processus de mastication se révélait être un véritable calvaire, lorsque tous se rendirent compte que le petit garçon ne semblait pas tilter, au fait que l'intérieur de ses joues, sa langue ou ses lèvres, étaient continuellement en sang à chaque repas.
Il est toujours compliqué pour un parent d'admettre que sa progéniture est atteinte par une maladie probablement incurable. Et malgré les alertes qu'avaient pu lancer sa sœur à de nombreuses reprises, il semblait y avoir uniquement des avantages à posséder un enfant endurci, qui ne pleure pas dès qu'il trébuche. Suite à cela, Michael avait très vite compris qu'il n'y aurait que Sören de présente pour lui, la seule a réellement s'inquiéter de son état, alors qu'il ne comprenait pas la gravité de son problème. Aussi, durant ses premières années scolaires, Michael se comportait en véritable pot de colle auprès d'elle, peu avenant envers les autres et la laissant parler pour eux deux. Dans un même temps, en raison de ses nombreuses marques dues à la maladresse enfantine, les parents Lockwood avaient été contactés par le corps enseignant et étaient suspectés de maltraitance. Tout doute fut ôté, le jour où le petit garçon se cassait volontairement le poignet dans un battant de porte, et ce devant toute sa classe, qui partit en hurlant face à son manque cruel de réaction.

Le premier rapport à la mort de Michael fut amené par la disparition de Miles, un jeune frère qu'il n'eut jamais l'occasion de connaître. Les jumeaux avaient alors 8 ans, et s'ils voyaient évidemment le chagrin de leur mère, ils étaient aussi témoins d'un grand changement à leur égard, celui d'avoir droit à une considération qu'ils n'avaient, jusqu'alors, jamais été bénéficiaires. Si Sören était d'un naturel désormais méfiant et rancunier, Michael accueillait cette évolution avec grande satisfaction. Plus sûr de lui, mieux dans sa peau, c'est tardivement qu'il s'éveillait aux joies de l'existence, quand jusque-là, il avait eu l'impression de la subir sans en faire pleinement partie. C'était bien la première fois que sa mère tolérait sa présence à ses côtés, au point même de travailler au manoir pour passer plus de temps ensemble. C'est là qu'il comprenait mieux sa profession par ailleurs, elle confectionnait des médicaments de toutes les couleurs. Elle aidait les gens qui étaient malades, et lui faisait parfois avaler des cachets pour qu'il parvienne de temps en temps à sentir un picotement désagréable. L'unique point noir étant de devoir être séparé de Sören, qui était décidée à ne faire aucun effort pour partager ce genre de moment.

-Si tu vends Sao’, maman sera super triste, c'est son préféré ! J'ai plein d'économie et je peux m'en occuper en attendant !

À 9 ans, Michael tenait tête à son père mais rien n'y faisait. Voilà que le reptile que sa mère aimait tant lui était enlevé en son absence. Il avait beau tirer de toutes ses forces sur le bras de l'hybride pour le retenir, ce dernier finissait par se faire embarquer là où il ne pouvait le suivre. Jusque là, il avait toujours eu quelques doutes, mais désormais, il savait que son paternel ne portait strictement aucun intérêt au bonheur de sa mère. Et il avait beau partager son avis avec sa jumelle, il s’agissait là d’un sujet de discorde entre eux deux.

Et puis voilà qu’une année plus tard, leur père meurt, soudainement. Et si l’enfant qu’il était ne se souvient pas d’autre chose qu’une certaine fierté dans les yeux de cet homme, lorsqu’il lui posait lourdement sa paume sur le haut de sa tête, cette disparition lui faisait quelque chose. Là, au fond de lui, il sentait son palpitant faire trembler toute sa cage thoracique, tandis que sa sœur pleurait à chaudes larmes, lorsqu’ils assistaient à la mise en terre du paternel Lockwood. Plus que cet enterrement où on jugeait le petit garçon aussi insensible et fier que sa mère face à la tragédie, Michael se souvient surtout des nombreuses nuits où Sören avait besoin de rejoindre son lit, pour le serrer fort et mouiller son T-shirt de ses pleurs, tandis qu’il fixait le plafond en lui caressant simplement la main.

Tristement, perdre un membre proche de sa famille n’avait pas rendu leur manoir d’avantage silencieux, vu que la vie professionnelle y avait toujours été prioritaire. Il y eut toutefois un manque, un état de choc, auquel le jeune garçon pensait pourtant avoir échappé. Il demeurait discret lors des nombreuses altercations entre sa jumelle et sa mère, qui faisaient trembler les murs de leur foyer et régissaient désormais son quotidien.

En classe, Michael se trouvait être quelqu’un de studieux. S’il se montrait discipliné et sérieux, il y avait de grandes chances qu’on lui confie l’empire de ses parents. Il n’était pas le meilleur de sa classe mais se positionnait honorablement. Par contre, être placé à l’opposé diagonal de sa sœur ne l’empêchait pas de lui catapulter sa gomme dans la tête, quand elle était la première à lui envoyer des boulettes de papier. C’est donc dans les années collège, que les jumeaux se forgeaient une petite renommée. Mickey avait beau se montrer sympathique avec les gars de sa classe, respectueux avec les filles, une sinistre réputation le poursuivait. Il portait souvent des pansements au visage, autour des doigts, des bandages aux poignets ou au cou, et ça, c’était quand il n’avait pas une attelle ou un bras dans le plâtre. On disait de lui qu’il se scarifiait au compas ou se tailladait au ciseau, que c'était un bagarreur une fois les cours terminés et que la police ne pouvait pas intervenir en raison de sa famille haut placée. Et venait un jour où il confirmait cette légende urbaine. Une simple querelle, un mot de trop échangé dans un couloir, une insulte odieuse concernant sa sœur et voilà qu’un cercle d’élèves se formait autour d’une bagarre sauvage et chronométrée, qui serait vite stoppée par l’arrivée d’un surveillant. À l’exception qu’il n’aura pas fallu plus de 10 secondes pour que le combat tourne, sans surprise, à son avantage. Un silence glaçant pour une cour de récréation, brisé uniquement par les sons des poings qui pleuvaient sur un visage en sang, qui avait déjà perdu connaissance.
Renvoyé dans l’heure pour avoir expédié un camarade aux urgences, Michael fera l’objet d’une plainte qui n’aura jamais de suite, en raison d’une mère beaucoup trop qualifiée en stratégie juridique et financière. Il était convenu qu’il finirait son année d’étude en faisant l’école à la maison, où il serait forcé d’exceller, pour faire oublier cet incident pour lequel il n’éprouve toujours aucun remord notable. Durant cette période, ses uniques sorties étaient dédiées à aller chercher Sören à la sortie de ses cours.

Et puis un jour, voilà que sa jumelle lui proposait un petit séjour, rien que tous les deux, auquel il ne pouvait pas répondre non. Ne pas avoir le moindre domestique sur le dos les changeraient, personne pour leur dire quoi faire le temps d'un weekend. Seulement voilà, si Sören et Michael prennaient un premier métro, le cadet des deux finissait bien vite par comprendre que ce voyage n'avait aucune destination. Il n'émettait cependant aucun commentaire, se laissant guider jusque devant le fait qu'ils ne pouvaient pas dormir à l'hôtel, en raison de leurs âges évidents et d'une identité qu'ils refusaient de dévoiler. C'est exactement ainsi, que Mickey se retrouvait chez Anna Campbell, à devoir se faire discret, en tant qu'invité surprise, pour avoir le droit de dormir dans un lieu inconnu. Qu'est-ce que c’était que ce plan, au juste ? Il n'y avait pas une planque plus discrète que chez une actrice ? Tout cela lui avait donné chaud, anormalement chaud, le faisant en effet dormir comme une pierre la nuit et comater devant la télévision le jour, le temps que sa sœur soit satisfaite de sa fugue. Et lorsqu'il fallut quitter les lieux en vitesse et en l'absence d'Anna, ils se contentèrent de laisser un mot par écrit. Et vu qu'il n'y avait rien de plus mignon que des messages d'enfants de 15 ans, le jeune homme laissait un paquet de bonbons Haribo, un de ses autographes et une note Tripadvisor.

Sur 10, je te mets 9, car je serai le 1 qui te manquera. ;D
Sören finissait malgré tout par remarquer qu'il n’allait pas bien, physiquement parlant. Un coup de froid ? Une infection ? Et voilà qu'elle le ramenait au manoir Lockwood, quand il disait se sentir capable de dormir à la belle étoile, dans une casse-auto, comme il l'avait vu dans un dessin animé. Mais y avait-il encore des choses qu’il pouvait réussir à cacher à Sören ? Il ignorait la gravité de son état, mais Michael se souvenait d'avoir eu la tête lourde et la tension basse, tandis qu'il entendait des échos lointains de sa mère et sa sœur se disputer, encore. Il n'était jamais allé à l'hôpital pour autant, ayant la chance de posséder un médecin de famille attitré, lorsque les cocktails de pilule n’étaient pas confectionnés par sa mère en personne. Forcé de dormir, il lui parut passer une éternité alité, dans une demi-conscience qu'il ignorait fiévreuse ou synthétique. Il avait déçu Sören quelque part, en étant le boulet à son envie d’autonomie. Pour autant, il ne regrettait rien, persuadé qu'en dépit de sa santé hasardeuse, il aurait fait la différence en cas de problème lié à un dégénéré en liberté.

À la suite de cette mésaventure, il fut conclu que Michael commencerait un "traitement” journalier, visant à supprimer tous risques d'infection ou de maladie qui échapperaient à sa vigilance. Et s'il s'y pliait dans un premier temps sans la moindre objection, une addiction prenait doucement le dessus sans qu'il ne s'en rende compte, le transformant en dépendant à des cachets dont il ignorait les effets exacts.
Dans un même temps, il intégrait à nouveau un établissement scolaire, différent de celui de sa sœur, et dans lequel il ne cherchait plus vraiment à s'intégrer. C'était une période où sa mère lui demandait de travailler, d'atteindre l'excellence pour un futur professionnel qui se rapprochait de plus en plus vite. Alors il s’éxécutait docilement, parce qu’elle voulait le meilleur pour lui et qu’il fallait qu’il s’en donne les moyens. Son bonheur, le noiraud le trouvait en ligne, où il se mettait à poster des enregistrements de lui en train de rapper sans prétention, des textes de hip-hop connus ou qu'il écrivait lui-même. En raison de sa vitesse et de sa faculté à pouvoir retenir son souffle ou mordre sa langue sans souffrir, il se faisait remarquer et liait d'amitié avec un duo de son âge, qui avait le même intérêt pour la musique exécutoire. Ils n'échangeaient aucune photo ou informations personnelles, uniquement de la musique, des bandes audios, leurs pseudonymes et de longues discussions sur une possible collaboration. Aujourd'hui encore, le cadet Lockwood considère ces deux personnes comme ses plus proches amis, ironiquement. Et puis un jour, voilà que l'un d'eux partageait une playlist. Un groupe en plein essor, dont certaines musiques méritaient d'être écoutées.
Un an plus tard, Michael se rendait au concert de Clouds of Madness.

Il avait suffit de demander l'autorisation à sa mère, et voilà qu'il s'était retrouvé dans le carré VIP pour voir le groupe, en compagnie de Sören. Il se fichait royalement de ne pas être entouré de tout un groupe d'amis, de ne pas être dans la fosse à mieux s'imprégner de l'ambiance, il était là pour la musique. Mais voilà qu'au moment de partir, la folie ne s'était pas tarie. Tout était allé vite, les esprits échauffés et un mouvement de foule, une démence de fan qui montait dangereusement. La priorité de Michael avait été de ne pas perdre Sören de vue, et voilà qu'il avait dû jouer des épaules pour la rejoindre. Du coin de l'œil, il s'était vu pousser quelqu'un un peu trop brutalement, pouvant prévisualiser la scène au ralenti et reconnaître Jisoo, comprenant ainsi ce début d'émeute. Et si les choses n'allaient pas assez vite, voilà que la personne pour qui il était principalement venu se joignait à cette fête. Michael se souvenait avoir penser que, de retour chez lui, il pourrait raconter à quel point il avait vu Juwon de près. D'un peu trop près d'ailleurs, comme le prouveront les nombreuses vidéos postées à la suite d'une telle bavure, sur tous les réseaux sociaux.

Mais quooooooi, pk il a pété un plomb comme sa ??

Il y a forcément un truc qu'on ne sait pas.

Venir pour un concert, repartir avec un autographe sur ta tronche de stan lmao

FIX JUWON BABE <333

Michael resserrait les cordons de la capuche de son sweatshirt, honteux de ce qu'il pouvait lire comme commentaires sur le net. Il avait beau avoir un coquard, la douleur était encore aux abonnés absents. Il n'allait pas non plus porter plainte, il aimait ce groupe et n'avait pas besoin d'un dédommagement financier. Il avait toutefois dû expliquer cette mésaventure à sa mère, ne pouvant pas cacher une certaine déception quant à la finalité de cette soirée. Il n'était pas un garçon à problème, mais il devenait de plus en plus compliqué de le prouver. Par chat, il expliquait simplement que le concert avait été top, et qu'il s'était trouvé à l'opposé de la salle au moment des faits. "Juwon ne rappe pas si bien en live." Et la page s'était ainsi tournée.

Cela aurait dû être une simple mauvaise expérience, qu'il aurait souhaité oublié et ne plus évoquer. Ses deux amis lui apprenaient que les MAD battaient de l'aile suite à cette histoire, mais Mickey ne se sentait plus concerné le moins du monde par ce groupe de musique. La vie n'étant pas tendre, il devait toutefois chérir ce moment, car il s'agissait du dernier moment qu'il avait partagé avec Sören.
Il était habitué aux cris stridents des deux femmes qui résonnaient dans l’ensemble du manoir, lors de leurs très fréquentes disputes. Peut-être aurait-il dû parfois mettre le holà, moins regarder son écran, faire plus attention aux problèmes de cœur de Sören… Il estimait que sa crise d’adolescence pouvait sembler bien moindre face à celle de sa jumelle, comme cela avait toujours été le cas. Mais voilà qu’il avait un jour reçu un SMS, moins dramatique que les autres mais bien plus affolant et résigné.

Dans un premier temps, Michael se sentait horriblement trahi et abandonné, alors que les jours se succédaient et que Sören ne rentrait décidément pas. Il subissait alors une surveillance exacerbée, histoire que l'idée de fuguer ne lui traverse même pas l'esprit pour mener lui-même des recherches. Venait ensuite une colère envers sa mère, sur qui il rejetait bien évidemment la faute. Ne pouvant néanmoins se résoudre à se défouler sur elle, Michael choisissait de faire subir mille sévices à son fidèle Rocky, le présentant plusieurs fois laissé pour mort devant la porte de la chambre de la matriarche. Et lorsque cela ne fonctionnait plus, ou que l'hybride était déjà hors jeu, le jeune homme venait à se planter lui-même un couvert différent dans la main à chaque repas. C'était une période plutôt sombre de sa vie, où son envie de faire plaisir à sa mère était la dernière de ses priorités. Son cycle jour-nuit en était complètement déréglé, il perdait alors pas mal de poids, consommant énormément de contenu porno-gore sur Internet qui terminèrent de le désensibiliser, lorsque son cerveau n'était pas assommé par plusieurs drogues qui lui étaient faciles d'accès.
Au bout de huit mois, Michael acceptait le fait que Sören ne rentrerait plus. Il s'était perdu beaucoup trop longtemps dans la peine et la détresse sans que sa sœur ne vienne à sa rescousse. Alors peut-être était-il temps de se relever tout seul. La vérité étant qu'il ne lui restait plus que sa mère, dans une demeure bien vaste.

Au milieu de l'année de ses 18 ans, le jeune homme laissait complètement tomber ses études scientifiques, mettant de côté le peu de connaissances acquises en chimie pharmaceutique, pour virer complètement de bord sans demander l’avis de sa mère. Il s'inscrivait alors à une formation d’un an pour rentrer dans la Brigade de Traque des Déviants. Malgré son dossier médical, on lui donnait sa chance et Michael retrouvait rapidement un rythme actif, beaucoup plus plaisant que tâcher de retenir des noms de molécule. Il s’ouvrait alors radicalement se découvrait alors un intérêt pour le sport, la musculation, qu’il devait obligatoirement exercer en groupe pour ne pas détruire ses muscles incapables de l’informer de leur point de rupture.
Il intègre ainsi la BTD en tant que brigadier peu avant ses 20 ans, rejoignant l’escouade de Salem Campbell, et renomme affectueusement cette dernière les Black Crocs. Mais contre toute attente, ce n’est pas en patrouille que l’on déploie le plus souvent Michael. Aussi redoutable que fragile sur le terrain, il fait partie de ceux que l’on envoie en renfort ou lors d'interventions spéciales. La plupart du temps, le noiraud est du genre à rester au QG, où il s’occupe à faire de l’administratif, de la collecte d’information, de la vérification de matériel, de la gestion d’équipe ou du contrôle des hybrides… Désormais beaucoup plus ouvert, il se vante de connaître tout le monde au sein de la brigade, ayant l’image d’un effrayant casse-cou en opération, ou d’un emmerdeur de première à la machine à café. Il y rencontre notamment Denzel Shin, à qui il tient encore la jambe en raison de sa voix faîte pour chanter malgré son tempérament de soldat de l’hiver… Ainsi que Yuwol Kim, dont il connaît l’affaire particulière de sa présence au sein des brigadiers. Mais plus intéressant encore, il s’attribue un hybride d’intervention sur dossier, où il reconnaît parfaitement la photo de Juwon.