Le mot qui décrirait le plus Alistair serait taciturne. C'est un fin observateur qui reste facilement dans son coin dans les moments propice comme souvent dans sa vie. Il n'a clairement pas pour habitude de parler de quoique ce soit de lui-même ou encore de son histoire. Les collègues de la brigade qui le connaissent en savent déjà bien assez. Ses goûts, ses envies, et doutes et ses craintes, personne à part lui ne les connaît.

Dans l’extrémisme de la chose il serait misanthrope, pourtant ce n'est pas totalement le cas. Son parcours de vie lui a fait comprendre qu'il était tout de même nécessaire d'avoir quelques liens avec certaines personne. Il ne cherche pas spécialement à les enrichir, mais les entretenir. Une salutation, quelques échanges, parfois un sourire, c'est tout ce qu'il peut apporter. Par contre, lorsqu'il s'agit du travail, c'est un fin stratège. Son retrait lui permet bien souvent d'avoir une vue d'ensemble sur la situation. Même s'il ne dicte pas directement les ordres il lui arrive d'être de précieux conseil. Avant d'être promu lieutenant, certain hauts placés se tournaient vers lui pour avoir un autre avis.

C’est un très grand sportif et sait se montrer très endurant. Les sports de combats et la gymnastique sont ses meilleurs amis. Bercé dedans depuis tout jeune il apprécie particulièrement se retrouver face à d'autres personnes souvent plus grande et plus forte que lui. La victoire des combat lui importe peu, son péché se trouve plus dans l'idée d'endurance et de savoir comme placer le bon coup au bon moment.

Grand admirateur de la nuit, c'est son royaume. C'est d'ailleurs la nuit qu'il vit le plus souvent, les climats chaud et ensoleillés ne sont clairement pas ses meilleurs amis. La noirceur la plus profonde lui va comme un gant.

Les mots sont sa plus grande force. Il marque souvent des poses lors des discutions, plongé dans sa petite boîte crânienne pour savoir quel mot aura le plus d'impact dans sa phrase. Souvent dit à sa manière. Par ailleurs sa manière à lui, c'est la franchise. Difficile de jouer la comédie, trop longtemps resté de marbre face à divers situation, il peut être fâcheux de la voir stoïque face à une situation. Cela rejoint la manière dont il a su faire preuve de sang froid.

Depuis les tragédies qui ont emporté ses camarades et son père, il voue une haine profonde pour les hybrides déviants et leur petite bande. Il ne ne sent en rien supérieur à eux, il est clair qu'il est rongé par la vengeance, mais pour rien de mieux qu'une élimination ou une capture avec un plan sans accro. C'est dans ces moments là qu'il se sent le plus vivant.

Perfectionné dans les pièges et le combat avec lame, il se colle souvent lui-même à l'image de l'assassin aux anciennes allures nipponnes.

Très mauvais dans les tâches quotidienne de la vie, sa mère lui file souvent un coup de main. Ne sachant même pas tenir une casserole, il passe clairement le plus claire de son temps à la BTD pour profiter de tous les bénéfices de restauration.

Longues ont été les nuits, silencieux ont été les jours. Le soleil surplombe la cour alors que les insignes dévoilent leur plus belles couleurs entre les mains ardus des hommes. Jours de gradation. Le regard se fait fixe, loin vers l'horizon où salut la silhouette de son père. Il n'y a guère de sourire, guère de larme, le vide de plomb alors qu'un autre crie son nom, l'aiguille se glisse entre les mailles du tissus de cérémonie, un noir de jais surplombé d'argent immaculé. Un geste franc et pourtant inné, le salut d'une reconnaissance envers la hiérarchie. Lieutenant de la brigade nommé, les applaudissements raisonnent. Peu d'entre eux sont encore là, et ce n'est que les échos de leurs esprits, porté comme des alizés qui réchauffent son cœur.

Alistair n'a jamais connu l’Angleterre, Ses parents en étaient originaires, mais très vite son père avait été rapatrié avec sa femme pour entrer dans les rangs de brigade.Il en va de soit que l'histoire raconte l'image d'un père absent, d'un enfant unique qui cherche encore sa voie.

L'enfance n'a rien d'exceptionnelle, grandissant dans le quartier de Manhattan avec sa mère, son père ne rentrant qu'occasionnellement, après quelques missions. Une éducation tout ce qu'il y a de plus banale. Pourtant déjà porté dans les mœurs de la haine et de la discrimination. Rester sage, rester neutre, rester humain.Ces années glissèrent comme une marée entraînant la moindre parcelle de fleurs sur son passage ne laissant que la désolation et la noirceur de la terre.

Au dix-huitième hivers, l'enfance était close. En réalité il n'y avait déjà plus rien d'humain. Entraîné dès que possible à garder le sang et l'esprit froid, au combat et à la souplesse, au vents et à l'image du sang. Alistair suivi les pas de son père, entré dans la brigade était pour lui un privilège, mais rien n'était gagné d'avance. Il fallait d'abord vivre ou survivre. Très vite tout son être était  devenu soldat de carbone. Un produit brute encore malléable, façonné encore et encore jusqu'à ce que le diamant naisse de la roche.

Chaque jour était un entraînement, chaque jour était un jour de plus dans l'espoir que peut-être enfin il puisse être quelqu'un. Peut-être était-il déjà ce qu'il devait-être. Les premières rondes étaient déjà effectuées. Alors que les balles raisonnaient entre les bâtiments, les flammes et les cris bestiaux, il connu la mort. Non la sienne mais celle de ses premiers camarades. Il comprit alors pour la première fois ce que c'était que de partager quelque chose. Ce spectre lui avait ouvert les yeux, lui qui croyait être seul, unique, et coupé du reste de la terre. Jamais encore, il n'avait connu la compassion et la douleur de la perte.

Cette première remise en question avait fait naître une étincelle de lumière, perdu au milieux de chaînes qui l'empêchaient d'aller voir plus loin. Là où son paternelle avait la main mise, il était impossible d'espérer voir une plume blanche, seulement celle des corbeaux se posant lentement sur de la neige fraîche.

Peu de temps plus tard, lors d'un nouvel hiver, le froid mordait ses mains alors qu'il imitait dans la pénombre la posture de la garde. Alors que le bois descendait dans la terre, accompagné des glas et des flocons, son père s'enfonçait rejoindre ses amis.

Son monde s'écroula.

Celui qui l'avait enfermé durant toute ces années, dans une idéologie dérisoire du monde, où celle-ci n'était que haine et violence, venait de disparaître. Comme si, quelque part, quelqu'un d'autre s'était emparé de son combat. Tombant dans un monde sans repaire ou personne ne pourrait à présent lui reposer les mêmes bases, les mêmes paroles, la même voix.
Voilà tout ce qu'il avait récolté des années passées avec un homme dont le sang était sien. Il n'y avait jamais eu de tendresse et pourtant il était son ange gardien. Transpercé soudainement par une flèche qui se garde, qui fait plus de bien que de mal.

Perdu quelques temps dans la noirceur et la haine, la perte de son monstrueuse idole avait fait naître en lui quelque chose de plus vivant. Aujourd'hui il avait trouvé la raison pour laquelle il était piégé dans ses rangs, à travailler son corps et son âme. La vengeance coulait maintenant dans ses veines, détestant l'hybridation qui avait su emporter ses chers sans la moindre hésitation.

Libéré de ses chaîne paternelle, Alistair avait pris le soin de devenir celui qu'il devait-être. A l'image de son enfance, mais aussi à l'image de la brigade.
Les années s'écoulèrent à nouveau, le monde nocturne dans lequel il était plongé l'avait fait grandir, il était devenu un autre homme, comme un polissage que le temps s'était occupé de faire à sa place. La présence de sa mère l'avait rappelé lui aussi à l'ordre. L’événement funeste avait allumé une flamme qui jusqu'à présent n'avait jamais existé. Comment rattraper des années de poussières ou l'entrave était si forte que le diable lui-même semblait s'être immiscé.