Détachée.
Elle semble à mille lieux de ce qu’il se passe, mais à la fois en constante réflexion. Luma est très peu bavarde, communicant presque exclusivement par grognement, estimant que les humains ne méritent pas ses paroles, sauf ceux qui la traitent un peu mieux que les autres. Des paroles ça se retourne, transforme, répète, un grognement aucun risque. Et même avec les hybrides, ce n’est pas le genre de personne bavarde, même si de par sa mutation elle a besoin d’être proche d’autres personnes, particulièrement de canidés. Au début de son arrivée à la police, quand elle a commencé en montrant les crocs, on l’a vite calmée en l’isolant des autres canidés du chenil. Plus que le collier électrique, c’était ça la menace qu’on lui faisait.
Elle semble à la fois froide et bouillonnante, les flics l’utilisant pour les patrouilles sachant très bien à quel point elle est sur le qui-vive, réagissant au quart de tour malgré son attitude calme.
La louve se lit comme un livre ouvert. Sans ses attributs canins, elle aurait encore pu cacher ce qu’elle ressentait, mais là, ses oreilles et sa queue la trahissent à chaque fois. De même que ses pupilles qui s'élargissent sous le coup de l’excitation. Encore fallait-il connaître le langage canin cela dit. Mais pour ceux qui le connaissait, qu’elle parle ou non, on savait précisément ce qu’elle ressentait. Et dieu qu’au Mexique ils ont attendu qu’elle se déplace les oreilles basses et la queue entre les pattes en jouant là-dessus pour continuer de la mettre plus bas que terre.
La blonde est également extrêmement protectrice. Cette partie d’elle exacerbée par sa partie louve. Elle peut accepter beaucoup de choses vis à vis d’elle, mais qu’on ne s’en prenne pas à ses proches. Ce n’était pas pour rien qu’elle travaillait mieux avec les flics avec qui elle avait un minimum d’affinité, elle ne les détestait pas ceux-là, donc gare aux voyous qui voudraient s’en prendre à eux. Elle a déjà sauvé des vies ainsi, en manquant de perdre la sienne. Mais c’était normal de faire ça, alors lorsqu’on lui a manifesté des remerciements elle n’a pas réagi : parce qu’elle ne sait pas accueillir le positif à son égard. Ce n’était déjà pas évident de base, mais pour elle quelque chose de positif c’était ne rien subir. Comme ça que Liam et le camp l’ont conditionnée : si elle fait mal les choses elle se prend une rouste, si elle fait ça bien, on l’ignore simplement. Une autre option n’est pas habituelle, et elle n’a jamais appris à la recevoir. Même avec ses proches d’ailleurs, c’est elle qui protège, elle qui prend soin, elle qui s’occupe des autres. Pas l’inverse. Pourquoi ? Parce que c’est plus facile de casser toute sa carapace si elle laisse d’autres s’en occuper. Elle part du principe qu’on n'est jamais mieux servis que par soi-même.
Malgré son air de marbre, elle peut vite devenir incontrôlable. Un pic émotionnel mal géré, et tout l’auto-contrôle qu’elle a part en vrille. L’hybridation ayant empiré les choses, son voyage forcé au Mexique l’a fait regretté de ne pas avoir prit ça au sérieux plus tôt. Par chance cependant, ils ont fini par comprendre que les divers sevices ne résolvait pas ces pics émotionnels. C’est là qu’on lui a diagnostiqué son trouble de l’humeur, avec mise en place d’un traitement. D’abord peu confiante, elle l’a accepté. En appréciant le fait d’enfin ne plus se faire malmener par ses émotions. Elle n’a jamais tenté de feinter pour ne pas le prendre, aussi bien pour continuer de montrer patte blanche, mais aussi pour les effets bénéfiques qu’elle ressentait. Depuis, elle ne se rappelle pas avoir eu de crises sans raison. Les choses restent émotionnellement difficilement à encaisser pour elle, mais jamais la louve ne les a exposées brutalement comme avant.
Et puis Luma, au fond, même si elle n’a pas eu l’occasion de le montrer depuis longtemps, c’est quelqu’un de doux, affectueux, d’une patience inouïe. Elle est attentive auprès de ses proches. Grandement en manque d’affection, elle meurt d’envie de prendre quelqu’un dans ses bras, d’aimer, de se sentir aimée. Cette part d’elle, cette part humaine, qu’on lui avait arraché, elle donnerait tout pour la retrouver.
Pour l’instant elle se contente de gronder d’indifférence.
TW : Agression, coups et blessures, maltraitance
Résumé
6 ans : Ses parents se séparent sur décision de son père suite à la naissance de sa seconde fille avec une autre femme après des années de tromperie. Il laisse Luma et sa mère sans le sou. Sa mère décide d’aller vivre avec sa soeur en Ecosse.
18 ans : Luma a terminé son lycée, elle doit choisir ses études supérieures qu’elle oriente vers l’art. Elle choisit une école à New York, en partie pour se trouver non loin de Larys, sa petite soeur et en profiter pour se lier réellement à elle.
20 ans : Elle ne parvient pas à sortir de sa phase dépressive, se perdant dans l’alcool et le sexe pour oublier. Rien ne se passe comme prévu, sa belle-mère l’empêche de voir sa petite soeur et elle ne se plait pas dans ses études, elle commence à crouler sous les problèmes d’argent à cause de ses addictions.
21 ans : L’enfer émotionnel continue, elle se fait agresser par un homme à la sortie du bar, à qui elle répond par les coups. Il s’avère qu’il s’agit d’une figure importante, il porte plainte avec un pot de vin : Luma est envoyée à Chroma pour devenir hybride en guise de sentence.
23 ans : Elle sort de Chroma, reste plusieurs mois en animalerie avant de se faire acheter par Liam, qui possède un groupe d’hybride qu’il fait se battre au MDA pour gagner de l’argent. Luma se lie avec les deux autres hybrides et parvient doucement à bien s’en sortir sur le ring.
30 ans : Pepper, une des hybrides présentes est en mauvais état après un combat, son corps n’en peut plus. Luma combat le lendemain et perd à cause de l’inquiétude et la fatigue, Liam s’en prend à elle et lui annonce qu’il ne fera rien pour sauver Pepper. C’est la goutte de trop, Luma se bat avec lui et le tue sous le coup de la rage. En tentant de s’enfuir elle se fait arrêter par la police. Dû à son acte, elle est envoyée au camp de redressement au Mexique. Cette expérience la marque et la traumatise.
On lui diagnostique également un trouble de l’humeur, mêlé à son meurtre et ce malgré son traitement, on refuse de la placer chez des particuliers pour éviter un drame et se retrouve chez les flics, où elle est formée en tant que chien policier. C’est probablement l’endroit le moins pire où elle s’est retrouvée depuis son hybridation, alors elle file relativement droit et donne de bons résultats sur le terrain, au point d’avoir désormais le droit à des quartiers libres dans la ville.
Full story
Une dispute encore. Alors que de sa petite main elle tenait son crayon pour tenter de reproduire sa vision du chien qu’elle avait lu dans un livre.
Elle avait déjà entendu ses parents se disputer, à demi-mots, voix basse. Mais là, ça éclatait. Les cris de colères de son père et ceux de détresse de sa mère
“
Tu veux VRAIMENT nous laisser sans RIEN ? Pense au moins à ta fille ! C’est toi qui avais insisté pour la garder, moi je n’en voulais pas. A TOI d’assumer tes responsabilités.”
Son estomac se tordit. Avoir entendu son père dire qu’il ne l’a pas voulu, qu’il l’abandonnait ainsi. Elle ne comprenait pas tout le reste, restant finalement dans sa chambre en tenant fort sa peluche chien dans les bras.
“
Je repasserai demain chercher tout les meubles, cherche une solution entre temps”
Plus aucun mot ne sortit, une porte claqua, des sanglots éclatèrent. Pas chez Luma, qui se leva pour rejoindre sa mère, sa tête tenue entre les mains sur le canapé. En l’entendant, elle redressa la tête.
“
Oh Luma, ma chérie. T’as tout entendu. Je suis désolée. Viens ma puce”
Elle ouvrit grand les bras et la petite fille put alors se jeter dans les bras de sa mère, en gardant sa peluche avec elle, afin d’y laisser ruisseler son chagrin. Au moins sa mère était là, et ne l’abandonnerait jamais. Jamais.
“
On va s’en sortir, toi et moi on va y arriver.”
Ses bras serrèrent d’avantage son petit corps, sans que Luma ne sache jamais si c’était de l’espoir ou du désespoir
***
Dans les jours qui suivirent, sa mère prépara leurs affaires pour “partir vivre chez tatie”.
Luma n’a jamais pu la voir, sa mère n’ayant jamais pu aller la voir étant donné qu’elle habitait en Ecosse et que son père voulait ni que Luma vienne avec, ni s’occuper de sa fille en l’absence de sa femme.
C’était l’inconnu qui l’attendait, et ça la terrifiait.
Mais tout se passa vraiment bien, sa tante étant à la fois chaleureuse et droite sur ses principes, elle l’accueilli à bras ouvert. Et surtout : elle passa de la ville à la campagne, avec sa tante qui avait un refuge sous apparence de ferme pour les animaux abandonnés. C’était un énorme de changement, mais qu’elle accueilli avec plaisir.
Si cela aida à son développement, cela lui permis également d’encaisser la nouvelle : si son père les avait quittées si soudainement, c’était parce qu’il voyait une autre femme depuis déjà quelques années. Et que celle-ci avait eu un enfant, une petite nommée Larys.
Les années passèrent, elle reprit contact avec son père, apprenait à connaître Larys à travers les visios, ou quand elle passait les vacances là-bas. Sa belle-mère ne l’aimait pas, et c’était réciproque. Mais ça lui passait par-dessus la tête, si elle venait c’était pour Larys, avec qui elle créait doucement un lien cher à son coeur.
Elle orienta ses études vers l’art, et trouva une école qui lui tapa dans l’oeil à New York. Une occasion de continuer de connaitre sa petite soeur. Un pincement au coeur de quitter la ferme, elle commença sa vie à elle.
Mais rien ne se passa comme prévu, un enchainement d’état dépressif, l’école ne lui plaisait finalement pas, ce n’était pas comme ça qu’elle voulait faire son art, sa belle-mère était devenue bien plus hostile à son égard, ne lui permettant parfois même pas la possibilité de voir Larys.
Peu à peu elle connut les soirées beuverie, qui enchainèrent sur diverses coucheries. Cela combla le vide de sa vie, elle s’y perdit. Son plaisir devint son addiction, son enfer personnel crée de toutes pièces. Les études misent au second plan, elle était le pilier de bar du coin. Passant autant de temps la bouche sur les verres d’alcool qu’entre les jambes d’inconnues.
Apparement, elle avait également tapé dans l’oeil de quelqu’un, qui l’accosta alors qu’elle terminait son verre dehors pour profiter d’un peu de fraicheur avant de rentrer chez elle. Ce soir-là elle avait bu parce qu’elle s’était prit la tête avec sa belle-mère, reçu un courrier de l’école qui la virait et qu’elle en avait vraiment marre de tout. Elle n’était donc vraiment pas d’humeur. Et la main sur les hanches pour l’arrêter ne fit que la faire bouillir davantage.
Ses paroles se fit tout autant forceuses que ses gestes, les refus de la blonde entrainant par la suite des paroles homophobes et violentes. Quand il tenta de forcer les choses physiquement en mettant sa main à un endroit inapproprié, la jeune femme vit rouge et l’attrapa par sa chemise pour le jeter de toutes ses forces sur la chose la plus proche : le coin de la fenêtre ouverte. Il hurla de douleur en lui lançant un regard de colère.
“
T’as vraiment fait ça à la mauvaise personne.”
Le grabuge avait attiré le patron du bar, qui retint Luma quand elle tenta de partir.
“
Je savais que t’allais finir par avoir ce genre de comportement à force de boire autant, tu vas assumer tes actes ma belle”
L’alcool ne lui permettait plus de lutter, elle laissa faire. Elle se fit alors emmener en garde à vue, apprenant qu’elle allait y rester jusqu’à son procès.
Un procès ? Pour “si peu” ? Et si sa menace n’était pas que du vent ?
Quatre jour, ce fut le temps où elle resta là, entourée d’autres personnes, sans douche, avec le minimum pour dormir et manger, sans la moindre occupation.
Du moment où on vint la chercher et on lui annonça le verdict, elle ne se rappela que de la fin : On allait lui arracher ses droits et son humanité pour avoir osé se défendre. Parce qu’elle s’en était pris au fils d’un haut gradé d’Humanis. Elle avait senti le pot de vin, elle allait le sentir jusqu’à la fin de ses jours.
***
Chaque jour passé à Chroma lui fit regretter son geste, que ce soit à cause de la façon dont elle était traitée, de la douleur sans nom qui prenait son corps à chacun de ses changements, ou le fait de se retrouver dans une cage, puis une nouvelle dans le fond d’une animalerie. Son “éducation” était terminée, mais on ne voulait tout de même pas la voir, l’image d’animal agressif qu’on lui colla lui permit d’être un peu en paix. Un grognement et les potentiels acheteurs s’en allait, voulant un hybride placide.
Jusqu’au jour où son grognement ne suffit pas, ni ça, si la tentative de morsure lorsqu’il passa sa main dans la cage pour tenter de l’attraper.
“
Je la prends, préparez la facture”
Le ciel lui tomba sur la tête. L’homme était propre sur lui, trop propre sur lui pour que ce ne soit pas louche. Grand, avec une forte carrure, elle évalua les possibilités de prendre le dessus physiquement.
Pour plus de “sécurité”, le métal froid des menottes mordit ses poignets alors que son regard sulfureux ne dévia pas de celui calme et sûr de lui de celui qui allait être son maître.
Tendue, elle ne bougea pas, analysant les moindres faits et gestes.
Ce fut des billets qu’il sorti pour la payer, pour un prix clairement bradé malgré son hybridation avec un loup de Sibérie.
“
Comme je vous l’ai dit, c’est pas la plus facile de l’animalerie, mais le camp de redressement fait des miracles si vous ne parvenez pas à vous en sortir seul.”
Son maître s’arma d’un sourire presque charmeur.
“M
erci beaucoup du renseignement, mais ça ne sera pas nécessaire”
Le vendeur haussa les épaules avant que son client ne pointe du doigt un article derrière lui.
“
Rajoutez-moi ça également”
Les yeux de Luma se tournèrent vers l’objet indiqué. Un collier électrique, qui finit dans les mains de l’homme après qu’il ne l’échange avec d’autres billets. La louve serra les dents, avant de gronder en le voyant approcher l’outil vers elle, plaquant ses oreilles en arrière, prête à ouvrir la bouche pour mordre.
Mais toujours aucune réaction, juste une action qui continuait. A l’instant où le nylon toucha son épiderme, la louve craqua et dans un grondement, dirigea sa mâchoire vers l’homme.
Qui fut bien plus rapide qu’elle, car il l’attrapa par le menton pour maintenir sa tête en hauteur, jusqu’à rendre sa nuque douloureuse. Du coin de l’œil, Luma le tuait du regard, sans cesser les grognements.
“
J’appelle la sécuri-... Nul besoin. Elle va bien finir par comprendre”
Le vendeur reposa alors le téléphone, et ce fut la dernière chose qu’elle vit avant de se faire retourner et que sa joue ne heurte le comptoir douloureusement, son crâne fermement maintenu pendant que le collier enserra son cou.
C’était pas un chien merde.
Son col fut empoigné pour la redresser sans douceur et contrainte d’avancer.
“
Merci pour votre achat, bonne journée ! Merci à vous, et bon courage.”
La louve pu l’entendre parler pour lui-même “
bon courage à lui surtout, j’espère qu’il va la garder hein...”
Après un trop long temps enfermée, elle se retrouva en surcharge sensorielle de se retrouver dehors. Au milieu des gens, des bruits, d’autres hybrides qui suivaient docilement leurs humains. Mais le bruit...
Cela la contraignit à ne pas broncher, le visage anxieux. Si bien qu’en arrivant devant la voiture de son détenteur, elle ne se fit pas prier pour rentrer dedans, ne réagissant même pas lorsqu’il lia ses menottes au siège. Le véhicule avait des vitres teintées, une grille qui séparait le conducteur des passagers en plus d’être totalement insonorisée.
Sur le chemin, elle s’apaisa, mais resta toujours sans user de mots, et lui non plus.
Ils se trouvaient désormais un peu au milieu de nulle, mais clairement loin de la ville.
A quoi allait-elle servir ? Pourquoi l’avoir achetée elle ? Surtout après son comportement qui aurait fait fuir n’importe qui, mais qui avait semblé... l’attirer. Plus elle y pensait, plus ça l’inquiétait.
Le véhicule s’arrêta, la porte s’ouvrit, pour lui permettre de voir une maison d’une taille correcte, à vrai dire un lieu de vie tout à fait normal pour quelqu’un qui vit en zone rural. Ca lui rappelait chez sa tante. L’espace d’une seconde, elle apprécia cet instant, tout du moins jusqu’à ce qu’elle ne soit attrapée par le bras pour être amené derrière la maison, dans ce qui sembla être un garage aménagé. Mais au moment où la porte s’ouvrit, elle eut un moment de recule.
D’autres cages.
Dont deux occupées par des hybrides, un hybride ours et une hybride guépard, l’épaule entourée d’un large bandage alors que son visage affichait un air douloureux.
Ca sentait vraiment pas bon, elle était terrifiée. C’était quoi cette histoire.
Alors qu’elle tenta de s’échapper après s’être débattue, elle senti une brûlure sur son cou se repartir dans tout son corps, jusqu’à la paralyser, et lui faire rencontrer le sol recouvert de graviers. Sol sur lequel elle fut trainée avant d’être jetée dans une cage, à nouveau.
Une fois de plus, la vision du ciel lui fut interdite.
***
Elle avait eu l’occasion de discuter avec les deux hybrides déjà présents, Ezra et Pepper. Les deux l’avaient mise au fait de sa présence ici : satisfaire l’envie de violence des humains.
Elle avait déjà entendu parler de la MDA, trouvant le principe affreux, mais du avouer ne s’être jamais penchée plus que ça sur la question, préférant fermer les yeux et oublier que de telles horreur existaient.
Maintenant elle ne pouvait plus, elle en faisait partie. Et sa mission allait être de rester en vie.
Malgré tout, elle mangeait bien ici – pour être en forme pour les combats – et dormait bien, il y avait mieux, mais surtout bien pire. Et puis... elle s’entendait bien avec les autres hybrides, particulièrement Pepper. “J’en ai marre de tenir la chandelle, je vous dirais bien de vous prendre une chambre mais c’est compliqué hein”, c’était ce qu’Ezra aimait bien dire.
Il était vrai qu’en dehors de ce contexte, elle aurait sûrement tenté de faire quelque chose de cette affection commune. Là, une cage les séparait, et la mort pouvait le faire davantage à tout moment.
Luma n’a pas été envoyée tout de suite sur le ring, elle a d’abord suivi les mêmes entrainements que Pepper et Ezra, sous la surveillance de leur maître, Liam. Ça se passait dans le garage, que ce soient les simulations de combat ou le renforcement musculaire, sauf lorsqu’ils devaient courir. Ca se passait dehors, avec Liam une main bien posée sur la télécommande pour leur empêcher toute envie de rébellion, et dans le terrain fermé, mais ça se passait dehors. C’était vraiment ce qu’elle préférait, et qui lui faisait oublier un instant sa situation. Peu importe ses poumons qui brulaient sous l’effort, elle attendait chaque jour cette sensation de liberté.
Elle ne s’entendait toujours pas avec Liam, qui les voyait seulement comme de simple gagnes pains, une façon de s’en mettre plein les poches.
Son premier combat fut quelque chose, elle perdit et termina dans un état lamentable. Au lieu de simplement la ramener, Liam en avait profité pour lui faire amèrement regretter sa défaite, la colère augmentée par l’alcool qu’il venait de consommer se ressentant dans chacun de ses coups. Et ce fut ainsi jusqu’à ce qu’elle gagne son premier combat. Si ce n’était pas les coups, c’étaient les cris. Aucun des deux n’étaient à envier.
L’absence de remontrance à sa première victoire lui donna la motivation de gagner. Elle refusait d’admettre qu’elle était terrifiée par Liam si elle perdait, mais si elle voulait gagner ce n’était pas pour ne pas mourir dans l’arène, mais juste ne pas goûter une nouvelle fois aux chaussures en cuir de son maître.
Elle était devenue une machine de guerre, chaque partie de son corps était une arme dont elle usait à la moindre occasion. Elle devint appréciée du publique. Leurs cris d’encouragement lui permettaient d’oublier ceux des os qui se brisaient sous ses coups. La louve détestait ce qu’elle faisait, leur faire plaisir tout en bousillant d’autres hybrides. Mais c’était la loi du plus fort, elle n’avait pas d’autres choix que de s’en sortir.
Il y eut une nuit, où elle eut du mal à dormir, car Pepper n’était pas encore rentrée de son combat. Elle perdait beaucoup dernièrement, ça l’inquiétait énormément.
La féline finit par rentrer, balancée dans la cage tel un déchet.
“
J’espère que tu ne me feras plus honte à ce point.”
Il agrémenta sa phrase d’un coup de pied dans le ventre qui décrocha un couinement de son amie, incapable de bouger. Luma gronda en se jetant contre la cage, rapidement rappelée à l’ordre par le collier actionné par la télécommande de Liam.
“
Ne sois pas jalouse, c’est demain pour toi, tu sais ce qui t’attends si toi aussi tu perds”
Elle laissa alors couler et attendit son départ pour veiller sur Pepper et veiller à ce qu’elle passe la nuit en espérant secrètement que leur maitre s’étouffe dans son sommeil au cours de la nuit.
Le manque de sommeil se fit sentir le lendemain, et l’inquiétude qu’elle ressentait pour l’état de son amie en plus ne l’aida pas une fois sur le ring, où elle se fit clairement laminer. Elle s’y attendait, mais pas Liam, qui la tua du regard lorsqu’elle se retrouva au sol au milieu de l’arène.
Il était encore plus alcoolisé que la veille, alors les coups qu’il lui assena se firent avec moins de force.
“
De toute façon ta copine je ne m’en occupe plus, je la laisse crever, elle est plus rentable.”
Ils n’étaient que dans une ruelle, juste avant de rejoindre sa voiture. Et Luma vit rouge. C’était la goutte de trop. Elle avait énormément supporté, mais ça, ça c’était trop pour elle.
Il avait pris l’habitude que ses menaces à la télécommande marchent, alors lorsqu’il l’empoigna quand il la vit se tourner, le pied de la blonde l’envoya valser. Ce fut son propre corps qui fut envoyé ensuite, contre le mur. Ils commencèrent alors à se battre, jusqu’à ce que la louve use de ses dents : qu’elle planta dans sa gorge, jusqu’à en arracher une partie. Le sang gicla, sur son visage, alors que l’homme était incapable de respirer, le regard soudainement suppliant.
Elle comprit alors la gravité de son geste à cet instant, et se mit à courir pour sortir de là en le laissant mourir seul. Alors qu’elle espérait naïvement réussir à atteindre la maison sans encombre, elle croisa sur sa route des policiers, qui parvinrent à l’arrêter malgré ses larmes et cris de supplication pour aller retrouver Pepper avant qu’il ne soit trop tard.
La suite, elle la connaissait, même si en tant qu’hybride c’était encore différent. On remonta la piste et on l’accusa de meurtre. Cette fois, au lieu d’être remise sur le marché, sa sentence fut plus lourde : un voyage au Mexique s’imposait.
Ce fut les mois les plus longs de sa vie. On tenta de la briser, on la conditionna à la punition – d'avantage qu’elle ne l’avait été avec Liam. Même si au fond d’elle, elle voulait tous les voir brûler, son corps et son esprit avaient été entachés des violences vécues et bientôt on l’estima de nouveau adoptable. Mais au vu de son meurtre et de son tempérament incertain dont on lui diagnostiqua un trouble de l’humeur, elle ne pouvait pas être placée entre toutes les mains.
Elle fut alors confiée à la police, pour la former en tant que “chien policier”, et qu’elle reste dans un milieu contrôlé. Elle s’attendit au pire, mais les choses se passèrent relativement “biens”. On apprécia ses capacités physiques, sa droiture, sur le terrain on n’avait rien à lui dire. Elle choisit la docilité, malgré des grondements de temps à autre pour afficher son mécontentement, elle filait droit et écoutait. La louve se lia même avec certains. Enfin, certaines. Avec qui elle passait d’agréables moments entre deux murs sans que jamais cela ne se sachent, personne n’avait envie de savoir qu’on se tapait une hybride.
Bientôt, on lui permit même une chose : un bout de liberté en récompense à son bon comportement. Elle eut le droit petit à petit de sortir sans surveillance, dans un périmètre limité, mais elle avait ses quartiers libres dont elle faisait ce qu’elle voulait. Avec interdiction de consommer de l’alcool et des drogues, rester toujours joignable, mais pour la première fois depuis des années : elle pouvait marcher librement dans la rue.