Ceux qui te connaissent vraiment savent qu’il t’arrive de te retrouver tout seul et que tu apprécies ces rares moments où tu n’as pas besoin de réfléchir ou de faire semblant. Sûrement car, à force de jouer, on finit par s’oublier… Toi qui ne connais pas vraiment tes limites, tu vas souvent jusqu’à les dépasser pour finir par t’écrouler de fatigue quand tu ne peux plus tenir. Mais c’est parce que tu ne sais pas t’arrêter et que tu as besoin de pousser les choses jusqu’au bout et/ou de ne pas les arrêter en plein milieu pour être satisfait. Déterminé, c’est bien difficile de te voir abandonner quelque chose, d'autant plus quand ce sont des choses en lien avec une mission déviante. Peut-être parce que tu as un côté perfectionniste. Et pourtant, tu n’es qu’un homme et tu n’as parfois pas le choix que de laisser tomber…

Quand tu ne t’habilles pas de ton masque, tu es plutôt calme et même discret, tu n’es pas celui qui discute simplement pour combler le vide, et encore moins celui qui anime pour garder l'intérêt des autres sur soi. Tu es parfois trop impassible, voire même insensible face à la détresse des autres parce que tu ne sais pas forcément comment agir avec les autres. Ou plutôt, tu l’étais. Car maintenant, bien que ce ne soit pas naturel, tu as appris à réagir et interagir avec le monde qui t’entoure. Sourire ou avoir l’air peiné, être en colère ou bien mal à l’aise, des choses qui, auparavant n’était qu’étranger à ton esprit, sont désormais un art que tu maîtrises presque un peu trop bien, ce qui te rend parfois confus sur les sentiments que tu ressens réellement. Est-ce que c’est toi, ou bien est-ce que c’est simplement le jeu qui prend le pas sur le vrai ? C’est une limite parfois difficile à discerner.

Le mensonge n’est qu’un moyen logique pour obtenir ce que tu veux et cela ne s’ajoute que trop parfaitement à cette personnalité manipulatrice et calculatrice qui te décrit aussi très bien. Tu n’as aucun remord à te jouer des autres et à les utiliser, d’autant plus quand il s’agit d’humain. Sans détester chaque humain que tu rencontres et croises, tu ne les aimes pas de manière générale et/ou ne leur accordes que peu d'intérêt voire aucune confiance. Et ceux que tu exècres, ceux que tu vois comme les responsables de cette situation, ceux que tu définis comme coupable, tu les hais suffisamment fort pour ne pas avoir de remords quant à les amener au fond, surtout si ça aide les déviants. Très froid, tu n’as d’ailleurs pas de mal à les tuer si leur présence devient gênante ou est un frein, un risque pour une mission, ou les déviants de façon plus générale.

La colère chez toi est plutôt froide, tu n’exploses pas en hurlements inutiles et tu ne t’engages pas dans une attaque frontale et musclée qui ne servira qu’à te blesser inutilement. Elle peut se lire de différente manière, que ce soit par un ton sec et cassant, par un sourire moqueur et sarcastique ou encore par une arrogance trop difficile à camoufler aussi. En tout cas, si vous connaissez le garçon, vous comprendrez très bien qu’il n’est pas content, ça ne fait aucun doute. Et pour les plus malchanceux, si ta rancune est trop forte, tu la laisses reposer silencieusement pour la laisser s’exprimer plus tard lorsque tu auras réfléchi à ce que tu souhaites faire en tant que punition…

Tu es un homme difficile à cerner, jouant sur le faux, tu ne sais parfois plus trop qui tu es. Pour autant, tu n’oublies pas d’où tu viens et à qui tu as donné ta loyauté, les déviants sont et resteront ta famille, celle que tu veux voire grandir et celle que tu veux voir dominer. L’homme n’a pas sa place si c’est celle qu’il a définie par lui-même en bafouant votre propre existence.

◈ 2037 ; naissance en cuve, éducation au sein de chroma ; plus tard, ablation de sa queue de loup par les scientifiques…
◈ 2051 ; adoption dans une famille d’humain (commande spéciale), poursuite de l’éducation de Chroma à côté.
◈ 2052 ;  arrivée d’une autre hybride, Ava Parker au sein du foyer.
◈ 2054 ; meurtre de leur maître par Ava Parker, elle est envoyé au Mexique. Pour Wyte, c’est un retour à Chroma jusqu’à sa majorité.
◈ 2055 ;  animalerie & sauvetage par des déviants (puce et infection) ; il est chaperonné par un déviant de la branche des espions et petit à petit se forme et évolue, étendant ainsi son réseau.
◈ 2057 ; il devient membre de la branche espionne des déviants et commence à agir en tant que tel, passage concernant sa première mission (20 ans).
◈ 2058 ; il sert de chaperon à une récente venue chez les déviants, Faith. Wyte la surveille et bien qu’il n’a aucune preuve, n’arrive pas à totalement lui faire confiance.
◈ 2059 ; obtention de papiers d’identité par le biais du marché noir et devient donc “Wyte Morgan”, identité qui n’a que pour but de rendre son rôle chez les déviants plus important.  
◈ 2061 ; ouverture de son propre bar à Manhattan avec l’aide d’un humain avec qui il s’est “lié” par pur besoin. Ce bar sert de lieu où se réfugient certains hybrides désireux de se cacher. Le nom de ce bar est Freedom.
◈ JUIN 2063, devient meneur espion.


Ta naissance, elle n’a aucun goût, aucune signification pour toi. Ni pour personne d’ailleurs, car aucun amour, aucune envie, ni même de passion n’a été le moteur de ta création. Elle n’est le fruit que de la folie humaine, de l’avarice de plusieurs scientifiques cherchant à créer un hybride mêlant deux animaux, pourtant très différent l’un de l’autre, le piranha, et le loup gris. Tu es ainsi né en laboratoire. Seulement, la science ne parvient pas toujours à faire ce que l’homme désire et à leurs yeux, tu es un échec… Le piranha a tout dévoré et le loup n’est que trop ridicule pour que tu puisses en garder une trace. Alors, cette queue difforme, celle qui ne respecte en rien la beauté du loup, on te la retire, le bistouri sera l’arme et tes larmes seront la conclusion à ce traumatisme terrible. L’homme est effrayant à tes yeux, monstrueux…

Ta croissance là-bas, aucun souvenir n’est assez mémorable pour que tu ne désires t’en souvenir. Comme un nuancier de gris, tu ne visualises que difficilement les détails, juste assez pour savoir que tu n’étais pas heureux. L'échec n’étant jamais apprécié, tu as rapidement été mis de côté, dénigré par l’Homme et mis à l’écart pas tes congénères… Et de tout ça, tu en écopes de fortes lacunes. L’absence de contact ne t’aide pas à grandir correctement, tu peines à apprendre tout ce qui vous rend si humain, les automatismes que les autres ont entre eux, les expressions qu’ils parviennent à avoir, tu ne les comprends pas réellement… Une coquille vide, voilà ce que tu es à cette période. Et malgré ça, tu ressens des choses, de la colère, de l’injustice, de la tristesse aussi… Se sentir aussi différent quand pourtant tu n’es pas bien différent, ce n’est pas facile à ton âge. Mais… peut-être que, finalement, tu dois simplement accepter le fait que tu es trop différent…

Mais heureusement, tu parviens quand même à te lier. Pas forcément nombreux, certains sont des boules de sociabilités et des électrons bien plus dynamiques que d’autres et il attirent d’ailleurs ton attention, dans leurs réactions, dans leurs façons d’être, dans les expressions qu’ils parviennent à avoir, presque dans l’exagération tant elles te paraissent si peu familières. Tu apprends à leurs côtés, tu t’y essayes en tout cas, si bien que ces rares hybrides deviennent importants pour toi. Si important que ta rancune grandit à chaque fois que l’un d’eux se fait reprendre par l’Homme, supportant de moins en moins ce flot d’injustice qui vous est dirigé. Mais tu es jeune alors tout ça se passe à l’intérieur de ta tête, invisible à l'œil, tu restes aux yeux de tous celui qui ne réagit que très peu devant l’Homme, docile et silencieux.

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Seulement, une commande spéciale est faite, demandant un enfant de ton âge, silencieux et docile : c’est toi qui été envoyé là-bas. Une solution pour se débarrasser de celui qui dérange, c’est comme ça que tu as vécu la chose mais tu ne sauras jamais la vérité. Et tout ce que tu vois, c’est que ta vie au sein de cette famille n’est guère meilleure… Mais peut-être que tu es trop éloigné de la mentalité de ceux qui ne font qu’obéir sans réfléchir ? Bien que silencieux, patient et obéissant, ton cerveau ne cesse d’engranger de l’information ; tu ne cesses de te questionner sur ce monde qui ne reflète en rien celui du monde idéal dans lequel tu voudrais évoluer. Pourquoi n’êtes-vous pas libre comme eux ? Qu'est-ce qui vous rend aussi différent ?

On te demande de servir de domestique tout en te concentrant sur les désirs futiles d’un enfant qui a toujours vécu dans le faux ; celui d’un gosse qui ordonne sans comprendre ce qui est bien et ce qui est mal. Et qui hurle que tu ne fais jamais ce qu’il faut quand il le faut. Tu ne souris pas assez ou pas au bon moment. Tu ne sais pas non plus pleurer. Et puisqu’un jour, tu fais l’erreur de laisser parler ta colère un peu trop librement, tu es corrigé très sévèrement ; pousser l’enfant dans les escaliers après qu’il t’a simplement donné une gifle, ce n’est pas bien…
Plusieurs jours durant, tu restes enfermé dans le noir, sans manger ni boire, puni pour t’inculquer les règles. Et tu finis par te plier à leur demande… T’excuser de ton comportement quand ton cerveau te hurle que tu n’as pas à t’excuser. C’est terrible dans les faits, de devoir subir sans réagir, comment peut-on réclamer à quelqu’un qui a un minimum d’instinct de survie de simplement se plier ? C’est la question qui domine tes pensées durant les quelques jours qui suivent, jusqu’à ce que tu reformates ton cerveau pour redevenir celui que tu dois être…

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Un an plus tard, une hybride se rajoute au foyer, une hybride visiblement plus caractérielle que toi, qui n’est pas ouverte à simplement céder pour être tranquille, bien au contraire, elle est virulente, autant dans ses actes que dans ses paroles. A côté, tu ne ressembles qu’à un enfant sans réflexion tant tu restes placide sous les piques que tu reçois… Mais tu ne veux plus être puni… Pas de nouveau. Pas aussi tôt.

Mais ton cerveau ne s’éteint pas forcément et la jeune femme t’intrigue et titille ce qui grandit naturellement en toi depuis un moment, derrière ce masque d’impassibilité que tu tentes d’afficher tant bien que mal en permanence.
Envers toi, elle n’est pas la même, peut-être parce que tu ne débats pas, que tu ne te débats pas ? Et vous parvenez parfois à vous parler. Vos discussions se font sur des choses qui, pour beaucoup, sonnent logiques, mais qui pour toi, sont encore tellement mystérieuses, la jeune femme t'emmène à mettre des mots sur les émotions que tu ressens, tentant de les décrire et de les nommer pour, qu’enfin, tu comprennes que tu n’es peut-être si différent des autres. Pour autant, n’étant pas habitué à ce genre d'échange, donc pas très à l’aise avec tout ça… Tu es celui qui a souvent été mis de côté, après-tout.

Elle a des comportements plutôt différents, venant même parfois chercher à te protéger, t’amenant à te poser des questions sur la raison de ses actions. Ne comprenant pas réellement ce genre de schéma puisque dans la finalité, il ne lui apporte que plus de problème et à toi, rien de bien différent ; car quand l’Homme veut, l’Homme obtient. Tu choisis pourtant de la laisser faire ; après-tout, tu ne ressens pas spécialement de gêne à la voir faire cela, simplement une profonde incompréhension au vu de l’inutilité de faire cela.  

Et le temps passe.
Seulement, Ava ne change pas et… Vos liens finissent par se remarquer, son affection pour toi d’autant plus puisqu’il donne une idée à celui qui se vantait pouvoir la redresser. Tu prends donc pour elle, une fois, deux fois, trois fois… Au début, tu ne saisis pas qu’il s’agit de t'utiliser pour la brider et à force d’excuses de sa part, tu finis par appréhender la vérité, celle qui n’est pas agréable, celle qui dénote à quel point le pouvoir de la volonté ne change rien à votre situation… Elle change, elle s'adoucit… à cause de toi ou pour toi, mais ça, tu n’en as que faire parce que tu n’aimes pas le sentiment que cela crée en toi : la culpabilité. Et cela nourrit une rancœur toujours plus forte envers ceux qui vous brisent ; toi qui ne fais rien et elle qui hurle son désir de liberté, en vain…

Puis tout fini, n’est-ce pas ?
Le meurtre de ce maître qui s’en est pris à toi de façon bien plus violente cette fois a condamné l’hybride… Devant tes yeux, le rouge a teinté le sol… Et puis… Elle s’en est allée, aussi soudainement qu’elle est arrivée et toi, tu es retourné à Chroma jusqu’à ta majorité… L’histoire de quelques mois à peine… Ce n’est pas un traumatisme pour toi, mais une libération que t’a offerte Ava. Le meurtre est une chose qui ne fait écho qu’à une solution obligatoire dans le cas d’un humain qui dérange, plutôt que d’un acte cruelle et impardonnable.

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L’animalerie est un lieu qui te conforte dans cette idée humiliante de statut et de cette infériorité à laquelle on vous soumet ; désormais en vente, tu es coincé dans ce lieu et tu n’en sortiras qu’au moment où quelqu’un viendra t’acheter. Tu dois plaire tout en ayant l’air aussi docile et parfait afin que celui qui vous observe décide finalement de lâcher un peu d’argent… C’est écoeurant à souhait et malgré ce sentiment de ridicule, tu te plies comme tous à ce cinéma dégoûtant.

Mais dehors, c’est le fleurissement d’un nouvel ère, celui d’un vent de rébellion, celui d’une vengeance qui ne sera réalisé que lorsque l’homme s'aplatira devant vous, les hybrides. C’est ce que prêchent ceux qui libèrent : les déviants. C’est ce qu’hurlent ceux qui détruisent violemment chacune des barrières que l’on installe devant eux, ceux qui vous libèrent de vos cages, qui vous allègent des chaînes qui vous retiennent. C’est comme ça que tu découvres ce sentiment de liberté, celui qui fait palpiter ton cœur alors que tu détalent en suivant tous ceux qui te précèdent. Tu ne comprends pas tout ce qui se passe, ni même vers où vous fuyez mais l’important c’est que tu te retrouves libre, n’est-ce pas ?

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Un choix.
Pour la première fois, on t’offre d’en faire un…
Et toi, la seule réponse que tu parviens à donner, c’est cette vérité que tu tais depuis longtemps pour les apparences ; ce désir de ne plus te rabaisser, ce besoin qu’un jour les choses changent et peut-être même qu’elles s’inversent totalement. Tu fais donc partie de ceux qui choisissent de rester, de ceux qui choisissent de se battre et à qui on propose donc de se faire enlever la puce. Tu ne réfléchis pas vraiment, tu ne veux simplement pas y retourner, qu’importe si cela veut dire vivre caché et traqué, ou encore risquer de mourir par le retrait de cet implant qui vous espionne en permanence. Tu préfères cette vie à celle qui vous est destinée dès l’instant où vous êtes noté sur le papier en tant qu’expérience suivi d'un numéro.

Heureusement, tu ne meurs pas avec la puce, et peut-être que ce que tu récoltes de ce geste pourtant si vital, c’est en fait pire que la mort ? Tu n’en sais rien et de toute façon, tu n’es même pas capable de savoir que tu viens actuellement d’attraper la rage, ou l’infection comme elle finira par s’appeler… Tu en subiras probablement les conséquences un jour mais pour l’heure, tu es simplement content de ne plus être surveillé au travers de cet objet.

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Un déviant de la branche des espions te prend sous son aile, non pas par obligation mais simplement car tes rares attributs te permettront peut-être d’être une bonne recrue pour la branche. Ok, de toute façon, tout est encore trop flou dans ta tête pour te faire une idée et réellement choisir quoi que ce soit pour l’instant. Mais ce n’est pas ce qu’on te demande actuellement. Ce pseudo mentor, qui deviendra ton ami par la suite t’apprend quelques petits trucs et où te dirige vers d’autres hybrides plus aptes à t’apprendre des choses utiles pour ce  qui t’attend dans le futur, car il serait ridicule d’envoyer un incapable de se battre et incapable de se défendre sur le terrain si ce n’est pour servir d’appât… et seuls les humains font ça, n’est-ce pas ?

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Ce n’est qu’environ deux ans plus tard que tu rejoins réellement la branche des espions ; après l’aval de ceux qui t’ont plus ou moins enseigné. L’art de te battre pour une grande partie de ton enseignement, que ce soit le maniement d’une arme à feu ou d’une arme blanche, mais aussi le corps à corps.  Puis, il y a aussi eu l’art de mentir et c’est d’ailleurs le domaine dans lequel tu t’es le plus facilement développé ; manipuler et mentir dans le but d’obtenir ce que tu souhaites ou ce dont tu as besoin. Jouer de facettes qui ne sont pas les tiennes pour tromper celui qui est en face de toi afin de t’atapter à beaucoup de situations. Tu es incapable de dire que tu seras à même de t’en sortir une fois en mission mais tu n’as pas d’appréhension, pas suffisamment pour t’empêcher de dormir la nuit, avant ton premier envol. Mais c’est peut-être que tu es trop confiant, trop sûr de toi quitte à t’en brûler les ailes ?

Ta première mission est assez ponctuelle et n’est pas trop difficile, surtout pour toi qui n’a aucun besoin de cacher tes attributs, si ce n’est derrière des lentilles de contact afin de ne pas ressembler à un hybride. Il faut que tu te faufiles au sein d’un casino afin de surveiller la discussion de plusieurs têtes d’humanis afin de connaître l’emplacement, si jamais ils en parlent, de la prochaine livraison d’hybrides au départ de Staten Island. Une information qui n’est pas particulièrement vitale mais qui participe tout de même aux actions des déviants car il est important que le groupe ne soit pas oublié.

Ce soir là, tu pénètres le lieu dans des vêtements qui imitent à la perfection les gens qui côtoient l’endroit, un costume parfaitement taillé que tu as obtenu grâce à un tailleur que tu connais et que tu rendras sans encombre à la fin de la mission, des lentilles de contact camouflant le carmin des tes yeux et finalement, des lunettes de vue qui n’en sont pas vraiment mais qui ne te quittent que très rarement. Les lieux, tu ne les connais pas mais ta démarche ne laisse rien transparaître, et ton regard scanne les recoins suffisamment brièvement pour ne pas attirer l’attention sur toi. Heureusement, tu as plutôt bonne mémoire et il ne te faut pas longtemps avant d’enregistrer les choses qui t’importent. C’est d’ailleurs grâce à ce talent que tu parviens à cibler rapidement l’un des visages pouvant mener à la réussite de cette mission. D’un pas léger, le regard semblant chercher quelqu’un, tu le suis sur les quelques mètres qui le sépare de ses amis jusqu’à rejoindre une femme que tu ne connais pas mais semble suffisamment éseulée pour accepter la présence d’un inconnu à ses côtés. Une phrase toute faite comme si la demoiselle t'intéressait et te voilà sa compagnie pour la soirée. Faire semblant ne t’importe pas et tant qu’elle ne dépasse pas les bornes en te collant le moment où tu chercheras à t’en défaire, elle n’aura aucun problème avec toi.

Le reste ne la soirée n’a rien de particulièrement intéressant, un semblant de proximité n’a fait que satisfaire la demoiselle et à ses côtés, tu t’es rapproché de tes cibles dans le but d’entendre le sujet de leur discussion ; qu’importe si ce n’est que bref, tu dois tenter d’en savoir plus. Et le plus compliqué dans cet objectif, c’est qu’il te faut soit de la chance, soit amener à ce que la conversation en vienne à ça…
Une seule idée te vient en tête, surtout dans un lieu fréquenté d’autant d’humains pitoyables : s’apparenter à leur espèce et se rabaisser à leur niveau. Alors tu parles des hybrides, empruntant l’identité d’un gérant d’animalerie qui râle de la baisse de la qualité de ses produits jusqu’à ce que l’avidité de ces idiots les amènent à s’intéresser à ta fausse conversation. Ta soit-disante compagne n’a pas l’air d’avoir grand chose dans le cerveau puisqu’elle ne fait qu’écouter en buvant son cocktail tout en s’amusant à te coller davantage au fur et à mesure des minutes qui s’écoulent… Il te faudra prendre une douche en rentrant, l’odeur de cet immondice risque de te coller à la peau si ça continue…
Enfin bref, pour l’heure, l’un des hommes s’approche de toi, titubant légèrement, laissant à ton cerveau le temps de faire le lien entre le verre d’alcool qu’il tient et sa tenue plus que bancale. Tant mieux, il te demandera moins d’effort, l’alcool est un ami précieux quand il s’agit d’obtenir des informations. Il mentionne ton discours sans même s’excuser d’avoir écouté ta conversation et en vient presque de lui-même à ce prochain affrètement d’hybrides qui aura lieu dans les jours qui suivent allant même jusqu'à t’offrir le moment de la journée : la nuit. Tu fais mine d’être heureux de cette information, manifestant clairement ton désir de recevoir de nouveaux animaux à vendre avant de te laisser soustraire à la conversation par la demoiselle qui ne cesse de tenter d’attirer ton attention. Décidément, elle ne t’aura que cassé les pieds, celle-ci. Mais profitons de la situation, c’est ce que tu penses tandis qu’une aiguille légèrement empoisonnée s’enfonce dans la peau trop parfaite de ta compagne afin de l’amener à perdre connaissance ici et maintenant. Elle te servira d’excuse parfaite pour conclure cette mission et t’échapper à cet endroit. La déposant simplement dans un taxi,  sans oublier de la dépouiller de son argent, tu viens informer le chauffeur de l’adresse lisible sur sa carte d’identité afin qu’il puisse l’y déposer. Le reste, tu n’en as que faire, ce n’est plus ton problème.

Tu rentres chez toi rapidement et transmets l’information aux bonnes personnes directement après. Tu espères simplement ne pas avoir obtenu de mauvaises informations mais, puisqu’il était assez alcoolisé, tes craintes sont assez minimes.

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Certaines missions ne sont que de la surveillance voire même de la surveillance en interne, servant de chaperons pour des hybrides rejoignant le groupe, des individus à risque et que tu peines à croire sincère. Ton regard est dédaigneux, mauvais dans leur direction, car tu as bien du mal à accepter ceux ayant servi ceux qui vous traquent sans cesse ; tu ne penses pas qu’ils puissent réellement changer et tu ne peux t’empêcher de craindre le pire. Mais, sans preuves, tu ne peux que plier à l’idée qu’ils sont effectivement sincères envers la cause. Toutefois, tu ne changes pas, ta confiance est une denrée rare qui ne leur sera pas offerte ; tu ne veux pas tomber dans le piège de ceux qui tentent de vous faire tomber. Des espions, il y en a chez vous et tu es certain qu’il y en a de chez eux aussi, il te faut simplement mettre la main dessus afin de protéger tous ceux qui travaillent réellement pour que les choses changent. Les traîtres sont le fléau de cette guerre et vous devez les attraper afin de rendre vos rangs plus efficaces que jamais.

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Une chose étonne chez toi, une chose qui, surtout du fait de ton jeune âge, n’est pas commune finalement. Tu n’as aucun problème quant à donner la mort et d’autant plus quand tu définis ta victime comme méritante, ce qui pourrait t’ouvrir à une autre branche que tu refuses pourtant, préférant une vie plus posée bien que factice naissant de tes mensonges. Tu ne ressens d’ailleurs que très peu de chose après coup. Pour autant, cela ne veut pas dire que tu ne réfléchis pas ou que tu agis sous un coup de tête, bien au contraire, si tu en arrives à cette conclusion, c’est que tu n’y as vu aucune autre option, ou que c’était la meilleur chose à faire, ni plus, ni moins.

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Le statut d’hybride et surtout l’absence d’identité réelle est rapidement un frein à quiconque joue le rôle d’un humain dans la société et c’est bien pour pallier à ce problème que tu réclames auprès d’une connaissance déviante, des papiers d’identité. Quelque chose qui puisse te permettre une évolution plus pérenne au sein des humains et de rendre ton rôle chez les déviants bien plus important. Plus ton jeu sera bon et plus d’informations tu pourras obtenir ; plus ton influence sera grande et plus de gens tu toucheras. C’est donc désormais sous le nom de Wyte Morgan que tu es désormais connu chez les humains, un homme de naissance humble mais qui a su évoluer par lui-même pour arriver là où il en est aujourd’hui. Inutile de s’inventer une vie trop compliquée, plus vous paraissez basique et moins l’attention est portée sur vous, c’est ce que tu crois en tout cas.

Deux ans plus tard, avec l’aide d’un ami ou plutôt d’une victime de tes mensonges, tu ouvres un établissement dans Manhattan ; un bar assez simple mais de bon goût qui deviendra un lieu apprécié de nombreuses personnes. Tu es associé à sa création mais toute la gestion réelle est tenue par l’humain qui te sert de pigeon, histoire de te laisser une marge de manœuvre en cas de problème. Finalement, tu n’es que la main d'œuvre et le visage de ce lieu dans lequel tu passes la majorité de ton temps quand tu n’es pas officiellement en mission. Un lieu que tu gères au travers d’un visage qui n’est que l’écho de cette personnalité que tu as façonné avec le temps mais un masque qui n’a rien de réel quand on te connait. Sous un sourire charmeur, ce ne sont que des désirs malins qui n’ont qu’un but, participer à l'élévation des déviants et à un futur où votre place ne sera plus en bas.

Un lieu jouant un rôle par sa simple existence, mais aussi un endroit où le choix est donné à ceux qui le réclament ; un hybride maltraité en son sein y verra une porte ouverte à un futur qu’il pourra décider par lui-même, et l’alcool sera un frein à ceux qui chercheront à l’en empêcher. Certains ont déjà reçu ton aide et bien que tu ne sois pas le plus chaleureux des déviants, n’ont pas regretté de t’avoir fait confiance.

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Tu es capable en tant que déviant et ce n’est plus à prouver, tu as participé à de nombreuses missions et rapporté pas mal d’informations utiles, sachant qu’en plus, ton bar, est un bon lieu permettant de faire le lien, sans trop attirer l’attention, entre d’autres espions sous couverture pour qui il n’est pas simple de retourner dans le Bronx. Ta place n’est donc plus à prouver. Et c’est peut-être pour ça que ton nom ressort alors que le poste de meneur espion est vacant depuis quelques mois déjà, depuis que Morrigan n’est plus que l’ombre d’elle-même… C’est une connaissance datant d’une ancienne mission et avec qui tu as été en contact plusieurs fois depuis, qui a mentionné ton nom et c’est cette même personne qui est venue te parler et te proposer cette place quand toi, tu n’y avais jamais spécialement réfléchi. Non pas par désintérêt du rôle mais simplement parce que tu ne t’étais jamais réellement positionné en tant que tel dans ton évolution au sein de ce groupe que tu soutiens pourtant sincèrement. Et maintenant que tu y penses, ce n’est pas un rôle qui te déplaît. Bien au contraire. Cette place te donnera peut-être la possibilité d’agir plus ouvertement pour le groupe, sans pour autant aller jusqu’à gâcher ta couverture. D’autant plus que tu auras une vision plus large de tout ce qui se passe et qui plus, un regard plus poussé en direction de ceux que vous savez existants mais qui sont difficiles à débusquer : les traîtres et tous ceux qui ne sont pas sincères envers le groupe.

Tu as accepté et tu as été présenté en tant que tel aux déviants. Maintenant, il te faut écrire ta propre histoire et prouver que tu n’es pas le mauvais choix. Que les déviants ne feront qu’avancer vers la liberté qu’ils poursuivent en renversant les lois qu'ont créé les humains.

Tu ne pénètres que rarement dans les méandres du Bronx, surtout car tu n’as aucune envie de bousiller cette identité factice que tu as forgé avec le temps, mais aujourd’hui est un jour particulier, aujourd’hui est un jour qui va changer drastiquement ta place au sein des déviants. C’est le jour où tu deviens officiellement une tête importante chez les déviants, puisque tu as choisi d’accepter le rôle de meneur au sein de la branche dans laquelle tu évolues depuis plusieurs années maintenant, les espions. Après avoir été informé de cette possibilité par une connaissance, questionné plus ou moins innocemment sur la question, il est revenu te voir pour officialiser la chose, se présentant ainsi correctement en tant que celui qu’il est chez les déviants et non comme un simple déviant comme tu l’étais, toi aussi.

Ta démarche n’est en rien rapide et tu n’es pas forcément encapuchonné non plus. Bien que ton identité soit importante, tu n’es pas de ceux qui se cachent sous des vêtements pour te balader dans un endroit comme celui-ci. Après tout, un quartier de New York est accessible à quiconque se définit comme ayant droit et tu fais partie de cette catégorie de personne.
Exceptionnellement, tu ne portes pas de lentilles de contact permettant d'effacer, aux autres, cette couleur si particulière de tes yeux. Non, pour cette occasion, ils seront rouges et te rapprocheront un peu plus de ce dessein que tu partages avec les déviants, cette mer de sang dans laquelle tu souhaites voir les vrais monstres se noyer.
Tu avances d’un pas très sûr en direction du lieu que l’on t’a partagé, sans être stressé, ni même inquiet. Tu es bien trop confiant pour laisser le doute habiter tes pensées à cet instant décisif. Toi qui as pour but de prouver à ce groupe qu’il n’ont pas fait d’erreur de t’accueillir chez eux, ta détermination est sans faille en cet instant.

Tu franchis la porte d’une poigne franche tandis que des visages se tournent vers toi, curieux et interrogateur sur la raison de ta présence. Savent-ils qui tu es ? Ou pourquoi tu es ici ? Probablement, oui. Tu perçois aussi des regards plus malin, plus dédaigneux aussi, sûrement car ils te pensent sorti de nulle part. Tu ne connais pas tout le monde et eux, ne te connaissent pas tous non plus ; le Bronx est peuplé de beaucoup de déviants et tous ne partagent pas grand chose en commun si ce n’est ce désir de renverser le monde pour le repeindre à votre couleur. Mais qu’importe, tu n’en fais rien, tu n’as que faire de leur jugement car s’ils avaient été plus apte, ils auraient été appelé à occuper ce poste, n’est-ce pas ? Un sourire moqueur habille alors tes lèvres un bref instant jusqu’à ce que tu parviennes au devant de la scène, là où est ta place.

Personne n’est là pour t’annoncer, seul ta voix résonnera au-devant de ceux qui se sont déplacés par curiosité pour te découvrir, d’autres, qui te connaissent déjà, pour t’encourager probablement.

“ Bonjour. “

Tu parles plutôt simplement, sans une quelconque forme de courtoisie réelle. Simple présentation, histoire de répondre aux questions muettes que leurs expressions expriment sans mal.  

“ Certains me connaissent déjà, d’autres non et pour tout le monde, je m’appelle Wyte. J’exerce dans cette branche depuis des années maintenant, mais ce n’est qu’un détail. La chose importante à savoir, c’est que je suis plus que capable de prétendre à ce rôle et j’espère que personne n’aura d’objection quant à ma présence ici. “

Ton regard devient plus sérieux, plus froid aussi alors que tu dévisages fixement tout ceux qui te regardaient de façon déplaisante précédemment, insistant davantage envers ceux qui murmurent entre eux.
Mais personne ne parle et personne ne te reprend, alors tu reprends la parole.

“ Bien. Pour faire simple, je suis votre nouveau meneur et je gère aussi, sous ma fausse identité, un bar dans le quartier de Manhattan, connu sous le nom de ‘freedom’ ; vous pourrez m’y trouver et je pourrais vous y inviter en cas de réunion. Je ne promets pas d’être toujours disponible mais je ferai au mieux pour l’être au maximum. “

Tu tentes de paraître moins droit en arborant un sourire qui se veut engageant, ton but n’est pas d’effrayer mais plutôt d’inspirer confiance à ceux qui te font face. Tu ne veux pas que des critiques ressortent de cet échange mais plutôt que ton nom s’élève comme celui de quelqu’un qui est facile d’accès et qui est fiable. Peut-être que c’est un poil arrogant de ta part que de penser ça mais tu feras en sorte d’y arriver.

“ Je ne vous retiens pas beaucoup plus longtemps et je me tiens à disposition pour ceux qui voudraient me parler durant l’heure prochaine. “ conclues-tu finalement ton pseudo discours d'introduction.

Tu n’as pas besoin d’être beaucoup plus bavard que ça, ce serait trop en dire et ne rendrait tes mots que noyés dans la masse, ce que tu ne veux pas, finalement. La suite ne sera qu’un long moment de patience durant lequel tu prendras le temps de répondre à ceux qui viendront te voir. Ton masque ne tombera pas, celui d’un Wyte accueillant bien que droit et assuré restera la posture que tu leur offriras ce soir.