- Résumé:
2030 : naissance
2030 - 2040 : éducation, scolarité
2040 : naissance de sa soeur
2040 - 2048 : continuité de sa vie
2048 : départ du foyer pour entamer des études supérieures de médecines
2048 - 2055 : études supérieures
2055 : invitation de sa soeur, la goruvernante hybride a sombré dans la folie et les fait manger leur propre parent. Liam apprend ce qu'il vient de se passer et cherche à le cacher à sa soeur, malgré son dégoût profond
2055 - 2057 : après l'arrêt de l'hybride, Liam tombe dans la faim d'un cannibale après avoir mangé sa propre chair sans le savoir. Il cherche à se battre contre mais fini par craquer en 2057
Il est devenu le cueilleur de New York au fur et à mesure de répéter le même crime jusqu'à nos jours.
TW : MEURTRE, CANNIBALISME, SANG, TERMES MEDICAUX, VOMISSEMENT
2030 - 2040Tu es né en 2030, dans une famille particulièrement aisée. Le haut de la société, ceux qui dirigent le monde, ces gens qui observent le bas peuple avec intérêt, mais jamais proximité.
C’est dans cette atmosphère que tu as grandi, que tu as été élevé, éduqué. Une éducation stricte, précise, tu te devais d’être parfait sous tous les angles pour représenter parfaitement la famille Anderson, et pour finalement hériter du nom en plus de la fortune, la notoriété en bonus.
Autrement dit, alors que tu n’avais même pas encore 5 ans, ta vie était déjà entièrement définie et aucun choix ne pouvait véritablement s’ouvrir à toi, mais c’était sans compter sur cette lacune qui n’en était pas vraiment une : tu manquais d’empathie, tu manquais de capacité à communiquer, tu avais un problème encore inconnu.
Tout d’abord dans le déni, tes parents ont refusé l’idée même que tu ne puisses pas t’intégrer à leur image, que tu puisses être maladroit en public, ou encore que tu ne sois simplement pas capable.
Tu devais être la perfection.
C’était une obligation.
Alors tu devais mettre les bouchées doubles, tu devais avoir les meilleures notes possibles, tu devais toujours être le premier de la classe.
Si tu avais des difficultés avec la communication, tu te devais d’exceller dans absolument tous les autres domaines afin de chercher, à minima, à combler ce défaut peu apprécié par ta famille.
Tu étais déjà une tâche dans leur superbe tableau, alors que tu faisais ton possible en vieillissant dans cet endroit plus qu’étouffant, presque même insupportable, que ce soit durant ton enfance ou ton adolescence. Pour autant, à naître dans ce genre d’endroit, et à y grandir, on finit par s’endurcir, par s’habituer, par s’adapter, par survivre. Tu as remarqué bien vite que même si tu n’osais que très peu sortir plus de trois mots d’entre tes lèvres, ce n’était ni plus ni moins par peur de tes propres parents, toujours à te juger avec sévérité, à imposer sur tes épaules une pression trop lourde pour toi.
Mais tu pouvais aussi y voir la douleur, la douleur d’une vie passée, la douleur d’une vie similaire, la douleur d’une vie actuelle.
Tes parents ne faisaient que t’obliger ce qu’on leur a eux-même obligé, sous réserve que la vie n’est pas belle, n’est pas simple, que si tu n’en étais pas capable, tu ne pourrais pas vivre dans ce monde rempli de monstres tous plus haineux les uns que les autres.
Pour ton bien.
Transformer le terriblement négatif en positif, tu l’as appris bien tôt.
C’était lourd.
Mais pour mieux t’en sortir.
C’était difficile.
Mais pour mieux apprendre.
Tu transformes le doute en progrès, le théorique en concret, l’impossible en possible.
Tu es doué.
Si tu mets du tien, tu es capable de tout, et c’est presque au plus grand bonheur de tes parents que tu arrives donc à suivre leur demande, ravalant toujours plus le vide qui s’installe au creux de ta cage thoracique en échange d’un regard peu satisfait de ta famille.
Mieux que rien, mais jamais assez.
Alors pour rendre ce mieux que rien en juste “suffisant”, tu as dû redoubler d’efforts. Étrangement, tu étais protégé par ton école, puisque tu as découvert ce qu’est l’enfer une fois que ta scolarité s’est faite chez toi.
Ici, plus de temps de pause sans avoir réussi. Ici, tu dois réviser sans arrêt jusqu’à avoir la note qu’ils considèrent acceptable. Ici, tu n’es pas humain, tu es un animal à dresser, et docilement, tu te glisses dans leur moule qu’ils t’offrent.
2040Jusqu’à ce qu’elle vienne au monde.
Ta soeur, ou ce que tu aimerais considérer telle quelle.
Tu l’as vu ouvrir les yeux, avant qu’ils l’arrachent du foyer.
Tes parents sont médecins, ce sont des savants, alors forcément cette histoire d’hybridation a toujours eu de quoi les intriguer, ils s’y sont constamment intéressé, mais ils simplement considéré qu’ils avaient déjà trop miser sur toi pour t’hybrider.
Tu n’étais pas encore mauvais à ce point.
Mais elle, sans vie devant elle, sans personnalité, sans rien, ils l’ont jetés dans la cage aux loups sans une deuxième pensée, et toi-même tu n’y as rien dit.
Parce que tu n’es personne pour te débattre contre eux, pour imposer ce que tu penses tout bas, alors qu’ils transforment petit à petit tes idéaux en les leurs : ce n’est qu’un bébé, ce n’est rien, personne, ce n’est pas grave.
C’est pour la science.
La science, ce sujet qui fait tourner le monde.
Petit à petit, cherchant toujours plus la validation de tes géniteurs, c’est ce thème qui devient aussi ta prédilection. Tu leur partages le souhait de devenir médecin à ton tour, à leur plus grand plaisir, mais tu vas encore plus loin, puisque tandis que tu es en pleine adolescence, ton projet se précise : tu veux te spécialiser dans la chirurgie.
Tu veux faire l’art de tes mains, à ta manière, comme tu n’en as jamais eu le droit dans le cocon familial.
2048 - 2055Et c’est dans ce but que la rupture se fait dès tes 18 ans, car tu n’as pas de temps à perdre, la vie est courte, et tu as un chemin précis à suivre. Tu entres immédiatement en études supérieures de médecine, tu ne chomes pas, tu excelles une deuxième fois dans la matière. On te demande, on cherche à t’avoir comme apprenti, ta réputation te précède, et tu acceptes avec plaisir t’apprendre alors que ton réseau s'agrandit, que ton nom résonne dans bien des bouches de chirurgien connu, reconnu.
Tu es le parfait fils de tes parents, effaçant de l’existence même de ta famille ta sœur.
Et à chaque nouvelle découverte, c’est une spécialité qui ressort de plus en plus : le cardio-vasculaire. Le domaine t’intrigue, t’attire, tu es intéressé par l’idée même d’avoir un organe dont la seule utilité est de pomper le sang, et autour duquel, pourtant, le corps entier tourne, à l’image du cerveau.
Tu aurais pu devenir un neuro-chirurgien aussi, avec du recul, mais le coeur avait quelque chose de… spécial pour toi.
Comme si c’était la pièce manquant du puzzle chez toi.
Comme si tu n’en avais pas, ou plus.
C’est de là que te provient cette distance, cette capacité d’observer, cette maturité qui ne devrait pas exister.
Tout ce que tu ressens, tu le gardes pour toi, dans l’organe qui te permet de réfléchir. Tu l’analyse, tu le décortique, puis tu en déduis une logique, propre à ta personne.
Les sentiments ne sont qu’une suite d'hormones, de réaction, de connexion.
Et il n’y rien de sain là–dedans, tu observes finalement la vie et même la tienne d’un point de vue extérieur, mais c’est comme ça que tu es en vie.
Alors ça te va, car c’est ce que ton instinct te fait comprendre.
Tu n’as pas besoin de vivre.
Juste survivre.
Sauf que tu as des failles, que tu te forces à cacher.
Et à l’image de ton futur métier, le cœur que tu te refuses d’accepter te trahis parfois, comme ce soir là.
2055 - 2057En pleine révision, ton portable vibre et, curieux, tu regardes la notification.
Un sourcil haussé, l'incompréhension sur ton visage, ce n’est ni plus ni moins que ta soeur qui t’invite à venir, sans raison précise, et surtout sans aucune logique.
Tu ne les vois plus, tu ne leur parles plus, alors pourquoi maintenant ?
Mais tu y vas quand même, parce que ton cœur d’enfant réclame son dû.
Parce que ta curiosité d’adolescent t'oblige à y aller.
Alors tu écoutes ce que tu ressens, et tu acceptes de leur rendre visite, simplement pour te faire accueillir par la gouvernante qui contredit directement le message de ta soeur, et dès lors, ton instinct te dit que quelque chose cloche.
Les expressions sur son visage, il y a un détail sur lequel tu n’arrives pas à mettre le doigt, et tu as beau la regarder, l’analyser sous toutes les coutures, tu n’arrives pas.
Tu n’arrives juste pas, et c’est frustrant.
Mais tu la suis, pour chercher à te rapprocher de ce que tu essayes de décrypter, jusqu’à t’installer à table, offrant un sourire on ne peut plus faux à ta sœur.
On vous sert, et l’ambiance hérisse les poils sur ta nuque, le goût de la viande sur ta langue est aussi délicieuse que dégoutante, mais tu n’y portes pas plus attention que cela, alors que seul le bruit des couverts venant rencontrer le porcelaine de l’assiette résonne dans la grande salle, jusqu’à ce que tu décides d‘être bien élevé, comme l’on t’a bien appris, et d’aller chercher le dessert dans le grand frigo.
Et alors que tu t’attends à tomber sur un gâteau, c’est une autre image sur laquelle tes yeux se posent.
C’est de la chair humaine.
Une cuisse.
Tu as assez appris en médecin, tu as assez opéré, pour reconnaître cette partie du corps entre mille.
Et il ne te faut pas plus d’une seconde pour comprendre ce qu’il vient de se passer et ton corps agit avec instinct : tu te diriges aussi vite que possible vers l’évier pour rendre ton repas, vomissant tout ce que tu viens d’ingurgiter jusqu’à en tousser, puis vomir de la bile.
Tu es dégoûté, terrorisé, tu as l’impression que tu fais un terrible cauchemar tellement la réalité s’est soudainement connectée dans ta matière grise, tu n’es pas capable de prendre le recul nécessaire pour te calmer.
Tu trembles, tu t’agrippes à l’évier, respirant toujours plus fort alors que même des larmes montent jusqu’à tes yeux.
Tu viens de manger tes parents.
Cette simple pensée te donne envie de crier.
Tu as beau ne jamais les avoir vraiment portées dans ton cœur, ce sont tes parents, ceux de ta sœur, ce sont eux qui t’ont mis au monde, qui t’ont élevé, la chair de ta chair, l’ADN qui est dans tes cellules.
C’est inhumain.
Mais venant d’une semie humaine, es-tu étonné ?
Ton sang ne fait qu’un tour, et alors que tu arrives enfin à descendre brusquement sur terre, tu fermes immédiatement le frigo et passe l’eau dans le lavabo, cherchant à cacher au possible l’horreur dont tu viens d’être témoin.
Tu t’es peut-être détaché de ta sœur, mais il est hors de question que tu l’abandonnes pour autant. Tu refuses de la laisser apercevoir ce que tu viens de voir, et c’est avec une vitesse déconcertante que tu l’attrapes par le bras pour la faire sortir de votre maison qui n’a plus rien d’un lieu familial. Tu fermes brusquement la porte derrière toi, à double tour, avant de te dépêcher jusqu’à ta voiture en forçant la seule personne restante de ta famille à te suivre, sans l'incompréhension, mais au même titre que toi finalement.
Dans l’incapacité de faire plus que ce qui t'est permis par la loi, tu as appelé la police, qui a contacté la BTD. L’hybride qui était votre gouvernante s’est fait embarquer, enfermer, et tu ne doutes pas qu’elle sera réhabilité ou exécuté. A côté, tu as dû soudainement prendre la responsabilité de ta sœur, tu as dû lui offrir un refuge, refusant l’idée même de la laisser retourner dans la maison de tes défunts parents. Tu as commencé à faire doublement plus attention à elle, à ce qu’elle pouvait dire, faire.
Tu en es presque devenu paranoïaque.
Terrifié à l’idée qu’elle apprenne ce qu’il s’est passé, comme tu l’as fait, ton instinct s’est soudainement transformé en celui d’un grand frère surprotecteur, mais aussi en celui d’un homme perturbé, rongé par la haine, l’envie de vengeance.
Tes parents n’ont jamais rien fait qui pouvait donner une raison à cette déviante de faire ce qu’elle a fait, elle est devenue folle, tu n’en doutes pas, comme tous ces autres déviants.
Et tu te surprends à te réveiller en sueur la nuit, rêvant de la tuer de tes propres mains avant de déguster sa chaire, à l’image de cette nourriture interdite qu’elle t’a fait goûter sans ton accord.
Comme un millier d'araignées sous ta peau, la folie prend petit à petit place dans tes cellules qui se régénèrent au quotidien, et la faim grandit.
Toujours plus.
Toujours plus.
Toujours plus.
Tu t’en ronges les doigts.
Jusqu’au sang.
Tu es dans le déni, tu refuses de te faire aider alors que tu sens que tu perds pied, car tu es capable, tu peux le faire, tu peux dépasser ce que ton corps te dicte, comme toujours…
Sauf que cette fois, c’est plus grand que toi, bien plus grand.
2057Et tu finis par craquer.
Tout se mélange dans ton crâne, tu en as mal à la tête, tu aimerais te détruire la boîte crânienne contre un mur jusqu’à ne plus pouvoir penser, ne plus pouvoir ressentir, c’est trop.
Tu n’as jamais autant ressenti, tu n’as jamais été autant à cran, c’est comme si d’un coup, tout ce qu’on t’a appris s’était effondré.
Tu n’arrives pas à le contenir.
Mais tu sais ce qu’il faut que tu fasses pour aller mieux : tu dois manger.
Mais pas de la nourriture normale, non, loin de là.
C’est elle que tu veux dévorer.
Et alors que tu divagues dans les rues de New York, la vision brouillée par ta migraine insoutenable, c’est une hallucination, ou ce que tu assumes en être une, qui te fait voir devant toi la gouvernante qui est la cause de tout ça, c’est sa faute, sa faute à elle.
Tu fouilles dans tes poches alors que tu t’approches un peu trop d’elle, à la recherche d’une arme, n’importe laquelle, tout ce qui peut faire taire la douleur.
Et c’est un pauvre scalpel d’un de tes exercices que tu empoignes, te coupant par la même occasion, mais c’est le cadet de tes soucis, tu n’offres guère plus qu’une grimace face à la douleur, toujours moins forte que le sang qui tambourine derrière ton front.
- TW :
Tu t’approches toujours plus, et quand tu remarques que son attention est dirigée vers toi, tu brandis l’arme blanche depuis ton manteau, coupant avec une précision stupéfiante sa carotide, la tuant sur le coup et dessinant un parfait tableau sur le mur derrière elle : une giclée de sang, nette, signe qu’elle ne pourra plus respirer.
Lentement, le sang continue à s’écouler au rythme de son coeur qui s’arrête lentement, tu n’as qu’à compter les secondes pour savoir quand il s’arrêtera définitivement, tu l’as appris, écris, utilisé.
Et quand plus une goutte ne glisse sur sa peau désormais rouge, c’est dans un état plus que second que tu vises le premier organe de ton choix : celui qui ne bat plus. Avec attention, tu coupes les artères qui en sortent, avant de l’enrouler dans le haut que tu lui as retiré.
Puis tu regardes ton oeuvre.
Tu n’es pas satisfait.
Tu observes son corps inerte, attrapant ses côtes que tu brises pour atteindre toujours plus profondément, attrapant ses poumons, tu ne doutes pas que la matière sur la langue doit être une expérience à vivre en elle-même…
Et puis pour décorer le tout, depuis ta vision brouillée sous la raison qui s’enfuit de ta conscience, c’est ses yeux sans vie et révulsés qui t’attirent, que tu viens cueillir, terminant ton oeuvre d’art, cherchant la créativité que tu as enfermé il y a déjà bien longtemps.
Voilà donc les outils pour ton prochain tableau : un coeur, des poumons, et des yeux.
Tu les observes, l’envie de vomir qui te prend mais tu le retiens : après tout, elle l’a mérité, comme ils le méritent tous, ce ne sont que des animaux, tu peux bien les manger.
Ce n’est pas de la chair humaine.
Ce n’est pas tes parents.
Tu cherches à t’auto-convaincre alors que tu te relèves, apportant avec toi le fruit de ta cueillette, abandonnant derrière toi l'hybride, sans aucun remords.
Maintenant, tu n’as plus qu’à cuisiner, à l’image de ce repas damné, non pas sans lécher le revers de ton scalpel dans une impatience terriblement malsaine.
2057 - de nos joursEt le repas est à ton goût.
Tu récidives.
Encore, encore, encore.
C’est une véritable addiction, tu as toujours faim, tu en veux toujours plus, de cette viande si délicieuse.
Ce n’est jamais assez, et les déviants pullulent dans cette ville, à tel point qu’il te suffit d’ouvrir la porte de ton appartement bien trop brillant et propre pour poser les yeux sur une nouvelle proie, dont tu prends un malin plaisir à observer, suivre, traquer.
C’est tout un jeu, à l’image des chasseurs qui cherchent leur gibier.
C’est un art, dont seul toi à le secret.
Et à l’image des plus grands artistes, tu as maintenant ton nom :
Le cueilleur de New York.
Et tu n’as qu’un but dans la vie : trouver les plus belles pièces de gibier pour en faire un repas toujours plus sophistiqué, derrière ton tablier de cuisinier.
Et c’est dans ce but que tu avances toujours plus vers tes cibles, mais surtout une en particulier… qui, tu n’en doutes pas, sera capable de faire taire la faim une fois que tu auras pu goûter sa chair entre tes mâchoires.