• 7 JUIN 2042, naissance des jumeaux
• 2050, 8 ans, (fausse couche), elle reprend son rôle de mère auprès des jumeaux
• 2052, 10 ans, papa mort (c’est la faute de maman mais jsp ça)
• 2057, 15 ans, rencontre avec Anna dans un event mondain. Première fugue, elle emmène son frère avec elle.
• 2058, 16 ans, d’un intérêt existant, elle tombe finalement amoureuse d’une hybride…
• 2059,2060, 17/18 ans, l’hybride dont elle est amoureuse se fait déporter au Mexique par Katherine (sa mère)... C’est trop pour Sorën qui choisit de partir (seconde fugue) et fait un choix sans retour en arrière possible, elle se fait hybrider…
• 2061 - 2063, elle gagne sa liberté grâce aux déviants qui s’en prennent à l’animalerie dans laquelle elle est enfermée. Elle rejoint donc suite à ça les déviants, ou plutôt y trouve un refuge tout en tentant d’évoluer dedans pour se faire sa place à elle. Plus tard, elle manquera de se faire attraper par la btd mais un homme la laisse s’échapper (jayde) ; elle traîne dans certains refuges dont celui de Eliott (bjr) et aura croisé la route de Michaela là-bas lors d’une inspection.
Vous grandissez côte à côte, toi et ton frère, et c’est avec votre propre langage que vous communiquez au début, dans votre propre monde que vous inventez à votre image au travers de regards, de rires et même de secrets que personne ne peut comprendre. Le monde que façonnent des jumeaux est une chose bien mystérieuse, et en même temps, tout ceci est si doux qu’il en efface le manque que vous ressentez de ne pas grandir avec la chaleur et l’amour d’une mère aimante et présente. D’ailleurs, ce frère que tu ne quittes que pour peu d'occasions devient ton univers tout entier et l’idée même d’en être séparé te fait fondre en larmes à chaque fois. C'est dire à quel point tu l’aimes, n’est-ce pas ? Et peut-être même que votre lien l’a sauvé plus d’une fois. Pendant vos premiers mois de vie, tu l’as parfois senti si faible que tu en as hurlé à plein poumon afin d’annoncer son mal à ceux qui avaient pour travail de vous surveiller. Terriblement difficile, pour un nouveau-né, encore incapable de parler, d’exprimer, d’expliquer ce qui ne va pas… Ni même de comprendre ce qui ne va pas. Mais ton corps a toujours réagi de lui-même. Et heureusement, tes appels ont toujours été entendus. Tes crises, comme les décrivaient les adultes, ont toujours fonctionné. Alors tu as recommencé, tu l’as fait autant de fois que tu en as ressenti le besoin. Et ton mal être ne cessait que lorsqu’il revenait intact à tes côtés.
Il est là.
Tu peux fermer les yeux.
Tu peux te reposer.
Et avec tout ça, des automatismes sont venus d’eux même te prendre en otage. Car oui, maintenant, tu as toujours un regard attentif sur lui et sur son bien-être. Et cela, même quand tu n’as pas encore conscience de son réel problème. Inconsciemment, tu l’associes à quelqu’un de plus faible, de moins en forme, de bien plus fragile. Tu en viens même à avoir ce besoin de combler tout cela en éteignant tes propres faiblesses, feignant d’être toujours en bonne santé, refusant l’idée même que tu puisses avoir besoin d’aide, tu es celle qui donne sans recevoir. Toujours. Ou presque en tout cas.
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L’absence d’une personne ne rend l’autre que plus présente encore et c’est sûrement pour ça que tu te rapproches inéluctablement de ton père. Parce qu’au contraire de ta mère, lui, vous rend visite. Et même s’il n’est sûrement pas l’homme le plus débordant d’affection à votre égard, tu parviens quand même à y trouver ton compte finalement. Parce que tu n’en demandes pas beaucoup dans les faits, simplement un peu de présence parentale, rien de plus. Que tes mots s’échouent dans les oreilles de quelqu’un qui les entend, qui les écoutent est l'idéal. Pas comme cette femme qui vous regarde à peine mais qui vous est présenté comme une figure maternelle. Souvent plus intimidante qu’accueillante, elle n’est pas ce que tu décrirais comme chaleureuse. Et puisque tu ne la côtoies que très peu, tu ressens toujours cette sensation de distance vis à vis d’elle. Tu ne vibres pas d’une joie immense quand tu la vois, ni même d’un désir certain d’être enlacé dans ses bras… Et c’est ce qui rend ton frère presque étrange à tes yeux quand il la réclame bien trop vite alors qu’elle n’a jamais été présente dans vos vies…
“
Pourquoi tu fais ça ? On la connaît à peine… “
Étrange comme question alors que tu parles de ta propre mère. Mais, c’est pourtant le sentiment sincère qui transperce ton cœur alors que tu le vois la suivre comme un poussin suit sa mère… Et c’est aussi ça qui t’attriste quand tu le vois te laisser en arrière pour réclamer de l’attention envers une autre personne que toi… Ah- Mais c’est ça ton problème, qu’il se tourne vers quelqu’un d’autre que toi ? Mais non… Ce n’est pas vraiment ça… C’est juste que… Bref, tu ne comprends simplement pas comment il peut suivre une mère qui n’a jamais joué ce rôle auparavant, c’est tout…
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Un jour, le hasard n’a pas voulu épargner tes yeux d’un spectacle qu’un enfant ne devrait pas voir. Au détour d’un couloir, d’une porte entrouverte, et certainement à cause d’un surplus de curiosité, tu as été témoin de la violence de ton père sur ta mère. Et à cet instant, tu as hésité. Tu as hésité à crier pour ta mère, comme tu le faisais pour ton frère quand il était plus jeune et qu’il n’allait pas bien. Tu as hésité à crier pour que ton père arrête et finalement… Ta voix est restée enfermée derrière tes lèvres pendant de longues minutes, incapable de s’ouvrir… La peur, la surprise, la sensation de faire une chose que tu ne devrais pas, tu n’en sais rien mais tu es restée là, immobile, jusqu’à ce que ton frère apparaisse non loin de toi et t’appelle dans le couloir, te faisant sursauter et refermer la porte dans la surprise la plus totale. Sans vouloir être vue, tu t’es précipité vers lui, l’attrapant par la main pour fuir dans une pièce au loin tout en lui mentant sur ce que tu faisais. A quel moment, tu lui partagerais ce genre de chose… Il n’a pas besoin de savoir.
Avec ce spectacle, tu en es venu à te dire qu’il était impossible que ta mère puisse aimer ton père… Puis… pourquoi est-ce qu’il a fait ça… L’image de ton père, bien qu’imparfaite, n’est pas aussi négative que ceci alors… il doit forcément y avoir une raison à tout cela, n’est-ce pas ?
D’ailleurs, ta curiosité n’a pu s’arrêter à ces simples questionnements. Alors tu as observé, tu as vu et même tenté d’écouter les échos des voix que tu pouvais entendre dans cette grande maison. Tout cela sans jamais dire un mot à qui que ce soit. Jusqu’à ce qu’un jour, tout s’éteigne par l’absence brutale et soudaine de ton père…
Il ne reviendra plus…
Plus jamais…
Et ce fut assez difficile pour toi car, dans ce monde où tu refoules la présence de cette mère que tu n’estimes pas méritante, il n’y a désormais plus personne en dehors de ton frère… Et c’est sûrement pour cela que tu es restée autant collée à lui les premiers temps, allant même jusqu’à ne pas le quitter le soir à l’heure où vous deviez rejoindre vos lits respectifs. Enfermant tes bras autour de lui, tu pleurais silencieusement la disparition de ton père sans le partager oralement. Après tout, tu n’as jamais été très douée pour exprimer tes sentiments et ce qui se passait dans ta tête…
Après la tristesse, vient la colère et surtout la rancune. Un coupable doit être là et personne ne tient cette place mieux que ta mère. Elle doit forcément lui en vouloir, elle doit forcément le détester… Après tout, il a été violent avec elle, tu l’as vu de tes propres yeux. Et puis… Comme tu lui en veux depuis toujours d’avoir été absente, tu la rends coupable, qu’importe si c’est vrai ou non…
“
PAPA EST MORT À CAUSE DE TOI !!!! “ lui hurles-tu durant une de tes colères.
Tu cries cette accusation sans aucune preuve, parce que c’est juste ce que ton cœur triste hurle au fond de ta poitrine. Et silencieusement, tu sais pourtant très bien que ce n’est pas vrai… Tu es juste ridiculement triste et perdu, totalement immature et rancunière sans rien pour justifier ces sentiments tandis qu’elle est de retour dans votre vie, allant même jusqu’à te voler l’attention de son jumeau.
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Vous grandissez, vous évoluez dans un monde bien différent de celui de beaucoup d’autres personnes, sûrement grâce à l’argent, mais aussi à l'influence qui suit le nom des Lockwood. Votre famille est connue et, même si d’un côté, cela vous offre de nombreuses possibilités pour le futur, ce nom est aussi signe de mauvaise augure pour pas mal de gens, voire même haïs par quelques-uns. Tout cela sans même que vous deux n’en ayez conscience, sûrement aveuglé par l’innocence qui habite encore votre esprit.
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Ton frère est un fils modèle pour ta mère, qui ne manque jamais de te le rappeler quand elle te reproche ton comportement… Toi, qui es bien plus fuyarde et rebelle envers elle, tu n’es pas aussi appréciée qu’il ne l’est. Mais c’est pas grave, de toute façon, tu n’as pas envie qu’elle essaye davantage, tu n’as pas envie qu’elle tente de t’amadouer… Elle a qu’à aimer que ton frère, tu n’as pas besoin d’elle.
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Le collège, c’est une période où tu sens ce besoin d’indépendance devenir bien plus grand qu’auparavant. Où tu as cette envie et surtout, cette possibilité de rencontrer plus de gens et de te lier à des personnalités nouvelles, allant jusqu’à découvrir un besoin irrépressible de liberté. Besoin qui, d’ailleurs, contrebalance énormément avec la personnalité très stricte de ta mère. Les fréquentations sont très importantes pour grandir et se sociabiliser, mais elles peuvent aussi être destructrice de tout un travail, surtout quand on a une colère bien ancrée dans son petit cœur et un désir très grand de vouloir se rebeller. Alors oui, tu n’évolues et n’empruntes pas du tout le même chemin que ton frère, quitte à le laisser un peu de côté à des moments, sans manquer de t’en vouloir suffisamment pour passer du temps avec lui, après les cours, pour lui raconter les choses importantes de ta journée !
Et avec tout ça, ton caractère déjà plus que trempé ne s’améliore pas le moins du monde, surtout avec les fréquentations que tu choisis d’avoir. Les retours des professeurs ne sont pas toujours bons, ni même les résultats que tu rapportes à la maison. Toi qui, pourtant, a toujours eu des résultats plus que correct est désormais très moyenne simplement car tu ne veux pas faire d’effort, car tu préfères bavarder en cours et dessiner sur le bord de ton cahier, plutôt que de suivre attentivement le cours. Et tu vas même jusqu’à tenter de déconcentrer ton frère quand tu le sens trop attentif ou quand tu t’ennuies… Le prix de l’élève modèle ne te sera pas décerné, pour sûr. Pour autant, sans même bosser, tu parviens à tenir tes résultats au-dessus de la moyenne, d’autant plus facilement dans les matières que tu affectionnes comme… les langues par exemple. Le côté scientifique, quant à lui, n’est pas le domaine dans lequel tu es naturellement douée, tu ne comprends pas facilement et manque clairement de logique… Enfin, tout cela pour dire les études, c’est pas vraiment ceux pour quoi tu as envie de faire des efforts, et c’est sûrement pour ça que tu as bien du mal à tolérer les demandes et les reproches de ta mère qui, quant à elle, semble mettre ça comme un priorité.
Au départ, tu fournis les efforts demandés, tu essayes en tout cas, surtout quand ta mère est dans les parages. Puis… viens l’assurance de l’adolescence, la bêtise aussi et la rancœur d’une adolescente qui a bien du mal à exprimer et réprimer tout ce qu’elle ressent. Alors tu t’évades sur le téléphone dès que quelqu’un a le dos tourné, t’enfermant parfois à double tour dans ta chambre sans même répondre à ton frère par simple colère. Aïe aïe aïe, ça n’aide en rien à adoucir les tensions qui existent déjà entre ta mère et toi, bien au contraire, à croire que tu ne sais faire qu’attiser un feu plutôt que de chercher à l’éteindre. Tu ne sais pas juste faire semblant et taire des vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire, c’est toujours comme ça avec toi, tu hurles et ensuite tu réfléchis et tu t’en veux… Et vos disputes, quand elles ne terminent pas simplement en hurlement, c’est un claquement de portes brutales qui les éteint. Donc autant dire que la communication, c’est pas réellement ton fort…
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Ton groupe d'amies regroupe un bon nombre de filles, et uniquement des filles, d’ailleurs. Même si quelques-unes d'entre elles sont plutôt discrètes, les autres sont d’un naturel assez vifs et plus qu’explosifs. Mais attention, vous n’êtes pas les mauvaises têtes qui emmerdent les plus jeunes et les plus faibles. Non, non ! Vous aimez vivre bruyamment et, quitte à faire chier le monde, seuls ceux qui cassent la tête à d’autres ont le droit à votre courroux. Tu es ami avec certaines, plus que d’autres, et tu n’es pas la dernière à proposer des petites sorties “comme les grands”. C’est d’ailleurs toi qui, accompagné de ta meilleure amie de l’époque, t’étais introduit - à l’aide d’une invitation eu par ta mère en contrepartie d’un peu de travail fourni pour la fin d’un trimestre- dans un défilé de mode. Non pas que tu sois réellement intéressé par tout ça, mais l’idée de profiter d’une soirée réservée à la haute société et surtout aux adultes, te donnait un sentiment assez palpitant et fou. Seulement, ayant été reconnu par une des personnes de l’endroit, tu avais fini par te faufiler un peu plus loin dans l’assemblée, abandonnant ainsi ton amie sans le vouloir, pour finir par rencontrer une personne du nom de Anna. La suite n’est pas suffisamment claire pour la raconter, mais tu as fini par garder contact avec cette jolie femme, sûrement grâce à sa gentillesse et hypnotisé par son élégance, tu as comme qui dirait, eu une envie de la revoir, et qui sait, peut-être de t’en faire une amie ?
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Plus le temps passe et plus tu te sens incomprise, par ta mère, mais par les adultes de manière plus générale. Ton comportement n’est jamais assez bien, le ton que tu emploies est toujours trop agressif, tu es trop sur la défensive a toujours voir le mal partout. Et finalement, alors que de temps en temps tu disais à ton frère que tu fuguerais d’ici, un soir, tu choisis de ne pas rentrer à la maison et cela en emmenant ton frère. Parce que même si tu veux partir d’ici, tu n’as pas envie de le laisser ; tu as besoin de lui après-tout. Le truc, c’est que, n’ayant pas spécialement eu envie de le voir refuser de te suivre, tu lui as menti… Rien qu’un petit mensonge, le prétexte d’une virée à deux parce que vous commencez quand même à être en âge de faire des choses sans être obligé d’avoir des chaperons sur le dos etc. Tu n’as aucune idée de s’il t’a cru ou pas mais il t’a suivi et c’est le plus important !
Tu as bien des idées d'où aller, mais rien qui ne soit réellement possible, surtout que tes amis habitent tous chez leur parents puisqu’ils ont tous plus ou moins ton âge… En plus de ça, vous avez été recalé d’un hôtel où vous vouliez aller à cause de votre âge… Non mais sérieux ? Et finalement, après de longues heures à traîner dans les rues, c’est toi qui te lances et appelles Anna, ton amie rencontrée quelques mois plus tôt. Vous parlez plus ou moins régulièrement. Et souvent, elle te sert un peu de confidente, ou encore de conseillère même si, en vérité, tu es souvent bien trop bornée et têtue pour écouter réellement tout ce qu’elle te dit.
Prétextant une envie de la voir pour lui parler, c’est chez elle que tu t’incrustes sans la prévenir que ton frère te suit… Heureusement, elle est gentille et compréhensive quand tu es juste totalement irraisonnable. Mais ce n’est pas grave. Vous y restez un bon moment enfin, jusqu’à ce qu’elle comprenne que ta petite visite surprise n’est peut pas simplement cordiale, mais qu’il y a un sujet bien plus grave derrière… Tu ne lui en veux pas d’avoir compris, tout comme tu ne lui en veux pas d’avoir tenté de te faire comprendre que ton choix n’était pas le meilleur, mais… Que voulez-vous ? Trop fière, sûrement trop en colère, tu n’avais aucune envie de retourner chez toi, pas aussi vite… Et pour faire quoi ? Pour te voir critiquée par ta mère… Non merci…
Alors vous êtes partis.
Toi et ton frère.
Laissant Anna chez elle, avec un petit mot disant merci.
Et c’est là que tout à dégénéré…
Franchement, tu n’as aucune idée de pourquoi, mais ton frère est tombé malade, brûlant de fièvre… C’est ta main qui l’a compris quand elle s’est déposée contre son front et ses joues alors qu’il restait, comme à son habitude, impassible face au mal qui rongeait son corps… Et ton cœur s’en est voulu… Parce que ton égoïsme a presque failli oublié à quel point ton frère était fragile… Lui qui n’a pourtant rien demandé, il t’a suivi, et toi, tu l’as rendu comme ça… malade…
“
Viens Miki, faut qu’on rentre. “ dis-tu en attrapant sa main pour l’enfermer dans la tienne.
Évidemment que vous devez rentrer, il faut que maman fasse quelque chose pour lui et tu sais parfaitement que rester dehors ne fera qu’empirer sa situation. C’est pas un choix facile que tu as pris… Mais… ce n’est pas comme si tu pouvais choisir de faire autre chose… Et c’est avec une frustration bien grande et une honte certaine que tu retournes à la maison sans te défaire de la main de ton frère, brûlante…
“
Je suis désolée… “ souffles-tu à ton frère avant que la matriarche de la maison s’empresse de le prendre dans ses bras en te regardant d’un regard bien dur.
Ce regard, d’ailleurs, en dit long sur la détresse qui habite son cœur à l’idée de voir son fils lui être enlevé… Mais c’est presque trop évident pour en être étonné… Un léger sourire amer se dessine sur ta figure alors que tu hurles intérieurement le malaise qui t’habite.
Ce n’est rien.
C’était sûr de toute façon.
Pourquoi avoir des attentes…
Quand elle n’a d’yeux que pour lui.
La suite n’a pas été aussi douce que tes anciennes punitions, privé de téléphone, de sortie et forcé de se voir accompagné par un garde du corps contraint de rester à tes côtés en permanence quand tu ne te trouvais pas à la maison… Cela n’a fait qu’attiser ta rancœur envers ta mère… Mais tu as tenu le coup. Faisant bonne figure et critiquant ouvertement, auprès de tes amis, le garde qui te suivait, tu as fini par passer la période que ta mère avait imposée. Et la vie a repris son cours “normal”.
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L’année de tes 16 ans est une année où tu refuses de te plier, bien plus qu’auparavant, surtout en ayant connu la liberté, même éphémère d’une vie sans ta mère sur le dos. Et au-delà de ça, tu observes et tu vois ton frère changer et s’abandonner aux exigences de votre mère qui réclame toujours plus… Et ça te tend d’autant plus de le savoir aussi attentif à ce que veut votre mère… Tu le voudrais plus libre mais il ne t'entend pas réellement…
C’est aussi l’année où tu découvres le sentiment d’amour, devenant bien plus loquace avec ton frère, lui racontant tout ce qui se passe avec ton groupe d’amies, mentionnant bien plus le nom de cette amie en particulier qui fait étrangement battre ton coeur, sans pour autant lui dévoiler la vérité, laissant ce secret enfermé entre elle et toi.
Mais, pourquoi en faire un secret…
Eh bien parce que cette jeune fille, en plus d’être une demoiselle, est une personne qui, de par ses traits physiques, représente une limite que tu franchis sérieusement si tu en suis l’éducation que vous avez reçu, toi et ton frère : c’est une hybride… Et tu sais comment sont vus les hybrides à la maison, tu sais comment ils sont traités par ta mère, et même par ton frère… Et de comment tu les traites toi aussi à la maison quand tu n’arrives pas à accepter le faire de les voir aussi contraints et acceptant ce sort…
Bref, c’est un secret.
Ton secret.
Mais voilà, encore un an a passé, 17 ans maintenant… Et les tensions montent toujours.
Plus tu grandis et plus tu as besoin de liberté, d’une autonomie que l’on te refuse du fait de la présence constante et autoritaire de ta mère qui, à mesure du temps, ne fait que t’étouffer sincèrement… Et plus tu cherches à t’échapper de son emprise et plus elle est présente pour te rappeler que tu ne peux pas le faire… Si bien que même ton secret est exposé au grand jour à cause des intrusions de ton espace vital… Le drame est terrible, la dispute aussi… Toi qui refuses la discussion avec ta mère, d’autant plus le jugement qu’elle expose vis à vis de ce que tu devrais ressentir ou pas, tu hurles ton droit de pouvoir faire ce que tu veux et quand tu veux, sans te soucier de ce qu’elle pense…
Et ce jour-là, tu claques la porte.
Mais que pour quelques heures… Pour souffler, pour pleurer, pour exprimer tout ce que tu n'imprimes pas quand tu es dans cette maison… Des sentiments que tu refoules et camoufles devant cette fille forte que tu veux rester. Seulement, c’est trop. C’est ton cœur qui souffre et personne ne le voit… Qu’est-ce que tu dois faire pour changer ça… Pourquoi est-ce que tu te sens autant incomprise… pourquoi…
Et tout ça, tu ne l’acceptes pas, tu n’as aucune envie de plier, tu n’as aucune envie de faire en fonction de la volonté de ta mère quand tu n’acceptes déjà pas ses choix de vie. Et innocemment, tu te convaincs d’une chose bien douce, que ta mère finira par accepter ton amour et qu’elle te laissera faire ce dont tu as envie. Alors tu poursuis dans l’interdit que ta mère a nommé, tout en renforçant ce désir de ne pas le partager avec ceux qui s'introduisent délibérément dans ta vie privée. Un nouveau téléphone, preuve de ton crime pour continuer de parler avec ta belle dès que tu en as envie. Un secret que tu gardes même de ton frère car même si tu as confiance en lui, tu ne veux prendre aucun risque.
Et plus les semaines s’écoulent et plus tu t’abandonnes à ta moitié ; ton désir de rester avec elle te pousse même à sécher les cours quand tu es pourtant rappelé très régulièrement de l’importance des deux prochaines années à venir alors qu’un examen de fin de cycle approche à grand pas. Mais tu t’en moques, ou du moins tu n’as pas conscience de la portée de tes actes quand ils sont choisies sous le coup d’une émotion forte. Le futur n’est pas ce que tu regardes quand tu veux simplement vivre le présent de la meilleure des manières.
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Mais quand on rêve, il y a toujours ce moment douloureux lorsque l’on retourne à la réalité et que tout nous échappe violemment. C’est arrivé pour toi aussi dès l’instant où tes actions et tes mots sont devenus trop irresponsables pour ta mère… Lorsqu’elle a explosé pour devenir cette personne que tu crains sincèrement. Mais ça, tu ne l’as compris que bien plus tard, alors que, triste dans ta chambre, elle est venue te parler et que de ses lèvres est apparue la vérité…
“
MAIS QU’EST CE QUE TU RACONTES ? MAMAN, M- MAIS T’ES COMPLETEMENT FOLLE !! “ hurles-tu en te relevant de ton lit, complètement désemparée de l’annonce qu’elle vient de faire avec l’espoir ridicule de te rassurer…
La disparition de ta belle…
Sans nouvelle de sa part, tu as cru à une séparation…
Brutale certes, mais tu aurais accepté…
Alors pourquoi le mexique est mentionné dans sa phrase ?
Pourquoi elle justifie ceci en expliquant que c’est pour ton bien ?
Pourquoi est-ce que tout semble si terrible à tes yeux…
D’autant plus quand c’est ta mère qui les dit….
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Et cette fois, tu claques une nouvelle fois la porte, tu bouillonnes intérieurement d'une colère si forte qu’il t’est difficile de réfléchir, tu ne penses même pas à prévenir ton frère qui a certainement entendu les échos de votre dispute. Mais cette fois, c’est beaucoup trop, c’est un acte que tu ne comprends pas et que tu hais profondément… Au Mexique… l’image qui naît dans ton esprit est douloureuse, terriblement effroyable qu’elle en devient vite insupportable… Et… Tu as beau réfléchir, tu ne parviens pas à trouver des solutions, tu ne parviens pas à imaginer une façon possible pour la sortir de là bas…
Et dans ta détresse, dans ta colère, tu envoies un message à ton frère :
[ Miki, je vais pas rentrer. Maman… Elle m’a fait trop mal… Je peux pas lui pardonner… Je suis désolée parce que je voudrais être avec toi… J’ai tellement mal là, je suis sûre que t’avoir avec moi, ça m’aiderait mais… Non. J’vais rester loin d’elle parce que je veux pas la voir… Je t’aime… ]
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Tu gémis à cause d’une douleur qui, lentement, incruste chaque pore de ta peau comme si on te brûlait chaque parcelle de ton corps…
Qu’est-ce que tu fais ici…
Mais qu’as-tu décidé…
Devenir hybride…
T’offrir à Chroma…
Mais as-tu bien réfléchi avant de choisir ce futur ?!
Non…
Qui choisirait ça après avoir mûrement réfléchi…
Tu as craqué sous le poids d’une émotion trop forte et tu as hurlé quand finalement, tu as voulu revenir en arrière… mais ta voix a été tuée dès l’instant où elle est sortie, des regards bien trop avides se sont posés sur toi sans aucune intention de te lâcher…
Et ton corps se transforme en une chose que tu peines à comprendre, tes sens s'affolent tandis qu’il s'adapte à celui de l’animal que l’on a choisi pour toi. Quand ta peau laisse place par endroit à des écailles qui se colorent en nuanciers de bleu, tes yeux, quant à eux, adoptent cette couleur si particulière du serpent qui fait partie intégrante de toi… Et finalement, dans une douleur lancinante, pendant une période où manger devient impossible, des crochets ont poussé dans ta bouche, à l’arrière de tes propres dents… laissant ce goût amer et acide en bouche alors que tu tentes de comprendre leur fonctionnement.
Le reflet dans le miroir n’est pas celui que tu as toujours connu, tu es différente tout en étant la même, de ces sculptures d’écailles qui habillent ton corps, tu n’es désormais plus humaine, plus légitime de retrouver la place auprès de ceux que tu as quitté sur un coup de tête… Et tu n’oses imaginer leur regard dès lors qu’ils sauront… C’est terminé et c’est maintenant que tu prends conscience de tout ce qui t’attend…
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Toi qui a toujours combattu pour ne pas ressembler à ce que ta mère voulait, tu te vois coincé et enchaîné à un futur que tu ne maîtrises plus… Ce qu’on réclame aux humains, on l’ordonne aux hybrides et toi, tu n’y fais pas exception… Tu es puni si tu ne respectes pas, tu es puni plus fort si rébellion il y a… Alors tu plies, tu tues cette fierté naturelle pour te complaire à l’image qu’ils désirent. Tout cela dans l’espoir de sortir plus vite d’ici. Car oui, tu n’es pas bête… Tu sais que tant que tu te trouves entre ses murs, tu n’auras aucune échappatoire, les gardes sont trop nombreux, vos allées et venues sont surveillés comme si vous étiez des criminels.
La nuit, tu pleures secrètement l’absence de cette hybride que tu as aimé un jour et que tu aimes toujours sans savoir si aujourd’hui encore, elle est en vie… Tu pleures aussi ton frère, t’inquiétant de sa vie et t’inquiétant de son regard lorsqu’il le posera une nouvelle fois sur toi… Seras-tu suffisamment courageuse pour le retrouver dès la première occasion donnée, ou seras-tu trop effrayée pour tenter quoi que ce soit ? A l’heure actuelle, tu doutes…
Et ta mère…
Qu’est-ce qu’elle dira…
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Franchement…
Une animalerie…
Si un jour, on t’avait dit que tu finirais dans un de ces cages, tu aurais sûrement explosé de rire en croyant à une blague ridicule… Et maintenant que tu t’y trouves, tu as de nouveau envie de rire tant tu te trouves ridiculement coincée… On te donnerait le choix de revenir en arrière, tu le ferais très certainement ; l’hybridation… Qu’est-ce qui t’a pris… Mais l’heure n’est pas au regret… Surtout pas quand l’animalerie est prise dans un assaut des déviants…
Toi, tu fais partie de ceux qui s'échappent et tristement, vous n’êtes pas si nombreux que ça… Certains ont été tués dans le but d’éviter la possibilité de voir les rangs des déviants grandir à chacun de leurs assauts… Mais tu n’es pas de ceux qui s’abandonnent à un destin funeste, tu veux combattre et naturellement, tu suis le mouvement sans réellement savoir où aller, ni qui suivre… Ton regard est légèrement perdu, certainement inquiet et dans la confusion, tu te raccroches à un visage, à une main tendue que tu ne lâcheras pour rien au monde. Saorsa, c’est comme ça qu'il se nomme et c’est grâce à lui si tu es libre aujourd’hui ; un nom qui fait écho à un souvenir flou de ton passé, d’une jeunesse que tu n’as pas souhaité te rappeler.
Plus tard, ta puce, étant dangereuse pour ceux qui souhaitent une liberté pérenne, t’a été retirée. Un “foyer”, une place où rester, c’est ce qu’on t’a offert une fois arriver dans le Bronx et même si ça sonnait comme pas grand chose, pour toi, c’est déjà beaucoup.
Tu évolues dans le Bronx en tentant de faire ta place en ignorant les appréhensions que crée ton âge, en ignorant les désirs de te voir rester à ta place pour ne pas déranger, pour ne pas prendre de risque, pour ne pas-, pour ne pas… Tu aurais pu déjà être enfermée, rattachée à ce destin que tu ne veux pas, mais c’est sans compter sur ta chance et celle d’avoir rencontré un homme qui t’a laissé partir, tu ne découvriras son nom que plus tard, Jayde. Et tes aventures t’ont menées jusque dans le Queens, jusqu’à côtoyer certains refuges, dans lesquels tu apportes parfois ton aide. C’est d’ailleurs là-bas, dans celui qui est tenu par Eliott, que tu as été prise de court un jour à cause d’une inspection d’une agence gouvernementale… heureusement, les hybrides n’ont pas été inspectés et tu n’as donc pas pas été remarqué… Tu n’es d’ailleurs pas revenu pendant un bon moment après ça…
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A l’heure qu’il est, tu n’as toujours pas revu ton frère, et tu n’as jamais osé te rapprocher de ta maison… Celle qui t’a vu grandir… Parce que tu as bien trop d’appréhension, ou trop peu de confiance en cette femme que tu ne pardonnes toujours pas… Ton nom est enfermé derrière tes lèvres car tu es hybride et tu n’as plus que l’identité que tu veux bien partager ; Sorën, c’est uniquement au travers de ton prénom que tu te présentes au devant des déviants car tu connaît les valeurs que ton nom porte et la colère qu’il peut réveiller pour ceux qui ont côtoyé cette femme qui, malgré tout ça, reste encore ta mère aujourd’hui…
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Lun 5 Fév - 14:26
J'avais trop hésitée à la prendre comme feat mais je trouvais aucune image trop bien d'elle 
