Phobique de l’eau (elle aime pas être immergée dans des grandes étendues d’eau et ne pas avoir pied. Ça la tétanise et elle se noie.)
Joueuse, téméraire, franche, alcoolique, impulsive, inconsciente, empathique, distante, tactile, moqueuse, bonne actrice, femme fatale, chanteuse, kleptomane, peur de s’attacher, sociable.
Il y a ce rire. Un gloussement espiègle qui résonne comme un écho dans le crâne des gens. Atypique, lorsqu’il résonne, il ne serait pas étonnant de voir apparaître le visage souriant de l’étrange hybride. Une voix et un visage d’ange, qui dissimule un petit démon joueur. Sunday est un rayon de soleil empoisonné. Car si tant et si bien qu’elle apprécie les gens, le contact, et demeure derrière cette façade pour ne pas laisser apparaître ces fissures qui la rongent jour après jour.
Petit être agaçant, elle n’est pourtant pas hypocrite de son rire, ou même de la bienveillance qui la pousse tous les jours à tendre sa main à tout le monde. Sa délicatesse, son engouement, même sa tendresse ne font qu’apprêter cette douloureuse boule qui serre sa poitrine lorsque le monde semble alors s’écrouler sur ses épaules. Peut-être excédant de sa position d’une héroïne d’une fantaisie quelconque, Sunday agit alors selon ses propres convictions, s’assurant que le monde ne ploie pas sous la pression humaine qui s’est installée.
Elle est pourtant loin d’être assez stupide pour n’observer le monde que d’un point de vue manichéen, mais son esprit assume que le monde ne tourne malheureusement pas rond.
L’étrange comportement de la jeune femme aspire souvent à l’incompréhension, elle donne cet aspect attaché, peut-être même un petit pot de colle jovial et sympathique. Et pourtant, elle est la première à tourner son dos lorsque l’on s’accroche à elle. C’est alors sa peur qui parle, le danger qu’elle représente pour autrui, le malheur qu’elle peut apporter à ceux qui lui montrent de l’intérêt. Elle refoule ses sentiments. Se blesse et agonise de sa propre torpeur, car le monde semble s’effondrer lorsque Sunday éprouve le besoin de s’accrocher à quelqu’un.
Elle est une coquille florissante qui renferme un cœur d’or. Pourtant, elle est aussi cette mue fragile qui tait ses plaies pour ne pas dévoiler au monde ses faiblesses, jouant d’une prose moqueuse afin de détourner l’attention car elle ne souhaite vivre indéfiniment aux crochets des autres.
C’est une main douce qui éveille un sentiment de bien-être, c’est aussi une main meurtrière qui malgré une hésitation tranchera le fil d’une vie pour satisfaire sa liberté conquise. Désossée de toute responsabilité, Sunday ne vit qu’à travers les ailes qui la pousse à se défaire de toute contrainte. Elle ne laissera jamais les étreintes la brider. Elle est cette ombre qui déambule à travers les ruelles de New York. Elle est également ce tintamarre qui explose d’un rire franc lorsqu’elle se doit d’agacer ceux qui apparaissent dans son entourage. C’est plus fort qu’elle d’assommer ses partenaires d’un engouement factice. L’hybride est tout de même une bonne vivante, appréciant les saveurs de la vie qui s’offrent à elle.
Mais elle épouse également ses craintes derrière un rideau de faux semblants. Il devient alors l’énigme de chacun de réussir à déceler le vrai visage de cette barde des temps modernes.
2036 : Naissance de Sunday à New York.
2044 : Décès des parents de Sunday suite à un pseudo accident domestique. Sunday sera envoyée à Chroma par l’instigateur du meurtre de ses parents.
2046 : Sunday sortira de Chroma, l’hybridation aura été un gros traumatisme, l’enfermant dans son mutisme. L’éducation sera effectuée par l’Humanis qui est à l’origine de sa transformation.
2048 : L’hybride en charge de son éducation est en fait un agent d’Unity sous couverture, il l’aidera à fuir avant d’être recueillie par un homme recherché. Il continuera alors son éducation, lui apprenant les rudiments de la survie et de l’auto-défense.
2054 : Arrivée à sa majorité, il deviendra désormais un maître d’armes intransigeant. Sunday apprendra à se battre, à manier des armes en tout genre. Il fera d’elle un véritable assassin.
2059 : À cause de sa puce, son instructeur sera retrouvé puis éliminé par des envoyés de Chroma. Réussissant malgré elle à fuir, Sunday trouvera refuge à Unity.
2061 : Elle quittera Unity par peur de causer du tort, et finira comme une vagabonde, refusant de retirer sa puce à la demande de son instructeur.
2063 : Sunday continue sa vie de fugitive, prêtant main forte à ceux qui sont dans le besoin.
- Résumé:
Nom humain : Lilias Nielsen
Nom Chroma : Genesis
Nom final : Sunday
- Née de deux parents humains, Sunday les perd à l’âge de huit ans. Ils faisaient tous les deux des recherches pour aller à l’encontre des projets de Chroma. (Assassinés, c’est passé pour un accident domestique.)
- Sunday qui en réchappe est envoyée à Chroma par l’instigateur du meurtre de ses parents, elle restera à Chroma pendant deux ans avant qu’il ne la récupère de lui-même pour gérer son éducation afin qu’elle ne se rebelle pas. (Commande spéciale, de nombreux tests feront changer son apparence.)
- C’est un hybride d’Unity sous couverture qui sera en charge de son éducation (lire, compter etc). Lorsqu’elle aura douze ans il l’aidera à s’échapper et c’est un humain fugitif de Chroma qui continuera son éducation. Vivant cachés, il lui apprendra à se défendre et à survivre.
- À ses dix-huit ans, il l’entraînera réellement à la manipulation d’armes blanches et à feu, ainsi qu’au combat rapproché. (Sunday n’est pas au courant et ne le sera sûrement jamais, mais son maître était un ancien agent qui s’occupait de la disparition des scientifiques qui désertaient Chroma.) Il l’entraînera comme une assassin pour sa survie.
- Lorsqu’elle atteint l’âge des 23 ans, des assassins envoyés par Chroma retrouvent son instructeur grâce à sa puce. (Il lui a refusé le retrait, pour qu’elle ne mette pas sa vie en péril.) elle arrivera à s’enfuir mais pas son maître.
- Pendant deux ans elle restera à Unity pour avoir l’asile. Mais elle ne se sentira pas à sa place. Et refusant de retirer sa puce, elle aura l’impression d’être un danger pour ses congénères. Finalement, elle quittera Unity et vagabonde maintenant pour sa survie.
xXx
L’élégante robe blanche qui habillait le corps de la petite fille s’était tordue, plissée entre ses maigres doigts. Elle se froissait, mais commençait également à se déchirer. Cette robe avait été immaculée, aussi blanche que l’âme de l’enfant qui l’habitait. Pourtant, maintenant, elle était déchirée, brunie par la terre qui couvrait la dentelle.
Ses orbes noisettes s’étaient agrandis, gorgés par des larmes incontrôlables avant qu’elle ne s’élance à travers les décombres de la voiture enflammée. Il n’avait fallu que quelques secondes, qu’une petite poignée de secondes le temps que Lilias s’échappe de l’habitacle afin d’attraper son chapeau oublié pour que le véhicule ne s’embrase sous son regard ébahi. Les cris sur le parking n’étaient maintenant qu’un écho flou dans les oreilles de la petite fille. Son joli chapeau s’envola jusqu’à atteindre les volutes de flammes qui s’empressèrent de le dévorer. Ses jambes ne lui répondirent plus lorsqu’elle s’élança vers les vestiges de la voiture. Tout ne resta alors qu’un souvenir vaporeux lorsqu’elle fut alors assise sur le fauteuil, le regard vide. Les cris, les larmes, jusqu’aux bras qui l’avaient saisie pour l’empêcher de s’immoler en essayant d’atteindre le véhicule dans l’espoir vain de sauver ses parents disparus.
Désormais, elle n’avait même plus les larmes suffisantes pour hurler son désarroi, simplement en attente dans un lieu qui ne lui était pas familier. Parfois le sursaut d’un hoquet soulevait ses épaules, alors qu’elle essuyait vainement ses joues rebondies de ses mains terreuses. Complètement sourdes aux propos qui lui étaient destinés, Lilias restait de marbres, parfois son cœur se soulevant d’une douleur vive qui l’assaillait.
xXx
Les jours avaient cessé d’être comptés, à travers une lucarne, Lilias Nielsen observait le monde de désagréger. Son corps douloureux s’éteignait lentement et elle refusait presque de manger. Les premiers jours, la petite fille avait vu ses mèches dorées s’écraser sur le sol, ne laissant au final qu’un crâne nu. Malheureusement, elle ne possédait même plus les larmes suffisantes pour en pleurer. Une simple poupée sans âme à qui toute volonté avait finalement été arrachée.
Quelques mois plus tard, c’était la vue qu’elle avait perdu. Des rumeurs circulaient dans les couloirs que peut-être elle ne l’a retrouverait jamais. Seulement droguée en permanence aux antidouleurs, la gamine ne réalisait même plus les traitements qui avaient été effectués sur le corps.
Chaque jour, elle retrouvait un nouveau stigmate qui l’éloignait de plus en plus de sa condition d’humaine. Tout ça pour une raison qu’elle ignorait.
xXx
La petite fille était restée silencieuse, le regard baissé vers le sol, il n’y avait aucune lueur dans ses prunelles éteintes. Ses épaules étroites quant à elles se marquaient d’une tension terrifiée. Le maître face à elle, elle l’avait vu. Sûrement plus d’une fois avant qu’elle ne soit admise dans les laboratoires de Chroma. Lilias ne laissa rien paraître, si ce n’était cette soumission qu’on lui demandait depuis que les gènes s’étaient stabilisés dans son corps. Ses doigts tremblaient, elle les serra alors contre sa poitrine pour faire taire l’élan de terreur qui l’habitait.
“Regarde-moi, souffla une voix grave.”
La petite hésita.
“Quand ton maître te donne un ordre tu l’exécutes, reprit-il durement.”
Il lui fallut cet effort surhumain pour élever ses yeux aux couleurs criardes vers la silhouette qui la toisait de toute sa hauteur. Sa tête rentra dans ses épaules, et elle lutta contre l’envie de fermer ses grands orbes prune. Un sourire satisfait lui répondit, avant qu’il ne la fasse se faire asseoir sur une chaise. La petite fille ne comprenait pas ce qu’il se passait, mais elle se contenta d’obéir afin de ne pas attirer sa fureur. Le corps frêle de l’enfant s’écrasa davantage sur lui-même, subjuguée par l’imposante présence de son maître. Il l’écrasait, ne montrait aucune faille pour qu’elle ne puisse espérer la moindre rébellion.
Il balaya d’une main désinvolte son existence, dénigrant la petite fille qu’il avait face à lui.
“Tu es officiellement adoptée, asséna-t-il d’une voix posée. Ton nom est Genesis, compris ?”
La réponse fut brève, un mouvement imperceptible du crâne, car elle ne possédait même pas la force nécessaire pour élever la voix fluette qui s’était coincée dans sa gorge. L’hybride disparut alors dans l’ombre de la porte, emmenée vers son nouveau domicile.
xXx
Ses mèches bleutées se reflétaient élégamment sous les rayons chauds du soleil, la jeune hybride remuait ses pieds dans une bassine d’eau en observant le monde qui s’éveillait à travers la fenêtre. Genesis était une jolie décoration qui s’armait d’un langage élégant comme on le lui avait si bien appris.
Entourée d’une multitude d’ouvrages, elle avait délaissé son devoir pour fredonner un petit air qui se perdait dans la bibliothèque. Seule en attendant son instructeur, le temps lui paraissait s’écouler avec une lenteur languissante. L'avenir ne brillait pas radieusement, plus depuis que son monde s’était effondré ce jour-là. Alors elle regardait les heures défiler, s’égrener sans se poser de question. Sans éprouver le moindre désir que tout enfant aurait souhaité à sa place.
“Genesis !”
Une tête rousse apparut dans l’entrebâillement de la porte, attirant l’attention de la jeune fille qui sauta de sa chaise pour trottiner sagement dans la direction de l’hybride. Son expression s’était brièvement éclairée lorsqu’il apparut dans son champ de vision, et elle sentit un certain soulagement de pouvoir se blottir dans ses bras lorsqu’il l’accueillit.
“Lux !”
Malheureusement, son expression sombre laissa deviner que quelque chose n’allait pas. La fillette tourna autour de lui curieusement, inquiète de le voir si discret. Il ne lui annonça pourtant rien, attrapant juste son poignet en lui faisant signe de pas faire de bruit. Consciente des risques que cela impliquait, la petite fille garda ses lèvres closes en opinant de son crâne, malgré la confusion qui marquait ses traits.
Elle abdiqua suivant l’hybride avec réticence, que sa confiance aveugle avait fait taire. Leurs pas traversèrent la cour immense qui bordait le manoir. Genesis l’avait souvent vue a travers les fenêtres de la résidence, mais c’était réellement la première fois qu’elle y posait les pieds depuis qu’elle était arrivée.
Elle avait voulu poser des questions, savoir, mais Lux garda les lèvres closes, s’enfermant dans un silence angoissant. C’est alors arrivés à un bosquet où ils pouvaient être dissimulés, que l’hybride délia enfin ses lèvres.
« Il va falloir que tu continues par là, quelqu’un t’attend de l’autre côté du grillage, lui souffla-t-il en ébouriffant ses cheveux. »
Genesis ouvrit ses grands yeux violine avant d’attraper ses poignets, s’accrochant à lui dans l’espoir qu’il la retienne.
« Non ! Souffla-t-elle avec désarroi. Non ! Non ! Non ! Je veux pas ! »
Une avalanche d’émotions indescriptibles parcoururent la jeune hybride qui ne se doutait même pas une seconde du destin funeste qui l’attendait si elle restait prisonnière de ces barrières. Lux la saisit entre ses bras pour l’enfermer dans son étreinte. Son monde était encore et toujours chamboulé et elle s’accrocha aux épaules de son instructeur qui caressa ses cheveux pour la rassurer.
« Je dois encore un peu rester. Mais je te promets qu’on se reverra bientôt, lui souffla-t-il.
- Arrête de me mentir, répondit Genesis en se lovant contre lui. »
Loin d’être stupide, elle resta accrochée dans l’étreinte, le cœur déchiré à l’idée de se décrocher de son dernier pilier.
« Je te le promets, alors fais-moi confiance. »
Ses lèvres restèrent scellées, mais elle opina d’un mouvement du crâne. Genesis ne sut réellement combien de temps ils étaient restés dans cette position, mais lorsqu’elle se détacha de l’hybride, il lui fallait quelques secondes avant de s’échapper à travers les fourrées pour trouver un orifice suffisamment grand par lequel elle put s’enfuir hors de sa prison.
xXx
Assise sur une balançoire, la jeune hybride regardait ses pieds traîner sur le sol. Cela faisait des mois qu’elle avait quitté la résidence de son ancien maître, et elle n’avait aucun nouvelle de Lux. Son nouvel instructeur était froid, détaché mais il prenait soin d’elle. Genesis ne savait plus trop maintenant ce qu’elle devait penser, ou encore faire pour profiter de la vie. Son monde s’était écroulé, deux fois.
Elle ferma les yeux, repensant à ce que Lance lui avait dit. Ce qu’elle aurait risqué si elle était restée dans son ancienne demeure, ce que la vie réservait aux hybrides, et ce qu’il lui apprendrait pour qu’elle puisse s’exempter afin de suivre son propre chemin.
« Il faut te trouver un nouveau nom. Tu me diras ce que tu as choisi. »
Après tout, elle n’aimait pas Genesis, il était la césure qui la séparait de sa famille. Mais reprendre Lilias voulait aussi dire qu’elle ne pouvait faire table rase du passé. Un profond soupir lui échappa alors qu’elle attendait que le temps passe.
Puis elle remarqua la silhouette d’un garçon bien plus grand s’approcher d’elle. Humain à priori, il semblait bien en forme, nullement dénué d’une vie qu’elle aurait pu avoir si elle n’avait pas fini dans les limbes. Alors son visage s’assombrit lorsqu’il tenta de communiquer avec elle.
La petite fille se leva, et bien que plus petite elle le repoussa d’un mouvement sec de son bras.
« Ne m’approche pas, tu vas pourrir mon air, invectiva-t-elle froidement. »
Et sans demander son reste, elle disparut, laissant derrière elle un adolescent en larmes.
xXx
« Tu penses quoi de Sunday ? »
La jeune hybride releva son regard prune en direction de son ami, qui malgré les rejets, était revenu. Infatigable. Et lassée de jouer à cache-cache, elle avait fini par céder une partie de son cœur.
Un sourire touché apparut sur les lèvres de l’adolescente qui opina légèrement.
« J’aime bien… »
xXx
“Relève-toi Sunday.”
La jeune femme essuya sa joue du revers de la manche, ses jambes se faisant douloureuses alors qu’elle se redressa douloureusement. Tout son corps hurlait sa fatigue, mais pourtant elle se leva, comme toujours, sans se départir de toute sa volonté.
Le corps à corps, c’était son point faible, car petite, elle ne pouvait prendre l’avantage en attaquant de front. Mais il s’agissait de sa survie. Lance le lui répétait en boucle encore et encore pour qu’elle assimile jusqu’à en vomir. Mais elle était agile, et rapide, c’était de là que venait sa plus grande force.
“C’est pas ton poids qui fera la différence, mais celui que tu auras en face de toi. Alors ne te laisse pas attraper.”
Elle fit un signe du crâne pour lui indiquer qu’elle avait compris.
C’était devenu son quotidien. Et même s’il était épuisant, elle ne renonçait pas, contraignant son corps à subir des habitudes extrêmes. Car c’était devenu une routine de survivre, d’échapper aux griffes de Chroma. Pourtant cette vie ne lui déplaisait pas, en vivant avec Lance tous les jours, Sunday avait découvert ce que voulait dire d’embrasser la liberté pleinement sans se courber face à l’exigence humain qui l’aurait très certainement tuée un jour.
Pour cette raison précise, elle suivait à la lettre chaque précieux conseil de son instructeur.
xXx
Un rire tintinnabula sur un comptoir où Sunday leva une pinte bien remplie, trinquant avec d’autres hybrides. Sa soirée n’avait pourtant rien qui différait des autres soirs où elle profitait de sa vie après avoir dépouillé quelques poches sur son passage.
Délaissant ses camarades de beuverie, la jeune femme retraça son chemin dans les rues qui bordaient la frontière entre le Bronx et Manhattan. Ses pas étaient silencieux, une vieille habitude qu’elle avait prise dès les premiers mois où Lance l’avait recueillie. Lorsqu’elle arriva à leur petit domicile, une planque misérable, mais suffisamment à l’abri des regards indiscrets, elle se rendit compte que quelque chose clochait.
Des odeurs inconnues s’entremêlaient, et au milieu de tout ça, une émanation qui lui rappelait l’éclat âcre du sang. Un frisson désagréable parcourut sa nuque, Sunday hésita à pousser cette porte. Un nouveau bruit traversa la pièce, avant que la jeune femme n’ouvre la porte en grand pour découvrir au sol le corps agonisant de Lance.
L’hybride se dépêcha sur lui, avisant pour lui porter les premiers soins. Ses grandes prunelles prune s’étaient exorbitées. Plusieurs balles avaient traversé le corps de son maître. Mais avant qu’elle ne puisse l’approcher, elle entendit des semelles racler le sol plus bas. Lance la repoussa.
Elle secoua la tête, son regard s’emplissant de nouvelles larmes. Se mordant la lèvre, Sunday saisit la lame qui siégeait dans sa ceinture avant qu’elle ne rencontre la carotide de Lance afin d’abréger ses dernières souffrances. La jeune femme se détesta pour ce geste, mais elle était bien consciente qu’elle ne pouvait plus rien pour lui. Ni même personne n’aurait pu le sauver vu l’état dans lequel il était. D’autres stigmates bien plus profonds avaient marqué la peau, et ça n’aurait été qu’une question de temps et d’agonie si elle ne s’y était pas mêlée.
Elle n’avait pas le temps de pleurer, pas maintenant, alors elle se saisit d’un vieux sac qui traînait dans le coin d’une pièce. Le sac d’urgence qui n’avait été qu’un mythe jusqu’à présent. Puis en s’échappant par la fenêtre, Sunday abandonna les lieux avec regret.
xXx
Déambulant sur un pont, Sunday sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle ne savait plus où aller, ni que faire sans avoir l’impression que les regards étaient plongés sur elle.
“Genesis... ?”
La jeune hybride fit volte-face prête à se battre malgré la douleur qui la traversait. Mais ses bras tombèrent le long de son corps. Le sac rencontra le sol en un cliquetis métallique.
“Lux... ?”
Son corps se fit envelopper dans l’étreinte de l’hybride, il n’en fut pas plus pour que la jeune femme explose en sanglots. Sunday s’accrocha à ses épaules, redevenant la petite-fille d’il y avait quelques années. Il l’entraîna alors dans le véhicule pour l’emmener avec lui.
Ils avaient des choses à se dire. Et Lance ne l’avait pas contacté pour rien.