Hautaine, c’est la première description que vous auriez d’elle. Serena transpire l’assurance et la prestance dû à la richesse de son héritage. Habituée à ce qu’il y a de mieux depuis sa tendre enfance, le luxe est une seconde nature chez elle. Elle ne toléra donc rien du moins. Vous l’auriez compris, mais dorloté telle une princesse par son père, la jeune femme n’a jamais manqué de rien… ou presque.


Tragédie, est également un mot qui revient dans le passé de Serena. La première blessure qui atteint malgré elle sa confiance est le manque de ressemblance qu’elle possède avec son père. Elle ne l’a jamais exprimé, mais évidemment sa fragilité enfantine a été impactée par les nombreuses rumeurs mettant en cause sa légitimité. Tenant plus des traits asiatiques de sa mère que des origines suédoises de son père, beaucoup pourrait la penser adoptée. Dès lors, elle a toujours tenu secrètement une peur viscérale d’être un jour rejetée par ce dernier et fait donc de son mieux pour atteindre ses attentes la concernant.

La seconde et pas des moindres fut la perte de sa petite sœur, Nora, lors d’un terrible accident de voiture. Évidemment, toute la famille a été sous le choc, elle la première.

La troisième tragédie suivit d’ailleurs assez rapidement. Suite à cette perte, sa mère s’éteignit à vu d’œil, pleurant la perte de son enfant nuit et jour. Ses yeux virent ses parents se déchirer de colère et chagrin jusqu’à ce que finalement cette dernière l’emporte sur sa mère qui décida de s’ôter la vie.

Marquée par ces événements, Serena se renferma un peu plus sur elle-même, créant une carapace solide et opaque autour de son cœur. Jamais elle n’autorisa qui que ce soit à la voir verser une larme ou dévoiler sa fragilité depuis.


Franchise, tantôt une qualité tantôt un défaut. Chez elle, on estime souvent que c’est plutôt le second. Serena n’a pas l’habitude de macher ses mots et n’hésite donc pas à prononcer assurément ses pensées, aussi blessantes soient-elles. Après tout, n’est-elle pas dans un pays libre ? De quelle doit l’empêcherait-on de s’exprimer ? Et puis, dû à l’atmosphère pesante que peut-être la haute société, elle se voit détester l’hypocrisie ou toute forme de mensonge.


Incomprise, est finalement et étrangement ce qui la définit le mieux. Car malgré tout ce que la jeune femme peut dégager. Elle n’a véritablement pas de mauvais fond. La méchanceté ne fait pas réellement partie d’elle et encore moins toute forme de violence. Ce qu’elle est, et ce qu’elle dégage ne sont que le résultat de son enfance et éducation. En réalité, elle peut même être plutôt bienveillante et attentionnée. Simplement, elle ne sait pas faire, est particulièrement maladroite dans ses approches et certainement trop fière pour l’admettre.

Naissance, une étape primordiale pour tout être vivant. Hormis la chambre privée et spacieuse réservée aux plus nobles des patients, celle de Serena ne fut pas particulièrement exceptionnelle. Née le 1 janvier 2041 à New York, la petite princesse exposa ses premiers cris sans aucun souci. Elle était la digne fille héritière d’un noble suédois dirigeant un complexe hôtelier de luxe, ainsi qu’une ancienne membre de la famille impériale japonaise. Un avenir radieux lui était donc forcément réservé.


Enfance, signent les premiers pas de nos petits bouts de chou. Serena eut le privilège d’être une enfant roi, dans presque tous les sens du terme. Traitée comme une petite princesse, elle fut vite entourée par les plus beaux jouets et vêtue des plus beaux habits. Et la naissance de sa petite sœur, deux ans plus tard, n’y changea rien. La seule tache au tableau était très certainement l’absence régulière de son père ainsi que les attentes strictes de la famille. Une éducation stricte et poussée commença dès son plus jeune âge.


Tragédie, frappa finalement la noble famille lorsque Nora Hallvaror perdit la vie lors d’un accident de voiture. Difficile de décrire et même imaginer ce qu’une fillette de douze ans ait pu ressentir à ce moment-là. Prenant connaissance de la mort et de ce qu’elle impliquait bien trop tôt, la peur et les regrets eurent bien du mal à s’exprimer. De plus, cette perte n’affectait pas uniquement cette dernière. Ses yeux encore innocents observèrent ses parents se déchirer de colère et de chagrin après cette perte.

Sa mère tomba dans une profonde dépression, l’isolant peu à peu de la réalité. Aucun mot, aucun geste, aucune affection ne parvinrent à la ramener parmi les siens. Finalement, cette dernière décida de s’ôter la vie, deux années après la perte de sa plus jeune fille.

Étrangement, cette perte fut moins difficile à vivre que la première. Serena ne put en comprendre la raison, ni même l’accepter. Comment accepter le soulagement qu’elle ressentit parmi le chagrin ? Elle devait être, comment beaucoup le pensait, un démon pour oser ressentir une pareille émotion…


Adolescence, un cycle de vie des plus tumultueuses pour beaucoup. Un âge où la jeune demoiselle était censée se rechercher. Mais encore endeuillée et profondément marquée, elle se rattacha surtout au seul membre de sa famille proche restant, son père. Elle qui avait toujours été intimidée par sa présence, se retrouva soudainement plus proche de lui que jamais. Dès lors, son père la prit sous son aile, lui donnant un premier aperçu de l’entreprise familiale et ainsi donc son héritage. Il n’était pas particulièrement affectueux, mais il était désormais présent et cela lui suffisait.


Le présent était relativement paisible pour la jeune Hallvaror. Studieuse, elle s’était engagée dans une des plus prestigieuses universités afin de se préparer à suivre les pas de son père. Elle passait donc une bonne partie à étudier ou encore accompagner ce dernier dans divers projets. Ses hobbies étaient simples, mais ses goûts tout aussi affinés que son éducation.

Son cœur était toutefois emprisonné dans une épaisse carapace qui ne demandait qu’à se briser. L’amour et l’amitié étaient encore des mots étrangers tandis que peu à peu, elle gagner de plus en plus en assurance et curiosité. Oserait-elle seulement échapper à l’influence de son père pour voler de ses propres ailes ?

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