J’ai toujours été très renfermé, ne disant pas forcément le fond de ma pensée pour éviter de me faire malmener.
Paranoïaque, je le suis devenu depuis que j’ai dû les trahir et en ayant pris connaissance du résultat.  
Je suis soumis aux humains, ils sont mes maîtres et je leur suis inférieur. Pour éviter de faire des vagues, je leur obéis, surtout à mon maître ou ma maîtresse.
Trouillard, je n’ai jamais particulièrement aimé la violence et pourtant elle semble me poursuivre ou que j’aille. Je veux juste vivre et, de ce fait, je ne prends jamais de risque si je peux l’éviter.
Fourbe, je le suis devenu par la force des choses. Pour obtenir ma tranquillité, je n’hésite pas à utiliser la fourberie et me couvrir.
Gourmand, je suis accro au miel. Promettez-moi celui qui m’intéresse et vous obtiendrez tout de moi. Pourtant il n’est pas aisé de me l’offrir.
Envieux, je pleurerais presque de ce que je n’ai pas et fait preuve d’envie envers ceux qui l’ont. J’en deviens presque désagréable, surtout lorsque je n’ai pas ma dose de miel.
Froid, je le suis devenu par la force des choses. Tuer ne me fais plus rien, il y a longtemps que j'ai perdu mon humanité.
Discret, j'essaie d'éviter de faire parler de moi, dans et hors QG de la BTD.
Résigné, voilà bien longtemps que je ne crois plus en rien. La vie tranquille n'est qu'une utopie pour moi et je me suis fait une raison.
Lâche dès qu'il est question de subir de la torture et de risquer ma vie sans que ce soit un ordre direct de mon chef.

Chronologie:

Alors que je ne suis qu’un bébé qui vient de naître, ma mère, japonaise de naissance, a décidé de me garder malgré ses difficultés à me nourrir et gagner sa vie honnêtement. Malheureusement, mon père, un pur américain, n’était pas d’accord avec ça et en a décidé autrement et pas de la meilleure des façons. En effet, il a commis un féminicide sur la personne de ma mère et a essayé de se débarrasser de moi en pointant son arme sur moi. Le hasard a voulu que ma tante et mon oncle arrivent à ce moment-là et puissent intervenir rapidement avant qu’il ne me loge une balle dans la tête. Tandis que mon oncle le ceinturait, ma tante m’emmenait loin de ce lieu et appelait les autorités pour signaler le crime et la tentative à mon encontre. Alors que les policiers prenaient leurs dépositions et s’occupaient de la scène de crime, ma tante me tendit à l’un d’eux.

Je vous le laisse. Je veux pas qu’il meure mais je peux pas l’élever non plus, j’ai déjà trop de gamins.

L’agent eut beaucoup de mal à lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas s’occuper de moi et qu’il fallait trouver une autre solution. Mais, ma tante et son époux avaient déjà sept enfants et un huitième était en route. Ils ne pouvaient clairement pas prendre soin de moi plus de quelques jours. Ce fut un ami de mon oncle qui la trouva, cette solution miracle : le laboratoire Chroma cherchait des enfants sans parents et promettaient une somme rondelette pour qu’on leur laisse en promettant de bons traitements. Peu regardant, mon oncle m’emporta et fit le nécessaire pour que je sois donc expédié chez eux, il demanda juste que mon nom soit gardé sur les papiers au cas où j’ai envie en grandissant de les rechercher. Pour ma tante, c’était un déchirement mais en même temps, un soulagement.

Je grandis donc au sein du laboratoire de Chroma où, un jour, quelqu’un vint me voir et me désigna afin que je reçoive un traitement spécial avant de le rejoindre lorsqu’il sera temps. Il avait des exigences particulières et choisit deux hybridations. Panthère noire, là encore, ça allait, c’était assez commun en un sens et, par contre, pour la seconde, les gênes d’un mollusque gastéropode appelé Gaucus Atlanticus, ou blue dragon. Pourquoi ? Bonne question. Apparemment il avait les moyens de demander une commande spéciale à montrer à ses « amis » et il ne se gênerait pas pour le faire. Ce n’était pas banal d’avoir un dragon bleu dans les gènes de son hybride et encore moins couplés avec ceux de la panthère noire.

De cette hybridation, qui réussit sans problème, j’héritais de la panthère ses crocs proéminents et sa queue, et du dragon bleu, une capacité à résister à certains poisons tout en le transformant en une sorte de protection qui pouvait se transmettre par le toucher après l’ingestion dudit poison. Les effets dépendaient bien entendu du poison et de la tolérance de la victime à y résister. Cependant, les scientifiques firent le nécessaire pour vérifier ce qui fonctionnait exactement et il s’avérait que, étonnamment mon organisme résistait plus facilement à une molécule : la grayanotoxines. Une neurotoxine qui se trouve dans certaines plantes tel que certaines familles de rhododendron et d’autres Ericacées. Il semblerait que les médecins se soient creusé la tête pour trouver comment utiliser efficacement cette capacité et décrétèrent que le miel de ces plantes était le meilleur moyen pour ça. Creusé la tête parce que, mine de rien, trouver un poison et l’utiliser n’était pas une mince affaire et surtout pas vraiment légal dans les rues, il fallait trouver un substitut. Ce miel est certes un poison en soi mais il était plus facile d’en trouver dans certains pays et l’homme avait spécifié posséder des terres dans ces mêmes pays. Pour faire de son hybride une attraction, il a demandé à ce que la vérification de sa résistance à ce type de miel soit faite. Bien entendu, cela a engendré un coût supplémentaire qu’il a payé puisque c’était très particulier comme demande.

Gunter Haynes, puisque c’était son nom, m’a récupéré plusieurs années plus tard, une fois que j’avais été bien éduqué et était ravi de pouvoir afficher dans certaines soirées mes capacités particulière à la résistance de ce miel empoisonné. Ayant été nourri avec dès mon plus jeune âge, j’ai développé une sorte de dépendance à cette substance comme certains peuvent être accro au sucre. Il n’y avait pas de crise de manque dangereuse mais je n’étais clairement pas bien lorsque je ne pouvais pas en ingurgiter. C’en était presque douloureux parfois parce que le système dans mon organisme qui me permettait de résister à ce poison tournait à vide. Alors que je n’avais que dix-sept ans, il m’exhibait sans gêne devant ses riches amis, poussant jusqu’à des mises en scènes un peu glauque auxquelles je me soumettais sans rechigner malgré ma répugnance. Mais il était mon maître et je n’avais pas mon mot à dire à ce sujet. J’obéissais, point.

Durant ces années, j’étais relativement libre de sortir et me promener en ville tant que je rentrais à l’heure. Bien entendu, j’étais accompagné par un de ses gorilles pour me surveiller et s’assurer que je n’ai pas l’idée de lui fausser compagnie. Vu le prix que je lui avais coûté, il n’allait pas laisser sans surveillance sa poule aux œufs d’or. Ce fut au cours de l’une de ses escapades autorisées lorsque j’avais vingt ans que le drame se produisit. Une rixe se produisit dans l’établissement où j’aimais me rendre pour boire quelque chose. Je me retrouvais en plein milieu d’une altercation que je n’avais pas demandée et dû me défendre au risque de me retrouver blessé ou tué. Le problème, c’est que mon garde du corps n’a pas pu me protéger et s’est lui-même fait tuer alors que je me défendais tant bien que mal. Je ne soupçonnais même pas avoir la capacité de faire ce que je fis… Blessé à la tête et en plusieurs parties du corps à coups de couteau, j’avais pour la première fois tué quelqu’un… Et ce quelqu’un n’était pas un simple hybride, sinon c’était pas marrant, non.

J’ai tué un humain. Bien qu’en état de légitime défense, le résultat était là : deux humains morts et autant d’hybrides blessés par ma faute. C’était ainsi que ce fut présenté à mon maître et aux autorités lorsqu’on m’a arrêté chez Gunter. Je m’étais sauvé par crainte et traumatisé de ce qu’il venait de se passer et étais rentré chez mon maître. Lorsque celui-ci me vit rentrer dans cet état et seul, il exigea des explications que je lui donnais. Sa réaction me choqua au plus haut point lorsqu’il appela les autorités et voulu me livrer à eux. Pour la première fois de ma vie, j’eus une réaction contre lui et, malheureusement, ce fut la dernière parce que, inconscient de ma force, je lui brisais la nuque en le poussant contre une table sur laquelle il buta.

Pris de panique, je me sauvais et allais me réfugier dans les rues du Bronx, me cachant autant que possible de la police et la BTD. Un jour où je me suis fait surprendre, j’ai à nouveau réagi en me défendant, tuant l’homme. Mais je n’étais pas seul dans les rues ce jour-là et un autre hybride me vit. Je reculais, prêt à sauter pour le tuer s’il alertait qui que ce soit et fut surpris de sa réaction alors qu’il me disait de le suivre. Il était deviant et souhaitait que je me joigne à lui pour garantir ma sécurité et renforcer leur rang. Mais avant cela, il fallait faire en sorte qu'on ne puisse pas me pister et on me retira la puce. J'eus de la chance et parvens à ne pas finir estropié, voire pire.

Il a fallu un certain temps avant que je ne rencontre d’autres déviants et en fasse partie réellement. Il a fallu que je fasse mes preuves et, vue que j’étais aux abois, cela n’a pas été difficile. Fort heureusement pour moi, celui qui m'avait trouvé avait été témoin de ce que j'avais fait et était donc au courant de ce que j'étais capable de faire. De mes vingt ans à mes vingt-quatre ans, je me suis intégré à ce groupe, participant activement à nombre de leurs interventions jusqu’au jour où, malheureusement pour moi, je fus capturé. Je n'avais pas un statut très élevé mais on me confiait des tâches où la vie de la cible n'était plus après mon passage et celui de mes acolytes. J'étais devenu un assassin, moi qui ne rêvait que de tranquillité. Ce rêve, j'ai fini par y renoncer pour accomplir mes tâches avec application. Ils ont su utiliser mes capacités avec excellence : me trouvant de quoi alimenter mon besoin physiologique de poison pour affaiblir assez ma cible et me permettre de la finir. Cependant, la dernière mission ne se déroula pas comme prévu et je fus cerné de toute part. Ils parvinrent à me capturer, non sans m'avoir roué de coups pour éviter que je ne me rebelle.

On m’emmena, me questionna, me menaça, et pour finir je finis par craquer, le Mexique m’effrayant particulièrement. Je n'avait jamais été le plus courageux des hybrides. Aussi, jJe donnais mes comparses pour ne pas à avoir à subir cet enfer… Je savais qu’il y avait un coup de prévu et je leur donnais tous les détails dont j’étais au courant. Cela déboucha à un massacre. Nombre des deviants qui participaient furent blessés ou tués. L'information était donc valide et ils me remirent une puce, cette fois ci au niveau de la nuque. On m’envoya en redressement et me fit intégrer la BTD pour ma protection mais aussi pour mes capacités et connaissances du Bronx. Dans mon malheur, j'avais la chance de détenir des informations utiles pour eux. Il me fallut pas moins de deux ans avant de réussir à prouver ma loyauté. Je l'intégrais officiellement, ayant une maîtresse qui su trouver le moyen sûr de me garder sous sa coupe. La surveillance fut quelque peu relâchée à mon égard mais je restais un atout précieux pour eux, ayant été deviant et connaissant particulièrement bien le Bronx et ce secteur que les rebelles se sont appropriés.

Je suis aujourd’hui la personne à abattre pour eux, la bête noire à qui personne ne peut réellement faire confiance. Pourtant, à l’origine, je n’avais rien demandé moi… Juste de la tranquillité. Bien que j'essaie de ne pas ébruiter mon passage chez les Deviants, les rumeurs vont bon train et on me regarde de travers, lorsqu'on ne me prend carrément pas à partie. En même temps, difficile de rester discret lorsque je me retrouve à donner les informations que j'avais obtenu dans leur rang, comme l'emplacement de certains QG, le nom de certains deviants. Le retour aux rangs a été difficile et l'est toujours. Je n'ai pourtant pas envie de mourir bien que j'ignore ce qui me retient réellement en ce bas-monde.