Amber peut être discret, comme le centre de l’attention ; il s’adapte en fonction de son entourage, mais il est naturellement quelqu’un de jovial qui aime le contact avec autrui. Il n’aime pas quand son confort lui est retiré, bien plus matérialiste que son frère, il ne se sent en sécurité que lorsqu’il sait qu’il a de quoi rebondir financièrement parlant. Il n’hésite pas à partager en revanche, on ne peut pas le qualifier d’avare, c’est un matérialiste qui reste altruiste, trait qu’il tient de son grand-frère, à l’énorme différence que lui l’assume sans mal.

Étouffé par la protection de son frère, ses envies d’indépendances et de libertés ne font que croître. Jamais il ne se permettra d’envoyer promener son aîné, il connaît les sacrifices qu’il a faits, et qu’il fait encore pour lui. Seulement, c’est compliqué de répondre à la minute, ou simplement de dire “Non, je suis dehors, en boîte.” Ou “Non, j’ai la gueule de bois.” Ou encore “Je n’ai pas envie de parler.” Quand il a des coups de mou, il ne peut pas systématiquement se lamenter auprès de son frère, il doit aussi vivre sa vie. Peut-être un jour auront-ils une discussion à ce sujet…

Amber a quelques passions, mais il se lasse vite, il en va de même pour les études d’ailleurs… Il est très loin d’être idiot, mais l’école en tant que tel ne l’intéresse pas des masses. Apprendre pour apprendre lorsqu’il ne sait même pas ce qu’il compte faire le jour d’après, très peu pour lui. Soit, il sèche les cours, et parfois fait l’effort de prendre des notes. Les fêtes étudiantes par contre… Ah là, LA, vous êtes sûr de l’y trouver en compagnie de son collègue favori qui lui étudie sérieusement ; il faut une tête pensante dans chaque duo et ce n’est clairement pas Amber.

L’alcool ? C’est oui. Tenir l’alcool ? … ? … ??? … Vous savez ce cliché qui dit… Enfin bref, voilà, deux verres et au lit. Au moins, il ne devient pas complètement incontrôlable, il s’endormira simplement sur place, ce n’est donc pas le copain chiant que l’on doit raisonner. Donc en fin de compte ; Amber est un faux pilier de bar. C’est un plaisir d’être en sa compagnie, que ce soit sur la piste de danse, ou pour une discussion intense sur l’utilité des chausse-pieds pour les animaux ou tout simplement la fameuse thérapie de comptoir à quatre heures du matin, quand les consciences s’éveillent à la philosophie, là, sachez qu’Amber est votre homme.

Si sur l’aspect des études, il incarne l’âme la plus désinvolte qui soit, il n’est pas immature pour autant. Réaliste sur bien des sujets, en cas de problèmes il sera tout aussi présent que pour une petite soirée restaurant à volonté. Souvent de bons conseils et à l’écoute, son aura lumineuse et son énergie chaleureuse peuvent apaiser un gros chagrin ou un petit coup de mou. En revanche, ne sous-estimez pas sa capacité à sortir de sa vie les personnes qui tentent de profiter de lui, ou qui sont trop néfastes à ses yeux. Contrairement à ce que croit son grand-frère, il n’est pas une âme naïve.

Le sommeil, c’est important. Ainsi, peu importe son rythme de vie, qu’il soit inversé ou à l’endroit, Amber trouvera toujours huit heures chaque jour pour dormir. Ce qui peut parfois compliquer les choses avec son aîné puisqu’un décalage additionné à huit heures en mode avion, c’est presque vingt-quatre heures sans nouvelles. Amber garde une bonne hygiène de vie, même en cas de fin du monde. Loin d’être complètement superficiel, son apparence compte, car plus on est beau, plus les portes s’ouvrent ; le pretty privilege peut être un gagne-pain incroyablement rentable.

Donc... il serait le colocataire rêvé n’est-ce pas ? … Hein ? … Allô ? … Si l’on couple sa fainéantise à son manque d’organisation, on a très vite fait de voir sa chambre jonchée de vêtements, d’objets non identifiés ramassés en soirées, comme des plots, des panneaux… Mais jamais, de nourriture, Dieu soit loué. Amber est un bordélique qui s’organise dans son foutoir, et ce qui est quand même assez surprenant, c’est qu’il ne perd jamais rien là-dedans. Heureusement pour lui, son colocataire est assez organisé pour deux et range parfois à sa place. Pourquoi faire soi-même ce qui sera fait, de toute façon, par quelqu’un d’autre.

Lorsqu'il pose un lapin, c’est parce qu’il a tout simplement oublié. Voilà. Ne cherchez pas midi à quatorze heures, c’est aussi simple que ça. Respire Gaël, tout va bien se passer, Amber est vivant, il a juste oublié votre appel visio de la semaine… Comme il a oublié qu’il devait t’appeler en rentrant du laser-game Samedi dernier. Ou… Oui, le fait qu’il a perdu son téléphone avant-hier, mais qu’il l’a retrouvé ce matin tout en oubliant de te prévenir. La tête dans les nuages et parfois trop occupé par des banalités, il tend à occulter de sa mémoire qu’il faut communiquer avec ses proches, mais sachez si ça peut vous réconforter, que tout le monde est logé à la même enseigne ; Amber ne vous aime pas moins. Promis.

Son meilleur ami étant un mordu de la salle de muscu, il fréquente de temps en temps les lieux, mais ce n’est pas sa tasse de thé, autant l’admettre. Autrefois patineur, c’est plutôt tout ce qui touche à la danse contemporaine ou encore la gymnastique qui lui conviendrait le mieux quitte à choisir. Il se contente du minimum pour ne pas avoir un corps tout mou, mais on ne le verra pas son shake de protéines à la main à faire tâter le bibi à ces demoiselles. Par contre papoter avec ceux qui procrastinent, ou encore être la source de procrastination de ses acolytes du jour ; comptez sur Amber.

2040
Trois Octobre, le jour où le cadet Oliver est né, trois ans après Gaël d’un père différent probablement puisque maman ne se souvient pas. Enfance désastreuse, enfance miséreuse, pourtant Amber la décrirait comme presque parfaite, parce qu’il a toujours eu son grand frère à ses côtés. Un frère aimant, est-ce qu’il y avait besoin de plus au fond ? Lui n’a rien demandé de plus, juste un frère, un frère c’était bien ; c’était pas parfait, mais c’était bien, ça lui convenait. Maman est chiante, elle hurle et boit, elle claque les portes, elle cogne comme les hommes lui cognent dessus. Si il devait évoquer cette période, il dirait que ça aurait pu être pire, il aurait pu ne pas avoir de grand frère.

Le temps passe, enfant sociable la petite bouille a trouvé des amis à l’école, les histoires le font rêver, il raconte chacune de ses journées avec passion, tous les soirs, avant de dormir il raconte auprès de Gaël à quel point cette vie est belle parce qu’il a le meilleur grand-frère du monde. Amber est épargné de la cruelle vérité, les contines pour enfants le bercent, plus tard il changera le monde. Plus tard avec Gaël, ils iront construire un château sur la lune.

Le petit prince, une belle histoire qui l’inspirait ; un jour, il pourrait parler aux renards, c’est ce qu’il disait à son frère. Puis le temps est passé, naïveté s’est estompée, maintenant Amber comprend, même avec tout l’amour et la volonté de son aîné, ses yeux ont vu. Finalement, l’école, c’est mieux. A l’école, il y a tous ses copains, et son meilleur ami qui l’accompagnera jusqu’à la fin, quand ils seront tout vieux et tout fripés.

2050
Gaël trouve une passion, le MMA et âgé de dix ans, Amber qui n’a aucun attrait pour l’art brutal se perd dans des choses plus délicates. Maman ne rentrait pas toujours, et quand ils étaient seuls, ils pouvaient regarder la télé, c’est là qu’il a su ce qu’il voulait faire. “Gaël on peut faire du patinage ? On peut essayer ?” Accompagné de son frère, Amber est tombé presque dix fois en moins de vingt minutes, à croire que cette passion serait éphémère. Pourtant non, il a pris quelques cours quand c’était possible ; quand il a demandé à son meilleur ami de l' accompagner également. Alors il a eu la chance d’avoir quelques séances gratuites grâce à lui.

Quand une passion nous consume, on ne vit que pour celle-ci. Maman ne s’y intéresse pas, maman n’écoute pas, maman a autre chose à faire de toute façon. Gaël se saignera pour lui offrir ce rêve, Amber brillera sur la glace des années, jusqu’à ce qu’il soit assez bon pour faire de la compétition.

2053
L’aube de l’adolescence, treize ans, le patinage artistique est au centre de son monde. Gaël est toujours là pour lui, toujours présent à chaque représentation, même lorsque la fatigue creuse son visage, il n’a jamais rien manqué. Pourquoi s’en faire, plus tard, il pourra vivre de son art et rendre son frère encore plus fier. Le collège en comparaison c’est plus compliqué, il se tient à une moyenne de dix, parfois onze. Amber est un élève médiocre, les études l’ennuient, mais Gaël veille ; pas de bonnes notes, pas de patin, alors il fait au moins le strict minimum. Puis l’internat, son meilleur ami le suit, mais peu importe, il peut encore patiner c’est tout ce qui compte, l’internat il l’accepte sans mal pour cette raison.

Le temps passe, il n’est pas celui sur lequel on mise, mais il n’est pas celui dont on dénigre le potentiel non plus. Le milieu du panier, la deuxième place quelque part, mais la deuxième place on finit par la détester, coincé entre l’excellence et le passable. Pas assez bon, pas assez mauvais. Deuxième, c’est souvent la place qu’il occupe, Amber n’est pas imbu de lui même encore moins un garçon ingrat, c'est juste que... La première place pourrait rassurer son frère un peu plus non ?

Mais peut-être que deux, ce n’est pas si mal. Amber trouve un intérêt dans le patinage en duo, avoir un partenaire avec qui le corps vibre en osmose. Il rencontre sa partenaire d’un an sa cadette, un niveau égal ou presque, le travail les attend, l’entente est immédiate. Le couple passe pratiquement tout leur temps sur la glace, ils s’entraînent dur, tous les deux, la perfection est difficile à atteindre, mais ensemble ils pourront y arriver. On a rien sans rien, travail acharné, Amber manque les cours, Amber décide de tout miser sur la glace.

Et puis, Maman est morte, elle a eu un accident, c'est ce que Gaël lui a dit pour cacher une vérité bien plus amère... Amber y a cru, il l'a pleurée malgré le coeur noir de cette femme. Une maman reste une maman, il l'a aimé et continuera de l'aimer tout autant qu'il a pu lui en vouloir. La vie n'a pas été simple pour elle non plus, c'est ce qu'il s'est dit pour excuser ses colères.

Il la rendra fière elle aussi. Il l'espère, il en rêve.


2060
La fête est finie, plus de magie, plus rien. Lourd est le prix de l’insolence, celle de s’être prétendu meilleur, l’arrogance qui ne faisait pourtant pas partie de son doux caractère. La compétition à fait naître tout autre chose que ce qu’il n’avait jamais été… Il a suffit d’une seule fois. C’était la compétition la plus importante de sa vie, de celle de sa partenaire, une compétition qui leur ouvrait les portes des Jeux Olympiques. Amber a refusé d'entendre raison, prétendant être meilleur que ce qu’il n’était, la course à l’excellence lui a fait commettre sa seule erreur, celle de trop, celle qui a tout fait voler en éclats.

Il a insisté pour faire cette figure, il l’a faite et sa partenaire en a payé le prix. Il n’était pas prêt, l’entraîneur le lui avait dit, mais au dernier moment il a changé son programme, au dernier moment il a tout ruiné. La lame de son patin cisaille le visage de la jeune femme ; elle s’effondre et la pureté de la glace est souillée par le sang. Tout le monde l’a vu. Tout le monde à vu où l’arrogance l’a mené. C’est terminé.


Plus jamais. Amber s’en est voulu, longues ont été les nuits inondées de ses larmes. Dans les bras de son grand frère, puis dans ceux de son meilleur ami. Sa partenaire a tout arrêté, plus de nouvelles, plus rien, ne reste plus que le prix de ses opérations que Gaël épongera à sa place. Amber n’aura été qu’une dette vivante pour lui.

Et maintenant ?

Il faut reprendre les études. Les rêves éteins, il n’a pas fallu insister beaucoup auprès de son son frère pour avoir enfin le droit de faire les choses à sa manière. Amber quitte New-York prétextant les études de sociologie, très vite, les études sont devenues fêtes et oubli. Il donne des nouvelles, il va en cours, parfois non, juste assez pour obtenir la moyenne et valider ses trois premières années. Plus de passion, plus d’objectif, plus d’envie, plus de vie. Le vice lui fait de l’oeil, on peut se faire un peu d’argent en sortant avec des femmes ? Amber essaye, Amber trouve leur compagnie agréable, ils discutent, sortent et finalement c’est un peu une forme de thérapie et on le paye pour ça. Tant mieux non ? Stanislas et lui ne sont pas si différent, le but et les sentiments divergent tout de même, mais qu'importe, il se sent bien quand il est accompagné.

Amber est beau, Amber plaît, Amber distrait sa conscience.

2063
Aujourd’hui il veut rentrer, son meilleur ami y est probablement pour quelque chose, il lui manque… Il lui propose une colocation dans un appartement que ses parents financent. D’accord. De toute façon, la Californie ce n’était pas si bien que ça.