Vous l'avez sûrement remarqué à mon physique mais je n'ai clairement pas l'air d'un agneau, qu'il soit noir ou blanc d'ailleurs. Non, j'ai tout à fait l'air d'être une racaille qu'il ne vaut mieux pas côtoyer et c'est sûrement vrai. En tout cas, une chose est sûre : les gens ont généralement tendance à rapidement abandonner avec moi. Je ne sais pas si la vie m'accordera une nouvelle chance de prouver que je vaux plus que ce que j'ai montré pour le moment. Tous les gens qui m'ont côtoyé s'accorderont pour dire que je suis plutôt du genre grossier, susceptible et impulsif. Ils n'ont pas forcément tort, je dis au moins 150 p*t*in ou m*rd* dans une journée et j'ai l'insulte assez facile… Un type me bouscule ? Il a le droit à une soufflante d'insultes. Par contre, je ne suis pas susceptible, c'est juste que je n'aime pas qu'on critique ce que j'écoute, comment je m'habille, ma race, mon visage... Ouais bon ok, je suis peut-être un tantinet susceptible et il faut l'avouer, quand quelqu'un commence à m'énerver, j'ai le poing qui va étonnement rencontrer son visage et c'est assez rapide comme effet, je n'ai pas énormément de patience.

Certaines personnes pensent sûrement qu'avec mon caractère et mon côté très injurieux, j'ai sûrement eu une éducation de m*rd* mais je n'ai même pas cette excuse-là : je suis un hybride de naissance et j'ai reçu l'éducation qui va avec. C'est moi qui suis qu'un sombre c*nn*rd, c'est tout. Je crois que les règles, ça n'a jamais été trop mon truc, déjà petit, ça me gavait un peu, j'obéissais car c'était “mon devoir d'hybride” mais j'avais du mal. Je suppose que j'ai toujours été vu comme un raté.

J'ai longtemps vécu dans la violence et quand on a ce genre de vie, on ne se rend plus trop compte de ce qu'on fait. Je crois que c'est ce qui m'est arrivé : la violence était tellement quotidienne que je n'avais même plus conscience de la portée de mes propres actes… en tout cas c'est ce que je me dis pour excuser mes gestes et me sentir bien dans ma peau mais au plus profond de moi, je sais que je ne suis qu'un gros *nc*lé et que je ne mérite clairement pas cette nouvelle chance qu'on m'a offerte. Je suis quelqu'un d'assez nerveux, c'est sûrement pour ça que je passe mon temps à fumer.

J'ai appris à aimer la musique et plus particulièrement le métal. Attention d'ailleurs, n'allais pas dire que c'est le métal qui m'a rendu violent parce que je vais m'énerver, ce n'est pas la musique qui m'a rendu comme ça, c'est la vie ! Et si vous critiquez mon style musical, allez vous faire *******! Après ce qu'il s'est passé, j'ai beaucoup réfléchi : je me suis rendu compte que le monde qui m'avait été dépeint avait été exagéré, les humains ne sont pas tous aussi mauvais… Et un jour, peut-être, il pourrait y avoir un monde plus beau, mais pour commencer à changer ce monde, il allait falloir que je change moi-même. J'ai l'impression de donner un portrait vachement négatif de moi, pourtant, j'ai quelques qualités. Je suis quelqu'un de plutôt fidèle, que ce soit en amitié ou en amour, même si pour le moment, me caser n'est pas dans mes projets! Il faut avouer ce qui est : j'aime les rapports charnels. Je suis plutôt amical avec les gens que j'apprécie, même si ça ne se voit pas forcément sur ma face et je prends soin d'eux, à ma façon. Je suis assez protecteur avec les gens que je considère comme ma famille.

J'ai un petit secret que peu de personnes connaissent : j'adore les peluches. Je trouve ça adorable et il y en a une bonne centaine dans ma chambre mais j'ai peur qu'on se foute de ma gueule. Et puis, faut l'avouer : ça casse mon image de bad boy.

J'ai l'espoir que la musique me sorte de cette mauvaise impasse, si elle ne peut pas me sauver, je me demande qui le peut.

Août 2037 : la plupart des gens, surtout les riches, veulent de l'exotique, c'est pour ça qu'ils décident de trouver leur inspiration de nouveaux animaux, dont l'hippocampe et plus précisément du kuda rouge. C'est pour ça que ma teinte de cheveux est si particulière.

Août 2042 : comme tous les hybrides, je fus élevé dans un centre où on m'expliqua comment être un bon hybride. Les 1ers problèmes commencèrent. J'obéissais aux ordres, bien entendu, car c'était mon devoir mais mon esprit avait toujours cette tendance à vagabonder. J'étais moins attentif que certains et moins doué pour les tâches ménagères que mes camarades. Je crois que les autres m'en voulaient de baisser la note générale.

Mars 2053 : tout ça, c'était compliqué pour moi. Les gens étaient exigeants et je ne me sentais pas à la hauteur, je n'arrivais pas à faire comme ils le désiraient. C'était frustrant et je m'en voulais de ne pas être ce qu'ils voulaient que je sois. Quelle connerie. C'est à cette époque aussi que j'ai connu mon premier amour : un hybride hirondelle, il était magnifique… Mais lui ne m'a jamais remarqué. Il était tellement plus que moi.

Août 2055 : et voilà, mon éducation était finie, j'allais pouvoir être auprès d'un maître ! Je prouverai ma valeur. Maître heureux, hybride heureux. Je me répétais ça en boucle.

Novembre 2055 : j'ai enfin mon 1er maître ! Et il n'est pas du tout comme je l'imaginais ! Déjà, il n'était pas beau mais en plus de ça : il était vieux, il puait l'alcool et il n'avait pas franchement l'air sympa. Je sais que je n'en avais pas le droit, mais j'étais déçu, je m'attendais à mieux.

Novembre 2056 : un enfer. Vivre avec cet homme était un enfer. Il n'a aucune patience, il est violent et méchant. Cela ne faisait qu'un an et pourtant, je détestais déjà ce type. En un an, je m'étais transformé, j'avais des plaies et des bleus partout, il n'était pas du tout satisfait. Ce soir-là, j'eus le geste de trop, je tentais de me défendre en le repoussant. Il tomba par terre. Quand il se releva, sa violence empira. Je me rappelle de ma tête heurtant le sol, puis plus rien.
Quand je me réveillais, j'étais dans la rue. Je compris de suite que mon maître m'avait abandonné dans la rue. Peut-être pour me donner une leçon mais j'en doutais. J'errais plusieurs jours, la faim commençait à se faire sentir. Je fus recueilli par un hybride, un loup je crois, avec une oreille coupée.
Juin 2058 : ma vie a bien changé : je fume, je bois, je suis grossier et beaucoup plus violent qu'avant. J'avais appris à détester les humains. C'étaient eux la cause de tous nos malheurs à nous, hybrides ! Nous avions un petit groupe et nous squattions un coin, nous nous étions fait un petit endroit avec ce que nous avions volé. Aujourd'hui est un grand jour : je me fais dépucer ! Hé bah put*in, ça fait un mal de chien ! J'ai cru que j'allais crever ! J'étais libre maintenant, je n'avais jamais pensé aux maladies et tout ça, je me sentais invincible et vivant. J'étais heureux, comme si j'avais enfin trouvé ma place en ce monde. Le vol dont je me souviens le plus est celui de ma guitare, c'est comme ça que j'ai commencé un peu à jouer et à chanter.

Janvier 2060 : notre groupe à changer, je le sens, c'est depuis que certains ont commencé à fréquenter cet autre groupe. Selon mon chef, c'était des déviants, il ferait en sorte de m'y intégrer aussi. Ils ont apparemment prévu un gros coup mais je me sens mal à l'aise, même moi, je trouve ça trop radical. Je déteste les humains ok mais de là à faire un massacre et sur des enfants… Non ça, c'est trop.

Cela provoque une dispute violente entre nous, le chef m'insulte de lâche, de traître à la cause. Il dit même que je suis pour les humains.

Deux jours plus tard, alors que nous allions voler dans un magasin, la police débarqua, on a dû prendre la fuite. C'est là que ça dérapa, on m'accusa de les avoir prévenus, d'être un traître à nouveau. Le chef du groupe s'en prit soudainement à moi, je reçus un coup de couteau au niveau du cou et plusieurs dans le ventre. On me laissa pour mort.

C'est un humain qui me recueillit et me soigna comme il put. Un vieil homme, ancien militaire. C'était un homme un peu bourru mais exceptionnellement gentil. Malgré mes insultes, les passages où j'ai été agressif avec lui, il est resté très patient avec moi.

Août 2061 : cet homme est un ange : non seulement, il n'a jamais perdu espoir avec moi, il ne s'est pas seulement occupé de moi, mais il m'a aussi chouchouté, je n'avais jamais connu ça. Quand je lui ai parlé de musique, de guitare et de chant, on a pas mal discuté et… il a réussi à me toucher, c'est le premier humain qui a réussi ce coup. Il a fini par me parler d'unity, ce fut une claque, des humains qui essaient de cohabiter avec des hybrides ? Improbable !

Décembre 2061: il s'est effondré devant moi. Il ne respire plus. Je suis complètement en panique, alors j'appelle le 1er numéro de son téléphone. Quand les secours sont arrivés, il était trop tard. Cet homme me fit hériter de pas mal de choses. Je savais aussi que ses dernières volontés étaient que je sois à Unity. Je vis maintenant dans un refuge et j'aide au max de mes capacités Unity, je ne trouve pas ça facile.