- Chronologie:
6 Novembre 2037 à 2055 (naissance à 18 ans)
→ Naissance à Oxford, Angleterre.
→ Ses parents souhaitent qu’il fasse de la médecine comme son père mais Elden veut rejoindre l’armée.
→ Dès qu’il peut, il quitte l’Angleterre pour rejoindre l’armée Américaine.
2055 à 2059 (18 à 22 ans)
→ Il se débarasse de ses complexes et s’épanouie en tant que soldat.
2060 à 2062 (23 à 25 ans)
→ Rejoint la BTD.
→ A du mal à se faire à la perte de ses hybrides et il commence à boire.
→ Une mission se passe mal. Il perd son hybride, son bras et une partie de son corps est brûlée.
→ Retour de ses complexes.
Aujourd’hui (25 ans)
→ A enfin à nouveau la possibilité de travailler et il insiste pour rester à la BTD où il devient agent de communication.
6 Novembre 2037 à 2055 (naissance à 18 ans)Elden est né à Oxford en Angleterre dans une famille plutôt aisée qui prône l’intelligence de chacun de ses membres. Plus jeune, il était bien ce cliché du nerd premier de la classe : pas très grand pour son âge, des grosses lunettes pour sa vue défectueuse et un corps aussi frêle qu’une brindille. Une victime facile pour les railleries surtout qu’il était bien du genre à réagir à toutes ces moqueries, ce qui ne faisait qu’empirer les choses.
Il n’en parlait pas à ses parents, évidemment. Quelle humiliation ce serait de leur raconter tout ça. Il les entendait déjà dire des choses comme
“Ce n’est pas bien méchant” venant de sa mère ou
“Ils sont juste jaloux” de son père. Ce dernier, d’ailleurs, avait déjà prévu son avenir. Il souhaite qu’il prenne le même chemin et c’est celui de la médecine. Avec des écoles de prestiges non loin d’eux, Elden pourrait sans difficulté suivre la route de son paternel pour atteindre une branche médicale qui assurerait la réussite de la famille. Contre toute attente, ce n’est pas ce que le jeune homme souhaitait faire, non. Lui, il regardait avec des yeux pétillants les films de guerre, il était fasciné par les soldats et l’univers militaire. Des gens qui s’engagent pour protéger leur peuple, faire régner la paix et assurer la réussite du pays tout entier.
C’était donc son objectif de s’enrôler. S’il y parvenait, il prouverait qu’il est assez fort, qu’il n’est pas faible et qu’il peut accomplir de grandes choses. Que ce n’est pas parce qu’il a des lunettes aussi grosses que son visage, qu’il a une allure qu’on peut considérer comme efféminée ou qu’il a des bras aussi larges que des ficello qu’il ne peut pas devenir quelqu’un. Il savait cependant que c’était peine perdue de convaincre ses parents à accepter ça, il l’avait bien compris suite à de nombreuses conversations des plus désagréables où ils pensaient d’abord à une blague.
“- Toi ? Dans l’armée ?”Avec ce regard dédaigneux qu’il déteste tant. Mais il s’en fichait, dès qu’il en a eu l’occasion à sa majorité, il est parti. Elden avait beaucoup travaillé pour mettre de l’argent de côté et organiser ce voyage soudain. Quoi de mieux que de partir loin de ceux qui ne nous soutiennent pas ? Quitte à couper les ponts avec eux. Sa destination était toute choisie : les États-Unis d’Amérique. C’était bien de là que venaient tous les films qui l’ont motivé à choisir cette voie et peut-être par innocence, il se disait que c’était là-bas qu’il pourrait réaliser son rêve.
2055 à 2059 (18 à 22 ans)Pendant ces quatre ans, Elden en a bavé. Quand on arrive avec un corps aussi frêle que le sien, il faut redoubler d’effort pour arriver au niveau des autres. Mais avec sa détermination, il y était parvenu. Ca en avait largement valu la peine. Ici, on l’avait encouragé à dépasser ses limites, il était avec des gens qui partageaient le même souhait que lui et il s’y sentait épanoui.
Il avait enfin l’impression d’être quelqu’un, il avait enfin réussi à s’enlever cette étiquette du nerd qui le hantait tant. Ses efforts récompensés, il ne pouvait qu’être heureux.
2060 à 2062 (23 à 25 ans)Les déviants, il en avait bien sûr entendu parler. Ce n’était pas une nouvelle les dégâts qu’ils causaient et ça avait de quoi choquer Elden. Alors quand on lui avait proposé d’être transféré dans une brigade spécialisée dans la traque de ces terroristes, il avait accepté.
Son expérience étant bien utile pour ce secteur, ça n’avait pas été difficile pour lui d’entrer dans la BTD. Il y avait d’ailleurs rencontré une jeune femme de son âge avec qui ça avait tout de suite accroché. Ils s’entendaient bien, partageaient les mêmes centres d’intérêt et ce nouveau travail lui semblait alors bien moins intimidant maintenant qu’il savait qu’il ne serait pas seul.
Mais Elden, jamais il n’aurait pensé que ce boulot puisse lui puiser autant mentalement. Les hybrides ? Il les aimait bien en soit. On lui en avait attribué un et il avait bien compris qu’il s’attachait vite à ces bêtes là. Elles sont loyales, répondent aux ordres et sont aussi de bonne compagnie. Comme à un chien, on les apprécie. Sauf que les missions étaient périlleuses. Se confronter à des déviants qui n’hésitaient pas une seconde à tuer, à tout faire exploser et à mettre des innocents en danger, ça avait des risques. Alors la première fois qu’il a perdu son hybride lors d’un affrontement, Elden avait eu l’impression de perdre un ami. La même sensation qu’il aurait eu s’il avait perdu un ami soldat de ses années à l’armée. Il se souvient qu’on lui avait dit de pas s’inquiéter, qu’on lui en confierait un autre.
“- Va falloir t’y faire.”Une idée qu’il n’aimait pas non plus. Comment peut-on se faire à la mort d’un proche ? Aussi animal soit-il, ça reste un être vivant auquel on s’attache et le voir mourir, c’est atroce.
Combien est-ce qu’il en avait vu passer, des hybrides ? Il n’osait plus compter. Peut-être qu’il était maudit. Il était d’ailleurs pas loin de demander à ce qu’on arrête de lui en confier mais finalement, le dernier semblait survivre. Cependant, les souvenirs restent et ils marquent, beaucoup trop. Il ne se souvient plus quand il a commencé à noyer son chagrin dans la boisson. Il a simplement pris l’habitude de passer au bar presque tous les jours après le travail, comme pour se donner du courage pour terminer la journée. Qu’est-ce qu’il fait encore là, alors ? Il a toujours envie de protéger les vies innocentes, ceux qui sont les victimes des attentats de ces sauvages, ceux qui n’ont demandé qu’à vivre paisiblement. Mais le prix qu’il paie reste cher.
[TW : Violence, brûlures?]2061, sûrement la pire année de sa vie, celle qui lui fait presque questionner tous ses choix. Une mission qui devait être une simple capture de déviant. Son hybride, un malinois et épagneul, chien de chasse parfait pour traquer ses proies et les mettre hors d’état de nuire, il était celui qu’il avait eu depuis le plus longtemps. Ca allait faire un an, il s’appelait Easley et il était agréable de travailler avec lui. Docile, jovial mais toujours très sérieux quand il s’agissait de chasser. Elden l’appréciait, évidemment, comme avec tous les autres. Mais lui, il se sentait vraiment proche, comme s’ils faisaient partie de la même famille. Il se dit maintenant quelle erreur il a fait de le considérer ainsi.
Leur objectif était d’arrêter des déviants qui se cachaient dans un vieil entrepôt en bord de ville. Juste une capture d’individus qui n’étaient pas armés, une mission de routine qui ne devait pas comporter de danger. Qui aurait pu alors prévoir une telle explosion ? Il ne se souvient pas de grand chose. Il se rappelle avoir mis un pas dans le bâtiment, Easley plus loin devant avec d’autres chiens pour faire un premier ménage. A peine ils avaient eu le temps de localiser les ennemis qu’un souffle brûlant les avait tous projeté plus loin. Elden s’était protégé le visage avec son bras par réflexe tandis qu’une douleur atroce le faisait souffrir sur tout le côté gauche de son corps. Il se souvient, une fois à terre, avoir relevé les yeux sur les flammes et la fumée dense qui avaient envahi les lieux en quelques secondes. Et puis les cris, des cris déchirants de ceux qui étaient en première ligne, de Easley dont la figure n’était même plus reconnaissable. Il se traînait dans la souffrance jusqu’à son maître qui était pétrifié, hurlant alors que sa peau fondait avant que sa voix ne finisse par s’éteindre. De là, tout était flou. Il avait senti quelqu’un l’attraper pour le sortir de là et puis plus rien.
Il en avait perdu un autre mais celui-ci faisait encore plus mal. Elden avait fini à l’hôpital et on avait dû lui amputer le bras tant les dégâts étaient irrattrapables. Pourtant, il avait presque l’impression que la perte d’Easley était le plus douloureux de tout.
Quand Elden avait pu enfin voir son corps sans tous ces bandages, c’était un nouveau choc : un bras en moins et toute une partie de son corps brûlée. Il ne ressemblait plus à rien, ça lui faisait mal et il avait l’air presque mort. Une vision d’horreur pour lui qui le ramenait presque à des années en arrière. Ce sentiment d’être horripilé par son propre corps. Lui qui avait travaillé si dur et qui voit tous ses efforts réduits à néant.
Aujourd’hui (25 ans)Un long séjour à l’hôpital, un nombre incalculable d’opérations et de la rééducation qui ne semblait ne plus en finir. C’était long, douloureux, agaçant et ça l’est encore aujourd’hui bien que beaucoup moins. Elden a toujours besoin de faire quelque chose, d’occuper son esprit pour ne pas péter un plomb alors autant dire que ces deux années après son accident ont été difficile à gérer. Alors lorsqu’il eut enfin la possibilité de reprendre le travail, il n’a pas hésité un seul instant.
Le soucis étant qu’il n’a plus les capacités pour refaire la même chose qu’avant, qu’il n’est plus que ce travailleur handicapé qui peine encore à utiliser sa nouvelle prothèse. Mais son désir d’être encore dans la brigade l’a poussé à négocier pour rester et on l’a relayé à un poste dans les bureaux. A présent, il doit retransmettre les informations aux équipes de terrain et les guider à distance. On ne peut pas vraiment dire que ça le satisfait particulièrement, non, bien au contraire. Ca l’énerve, ça le frustre de ne plus pouvoir être dans l’action, de devoir rester assis sur une chaise et de suivre de loin ce que font les autres. Il lui faudra certainement encore du temps pour accepter qu’il n’est désormais plus ce qu’il était et de sortir de ce dénis où il est encore persuadé d’être performant physiquement.