A l’image de cette enquête que tu ne peux abandonner, à l’image de ce frère que tu veux retrouver, tu es une femme déterminée. Il est difficile de te faire abandonner une idée lorsque tu t’es décidé sur celle-ci, même si cela t’amène au devant de problèmes et de risques. Toutefois, il est vrai que désormais, tu n’as plus envie que quelqu’un t’accompagne sur ce chemin mené d’embuche ; tu regrettes d'avoir fait ce choix un jour et désormais, c’est en solitaire que tu prendras les risques.
Une femme gentille et douce, mais qui sait ce faire entendre. Tu n’es pas juste quelqu’un qui écoute sans rien dire, surtout face à des gens qui ne te respectent pas et te rabaissent visiblement. Dans la même idée, tu n’aimes pas te sentir menacé et ne rien pouvoir faire contre ça fait naître une frustration qui t’agace. Mais tu n’aimes pas dévoiler aux autres ce qui te pèse, et même si tu voudrais le faire, c’est toujours difficile de mettre des mots sur ce que tu ressens ; il y a sûrement aussi beaucoup de fierté.
Une personne capable, très concentrée et sérieuse durant tes missions, tu es assez différente durant ce laps de temps. Tu es décrite comme quelqu’un avec beaucoup de sang-froid qui n’a aucune difficulté quant à retirer la vie d’une personne le méritant. Tout comme tu peux soumettre violemment une cible au besoin. Toutefois, oui, tu n’es pas satisfaite de ce nouveau rôle au sein de la BTD et tout ce sang-froid, toute cette violence que tu ne visualises pas comme légitime, il te sera très difficile d’être loyal à la tâche qui t’es confiée.
Pour ce qui est de ta personnalité avec les gens en temps normal, avec les gens que tu apprécies, avec ceux qui te mettent à l’aise, tu es expressive, expansive et tactile, tu aimes à être tendre et souvent, tu places ces personnes au dessus de toi, ce qui fait que tu t’inquiète, peut-être à tort, un peu trop rapidement. Joueuse et taquine, tu peux aussi être envahissante et curieuse.
Tu aimes être autonome et tu as du mal à apprécier que quelqu’un t’aide à outrance ou cherche à s'immiscer dans tes affaires. Indépendante dans tes choix de vie, tu veux pouvoir te débrouiller seule sans être redevable à quelqu’un.
parle français quand elle s’énerve x à parfois un accent très français x a toujours les extrémités froides (mains, pieds), plutôt frileuse x bonne tireuse avec une arme x correcte en combat au corps à corps x ne porte pas de bijou à part des boucles d’oreille x ne sait pas marcher en talon, n’en porte jamais x aime les temps pluvieux, mais déteste les orages x n’apprécie pas forcément la solitude x a toujours un plaid avec elle quand elle est à la maison x ne mange pas épicé x allergique au chocolat x se ronge les ongles quand elle s'ennuie x perd souvent ses affaires x cache le carnet de sa mère sous une pile de t-shirt dans son placard x se retrouve souvent à traîner dans les rues pour enquêter sur son frère, les quartiers en lien avec le trafic d'hybride par exemple x ...
✦ 17 août 2035, naissance en France. (me being the big sis’ héhé)
✦ 2038, séparation avec ton frère jumeau Beom-Seok (*vendu par ta mère).
✦ 13 août 2051, mort de sa mère, arrivée chez Salem et sa famille (une tante)
✦ 2054, décide de partir à l’armée, le but de se former et ensuite rentrer dans les forces de l’ordre et enquêter sur son frère.
✦ 2056, ta tante et son mari meurt dans un accident, grâce à une permission, tu rejoins Salem et reste avec lui quelques jours, avant de repartir à l’armée.
✦ 2058, quitte enfin l’armée et commence son travail au sein de la police de New York
✦ 2062, BIM BAM BOUM drama
✦ 2063, rejoint les rangs de la BTD
- résumé de l'histoire:
Yuwol a grandi seule parce que son jumeau (Saorsa) a été vendu à l’âge de trois ans à Chroma. Elle perd sa mère à l’âge de 16 ans et découvre le terrible secret de sa mère sur ce qu’elle a fait de son frère. Elle apprend aussi l’existence d’une tante, la mère de Salem chez qui elle part vivre ensuite, en Amérique. Une fois majeure, elle choisit de partir à l'armée pour rejoindre finalement la police afin de pouvoir enquêter et retrouver son frère. Entre temps, Sa tante meurt et elle rejoint Salem pour le soutenir comme elle peut, avant de repartir pour finir son service militaire.
Une fois dans la police, elle commence à enquêter et finit par faire la rencontre d’une personne qui va l’aider sur ses enquêtes ; arrive vite un problème, Chroma. Son enquête dérange visiblement et ils terminent par se faire embarquer pour se faire interroger sur le pourquoi de ces enquêtes ainsi que pour ordonner l’abandon de celle-ci. L’ami de Yuwol finit par se faire hybrider de force et sous les menaces de Chroma, elle s’abandonne à eux ; elle accepte même de signer le document la forçant à rejoindre la BTD…
2035 - 2038, cet autre qui disparaît sans un bruit, la douleur qui prend sa place… Deux cœurs qui battent à l’unisson dans un même ventre, deux jumeaux pour qui la vie ne sera pas de tout repos, mais qui partage d'ores et déjà un lien très fort. Il est ton frère, il est ton double et dès votre naissance, il devient ton monde entier. C’est pour ça que sa disparition, dès l’âge de trois ans, est très dure à supporter… L’être avec qui tu partages tout depuis avant même ta naissance, n’est plus là à tes côtés… C’est donc une partie de toi qui t’est arrachée brutalement. La souffrance et la tristesse que tu ressens se mélangent avec la terreur qui l’habite, celle que tu parviens à ressentir par le lien qui vous unis : il est terrorisé. Depuis toujours, quand il va mal, c’est ton cœur qui saigne aussi ; vous êtes liés pour le meilleur et pour le pire… Et c’est actuellement le pire qui vous arrive.
Aucune explication, aucun mot de ta mère, tu ne comprends pas ce qui se passe, ce qui arrive et tu es bien trop jeune pour exprimer ce que tu ressens de la bonne manière. Alors oui, les mots qui sortent de ta bouche ne sont que des réclamations, celles de voir ton frère, de savoir où il est, de pleurer en pensant à lui, de le chercher sans cesse… Et malgré l’amour qu’elle te donne, malgré les câlins emplis d’une chaleur qui, jusqu’alors, n'étaient jamais aussi chauds, tu ne parviens pas à extraire ce besoin de ta tête. Tu veux le voir, tu veux lui parler, tu veux le sentir et le savoir à côté de toi… En vain.
Les jours et les mois passent et, même si tes questions restent souvent sans réponses, elle finit par perdre patience et te réponds, sur un ton en colère, qu’il est mort et qu’il ne reviendra plus… Plus jamais.
Mais… Non. C’est impossible, tu te refuses à y croire… Il va forcément revenir, il est simplement malade et reviendra quand il ira mieux… C’est forcément ça la raison, hein ?! C’est à cause de ce refus de croire cette vérité insupportable que tu continues, dès qu’il te manque, de demander à nouveau ces questions. Mais les réponses sont si souvent les mêmes que tu finis par t’habituer à cette douleur, celle qui, avec le temps, se meurt de par cette absence qui subsiste dans ton âme que comme une simple habitude.
Le temps soigne tous les maux ; tu as fini par l’oublier…
2039 - 2050, une vie entre amour et haine… La vie avec ta mère n’est pas que douceur et tendresse. Même si elle essaye de son mieux pour toi, de te donner tout l’amour et l’affection dont tu as besoin, elle a aussi des phases qui ne reflètent en rien l’image d’une mère idéale. Elle souffre terriblement de l’absence, non pas de son fils, mais celle de ton père, et cette souffrance la plonge dans une profonde dépression qui la ronge chaque jour un peu plus. Malheureusement, plutôt que d’essayer de se soigner, elle emprunte des chemins qui ne feront qu’empirer son état ; l'alcool par exemple, la drogue aussi… Elle a des phases où elle se réveille, où elle essaye de se soigner, de s’en sortir, d'abandonner ses travers, mais ils reviennent toujours au galop car les effets qu’ils lui apportent sont si transcendants qu’elle ne parvient jamais définitivement à les quitter. Finalement, tu es témoin de tous ses échecs, de toutes ses promesses qu’elle fait mais qu’elle n’atteint jamais et quand tu la vois abandonner à chaque fois, c’est toujours une déception supplémentaire qui alourdit ton coeur et qui détruit la chaleur d’un lien entre une mère et sa fille.
La dépendance amène son lot de difficultés ; c’est l’argent qui devient rare chaque fin du mois et qui pèse le plus sur la famille… Lorsque tu ouvres la porte du frigidaire mais que l'intérieur reflète les finances de la famille, c’est toujours l’estomac serré que tu le refermes sans un bruit. C’est pas grave, tu mangeras plus tard…
2051, un drame pour lequel tu pensais être préparé… (13 août 1951)Dans quelques jours, c’est ton anniversaire, mais contrairement aux autres enfants, toi, tu ne demandes jamais grand-chose… Tu sais très bien que c’est difficile pour ta mère d’avoir suffisamment d’argent pour finir le mois, alors tu as appris à te priver, tu as appris à faire abstraction de tes besoins, de tes envies, des choses que tous les enfants réclament en général mais que tu tais et garde simplement au fond de toi. Pourtant, tu aurais aimé demander quelque chose cette année, parce que seize ans, c’est un âge particulier pour les adolescents, parce que tu ne les auras qu’une fois et que tous tes amis -ceux qui ont déjà fêté leur anniversaire- ont tous eu quelque chose de désiré. Est-ce que tu es trop immature ou égoïste pour désirer, ne serait-ce qu’un cadeau ? Peut-être que cette fois-ci, juste cette fois, tu demanderas à ta mère quelque chose. Tu ne répondras pas juste ‘non, je n’ai pas spécialement envie de quelque chose’ lorsqu’elle te demandera ce que tu veux pour ton anniversaire. Peut-être.
✦ tw, décèsLa clé dans la serrure déverrouille l’endroit et tu ouvres la porte qui donne sur un petit couloir, tu déposes rapidement tes chaussures dans le placard de l’entrée pour ensuite enfiler de vieux chaussons usés qui sont déjà légèrement trop petits pour tes pieds. Ton sac de cours sur l’épaule droite, tu avances normalement dans le salon car c’est toujours là que tu croises ta mère quand tu rentres du collège. Tu as toujours cette habitude de venir lui déposer un bisou sur la joue quand tu rentres ; c’est peut-être un peu bête de faire ça à ton âge, mais c’est une habitude que tu n’as toujours pas quitté, c’est tout. Mais… Ta mère n’est pas installée sur le canapé comme elle l’est habituellement. Tu as pourtant bien vu ses affaires et tu es certaine qu’elle est à la maison, alors tout simplement, tu l’appelles. La maison n’est pas très grande, elle t’entendra forcément si tu l’appelles, même sans crier à pleins poumons. Mais aucune réponse… Tu déposes ton sac à dos sur le canapé et tu te diriges alors dans la chambre, là où peut-être elle est endormie. Tu ouvres la porte doucement et tu sens un soulagement t’envahir lorsque tu la vois effectivement dans son lit. Tu pousses un peu plus la porte et discrètement, sans faire un bruit, tu t’approches du lit. Tu penches alors ton visage vers ta mère pour doucement l’appeler. “
maman. maman ?!” dis-tu plusieurs fois sans parvenir à obtenir de réponse. Tu réitères alors tes appels tout en venant la secouer faiblement pour ne pas trop la surprendre. Et… C’est étrange. Son corps est différent. Plus lourd. Sans vraiment le remarquer, ton cœur accélère son rythme, et tes bras secouent ta mère avec plus de vigueur. Mais toujours rien. Aucune réponse. Aucune réaction. Tu paniques. Ton souffle accélère subitement et sans réellement réfléchir, tu allumes la lumière tout en appelant ta mère avec une voix plus forte, plus paniquée aussi. Mais rien n’y fait et tu n’obtiens toujours pas de réponse. Elle ne parle pas. Elle n’ouvre pas les yeux et inconsciemment, tu comprends qu’elle n’est plus là. Tes larmes coulent à flot sur tes joues et tes doigts pianotent sur son téléphone à une vitesse folle pour appeler les pompiers. C’est toujours ça que l’on doit faire quand quelqu’un ne va pas bien, n’est-ce pas ? Quand une voix décroche de l’autre côté, tu parles vite, tu parles, tu pleures aussi, mais tu parvient à expliquer correctement tout ce qui se passe. Tu parviens même à donner ton adresse à la dame du téléphone, tu ne raccroches pas non plus, parce que c’est ce qu’elle te dit de faire…
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La suite n’est que trop flou dans ta tête… Des pompiers, des médecins, des personnes en costumes qui te demandent de les suivre car tu ne peux pas rester seule ici… Tout ça, c’est nouveau, c’est bizarre, c’est même déplaisant. Et les regards qu’on te portent, remplis d’une certaine pitié à ton égard, eux non plus, tu ne les aimes pas…
On t’annonce que ta mère n’est plus… Qu’elle ne reviendra pas… Que c’est terminé… Et ça aussi, ça sonne faux, comme des mensonges qu’on dit pour faire peur, pour embêter un enfant qui a peur de perdre sa mère. Pourtant… au fond de toi, tu sais. Tu sais que cette idée qui t’intime de croire que ce n’est pas la vérité, c’est elle qui te ment, c’est elle qui veut te protéger d’une douleur à laquelle tu pensais être préparée…
Tu as souvent eu ces pensées, celles qui te susuraient qu’elle allait forcément mourir un jour, à cause de ses addictions… Celles aussi qui te susuraient de haîr cette femme qui, chaque jour, se détruisait devant toi… Toutes ces pensées, oui, tu pensais sincèrement qu’elles te protégeraient de tant souffrir à cet instant. Un mensonge que tu as naïvement cru, comme tous ceux de ta mère qui disaient qu’elle parviendrait à se soigner avec le temps… Pourquoi tu as si mal…
Le jour de ton anniversaire n’aura plus jamais autant de saveur… Puisqu’il devient celui où tu as enterré ta mère…
2051 - 2054, la vérité révélée… Puis une nouvelle famille et un nouveau départ… Les jours qui suivent sont assez compliqués ; entre ce que tu ressens, les émotions qui t’assaillent et le fait de pas savoir ce que tu vas devenir, l’angoisse de te savoir orpheline, celle de rejoindre une famille d’accueil… Tout ça, c’est beaucoup pour toi, c’est stressant et terriblement perturbant. Tu ne sais pas comment agir ni réagir à chacune des annonces que l'on te transmet. Tu as beau avoir seize ans, tu as beau te savoir mature pour beaucoup de choses, dans ce monde, tu n’es en réalité qu’une enfant, perdue et seule…
Tu découvres une tante dont tu ne connaissais même pas l’existance jusqu’à maintenant ; ta mère n’a jamais réellement parlé de sa famille, et tu n’as jamais vraiment trouvé utile de poser la question non plus. D’un côté, tu ressens une certaine angoisse à l’idée de faire face à cette nouvelle personne, mais de l’autre, tu es presque soulagée car tu ne finiras pas dans une famille d’accueil. Peut-être que tu le regretteras dans le futur, mais pour l’instant, tu es juste dans l’attente de faire sa connaissance ainsi que celle de sa famille.
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Les présentations faites, c’est toujours un peu bizarre, un peu gênant, vous n’êtes pas très à l’aise l’une avec l’autre, mais elle a l’air douce et gentille, ce qui réduit nettement les angoisses qui dormaient en toi. Elle ne te fait pas peur, bien au contraire, elle te rend curieuse et presque envieuse. Elle te présente son mari et elle te montre même une photo de son fils, Salem, qui est plus jeune que toi de quelques années. Tu as l’impression de découvrir une nouvelle facette du monde et c’est sa chaleur qui y participe le plus ; elle n’est pas comme ta mère.
Tu apprends rapidement que tu vas devoir aller vivre avec elle, dans un endroit qui se trouve bien loin d’ici, par delà l’océan ; même si cela te fait peur, tu es contente de la suivre parce qu’elle te met en confiance. Et comme tu es désormais seule, tu n’as pas spécialement d’autre choix ; tu ne peux pas encore vivre par toi-même après-tout.
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En rangeant les affaires appartenant à ta mère, tu découvres un carnet, caché sous une pile de vêtements, que tu attrapes avant de t'asseoir sur le rebord du lit pour le lire.
Tu penses d’abord à un carnet secret, le genre de cahier dans lequel on écrit tout un tas de choses qui se passe dans nôtre vie de tous les jours et dès que tu ouvres la première page, tombant ainsi sur une photo sur laquelle tu y vois la scène de deux bébés endormis, tu te poses des questions. Qui sont les bébés ? Peut-être toi, mais le second, qui est-ce ?
Tu tournes la seconde page où des mots sont écrits et tu les lis tranquillement. Mais ce que tu y vois te rend totalement muette… à mesure de ta lecture, c’est l’effroi qui habille ton visage, parce que tu comprends des choses. Tu comprends que cette photo, celle où deux bébés sont endormies, c’est toi… et que l’autre enfant n’est autre que ton frère. Ton frère jumeau si tu en crois les mots écrits à l’encre sur les pages blanches de ce cahier.
Tu pourrais ne pas y croire. Tu pourrais te dire que ce sont des mensonges puisque tu as toujours grandi seule, mais la douleur, qui jusqu’alors, dormait en toi, se réveille bien trop brutalement pour qu’elle ne soit qu’une fabulation créée de toute pièce par ton cerveau.
Tu sers le carnet de toutes tes forces, presque à en abîmer les coins tellement ta poigne est forte ; la poursuite de ta lecture n’amène que plus d’horreur dans ta tête… Tu découvres le terrible secret de ta mère : elle a vendu ton frère à Chroma… Elle a vendu ton frère. Ton frère. Son propre fils. Tu sens la colère prendre le contrôle de tes émotions. Cet enfant qui n’a rien demandé à personne, ce garçon qui ne méritait pas ça n’est plus là parce qu’elle avait besoin d’argent, parce qu’elle ne supportait pas de le voir, parce qu’il lui rappellerait certainement ton père dans le futur ? Non. Non. C’est impossible. C’est si horrible. Pourquoi aurait-elle fait ça… Pourquoi…
Après la colère, se sont des larmes qui habillent tes joues… Tu comprends le sort qu’il a subi… Qui ne connaît pas Chroma aujourd’hui… Les hybrides, ce n’est pas si nouveau, c’est même devenu à la mode pour les personnes qui ont de l’argent à perdre… Tu n’as jamais réellement compris le sens de tout ça, mais maintenant que tu imagines ce qui est arrivé à ton frère, c’est un dégoût profond qui te prend les entrailles… Qu’est-ce qu’il est devenu ? Ton pauvre frère…
Des pas se font entendre soudainement dans le couloir. Mais avant de voir le visage de ta tante passer le pas de la porte de la chambre de ta mère, tu refermes rapidement le cahier que tu caches dans ton dos. Elle ne prend pas longtemps pour remarquer tes larmes qui dégoulinent encore sur tes joues et, pensant que c’est le souvenir de ta mère qui te fait pleurer, d’une légère caresse sur la joue, elle te dit quelques mots doux et réconfortants.
Tu as honte du cahier que tu caches dans ton dos, mais… Tu n’as aucune envie que ta tante le vois, qu’elle s’inquiète et qu’elle panique… Elle ne connaissait même pas ton existence, alors tu ne veux pas lui imposer ce poids sur la conscience… Hors de question.
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Ce cahier, tu l’enfonces et le caches dans le fond de ta valise, là où personne ne peut le voir sans fouiller un minimum. Désormais, comme un bien légué par ta famille, c’est un secret qui est devenu le tien et c’est quelque chose qui engendrera un objectif très important pour toi durant une majeure partie de ta vie et qui défininiera le chemin que tu emprunteras. Retrouver ce frère que ta mère a abandonné, c’est ça que tu veux faire et c’est aussi ça que tu feras.
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Tu le sais bien, tu es trop jeune. Qu’est-ce qu’une enfant peut faire dans ce monde… rien. Rien du tout. Tu ne peux pas poser de questions en étant prise au sérieux, tu ne peux pas aller te renseigner là où tu veux, ni même quand tu veux. Tu es dépendante des adultes et c’est pour ça qu’à l’heure actuelle, tu ne peux rien faire. Alors tu dois grandir, tu dois attendre d’avoir l’autonomie d’agir, le pouvoir de le faire aussi. Et dans cette petite tête naïve qui est la tienne, tu ne vois qu’une solution : la police. C’est là-bas qu’on enquête, alors c’est là bas que tu iras.
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Une nouvelle vie dans un pays qui n’est pas le tien, et malgré le secret que tu gardes lourdement dans ton cœur, tu arrives à t'épanouir dans cette nouvelle famille qui de sa douceur, t’embrasse chaleureusement. Ayant certaines bases en anglais, apprises durant ton cursus scolaire en France, tu parviens à échanger avec la famille de ta tante ; ce n’est pas toujours simple, il y a parfois des incomprhénensions, mais avec le temps, tu es certaine de maîtriser la langue suffisamment pour la parler de façon fluide, aussi bien qu’une native.
Cet environnement est si différent de celui que tu as connu ; le frigo n’est jamais vide, tu es toujours appelé à l’heure des repas, tu es souvent questionné pour savoir si ça va ou si tu as besoin de quelque chose. C’est nouveau, et presque gênant tellement tu n’en as pas l’habitude. Mais c’est toujours sincère, tu en es certaine.
Ton cousin, Salem, tu le vois rapidement comme un petit frère, celui que tu gardes pour une absence ponctuelle de ta tante, celui avec qui tu joues lorsqu’il semble s’ennuyer, celui que tu câlines affectueusement lorsqu’il semble triste ou boudeur ; tu aimes à l’embêter par moment aussi, tout comme tu aimes aussi simplement lui tenir compagnie.
Et des fois, ta conscience reprend le pas et tu culpabilises… Ton frère, celui dont tu ne sais rien finalement, si ce n’est qu’il est ton jumeau, est seul dans ce monde… Tu es loin de lui et tu papillonnes comme si tout allait bien, comme si la vie n’était que douceur et tendresse. Tout ça en sachant qu’il y a de grande chance que pour lui, tout n'aille pas bien ; c’est injuste… Est-ce que tu as vraiment le droit de vivre comme tu le fais ? Il t’arrive de douter… Et pour passer par-dessus de tout ça, tu te rappelles la promesse que tu t’es faite, celle de le retrouver et de changer les choses.
2054 - 2058, un choix de vie… Et le sort qui s’acharne. Ça faisait un moment que tu y réfléchissais : quelle voie choisir pour rentrer dans la police ? Et en faisant tes recherches, tu as fini par arriver à une certaine conclusion : pour arriver le plus facilement à ton but, pour être aussi la plus compétente aussi, il faut que tu rentres dans l’armée. Tu sais que ce parcours sera difficile, mais il sera aussi celui qui te rendra le plus qualifié. Puis… Inutile de mentir, c’est aussi une façon pour toi de ne pas t’imposer à cette nouvelle famille trop longtemps. Tu les aimes sincèrement, du fond du cœur, mais tu ne peux t’enlever cette idée qui te murmure que tu es une pièce rapportée. Tu ne veux pas les embêter, tu ne veux pas avoir à demander de l’aide, ou encore de l’argent. Donc l’armée, c’est aussi ta seule option pour à la fois te former sans réclamer de l’aide. Tu sera logée, nourris sur place et en plus de ça, tu gagneras un petit salaire alors à quoi sert de réfléchir davantage.
Avant ton départ, ta tante a longuement discuté avec toi, te demandant si c’était réellement ce que tu voulais faire, si tu n’avais pas trop peur, ou si tu n’avais pas d’autres solution ect. Mais tu sais être têtue et quand tu fais un choix, il est difficile de te faire changer de route.
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Sur place, la vie n’est pas de tout repos, les entraînements, les ordres, les autres, l’environnement complet est difficile pour toi qui est une femme. Aucun traitement de faveur, tu dois suivre le rythme et rien d'autre. D’ailleurs, tu ne pensais pas ressentir aussi fortement l’absence de ta famille, ils te manquent régulièrement et tu te languis souvent de leur appel. Heureusement, ils viennent de temps en temps te voir, et durant tes permissions, tu retournes chez eux pour profiter au maximum de leur présence. Salem grandit, bien trop vite d’ailleurs ; à chaque fois que tu le vois, il est plus grand, il finit par te rattraper et te dépasser même, de beaucoup de centimètres. Tu utilises ce trait plus que visible pour t'amuser avec lui. Simplement pour l'embêter, tu te moques gentiment de sa taille tout en te moquant de la tienne par la même occasion, difficile de faire l’un sans l’autre après-tout.
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✦ tw, décèsTu es en train de profiter de ta pause avec les autres membres de l’unité, tu rigoles aux conneries qu’un des gars est en train de raconter quand un officier supérieur t’appelle pour te prévenir que tu as un appel à prendre. Lorsque tu vois l’air grave de l’homme venu te chercher, tu sens ton estomac se nouer. Tu tentes de savoir le sujet de l’appel mais tu ne sauras rien avant de toi-même décrocher le combiné. A l’autre bout du téléphone, c’est la grand-mère de Salem, la mère de son beau-père pour être plus précise, qui te répond. Sa voix est tremblante et tu comprends qu’elle a du mal à exprimer ce qu’elle veut dire ; tu choisis alors de prendre la parole.
“
Dites-moi ce qu’il y a… Vous m’inquiétez beaucoup. Est-ce que c’est Salem ? Ma tante peut-être ? Il s’est passé quelque chose de grave ?“
Tu n’arrives pas vraiment à cacher l’inquiétude que tu ressens en ce moment et ce n’est pas son silence qui résoudra quoi que ce soit.
“
Un accident, il y a eu un accident…” annonce-t-elle finalement.
“
Qui ? Quand ? Est-ce qu’il y a des blessés ??? Dites-moi, j’ai besoin de savoir…” demandes-tu alors sans retenir tes intonations de voix.
“
Ta tante et mon fils sont morts…” finit-elle par dire en sombrant dans des sanglots.
Et là, ton monde, une seconde fois, sombre dans un océan de peine et de douleur… Mort ? Mais comment ça ? Est-ce que la vie a réellement décidé de se jouer de toi en t'arrachant chaque personne auxquelles tu t’attaches ? Est-ce que tu n’as pas le droit d’être accompagné dans ta vie par des personnes qui te protègent, qui te soutiennent ?
“
Mais Salem ? Est-ce qu’il va bien ? Il n’a rien ?” demandes-tu avec hâte.
“
Non, il n’a rien, il était chez moi quand ça s’est produit, il va bien.” conclues-t-elle avant de te demander de rentrer pour l’aider à tout organiser, et pour Salem aussi.
. . .
Évidemment que tu es rentrée, une permission spéciale t’a été accordée et tu as mis les voiles directement chez la mamie de Salem. Ton cœur est lourd parce que tu es triste, parce que tu vis, pour la seconde fois, la perte d’un être cher à ton cœur… C’est si difficile d’y faire face une seconde fois. Mais tu ne veux pas pleurer, pas encore, pas devant lui… Tu sais parfaitement ce que vit Salem actuellement… Tu avais son âge quand tu as perdu ta mère donc tu sais tout ça… Plutôt que de pleurer dans un coin sans savoir comment passer au-dessus de tout ça, tu choisis d’être ce pilier solide sur lequel il peut se reposer s’il se sent trop fatigué. Ton premier réflexe, lorsque tu me vois, c’est de venir envahir son espace pour l’attraper dans tes bras. Dans cette position, sans un mot car il n’y a pas besoin de mots dans des moments comme celui-ci, tu y restes pendant quelques minutes avant de le libérer pour lui déposer un baiser sur le front.
“
Ça va aller. Je reste avec toi, okay.” lui dis-tu avec beaucoup de douceur, comme s’il risquait de se briser à la moindre de tes paroles.
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✦ tw, enterrementLes derniers jours ont été éprouvants, aussi bien physiquement que mentalement, tu as aidé à organiser l’enterrement pour soutenir la grand-mère de Salem qui, elle aussi, se trouvait en deuil. Par respect et bienveillance, tu as cherché à l’accompagner au mieux, mais c’était aussi la première que tu faisais ce genre de chose, alors le stress s’est inéluctablement accumulé. Heureusement, tout s’est bien déroulé et l’enterrement va avoir lieu dans quelques heures.
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Tu suis le cortège aux côtés de Salem. Le cœur serré, tu te meurs en silence pour ce dernier au revoir. Tu ne veux pas pleurer, tu ne dois pas t’effondrer, pour lui, et pour toi-même aussi. Tu es cette femme fragile et à deux doigts de craquer sous le poids du stress et des larmes, mais tu ne veux pas te dévoiler ainsi aux autres, alors tu restes debout et solide jusqu’au moment où tu seras seule, jusqu’au moment où tu n’arriveras plus à tenir…
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Pour les quelques jours qui suivent, tu restes avec Salem et sa grand-mère, tout en forçant tes expressions, tout en exagérant cette joie de vivre qui n’est que factice à cause de la peine qui mettra du temps à s’en aller. Tu veux apaiser le cœur de ce garçon qui n’a pas mérité de subir un événement aussi terrible à son âge, mais tu le sais bien, seul le temps peut calmer sa douleur… Faites qu’il aille mieux.
Et finalement, un dernier câlin, une promesse de se parler bientôt et tu le quittes à nouveau pour repartir d’où tu viens… Une permission n’est pas éternelle après tout.
2058 - 2063, fini l’armée, début dans la police, l’enquête commence. Tu quittes enfin l’armée après quatre de service ; tu y es restée plus longtemps que prévu, tout simplement parce que tu ne te sentais jamais assez suffisamment entraînée, assez prête, tu voulais devenir meilleure. Mais le temps passe et la promesse que tu t’es faite de retrouver ton jumeau, même si elle est toujours intacte, commence à te faire culpabiliser. Ce secret est toujours entier et tu n’en as parlé à personne, même pas à Salem, à qui tu racontes pourtant énormément de choses. Ton jumeau te manque terriblement et tu ne peux pas continuer à l’abandonner plus longtemps
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Les premiers mois, le temps de te trouver un pied à terre, tu vis avec Salem et sa mamie. Mais tu t’épanouis réellement lorsqu’enfin tu emménages dans ton propre appartement. Tu le partages d’ailleurs avec Salem, ton cousin qui a accepté de vivre avec toi. Tu es certaine que l’avoir à tes côtés rendra tes journées plus douces. la solitude, bien qu’agréable parfois ne fait pas partie des choses que tu affectiones tout particulièrement.
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Tu intègres le poste 47, à Chinatown en tant que simple enquêteur, tu commences donc en bas de l’échelle, mais cela te convient. De toute façon, tu n’as pas pour objectif de monter les échelons. Ce rang suffit à te permettre d’avoir suffisamment de ressources pour enquêter de ton côté. Tu fais la rencontre de Mei Zhou, une enquêtrice en poste depuis déjà quelques années et qui se charge de t’apprendre les ficelles du métier. Tu apprends vite et tu es bonne enquêtrice donc finalement, tu ne rencontres pas tant de difficulté que ça, au sein de la brigade dans laquelle tu te trouves.
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Les week-ends, le soir, ou plutôt dès que tu as du temps libre, tu enquêtes. Tu as d’abord relu le carnet de ta mère pour te rendre compte qu’à l’intérieur, elle mentionne un certain laboratoire en France. Malheureusement, ne pouvant t’y rendre toi-même, tu te contentes de téléphoner afin d’obtenir certaines informations. Rien de bien difficile en somme et ce n’est que des informations relativement publiques donc personne ne vient t’embêter sur ça. Tu finis par découvrir que ton frère a été hybridé en France puis ramené aux Etats-Unis. C’est peut être le destin qui t’a amené ici finalement.
Tu n’es pas forcément la plus discrète quand tu réclames certaines informations, ni même la plus tendre, disons qu’utiliser la manière forte n’est pas une option que tu évites forcément… Surtout face à des personnes qui prennent un malin plaisir à te juger sur ton apparence. Le problème, c’est qu’en utilisant ce genre de méthode, tu récoltes des problèmes que tu aurais pu éviter…
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✦ tw, aïe, ça fait mal (un doigt cassé)Ce jour-là, tu es certaine que l’homme qui te fait face sait quelque chose, seulement, il ne semble pas prêt à parler… Au lieu de ça, il te méprise et ne s’en cache pas vraiment ; tu es une femme, une belle pièce qu’il voudrait bien goûter a-t-il dit… Il s’amuse à te salir de divers noms et malgré tout, tu ne réagis pas. Tu ne perds pas ton calme dès la première provocation, toutefois, tu n’apprécies pas ce que tu entends ce qui fait tout de même naître une certaine colère que tu caches pourtant très bien. Alors que tu reposes une énième fois ta question, c’est une provocation de trop qu’il prononce ; d’un geste rapide, tu te saisis de sa main sans crier gare et que d’une prise ferme, tu amènes son bras à passer derrière son dos pour ensuite tirer jusqu’à la limite de sa capacité physique ; tu le contrains ainsi, avec douleur certaine au niveau de son épaule, à une position qui est très loin d’être confortable. Le visage fermé, tu gardes ton sang-froid ; ce n’est pas quelque chose qui est nouveau pour toi, tu as beau avoir l’air fragile et douce à l'extérieur, tu es une militaire ayant été formé sur beaucoup de domaine et tu n’as aucun mal à employer quelques méthodes pour faire plier certaines personnes. Tu réitères ensuite tes questions, mais l’homme insiste dans sa position alors, après un regard jeté aux abords de votre position, tu viens plier son majeur jusqu’à la rupture de celui-ci, amenant l’homme à hurler sa douleur.
Des bruits de pas retentissent de la rue et ta figure s’habille d’une expression bien embêtée tandis que tu ouvres la bouche sans lâcher l’homme “
t’étais pas seul ?!”.
Eh merde. Tu le lâches soudainement en le poussant assez fort pour qu’il tombe vers l’avant ; de toute façon, la douleur devrait le calmer suffisamment longtemps pour que tu puisses t’éloigner d’ici sans trop d’encombre. Ton regard a juste le temps de voir la ruée d’homme accourir vers toi, qu’il se tourne dans la direction opposée, celle que tu empruntes pour t’échapper à toute jambe. Seulement, leur cible étant toi, ils ne lâchent pas l’affaire et te poursuivent dans les rues du quartier. Vu l’heure tardive, tu ne croises pas beaucoup de monde, seulement, tu te trouves bien bête lorsque tu tournes dans une ruelle qui se trouve être une impasse…
Oups.Un sourire factice naît sur ta figure quand tu te tournes pour leur faire face, maintenant que tu es coincée, tu n’as plus le choix, va falloir en venir aux mains pour parvenir à ressortir d’ici en un morceau, ce qui risque d’être assez compliqué vu le nombre de tes opposants… Quand le premier se jette sur toi, tu te défends sans trop de mal, tu as l’habitude du combat en un contre un et tu es très douée pour le corps à corps, mais quand un second, puis un troisième s’ajoute à l'équation, tu perds pied et c’est toi qui te fait assaillir de plusieurs coups qui font mouches ; un dans les côtés, un dans le dos et finalement, un qui te secoues plus que les précédents et te fait chuter sur le sol.
“
Vous avez peur de moi pour vous en prendre à moi à plusieurs ?” dis-tu sur un ton sarcastique.
Ils rigolent, ils sont visiblement satisfaits de la position de faiblesse dans laquelle tu te trouves et tu sens que ta situation va s’enfoncer vers quelque chose qui ne te fera pas plaisir… Tandis que tu te protèges à l’aide de tes avant-bras lorsque tu perçois un mouvement de la part d’un des hommes, une personne tiers fait son apparition et se place devant toi, leur faisant ainsi barrière. Il te tend une main et tu la saisis sans trop d’hésitation et finalement, à deux, vous parvenez à vous défaire de tes trois assaillants.
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Après ça, le garçon a tenu à t’accompagner sur le chemin du retour et vous en êtes venu à discuter de différents sujet allant même jusqu’à parler de la raison de cette rencontre plus qu’originale ; après-tout, on ne s’attend pas forcément à croiser une demoiselle qui se fait poursuivre par trois frappes de quartier… Le feeling passe plutôt bien et finalement, autour d’un verre, tu lui racontes ton histoire et celle de ton frère. C’est la première que tu livres à quelqu’un cette histoire et, peut-être est-ce que l’idée qu’il soit un inconnu qui rend la tâche plus simple, mais ça te soulage d’un poids énorme.
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Il se trouve que cette rencontre ne sera pas éphémère puisque tu découvres bien vite qu’il fait, lui aussi, partie de la police -bien que membre d’une autre brigade- et qu’il te propose son aide pour enquêter sur ton affaire. Sûrement trop inconsciente des risques qui feront échos à ton enquête, tu acceptes avec joie cette main qu’il te tend.
Tu ne le sais pas encore, mais ce choix sera la plus grosse erreur de ta vie.
Fin 2062, la liberté qu’on croit avoir n’est pas forcément celle qu’on a vraiment…Quelques années à chercher, des indices trouvés et des secrets bien sombres qui restent encore trop flous tant il reste des pièces à découvrir… Tu sais désormais que ton frère a été envoyé dans un Zoo il y a quelques années de ça et c’est donc là-bas que tu te rends en compagnie de ton coéquipiers de fortune qui te suit depuis quelques années
Malheureusement, sur place, ce n’est pas ton frère que tu rencontres, mais plutôt des personnes visiblement au courant de votre petite escapade nocturne ; ils sont nombreux et capables, ils sont formés au combat et vous ne faites pas le poids face à eux… Rapidement, vous êtes contraint de vous rendre. Mains et poings liés, le visage cagoulé, vous êtes emmenés dans un endroit dont vous ne savez rien.
Sous le tissu opaque qui te cache la vue, tu sens le stress t’envahir…
Où va-t-on ?
Où nous amène-t-on ?
Qu’est ce qui va nous arriver ?Tu n’aimes pas être contrainte, tu n’aimes pas ne pas savoir et encore moins ne pas être maître de la situation. C’est pourtant bien ce qui se passe actuellement et c’est pour cela que tu es totalement désemparée. Tu cherches toujours à vérifier la présence de ton ami et tant qu’il est à tes côtés, tu parviens à rester calme.
Mais à votre arrivée, vous êtes séparé, tu l’entends être emmené ailleurs tandis que tu es poussé vers la direction opposée. Tu te débats, tu t’y opposes avec vigueur mais c’est sans compter un coup de taser qui te rend instantannement incapable de combattre davantage…
Tu n’aimes pas être contrainte, tu n’aimes pas ne pas savoir et encore moins ne pas être maître de la situation. C’est pourtant bien ce qui se passe actuellement et c’est pour cela que tu es totalement désemparée. Tu cherches toujours à vérifier la présence de ton ami et tant qu’il est à tes côtés, tu parviens à rester calme.
Mais à votre arrivée, vous êtes séparé, tu l’entends être emmené ailleurs tandis que tu es poussé vers la direction opposée. Tu te débats, tu t’y opposes avec vigueur mais c’est sans compter un coup de taser qui te rend instantannement incapable de combattre davantage…
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Ta conscience à demi close, tu es contrainte à t'asseoir à une place, devant une table, dans une salle d’interrogatoire qui ressemble à celles que tu côtoies quotidiennement mais qui diffère suffisamment pour comprendre que tu ne trouves pas dans les locaux de la police.
“
y a quelqu’un ? Où est-ce qu’on est ? Où est mon ami ? Eh oooh ?!” questionnes-tu sans avoir personne en face de toi.
Tu ne sais même pas si quelqu’un écoute, mais tu supposes la présence d’une pièce de surveillance derrière le miroir se trouvant sur le mur qui te fait face. Ton regard se perd avec hâte dans la pièce pour chercher une échappatoire, ou des indices sur le lieu dans lequel tu es.
Soudain, la porte se trouvant dans ton dos s’ouvre et deux personnes au visage sévère et fermé entrent dans la pièce. Tu les questionnent aussitôt, sûrement trop habituée à poser les questions, ce qui laisse à penser que tu as du mal à comprendre la position dans laquelle tu te trouves. On te demande rapidement de te taire… ce que tu finis par faire sans cacher l'incompréhension que tu ressens.
Les questions qu’ils te posent et les regards de désapprobation qu’ils te lancent te font comprendre le pourquoi de ta présence. Ton enquête dérange. Il n’approuve pas que tu fouines dans les affaires de Chroma, c’est pourtant un passage obligatoire si tu veux retrouver ton frère.
Les réponses que tu donnes sont évasives, tu ne diras pas la vérité, mais simplement que tu recherches un hybride venu de France en précisant qu’il est important pour un ami, mais tu ne mentionnes jamais son nom, ni même qu’il est en réalité ton frère.
Ils comprennent vite que tu n’abandonneras pas tes recherches et visiblement, ils sont bien embêtés par ta position. De ton côté, tu ne perds pas de vue ce que tu trouves problématique, tu les questionnes sur ton ami, les informant inconsciemment de l’importance qu’il a à tes yeux et c’est bien là, la seconde plus grande erreur de ta vie. Ne jamais dévoiler votre attachement à quelqu’un car celui-ci deviendra le métal des menottes qui vous enchainera…
Ils comprennent vite que tu n’abandonneras pas tes recherches et visiblement, ils sont bien embêtés par ta position. De ton côté, tu ne perds pas de vue ce que tu trouves problématique, tu les questionnes sur ton ami, les informant inconsciemment de l’importance qu’il a à tes yeux. C’est bien là, la seconde plus grande erreur de ta vie. Ne jamais dévoiler votre attachement à quelqu’un car celui-ci deviendra le métal des menottes qui vous enchainera…
Tes questions sont restées sans réponses et plusieurs heures durant, on t’a isolée dans une cellule proche de celle d’une prison… C’est durant ce court laps de temps que ta conscience s’est mise à travailler. Tu as commencé à comprendre ta situation dans laquelle tu t’étais mise, tu as commencé à comprendre le problème qui se trouvait sous tes pieds. Ils sont dangereux… Très dangereux…
Sans vouloir te laisser partir, ils t’ont quand même donné la liberté de téléphoner à Salem, sous surveillance évidemment, mais de toute façon, tu n’as jamais voulu lui raconter ce secret, alors ce n’est pas maintenant que tu comptais le faire, pas alors que tu t’es embourbée dans quelque chose de plus gros. Tu lui fais simplement savoir que tu seras absente pendant quelques jours, pour le travail. Même si c’est clairement un mensonge, tu n’as aucune envie de l’inquiéter donc c’est clairement la solution.
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Les jours qui suivent sont terribles et fatigants. Tu as beau réclamer de voir ton ami, chaque jour, en craignant de plus en plus pour sa vie, on te répond simplement en te retournant une question, celle de savoir si tu comptes toujours inquiéter. Mais la patience, des deux côtés, finit par se tarir…
On te guide “poliment” dans des couloirs aseptisés te donnant l'impression de déambuler dans un hôpital, pour finalement stopper ta marche au niveau d’une fenêtre à l’opacité suffisante pour te faire comprendre que de l’autre côté, vous n’êtes pas visible. Tu ne comprends pas vraiment ce que l’on cherche à te montrer jusqu’à ce que tes yeux soient happés par un lit sur lequel se plie de douleur un homme que tu reconnais tout de suite. C’est ton ami, celui qui enquête sur ton affaire depuis quelque temps déjà, celui qui, avec toi, a été amené ici de force il y a quelques jours.
Tu paniques et des questions s'extirpent violemment de ta bouche : “Qu’est-ce qu’il a ? Qu’est ce que vous lui avez fait ? Hein ? Répondez ?!”.
La vérité tombe. Inhumaine et brutale, tu as du mal à l’accepter. Hybridé. Sa condition humaine vient d’être bafouée… Par ta faute. Ton égoïsme a tué quelqu’un. Mort, il ne l’est pas vraiment… mais cette condition, est-ce qu’elle n’est pas identique à la mort ? Ses droits ne seront plus les mêmes, sa vie ne sera plus sienne ; un objet à vendre et à posséder, est-ce que vraiment, tu peux y voir un futur ?
Tes mains s'agrippent à ton visage marquant la culpabilité qui s’attache à ton âme… Tu t’en veux… Horriblement… Mais as-tu même le droit de t’en vouloir ? Tu ne peux plus revenir en arrière… Tu ne peux pas effacer ce qui a déjà été fait…
Abattu, on te demande encore une fois de choisir… Est-ce que tu continues ton enquête ou pas ? Bien sûr que tu veux la poursuivre mais tu le feras seule désormais. C’est ton enquête, tes problèmes, et les risques, c’est toi qui dois les prendre, pas des gens innocents comme ton ami… C’est terminé. Pour autant, tu n’avoues pas cela car tu le sais, c’est une voie sans issue, alors tu acquiesces tout simplement. Silencieusement, tu baisses la tête et t'applati devant eux.
Evidemment, ils n’ont pas confiance… ce serait bien trop facile si de simples mots pouvaient suffire… Plutôt que de te croire, l’un des hommes dépose un document devant tes yeux qui stipule ta demande de transfert au sein de la BTD… Tu fronces les sourcils d’inconfort… La BTD est le lieu où travaille Salem et vu comment tu as déjà critiqué l’endroit, le garçon risque de se demander pourquoi tu tu y postules désormais… Cependant… on ne te laisse pas vraiment le choix… Tu es prête à signer, tu trouveras bien une réponse à donner à Salem pour expliquer ce “choix”, mais avant ça, tu réclames ton ami. Tu vas même jusqu’à entrer dans leur jeu en stipulant l'utilité de garder 'ta faiblesse' suffisamment proche de toi pour qu’elle ait plus de poids. Et quand enfin ta demande est acceptée, tu signes le document…
Pour le retour à la liberté, on te rappelle bien les clauses du contrat ainsi que les risques que tu prends dans le cas où tu ne suivrais pas les règles ; on vient même te préciser que tous ceux à qui tu tiens rentrent naturellement dans l’équation. Une personne sera au courant de ton affaire et te gardera à l'œil au sein de la BTD, ce qui te fait clairement grincer des dents.
Tu pars seule… Ton ami… désormais hybride ne peut pas sortir… Pas encore… ça te tue de le dire mais il doit terminer cette phase douloureuse de l’hybridation avant de pouvoir revenir à tes côtés. Ce que tu ne dis pas, ce que tu tais au fond de toi, c’est cette peur de lui faire face à nouveau. Va-t-il te pardonner ? Va-t-il te détester ? C’est de ta faute si désormais, il est ainsi…
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Ton enquête, pourtant si innocente au départ, vient de te plonger dans une facette très sombre de l’humanité… Les libertés que tu pensais avoir ne sont peut-être pas aussi grandes que ce que tu imaginais.
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Présent, tout devient plus compliqué...Quelques mois plus tard.
C’est ton premier jour à la BTD… Tu essayes de cacher toute cette histoire, tu essayes de ne pas trop y penser surtout parce que tu ne veux pas paraître différente auprès des gens qui te connaissent déjà. Mais tout reste compliqué dans ta tête ; tout un tas de doutes et de questions remontent parfois à la surface…
Tu n’as pas encore osé faire face à Salem, et puisqu’il est déjà certainement là-bas, il est trop tard pour le lui dire. Tu n’as aucune idée de sa réaction, ni même de comment tu justifieras ce ‘choix’, tu feras en fonction, sur le moment, en improvisant… Tu espères seulement que tout ira bien…
Pourquoi a-t-il fallu que ce soit la BTD ; la chasse aux hybrides…