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FORUM RPG MAÎTRE - HYBRIDE BASÉ SUR UN CONTEXTE DE REVOLUTION
2063. Il y a maintenant un petit peu plus de quarante ans que l’Homme a délaissé son humanité au profit d’une science infâme devenue banalité. New York est la ville la plus puissante du monde grâce aux expériences menées par la firme Chroma qui reste encore à ce jour le seul laboratoire apte à créer ce que l’humanité a décidé de nommer hybrides. Êtres mi-humains mi-animaux ils sont le fruit d’une avarice gouvernemental face au déclin de l’humanité ; cependant l’Humain n’a pu s’arrêter en si bon chemin et toujours plus cupides de cette science divine ils ont réduit ceux qui étaient avant leurs égaux en esclavage dans le seul but d’assouvir cette volonté de dominance.
SIXTINE
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18 mars 2024


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01 décembre 2023


Ajout d'un journal et légère refonte des textes du guidebook.
01 juillet 2023


Raid entre Humanis et Deviant.
01 juillet 2023


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30 juin 2023


Ajouts de scénarios.
22 février 2023


Rangement et ménage de Printemps.
updates des annexes
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Le guide du joueur a été mis à jour. Ajouts d'organigrammes et des dernières informations contextuelles.
04 novembre 2022


La Foire Aux Questions a été mise à jour. Ajouts de questions générales et contexuelles.
NOS MEMBRES RECHERCHENT
Octavia recherche son grand frère.
Hedda Osmund recherche des bénévoles et salariés pour son refuge.
Sun-Hi Moon Pak recherche des membres de My Hybrid Legend.
Norman Withers recherche sa fille.
Noah recherche le responsable de la mort d'Elian.
Mariah Soledad recherche sa famille.
Hope Nightingal recherche son patron.
Zelda Wick recherche un collègue de travail.
Svana Vigdisdottir recherche son ancien amant.
NOS SCENARIOS DISPONIBLES :
L’ERREUR PROFESSIONNELLE ★★★
CHASSEUR.EUSE DE PRIME ★★

LOGISTICIEN.NE ★★★★
MENEUR ESPION ★★★★★

INGENIEUR.E ★★★★
PORTE-VOIX ★★★★
LE MAL QUI VOUS RONGE ★★★

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CHEF.FE OP. À RISQUE ★★★★

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better be the right hand of the devil than in his path • CASSIEL
Cassiel Adony
PERSONNAGE EN PAUSE
abanon il est plus trop humain
115
INFECTION NIV.4
50
Meneur assassin
Saren Arterius • Mass Effect
Demisexuel
Bronx
PUCE RETIRÉE
Cassiel Adony
Cassiel Adony
Cassiel Adony
abanon il est plus trop humain
Messages : 115
infection : INFECTION NIV.4
Âge : 50
Métier : Meneur assassin
Nom de l'avatar : Saren Arterius • Mass Effect
Orientation sexuelle : Demisexuel
Localisation : Bronx
PUCE : PUCE RETIRÉE
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Sam 28 Sep - 18:38
Cassiel Adony
Inconnu (~50 ans)
Meneur assassin
Masculin
Bronx
Altersexuel
Canada
Infection niv. 4
Hybride dépucé
Tortue serpentine - Aigle martial - Scorpion
AVIS SUR NEW YORK
L’humanité est dégueulasse. Tu détestes absolument tout le monde, bien que tu ais appris à accepter et apprécier les hybrides à tel point que tu essayes de les rassembler vers un objectif commun : celui de la défaite des humains. Tu crois dur comme fer que l’esclavage devrait être subi par les humains, et que les hybrides méritent un meilleur traitement. Humanis et les laboratoires de Chroma sont tes priorités, et tu n’as qu’une hâte : les voir brûler. Unity ne t’intéresse pas, tu les trouves risibles et leurs petites actions ne permettront pas aux hybrides d’obtenir les droits qu’ils méritent.

HUMAINS : Tu les détestes, ce n’est pas parce qu’ils ne soutiennent pas la cause qu’ils sont pour autant épargnés de ta haine viscérale. Tu te fais violence pour ne pas les infecter tous un par un, pour les punir de leur cruauté même s’ils n’ont rien fait.

HYBRIDES : S’ils ne se joignent pas à ta cause, tu as du mal à les accepter. Ils méritent de se rebiffer, de penser comme toi et d’asservir les humains. Certains arrivent à attiser ta sympathie, mais tu es agressif la plupart du temps.

HUMANIS : Ce sont les pires sous-races pour toi. Ils mériteraient que tu fasses une collection de leur tête sur une pique, mais tu n’es pas assez fort pour pouvoir leur résister s’ils s’y mettent à plusieurs. Alors tu te contentes de régulièrement leur régler leur compte, le temps que ton ennemie, cette rouquine que tu aimais pourtant comme un fou quelques années plus tôt, se décide à enfin sortir de sa tanière.

UNITY : Ils ne t’intéressent pas, tout simplement. Ils sont inutiles à tes yeux, et ce n’est pas parce qu’ils essayent de protéger les hybrides qu’ils y arriveront. Tu pourrais leur cracher à la gueule, les voir disparaître que ça ne te ferait absolument rien.

DEVIANTS : Ta seule famille. Ce n’est pas pour rien que tu es allé les créer avec l’aide d’un petit groupe, bien désireux de les mener dans une bataille qui se prépare petit à petit. Avec eux, tu t’adoucis un petit peu, bien que tu gardes une certaine trempe pour les mener à la victoire.

INFECTÉS : Ce sont des monstres, comme toi. Tu les apprécie comme tu le peux, bien que tu regrettes énormément de faire partie des leurs. Tu aimerais t’arracher la moindre cellule infectée, te déchiqueter la peau, te suicider pour repartir sur de bonnes bases si tu t’écoutais mais à la place, tu laisses l’infection prendre de plus en plus de terrain. Tu sais qu’ils souffrent tout autant que toi, et c’est bien pour ça que tu ne pars pas en croisade pour les tuer.
SIGNES DISTINCTIFS
Tu n'as plus rien d'humain. Les mutations sont beaucoup trop importantes pour distinguer un quelconque semblant d'humain à part le fait qu'il soit toujours bipède. Tu as un peu grandi (2m15) et tu t'es beaucoup alourdi (150kg). Les écailles et plaques se sont épaissies et sont maintenant sur la majorité de ton corps. Tenter de les enlever est très douloureux. Presque tout a été restructuré, et les malformations ont pris une ampleur monstrueuse.

Infection niv.3:
CARACTERE

CASSIEL : dépendant - empathique - excessif - romantique - nerveux - pur - envieux - timide
(blessant - passionné - impulsif - patient - dangereux - protecteur - fantasque - parano)
autonome - impitoyable - convaincant - dominateur - franc - violent - opiniâtre : CASSIDY

ANECDOTES : Cassiel a peur des femmes. Cassidy les méprise. • Ils adorent les chats, bien que Cassidy à tendance à le cacher. • Cassiel possède plus que deux personnalités, mais les autres n'ont pas l'occasion de se dévoiler au grand jour. Il en a cependant une qui rassure les autres, une qui se considère du genre féminin. Elle n'a jamais été observée, mais est bien là. • Cassiel est terrifié du moindre contact, alors que Cassidy les évite simplement pour ne pas céder à la violence gratuitement. Ils souffrent cependant d'un énorme manque affectif. • Cassiel a l’habitude de se mutiler lors de ses crises paranoïaques. Cassidy en a assez, mais ne peut pas l’arrêter. • Cassidy ressemble plus à un animal qu’autre chose, caractériellement.

Fragilité. Fermeté. Courtoisie. Sauvagerie.
Impitoyable, oui, sûrement pas fou.
Gling. Quelque chose se casse.
Le verre qu’est ton esprit.

Cassiel, Cassidy, des noms par dizaines et centaines, et pourtant, tout ne fait plus qu’un en toi. Un coup c'est Lui, un coup c'est toi. Parfois, l'esprit scindé essaye de se réformer ; mais ça ne finit jamais bien. Il entend tes cris, quand tu baisses le rideau. Tu entends bien des atrocités quand tu es sur scène. À force de le côtoyer, tu as fini par lui ressembler. À un monstre. À une bête sans foi ni loi, qui se laisse bercer. Tu n'es cependant pas lui. Et il n'est pas toi. Tu es trop doux et stable pour lui. Pourtant, il adore ça, te voir vivre. Parce que tu as construit un abri pour vous, et il se charge du reste.

Le bruit d'un corps dont les os craquent. Les cris, les voix te perdent. À gauche, à droite, personne n'est d'accord entre eux, et tu ne peux pas te retrouver. Ton identité à été effacée et réécrite de trop nombreuses fois. Il n'aime pas ça, l'alpha. Il est le seul qui puisse remettre de l'ordre dans tout ce chaos. Étrangement, quand il est là, tu ne te souviens pas de ses actes immoraux ; il est rare que vous partagiez des souvenirs communs, et encore plus des souvenirs agréables. Mais lui, il sait, il voit, il juge chacun de tes pas, chacun de tes gestes. Tu es parfois trop pur pour lui, trop optimiste pour ce monde gangréné par la corruption et l’égoïsme. Et les autres, alors ? Ils se font rares, se terrent, préfèrent laisser leur place dans cette lutte perpétuelle. Parfois c’est à leur tour, mais ils sont trop insignifiants et faibles pour vous résister.

Les souvenirs sont forts, et pourtant, tu ne sais pas quand il est apparu, quand tu as laissé entrer toutes ces facettes dont tu ne parviens même pas à distinguer les visages. Tout est terrifiant d’après toi, et les émotions que tu ressens n’en sont que plus violentes. Joie comme tristesse, tu es sous pression permanente, sans savoir si tu parviendras à résister une minute de plus loin de son emprise et de ses murmures. Il est ton démon dont tu n’arrives pas à te défaire, un contrat passé à contrecœur pour ne plus te sentir seul, pour ressentir un peu de chaleur quand personne n’ose te déranger. Tu ne sais absolument rien de lui, à part les quelques similitudes qu’il t’a forcé à adopter.

Loin. Loin de ce chaos, il y a un sanctuaire. Gardé par une voix douce, rassurante.
Notre femme, notre soleil nous brûlant la peau.
Si douce, si fragile, avec elle la douleur
Disparaît.

Elle est discrète, elle ne sort jamais. Mais dès que l’un se noie dans l’ombre de l’autre, il vient se recueillir, se réfugier dans ses bras éthérés. Tu as peur de la voir disparaître, lui a peur de la blesser. Elle est le reflet de ta dépendance maladive, de toute la pureté dont tu peux faire preuve ; tu aimerais lui ressembler. Tu l’envies, parce que elle, elle ne souffre pas. Elle ne se bat pas pour garder la place, elle vous accueille sans retenue. Parfois même, elle semble vous confondre. Parce que dans votre déni collectif, vous êtes deux bêtes dans un corps. L’un est plus doux, romantique, empathique de ce monde qui ne le mérite pas et l’autre est plus imprévisible, il n’a besoin de personne pour vous aider à survivre ; mais cette flamme de passion est la même, partagée entre tout le monde – une passion que chacun entretient, protège corps et âme pendant que l’autre agit, chérit pour ne pas s’éteindre dans l’oubli. Derrière chaque querelle, chaque cri de guerre se cache le même chœur qui ne demande que réunion.

Ils sont là. Encore. Les échos. Ils m’en veulent. Ils me cherchent. Griffe les murs. Griffe le sol, entaille la chair de ton propre chef, jusqu’à ce que le sang coule et que la douleur calme. Seul dans cette pièce, j’ai peur. Tout le monde m’écoute, tout le monde sait où je suis. Ils m’en veulent tous, tu m’en veux aussi. Notre femme va mourir, encore une fois. J’ai froid… Arrêtez de parler, je vous en supplie. Ils vont me faire taire, ils vont vous faire taire. Des aiguilles vont percer notre peau – Non… Ma peau. Ah ! Quel est ce bruit ? Parfois ils me crient dessus, ils me disent que je suis paranoïaque, vous aussi, tout le monde tient un discours différent… Que suis-je alors ?

Tu es souffrant, extrêmement souffrant. Complexé, déboussolé en permanence, la peur constante rongeant tes tripes te pousse à te renfermer sur toi-même et à laisser la bête agir la plupart du temps. Tu es impulsif et dangereux, et ce n’est peut-être pas pour rien que tu sembles être aussi respecté. Rongé par la haine et la folie, tu passes ton temps à ressasser tes erreurs du passé, piégé dans cette boucle infernale dont les murmures refusent de partir. Évidemment, tu n’as plus toute ta tête ; tu étais encore un minimum sain il y a de cela quelques années, et te voilà à te laisser bercer par les atrocités te poussant à la sauvagerie. Et pourtant, tu parviens à trouver de la place pour être fantasque, derrière ces paroles blessantes ; à chaque cri que tu pousses, à chaque cœur que tu brises, c’est un appel à l’aide, tous ces actes excessifs ne sont qu’une manière parmi tant d’autres d’avertir le monde qu’il reviendra bientôt.

Heureusement que cette autre partie de toi est patiente ; tout autant que toi. Reflet dans le miroir, il peut lui arriver de te laisser assez de temps pour te construire, pour te détruire et admirer toutes les désillusions que tu peux avoir. Il adore te voir tomber de haut, lui qui est impitoyable et ne tend jamais la main ; il préfère avoir le poing serré, prêt à s’abattre sur tout le monde, prêt à mener les troupes jusqu’au jugement dernier. Et pour y parvenir, il sait convaincre. Il sait mener, sait tout sur tout. Animé de vengeance envers ceux qui l’ont créé, il aimerait leur rendre une petite visite alors que tu lui hurles de rester là. Parfois, la tendresse l’appelle quand il sait que tu n’es pas bien ; mais il n’est qu’une forme éthérée pour toi, un parasite se nourrissant de tes souvenirs et prenant d’assaut ton corps sans que tu ne le veuilles.

Le reste du temps, il referme la gueule sur absolument tout ce qui lui tient à cœur. Il est difficile de lui faire lâcher, voire impossible. Sa franchise rebute, freine, et tu lui supplies de se montrer plus doux, aussi clément qu’avec toi. Mais c’est impossible, sa domination ne fait que commencer, et tu es sans cesse contraint de courber l’échine pour ne pas avoir à dormir plus longtemps. Qui sait, si ça se trouve, tu n’as jamais été maître de ton corps depuis qu’il est apparu.

Ce Cassidy.
Il t’aura à l’usure, comme ils l’ont fait.
Il a tout appris de ces blouses blanches qui l’ont créé.
En attendant, il se contente de te noyer dans les eaux troubles.
HISTOIRE
• Né au Canada de parents ne manquant jamais de rien, il a très vite développé un caractère insupportable pour les enfants le fréquentant, exposant son argent et montant les autres les uns contre les autres juste pour le bon plaisir de les voir se mettre sur la gueule.
• Adolescent, il a fini par être rattrapé par la pression de ses parents qui souhaitaient le voir chirurgien. Sa grande taille a fini par le complexer et il s’est acharné sans cesse sur d’autres élèves, avant d’être calmé par ces derniers à la sortie des cours. Tabassé et laissé en sang, il a très vite compris la leçon, et a dû changer d’école pour ne plus être emmerdé.
• Jeune adulte, il a l'impression d'être maudit, que personne ne l'aime, et songe sérieusement à se suicider. Ses études très difficiles n’ont pas aidé. Il a fini par tout laisser en plan et a quitté le cocon familial avec beaucoup d’argent grâce à ses parents, mais très peu de bonheur.
• Au bord du suicide, il rencontre sa future femme qui le sauve et l'emmène à l'hôpital, le temps que son état psychologique se stabilise.
• Une fois sorti, il va vivre avec elle et tente d'avoir un enfant avec sa femme, grossesse qui n'arriva jamais à terme. Ils sont jeunes mais vivent une belle vie, Cassiel cherchant encore à trouver sa place, elle, auteure et créatrice de jeux indépendants.
• À ses 23 ans, sa femme finit par mourir d'un AVC mais est maintenue en vie artificiellement. Cassiel décide de la débrancher et disparaît, accablé par la honte et la tristesse.
• Il sombre ensuite dans un cercle vicieux, rejoignant un groupe de criminels. Il est l’un des plus jeunes du groupe, 25 ans. Il abandonne totalement son identité pour ne porter plus qu'un nom de code, Hawk.
• Une nuit, le groupe attaque un bâtiment. Une explosion retentit, tuant certains de ses camarades, lui arrachant le bras droit. Il s'évanouit au bord de la route dans l'espoir qu'on vienne le sauver.
• Après avoir été soigné, les autorités ont fini par remonter jusqu’à lui, le poussant à essayer de fuir de plus en plus au Nord, en direction de l’Alaska.
• Désireux de quitter le pays, il se fait néanmoins capturer et enfermer à ses 30 ans, après 5 ans de crimes. Fou de rage, il a longtemps essayé de s’échapper avant d’abandonner. Jugé pour terrorisme, sa peine est très lourde, pour ne pas dire à vie.
• Il a passé de longues années en prison, 10 ans, avant que l’occasion de s’évader ne se présente. Tout de suite, il a saisi sa chance et a fui cette prison, courant pour sa propre vie. Il est prêt à mourir plutôt que de retourner en prison. À quarante ans, il a autre chose à faire.
• Il se met ensuite à errer quelques mois sans aucun but, soit à la rue, soit  dans des logements de fortune, dans la peur, cherchant une nouvelle identité, une nouvelle vie. Il va ensuite vendre son corps à la science pour pouvoir se payer un logement et une prothèse pour son bras manquant à ses 41 ans.
• Il y a rencontré une femme dont il tombe éperdument amoureux, mais la relation est interdite et il n’ose pas lui avouer ses sentiments. Ils ont éventuellement fini par assumer une relation, jusqu’à ce que la pression monte.
• Si, au début, tout s’est bien passé, ça a très vite dégringolé par une erreur professionnelle. Enfermé de nouveau et brisé, il a bien failli se faire exécuter, avant qu’une rébellion ne se fasse entendre. Libéré, il s’est enfui, déjà à moitié fou et instable.
• Quelques années plus tard, il finit par dégénérer, devenant un infecté à 45 ans. Des malformations se développent sur son corps et sa tête et sa condition mentale ne fait que se dégrader, lui qui était déjà fragilisé depuis la mort de sa femme. Il l’est désormais encore plus, croyant dur comme fer que l’infection est due à cette relation maudite.
• Plus tard, l'infection ne cesse de gagner du terrain. Il a tué un Humanis pour survivre, car il a refusé de se rendre alors qu’il était traqué depuis des mois.
• Il lui arrive régulièrement d’avoir des moments de vide, comme si quelque chose prenait le contrôle de son corps pour faire sa vie. Très vite Cassiel comprend qu’il est malade, et doit cohabiter avec un certain nombre de personnalités, dont une particulièrement agressive et dangereuse, particulièrement hostile envers les scientifiques.
• Il aimerait éradiquer les Humanis et se venge de différentes manières. Meurtres, enlèvements, l’autre parvient à lui ancrer dans la tête que Sixtine est la source de tous ses soucis, et se laisse bien plus facilement faire pour que l’autre prenne le contrôle du corps.
• Finalement, il décide de créer les Déviants avec un petit groupe afin de mettre en oeuvre ses plans, à 46 ans. Si, au début, Cassiel ne s’est jamais réellement investi dans la cause, il a fini par tuer l’ancien meneur des assassins pour prendre les choses en main et faire changer le monde.
Vitas
NOM DE L’AVATAR : Saren Arterius • Mass Effect
COMMENT TU NOUS AS TROUVÉ : non
UN PETIT MOT : OULA OULA OULA OULA OULA OULA OULA OULA OULA
Cassiel Adony
PERSONNAGE EN PAUSE
abanon il est plus trop humain
115
INFECTION NIV.4
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Meneur assassin
Saren Arterius • Mass Effect
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PUCE RETIRÉE
Cassiel Adony
Cassiel Adony
Cassiel Adony
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infection : INFECTION NIV.4
Âge : 50
Métier : Meneur assassin
Nom de l'avatar : Saren Arterius • Mass Effect
Orientation sexuelle : Demisexuel
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Jeu 10 Oct - 17:33
HISTOIRE
Souffre, souffre, petit monstre.
Vis, survis au dépens des autres.
Observe les alentours de tes yeux assassins, les crocs sortis, agressif.
Hurle, hurle autant que tu veux, personne ne t’entendra au milieu de cet océan.

Ce n’était pas ainsi, avant. À l’époque où ton esprit n’était pas brisé, à l’époque où tu pouvais encore te défendre sans avoir à laisser place à ton némésis et ton meilleur atout. Elle était belle, cette époque. Quand tu es né au Canada, dans cette famille aimante et montrant sans mal sa richesse. Tu étais très attendu, un peu trop même, avec un avenir déjà tout tracé depuis le moment de ta conception. Tu étais promis à quelque chose de radieux, un futur chirurgien, dans une famille cliché comme on a l’habitude d’en voir. Quand tu es né, tu as toujours eu cette envie de plaire à tes parents, d’être le meilleur dans tous les domaines en acceptant sans mal tout ce qu’ils daignaient t’offrir ; tu as toujours été réceptif à leurs cadeaux, heureux de les savoir toujours désireux de satisfaire leur fils unique. Pendant bien longtemps, tu leur as rendu cet amour, jusqu’à ce que tu développes instinctivement ce caractère hautain, presque malaisant.

Dans la cour de récréation, c’était toujours quelques jeunes et toi qui aviez les meilleurs jouets, les plus récents, les plus beaux et surtout les plus onéreux. De quoi avoir les chevilles plus grosses que ta tête, et sûrement attiser les jaloux ainsi que les suiveurs. Dans ce narcissisme est né un plaisir malsain à les voir tous s’énerver les uns contre les autres, juste pour pouvoir profiter du petit groupe que tu avais formé avec les autres gamins prétentieux. Tu aurais bien aimé ne pas prendre la grosse tête, mais la popularité, c’était tellement bien, à tel point que tu n’as cessé d’être plus arrogant en te pensant intouchable. Au détour d’une conversation, tu as pu entendre un proverbe dont tu n’expérimenteras le sens qu’un peu plus tard. Une mère avait pris à part sa petite fille, te lançant un regard agressif pour que tu t’éloignes et que tu la laisses tranquille.

« Rappelle-toi bien de cette phrase ma petite chérie : "Si quelqu’un t’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre." »

Sur le coup, tu t’es énormément moqué de la petite, qui ne faisait qu’écouter les conseils de sa mère. Toute ton enfance a été bercée de conflits et d’adoration, agrémenté de quelques remontrances des professeurs pour que tu te calmes et que tu les laisses grandir tranquillement ; tu as éventuellement su te calmer quelques temps, pour satisfaire tes parents de tes notes presque insultantes, juste pour être au milieu de la scène et des projecteurs, quitte à faire de l’ombre aux plus jeunes rêveurs.

Bien sûr, le retour de la médaille ne tarda pas à venir te frapper en pleine gueule. Ta réputation de bourreau a fini par remonter jusqu’aux oreilles de tes parents, qui n’ont cessé de te gronder et de t’en faire voir de toutes les couleurs : au fond, ils ne voulaient qu’une chose, que tu sois heureux… Mais il fallait que ça se fasse sans que cela empêche les autres d’être heureux à leur tour. Tu leur as promis monts et merveilles, bonnes notes, popularité et gentillesse, mais tout ça, ce n’était que pour mieux leur cracher à la gueule. Il était déjà trop tard, ils ne pouvaient plus vraiment rectifier le tir, et leur désir de satisfaire chacune de tes envies n’a jamais su te calmer. C’était idiot de leur part, mais plus fort qu’eux.

C’est là que ça a commencé.
Une véritable malédiction, dont les racines grandissent à chaque année qui passe.
Ris, ris tant que tu le peux, Sullivan.
Ris avant que la décadence ne commence réellement.

Adolescent, tu t’étais promis de te calmer, de cesser les messes basses. Mais il a fallu que tes parents commencent à te mettre la pression, en te voyant déjà chirurgien, dentiste, qu’importe, un métier de renom dans la médecine où tu pourrais vivre confortablement. Tu as également commencé à grandir, et c’était vraiment le pire moment pour toi de devoir subir quelques moqueries gentilles de la part de tes camarades de classe. À leur âge, tu faisais déjà une ou deux têtes de plus qu’eux, de quoi te complexer alors que tu passais tes journées à voir les crânes plus ou moins garnis des autres. Tu t’étais calmé, mais tu as fini par commencer à te venger, agacé des moqueries, prêt à tout pour te faire mieux voir… Et c’est comme ça que tout a recommencé. Une spirale infernale, qui t’aura valu un nouveau retour de médaille.

Tu t’es vengé sur ces gamins, tous plus petits les uns les autres, les tabassant sans gêne s’il le fallait pour te faire entendre. Ta taille les a souvent impressionnés, mais la pression ne cessant de monter hors des cours, ils ont fini par se liguer contre toi, pour te rendre la pareille à la sortie des cours. Tout ça, c’était de ta faute. Le nez en sang, les côtes fêlées, Ils t’ont abandonnés après t’avoir humilié devant ceux qui ne voulaient pas d’histoires. Tu es allé à l’hôpital pour récupérer, mais jamais tu n’as souhaité en parler à tes parents, qui se sont bien évidemment jetés sur l’administration pour leur faire sortir les vers du nez. La sentence a été prise à la va-vite ; une exclusion pour tous les élèves concernés, dont ta petite pomme. Tu as compris la leçon, et tu ne voulais surtout pas y retourner. Contraint de changer d’école, tu t’es juré d’arrêter tes conneries, de subir, de tout prendre sur toi jusqu’à ce que tu craques un jour.

Et pour prendre sur toi, tu as toujours été très fort. Tu faisais en sorte de cacher les appels à l’aide gravés sur tes bras, tu t’es toujours débrouillé pour sourire à la vie alors que tu ne voulais que quitter le monde derrière. On t’a bien trop souvent laissé l’occasion de penser à ces idées noires, de te laisser être bercé par celles-ci, jusqu’à ce que ça devienne maladif. Les études ont continué, tu n’as cessé de grandir, jusqu’à ne plus pouvoir franchir une porte sans devoir te baisser pour t’éviter de te cogner. Ta taille ? Une véritable plaie, de jour comme de nuit, sans compter les nombreuses heures à devoir faire des exercices pour ne pas que tu t’effondres sur toi-même. Ces derniers ont été tes meilleurs amis, ceux qui t’ont empêché de te crever et de tenir assez longtemps pour entamer des études supérieures, un chemin toujours aussi dicté par tes parents qui ne cessaient d’être derrière toi pour t’épauler, t’offrant même un appartement tous frais payés pour que tu puisses être au plus proche de ton école bien trop prestigieuse.

Sauf qu’ils ne savaient pas à quel point tu pouvais être souffrant, Sullivan.
Les idées noires ne se sont jamais réellement enfuies, elles étaient plutôt enfouies.
Il y a certaines nuits où tu pleurais, énormément.

Tu n’avais plus vraiment d’attaches, dans cette nouvelle ville. Tu venais tout juste d’aménager et ton passé assez mouvementé t’a rendu peut-être trop timide. Tellement timide que tu préférais passer pour le type coincé, le gratte-ciel bizarre à qui on n’a pas envie de parler… Et quand tu faisais les efforts d’aller vers les autres, il s’est avéré qu’ils étaient de véritables connards, à faire semblant d’être tes amis pour mieux te cracher dans le dos. C’était facile pour eux de te faire croire ceci ou cela, tu ne voulais tellement pas d’emmerdes que tu as été leur pantin des années durant. La médecine, ça ne fait pas de cadeaux, et même les étudiants semblaient se mettre sur la gueule à la moindre occasion. Dans ton dos, ils t’ont traîné dans la boue, dans ton dos ils ont sûrement cherché à te mettre des bâtons dans les roues ; peut-être étaient-ils agacés de ton calme légendaire, ou alors étaient-ils jaloux de ton intelligence. Tu n’as jamais sû les véritables raisons de leur harcèlement quotidien, mais ils ont réussi à te miner le moral au fil des ans.

Même si, pour la plupart, ils ont fini par quitter l’école car les études étaient trop chronophages et dures, certains sont restés, d’autres sont arrivés. Une femme était venue s’asseoir à tes côtés, te faisant doucement rougir alors que tu t’étais éloigné timidement. Ce que tu ne savais pas, c’est qu’elle allait être ton ange gardien, celle qui allait remonter les bretelles des étudiants qui se moquaient de toi, celle qui cherchait à égayer tes journées sans vraiment que tu ne payes attention à elle. Elle n’était pas trop appréciée, pourtant elle n’avait rien de détestable – ce n’était qu’une justicière qui avait horreur des mauvais coups et des bassesses de l’humanité.

Et comme si ce n’était pas suffisant, en dehors des cours, c’était comme si le malheur n’arrêtait pas de frapper. Petits accidents par-ci, petits ennuis par-là, ça n’a cessé de miner ton moral petit à petit, jusqu’à ce que les idées noires ne reviennent. Sans l’autorité de tes parents, tu pouvais te montrer beaucoup plus sauvage sur ta grande personne, tu pouvais hurler dans ton coussin la nuit, te frapper contre les murs pour dormir, à chialer pour te réveiller les yeux gonflés et rougis le lendemain. Ces années auront été un véritable enfer, une merde dans laquelle tu t’e retrouvé dedans jusqu’au cou, incapable d’en sortir alors que les idées noires ne cessaient de t’envahir et de te pousser jusqu’au précipice.

Au loin, cette femme ne cessait de te surveiller. Elle était sûrement amoureuse de toi, une affection particulière et à sens unique, car tu t’es toujours renfermé sur toi-même, convaincu que personne ne pouvait éprouver ne serait-ce qu’un semblant de compassion pour toi. Tu lui as tourné le dos pendant des mois, si ce ne sont des années, la tête dans le guidon, prêt à passer plus de huit ans dans les bouquins et les dissections pour pouvoir sortir de l’enfer et commencer un métier qui n’allait sûrement que plaire à tes parents. Tu n’as cessé de sombrer dans ces ténèbres, oubliant tout le monde, dans tes rêves, probablement adulé de certains professeurs au vu de ton calme légendaire et ta capacité à ne plus chercher les emmerdes.

Alors il se pourrait qu’un jour, tu te sois retrouvé sur le toit du bâtiment principal. Tu en as eu assez, les années n’ont pas réussi à apaiser les maux et tu as laissé les mauvaises ondes t’envahir, jusqu’à te contrôler. Te mutiler ne suffisait plus, tu étais trop lâche pour oser aller plus loin que la dose maximale conseillée des médicaments, tu avais trop peur de mourir lentement en t’étouffant, il ne restait plus qu’une seule solution à tes yeux, celle de disparaître en laissant la gravité faire son travail. D’aussi haut, tu étais sûr de ne pas te rater, sûr de te faire éclater la gueule une bonne fois pour toutes pour ne plus te réveiller. Il faisait un temps absolument dégueulasse ce jour-là, parfait pour disparaître dans l’oubli, parfait pour accomplir tes petites magouilles ; personne pour te retenir, puisque cet endroit était totalement interdit d’accès.

Un pied dans le vide, tu attendais simplement de perdre l’équilibre, de glisser, qu’importe sans même savoir que quelqu’un était déjà sur le point d’arriver et de t’empêcher de commettre l’irréparable. Elle était prête à tout pour te faire sortir de cet enfer une bonne fois pour toute, prête à tout pour sortir de ton ombre et pour te faire comprendre que tu n’étais pas seul dans ce monde fous. Tes parents n’en avaient plus grand-chose à faire de toi maintenant que tu avais suivi leur voie toute tracée, et tu étais sur le point de commettre l’irréparable, l’erreur de ta vie qui allait également signer le début de ta mort.

Heureusement qu’elle s’est jetée sur toi. Elle t’a retenu alors que tu étais sur le point de chuter. Tu t’es débattu dans ses bras, mais elle était prise d’une force qu’elle n’a jamais su expliquer. Tu as hurlé, et elle a cherché à t’écouter, au milieu de tes appels de détresse. Tu as voulu lui faire lâcher, mais instinctivement, tu es allé t’accrocher à elle, comme si tu te sentais déjà attachée à ce petit bout de femme. Elle était ta sauveuse, la seule qui a daigné apprendre à te connaître sans même te parler, la seule qui s’est bougé le cul pour t’arracher à un destin funeste et malheureux. Elle aussi a pleuré, énormément même. Elle a fini par te ramener en sécurité, se fichant bien de la pluie qui dégueulassait son brushing et qui alourdissait ses vêtements. Elle t’a laissé t’effondrer sur elle, se fichant bien de ton poids monstre, riant nerveusement en réalisant que tu n’allais pas lui glisser entre les doigts pour en finir pour de bon. Plusieurs fois, elle a osé dépasser les limites pour venir chercher tes lèvres, te rassurant, te berçant de toutes ses maigres forces.

Elle aussi avait vécu un enfer. Plus tôt que toi, mais elle ne voulait pas que tu subisses le même sort qu’elle ; tu es resté longtemps en sa compagnie, frigorifié, la serrant contre toi alors qu’elle passait son temps à te répéter à quel point elle ne voulait pas assister à un tel désastre. Elle t’a montré ses cicatrices de guerre, des batailles perdues mais qui sont désormais sa force, et sa motivation à empêcher un maximum de gens à commettre l’irréparable. Tu l’as compris, elle a sauvé bien des vies, mais il semblerait que tu allais être plus qu’une simple âme secourue.

Les secours sont arrivés, et tu as été emmené à l’hôpital le temps de te remettre de tes émotions. Elle a préféré te suivre, quitte à devoir se battre avec les médecins pour rester à tes côtés, pour continuer à te rassurer ; elle était ta bouée de sauvetage, à tel point que tu es devenu dépendant de sa simple existence en l’espace de quelques heures à peine. Dès qu’elle était invitée à quitter la pièce, tu ne cessais de geindre, mimant une crise de panique qui ne s’arrêtait qu’à ses côtés. Tu as dormi de longues heures, le temps de te remettre de tes émotions, le temps de sortir de ce merdier dans lequel tu t’es mis. Timide, tu n’osais jamais la regarder dans les yeux, fou amoureux d’elle suite à un véritable coup de foudre qu’elle a fini par remarquer. Jamais tu n’as osé lui avouer tes sentiments, c’est elle qui a dû faire le premier pas quelques mois après ta sortie de l’hôpital.

Tu étais dingue pour elle, prêt à tuer pour qu’elle soit heureuse, prêt à travailler d’arrache-pied pour lui offrir le bonheur. Elle a quitté son appartement miteux pour aller vivre avec toi, tu te voyais déjà finir ta vie à ses côtés, tu voyais déjà des bonnes nouvelles, un bonheur éternel et un mariage qui ne tarda pas à devenir réalité. Tu te fichais bien d’être jeune, tu avais trouvé en elle une raison de vivre, une raison de te lever le matin, de faire des gaffes, de vous séparer pour mieux vous retrouver quand rien n’allait.

Les soucis sont assez vite arrivés cependant : tu as fini par lâcher tes études et elle s’est reconvertie dans tout autre chose, préférant largement développer des jeux vidéos plutôt que s’attarder sur la médecine. Tu allais sûrement devoir continuer cette triste vie de chirurgien, enchaînant quelques petits boulots en attendant d’oser te mettre au travail. Elle t’a longtemps poussé à aller au bout de tes rêves, trouver un métier passionnant qui pourrait te faire sourire. La suite s’est très bien passé, à tel point qu’elle a fini par t’annoncer qu’elle était enceinte. Tu as beaucoup pleuré ce soir-là, de bonheur, d’envie de connaître ce petit être qui était lentement en train de grandir dans son ventre. Tu l’as beaucoup épaulée, refusant de la quitter une seule seconde de peur qu’elle tombe malade entre temps et que l’enfant le soit aussi. Vous avez fini par apprendre qu’une fille allait bientôt rejoindre votre petit couple. Tu étais aux anges, c’était exactement ce qu’il vous manquait. Jamais tu n’as choyé quelqu’un ainsi, la couvrant d’amour, de baisers, en attendant la fin de la grossesse.

Sauf que ça ne s’est pas passé comme prévu, bien sûr.
Cette malédiction… Elle allait revenir éternellement s’abattre sur ta gueule.

Ce jour-là, elle a énormément hurlé. Son corps ne cessait de se contracter, alors qu’il lui restait encore quelques semaines afin que la grossesse soit menée à terme ; son corps a fini par rejeter ce petit bébé, à tel point que c’était l’enfant qui naissait contre la vie de la mère, ou l’inverse. On n’a pas laissé le choix à cette femme, l’enfant était en réalité déjà mort, et il fallait la faire accoucher avant que tout ce bordel n’empire. Tu as cherché une solution, mais c’était impossible d’arranger la chose, malgré tes connaissances en médecine. Les yeux voilés par des larmes, tu n’as même pas eu la force d’assister à ce bilan macabre, tournant le dos à ta femme.

Il ne fallait pas tourner le dos à celle-ci, Sullivan.
Car elle a fini par partir sans même que tu ne sois là pour lui tenir la main.

Elle savait que ça allait arriver, plus ou moins. Au fond d’elle, elle savait qu’une crise d’épilepsie ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. Pendant l’accouchement, elle est arrivée, provoquant ainsi un AVC. C’était grave, beaucoup plus grave que ce que les médecins pensaient, et ils t’ont appelé à son chevet le plus vite possible. Tu as passé des heures en espérant qu’elle revienne de sa crise, maintenue en vie artificiellement le temps que le coma aide à réparer les maux. Elle était entre la vie et la mort, et tu n’as pas supporté perdre deux âmes en une après-midi. Tu as beaucoup pleuré, et les médecins t’ont rassuré en te suppliant d’attendre une semaine ; ils avaient confiance, ils pensaient la sauver.

Chaque nuit, tu priais pour elle, pour qu’elle s’en sorte et revienne d’entre les morts pour retourner danser avec elle. Tu lui as conté bien des histoires, tu as dormi à ses côtés, fou amoureux d’une femme qui était déjà partie depuis longtemps. Jamais ils n’ont osé t’annoncer que ça allait être plus compliqué que prévu, la semaine se transformant bien vite en un mois. L’espoir était toujours là, ils ont fini par te demander de les laisser la débrancher, ce que tu as refusé. Tu étais fou de rage, tu les as engueulés, tu étais prêt à finir le travail tout seul, prêt à tout pour qu’elle revienne, qu’elle pleure dans tes bras, que vous repreniez une vie normale.

Une nuit, tu as cru devenir fou. Sous le manque de sommeil, tu as bien cru l’entendre, tu as bien cru la voir, la toucher… Tu as senti son étreinte autour de toi, ses susurres, comme quoi il ne fallait pas abandonner, qu’il ne fallait pas commettre l’irréparable et la rejoindre, mais plutôt continuer à la faire vivre à travers tes gestes. Alors tu as préféré croire en ces paroles, hochant la tête, reniflant parfois, apeuré par l’avenir.

« Peu importe les problèmes, je surmonterai chaque obstacle pour toi, mon amour. »

Tu finis par prier une dernière fois à son chevet, seul dans cette pièce ; tu ne pouvais pas te résoudre à la voir les tuer. Il fallait que tu le fasses de toi-même, que tu prennes ton courage à deux mains et que tu la débranches, pour qu’elle puisse partir en paix. C’était à toi de devoir porter ce fardeau, alors tu approchas ta main vers cette monstrueuse machine qui la gardait en vie artificiellement, débranchant ce système une bonne fois pour toutes. Petit à petit, son corps allait s’éteindre, et elle allait redevenir poussière des mois plus tard. Tu as beaucoup pleuré quand la salle est devenue silencieuse, tu étais terrifié, terrorisé à l’idée qu’on cherche à t’arrêter…

Alors tu es parti après lui avoir déposé un dernier baiser.
C’est le début d’un long chemin seul, Sullivan.

Jamais tu n’as assisté à l’enterrement de ta femme. Jamais tu n’as osé te montrer à sa famille, de peur qu’ils sachent qu’elle est morte de ta main, de peur qu’ils te jugent, te poursuivent en justice, de peur de finir derrière les barreaux. Tu n’étais pas un meurtrier, encore moins un homme sans cœur. Tu as cependant visité de nombreuses fois sa tombe, juste pour espérer la revoir, un reflet éthéré de sa belle personne, lui apportant des fleurs pour venir te confesser devant elle. Tu savais qu’elle t’écoutait, qu’elle adorait quand tu lui racontais tes journées, ou alors peut-être qu’elle s’en fichait, d’en haut. Mais elle a toujours été ton ange gardien, alors elle devait sûrement chercher à te protéger même morte.

Sauf que tu as fini par te rendre de moins en moins sur cette tombe. Tu ne sortais que pour les besoins vitaux, les plus primaires, osant parfois apporter une fleur pour finalement repartir. Tu as vécu une bonne partie reclus, incapable de trouver un travail stable. Ta femme est morte à tes vingt-trois ans, et tu as bien passé deux ans à essayer de te trouver, à essayer de te reconstruire, de t’habituer à cette place vite dans ton lit, à ce silence pesant, à cette place toujours vide face à toi quand tu mangeais.

Très vite, un cercle vicieux s’est installé. Tu as goûté totalement par hasard à l’argent facile, en vendant des choses pas très légales ici et là, jusqu’à finalement intégrer un groupe de criminels à l’âge de tes vingt-cinq ans. Tu étais très jeune, très influençable, et les plus grands ne cessaient de se servir de toi pour te manipuler et te faire faire la sale besogne. Tu as longtemps résisté aux clauses du contrat, mais tu as fini par abandonner toute ton identité et ta vie passée pour le porter plus qu’un nom de code et un numéro : Hawk. Tu n’étais rien de plus que de la chair à canon, et tu as fini par oublier que ta femme te surveillait encore depuis les cieux.

Sullivan a disparu.
Hawk est né, pour n’être que du bétail, de la sale race à envoyer crever.

Au début, tu n’as fait que des petits sabotages. Rien de bien grave, même si tu étais désormais recherché pour tes petits crimes. Mais très vite, les tâches se sont intensifiées, jusqu’à ce que les autorités ne puissent plus fermer les yeux devant cette petite racaille. Les missions ont été de plus en plus dangereuses, orchestrées par un chef monstrueux et désireux de se venger d’on ne sait quoi. Tu l’as toujours suivi aveuglément, puisqu’il détenait ton identité, ta vie, à tel point qu’au moindre faux pas, il pouvait tous vous jeter dans un caniveau et vous laisser crever.

Un soir, tous se rassemblèrent. Le chef sortit de l'ombre et commença son discours. Il voulait faire exploser un bâtiment, celui de la personne lui ayant gâché sa vie, un immeuble assez bien surveillé. Mais ils allaient devoir frapper en pleine nuit. Une autre nuit. Tous quittèrent la ville tôt le matin pour se mettre en route vers là où se trouvait leur cible. Ils traquèrent la future victime toute la journée, admirant ses mœurs, sa richesse, et son air hautain leur donnaient envie de lui faire exploser la gueule en public.


La nuit tomba assez rapidement. Tu étais encagoulé, attendant patiemment avec ton petit groupe de pouvoir agir. Tu communiquais grâce à quelques signes distinctifs, presque cabalistiques en déposant des symboles grâce à des bombes de peinture sur les murs du bâtiment. Tous se rejoignirent au point de rassemblement, prêts à agir, prêts à mourir pour que cette mission soit menée à bien. En quelques minutes à peine, le bâtiment tout entier fut envahi par les flammes. Mais ton groupe se trouvait trop proche de là où se trouvait le gaz. Et, évidemment, ce qui dut arriver arriva ; l’explosion souffla le groupe entier. Heureusement pour eux, ils étaient assez éloignés pour que leurs blessures ne soient pas mortelles. Sauf toi, bien évidemment ; la douleur a été atroce, tu as senti les muscles se déchirer, les tendons céder et les os se briser sous la pression. Ton bras droit venait d’être soufflé, te faisant hurler sous la douleur. Le sang ne cessait de couler, et tu t’es retrouvé au sol, à moitié sonné, souffrant le martyr. Tu pouvais presque voir ton bras calciné à l’autre bout du bâtiment, geignant en te traînant au sol. Tu voulais te faire passer pour un civil ayant été au mauvais endroit au mauvais moment, usant de tes dernières forces pour jeter la cagoule dans les flammes pour te traîner dans un endroit plus approprié. Tu devais être risible, faible et désespéré, le teint blafard jusqu’à finalement tomber inerte au bord de la route. Tu venais d’accepter ta potentielle mort, prêt à rejoindre ta femme qui aura été ta dernière pensée, une once de lumière avant de te laisser happer par la fatigue.

À ton réveil, tu as hurlé. Tu étais attaché, piqué, soigné de force et très vite maîtrisé par les médecins qui avaient besoin que tu restes calme. Avec un bras en moins, tu étais plus facile à appréhender, et tu les as tous regardés paniqué. Tu as pleuré, énormément, avant de te calmer, écoutant les infos sur cet écran dans ta chambre d’hôpital. Tu voyais les visages familiers défiler, les autorités cherchant les auteurs de cet acte immoral… Et un chef disparu. Son identité a été trouvée, et le voilà à gambader dans la nature. Et tu allais devoir faire de même. Au détour d’une conversation, tu les as entendu parler de toi. Ils étaient à deux doigts de te dénoncer, et tu as dû attendre qu’ils te laissent te reposer pour te détacher, te relever et fuir.

Cours, halète, petit chien.
Soulève la terre, fuis vers le Nord, dans l’espoir de quitter le pays.

Tu étais épuisé, la gueule ouverte, courant sans cesse, fuyant la ville. Tu as pris le premier bus pour partir, un long trajet qui a été écourté par tes crises de panique. Tu as fêté tes trente ans au bord de la route, à faire du stop, avant d’avoir la confirmation que tu étais bel et bien recherché par les autorités. Chaque oeil posé sur toi était de potentiels corbeaux qui allaient te dénoncer et aider les autorités à retrouver ta trace. À pied, tu n’allais pas faire long feu, et ils le savaient, ils t’auront à l’épuisement s’il le faut. Désireux de te rendre en Alaska, tu as mis tous les efforts du monde pour le faire, en pensant naïvement qu’on ne t’attendrait pas là-bas, à la frontière. Tu leur as hurlé de te laisser passer, les menaçants d’une arme volée, mais tu as très vite été appréhendé, capturé tel un animal sauvage qu’on cherche à traquer pour sa peau. Tu n’as cessé de te débattre, mais ce bras en moins ne cessait de t’handicaper, te poussant à finir aux mains des autorités, et jugé pour la lourdeur de tes crimes.

Bien sûr, la sentence a été très lourde. Les peines se sont accumulées, et tu n’as cessé d’alourdir ton casier judiciaire en voulant les fuir. La prison à vie était une bonne solution pour eux. Jeté aux geôles pour de bon, tu as mis du temps avant de t’adapter à cette vie. Tu as bien cru devenir fou, aux côtés d’autres prisonniers qui n’ont pas hésité à te faire comprendre les règles, qui t’ont fait saigner une ou deux fois pour faire taire tes hurlements. Tu n’as cessé de te battre en retour pour imposer le respect, mais ça n’a pas duré longtemps au vu de ton handicap. Alors tu as dû t’adapter, t’adoucir un peu pour te fondre dans la masse et ne plus être embêté, jusqu’à tenter de te faire quelques amis. Tu allais rester toute ta vie ici après tout, alors il fallait peut-être mieux avoir des alliés que des ennemis.

Tu n’as cessé de tourner en rond dans cette cage, sortant seulement pour manger, te toiletter, acheter quelques trucs à manger et à fumer pour ensuite retourner tristement dans cette même cellule. Tu as fini par t’attacher un peu à tes camarades, qui ont appris à t’apprécier pour ce que tu es et devenir tes amis. Ensemble, vous n’avez cessé de vous entraider, achetant un truc en plus pour l’autre ou en rendant des services ; c’était mieux ainsi, mais votre désir de quitter cet enfer a souvent échauffé les soirées de vos petites batailles. Tu ne voulais pas rester ici toute ta vie, et vous avez essayé d’élaborer un plan pour fuir, en vain.

Et bien sûr, il n’y a rien de plus dangereux qu’un homme qui n’a plus rien à perdre.

Les années sont passées. Difficiles, terrifiantes, à tel point que tu as bien cru perdre la tête plus d’une fois. Tu as pleuré durant de longues nuits, désireux de sortir, tes relations se faisant de plus en plus chaotiques, alors que tu tournais en rond tel un idiot en cage, effrayé à l’idée qu’il t’arrive quelque chose. Tu as beuglé, rêvé de sortir de là, jusqu’à ce que l’occasion se présente un jour ; des prisonniers s’étaient dit qu’une émeute allait être parfaite. Et ce n’était pas une dizaine de prisonniers, non, c’était un groupe énorme, très vite rejoint par ceux qui n’avaient rien à voir là-dedans. Libérés des cellules, tous ceux qui voulaient voir la lumière du jour pour de bon se sont joints à la bataille, et tu en as fait parti. Tu étais fou de joie, fou de savoir que tu pourrais peut-être t’échapper de là, quitter le pays et refaire ta vie.

Tes pas t’ont men dehors, aidé de ce groupe de prisonniers, alors qu’ils sont allés mourir pour essayer de s’échapper. Oui, ça a été un carnage, et tous ceux qui ont péri ont permis à d’autres de fuir, dont ton petit groupe. Certains s’étaient mis en tête de récupérer les armes des gardes et tu as reçu de quoi faire, fuyant dans la forêt en hurlant comme un dégénéré.

Le loup domestiqué est très vite devenu une bête sauvage, désireuse de fuir toujours plus loin.

Tu n’étais pas solitaire, dépendant de tes amis qui ont fini par traverser la frontière de l’Alaska à tes côtés, avant de finalement se séparer. Tu étais seul, sans repères, mais bien vivant et désireux de te faire une nouvelle identité. Cependant, ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu. À quarante ans, après dix ans de prison, tu ne savais plus trop quoi faire, et encore moins où aller. Tu es allé errer dans des villes ici et là, en te faisant discret, en mendiant dans l’espoir d’avoir une main salvatrice qui pourrait l’aider à sortir de là. Tu ne voulais plus faire de mal, tu n’étais plus animé d’une haine contre les autres, tu voulais simplement survivre, et peut-être te procurer un nouveau bras. Tu as vu dans les yeux des gens qu’ils te regardaient bizarrement, préférant faire comme si tu n’existais pas en allant chouchouter leurs hybrides de compagnie.

Tu as pleuré plusieurs fois, squattant des logements de fortune, des appartements totalement insalubres le temps d’un soir en espérant qu’on vienne te prendre un jour où l’autre. Jusqu’à ce qu’une idée folle traverse ton esprit ; celui d’aller vendre ton corps à la science, car ils avaient toujours besoin de volontaires pour créer et stabiliser de nouvelles races. Naïf, tu as déjà entendu parler de ce programme. Tu n’avais plus rien à perdre, si ce n’est la vie, et la somme qu’ils proposaient était assez astronomique pour te permettre de te reconstruire petit à petit, de te payer un bras et ensuite de commencer à travailler comme un fou furieux. Tu pensais ton plan parfait, alors tu t’es fait violence pour te rendre dans un des laboratoires, en espérant que tout se passe bien, que tu puisses ressortir avec une somme astronomique.

Sans même regarder le contrat, tu l’as signé.
De toute façon, être enfermé des semaines, des mois dans ce labo, ça ne pouvait pas être pire qu’être à la rue.

Ils t’ont déjà aidé à te trouver une nouvelle identité. Cassiel, c’était un joli nom, Sullivan n’existait plus à tes yeux, alors tu n’avais aucun intérêt à essayer de retrouver ce nom et cette vie. Désormais, tu allais totalement changer, être bouleversé sûrement, mais au moins, tu n’avais plus vraiment besoin de te soucier de trouver un abri pour la nuit. Ensuite, ils t’ont aidé à comprendre ce qu’ils allaient te faire. Des piqûres, des opérations, ils te promettaient même de te poser une prothèse si les premiers mois de traitements se passaient bien. Tu as pris un peu de recul, réfléchissant à l’avenir. Quarante-et-un ans, et tu allais probablement être considéré comme un simple cobaye le temps qu’ils finissent de jouer avec toi.

C’était un bon compromis.

Ton séjour n’a cessé de s’éterniser, mais tu t’en fichais bien. Les piqûres, les courbatures, tout ça faisait partie du programme, et tu as fini par enfin retrouver l’usage de ton bras droit. C’était bizarre, mais ça ne faisait que te ravir. C’était une belle compensation, comparé à ce qu’ils risquent de te faire dans les prochaines semaines. Au fond de toi, tu te fichais bien d’être un cobaye, de n’être qu’un sujet d’expérience ; au moins, ici, tu existais pour ces gens, et tu avais désormais un endroit où crécher le temps qu’on finisse de faire on ne sait quoi sur toi.

Tu as passé bien du temps ici, rencontrant des hommes et des femmes, osant parfois leur poser des questions maladroites ; suivi de près par une femme, tu as vu dans son regard quelque chose qui t’a immédiatement rendu fou dès que tu as posé les yeux sur elle. À chaque fois que tu attendais ton rendez-vous avec elle, tu trépignais d’impatience, oubliant très vite ce premier amour pour n’avoir plus que des pensées pour elle. Peut-être a-t-elle remarqué tes joues rouges dès qu’elle venait te voir, peut-être pas, mais tu te voulais de plus en plus dépendant de cette femme, de cette douce odeur de rose qu’elle laissait sur son passage lorsqu’elle quittait son bureau.

Avec elle, tu avais la gorge nouée en permanence, l’envie de la prendre dans tes bras, de la couvrir de baisers, de lui avouer ton amour. Mais tu savais cette relation strictement interdite, et tu savais surtout ce qu’ils faisaient aux gens comme toi qui osaient se rapprocher un peu trop des gens comme elle. Probablement fallait-il attendre que tout ça soit fini, que tu sois libre pour oser venir lui faire la cour mais tu n’avais pas envie d’attendre, tu la voulais pour toi tout seul, à tel point que tu as fini par sauter le pas et lui avouer cette attirance pour elle.

Elle avait tout pour plaire Sixtine, ses petites lunettes, ses cheveux légèrement ondulés, son rire cristallin, sa personnalité en or. Quelqu’un lui tournait déjà autour avant ton arrivée, mais tu semblais n’en avoir rien à foutre, obnubilé par elle, désireux de la faire tienne une bonne fois pour toutes. Au début, tu as dû te cacher, tu avais peur qu’elle te rejette suite à cet aveu, mais vous avez tout de même fini par vous rapprocher. Ses paroles semblaient si sincères, et tu es devenu fou à plusieurs reprises en la voyant repartir chez elle, t’abandonnant le temps d’une nuit aux mains des scientifiques qui se relevaient jour et nuit.

Alors un jour, tu as osé briser cette barrière professionnelle entre vous. Plusieurs fois vous vous êtes charmés, mais tu voulais passer à l’étape supérieure, l’avoir pour toi tout seul alors que tu l’as sûrement occupée pour de longues minutes. Tu voulais assumer cette relation, faire comprendre aux autres qu’ils n’avaient pas à l’approcher et ils n’ont pas essayé de contester ta relation avec la rousse, en sachant pertinemment que les supérieurs s'en occuperaient un jour où l'autre. Tu as continué à l’aimer encore et encore, osant parfois quelques folies jusqu’à finalement lui avouer cet avenir dans lequel tu te vois avec elle. C’était peut-être déplacé, trop tôt, mais tu l’aimais beaucoup trop, d’un amour qui t’étouffait, un amour utopique où tu espérais partir vivre avec elle.

La malédiction n’avait pas pointé le bout de son nez depuis un moment, Cassiel.
Il était temps que tu payes pour toutes les vies que tu as brisées, volées.

Cela faisait un moment que tu étais coincé ici. Ça n’aurait jamais dû durer aussi longtemps, et les expériences sur ton corps commençaient à te fatiguer. Ils essayaient de croiser plusieurs races ensembles, et quelque chose clochait. Rien d’alarmant pour le moment, tu ne les sentais pas paniqués, peut-être que ton corps rejetait certains gènes, ce qui expliquait les douleurs atroces qui te réveillaient de temps en temps la nuit. Ainsi, tu as continué ta relation avec Sixtine, lui offrant probablement un enfant dont tu ne verras jamais le visage, happé de plus en plus par ces rats qui te voulaient de plus en plus sur la table d’opération.

Tu savais qu’il y avait parfois des erreurs. Tu savais qu’il y avait des risques tu fasses partie de celles-ci… Mais tu ne pensais pas que tu pouvais réellement en être une. Ils en ont parlé de temps en temps, mais tu as fini dans le même panier que le tout premier, qui a disparu dans la nature il y a quelque temps. Ils ont fini par te jeter au fond d’une cellule, se fichant bien de ton passé, de cette peur de te retrouver une fois de plus dans ce qui ressemblait une prison. La chambre qu’ils t’ont donné jusqu’alors t’allait parfaitement, et te voilà dans un endroit froid, terrifiant, avec personne pour te rassurer.

Plusieurs fois, tu as hurlé, plusieurs fois tu l’as appelée, tu te souviens encore de ce regard qu’elle a pu te lancer quand elle t’a croisé. Elle t’a tourné le dos, elle t’a abandonné, elle t’a trahi et ton coeur s’est retrouvé déchiré. Ton monde s’est effondré au moment-même où elle a préféré faire comme si tu n’avais jamais existé pour conserver son poste. Tu étais enragé, incapable de te calmer et même les sédatifs avaient du mal à te garder en place.

C’est là qu’un deuxième coeur a commencé à battre.
Reconstruit du restes du tien brisé.
Mais il lui en fallait plus.

Ils ont tous nourri ta haine, jour et nuit, sans même savoir que tu allais devoir te défendre. Tu n’en pouvais plus de toute cette pression, manquant de t’étouffer à chaque fois qu’ils venaient te chercher pour t’emmener on ne sait où ; tu n’as jamais su ce qu’ils faisaient de toi depuis ce jour, tu n’as jamais su ce qu’il s’est vraiment passé, et surtout, pourquoi ils continuaient d’insister sur ta carcasse. Tu n’en pouvais plus, tu t’étais résigné à te laisser crever dans ce laboratoire, tu t’attendais à ce qu’ils t’euthanasient où qu’ils te jettent à la rue après t’avoir mal crevé.

Mais contre toute attente, tu t’es forgé une carapace. Parfois, tu avais des moments de blanc, très brefs, mais assez longs pour que tu te poses des questions. Tous les jours, tu avais une ou deux crises, à chaque fois que la pression était devenue insupportable. Personne n’a jamais rien remarqué ; au début, ce n’était qu’un regard changeant, qu’une insulte, qu’une tentative désespérée de te libérer de cet enfer. Tu n’avais plus la force de le faire, mais cette chose qui te forçait parfois à te noyer quelques instants, en était parfaitement capable.

Et plus tu faiblissais, brisé par les scientifiques, plus cette tumeur grandissait.
À tel point qu’elle a fini par réellement se distinguer de ta personne.

Tu n’as jamais su ce qu’il se passait, dans tes moments de vide. Mais à chaque fissure supplémentaire naissait une voix. Toute frêle, éloignée, jusqu’à ce qu’elle se fasse de plus en plus présente, jusqu’à ce qu’elle essaye de prendre le contrôle.

Laisse-moi prendre l’air.
J’aimerais bien t’y voir, sur cette table d’opération.

Scritch, scritch, contre les murs de ta prison.
Scratch, scratch, contre ta peau.
Chercher le liquide carmin était devenu une priorité.

Tout n’a fait qu’empirer. Les voix étaient de plus en plus nombreuses, mais une toute particulière se distinguait des autres. Une plus autoritaire, plus acerbe, qui calmait ces cris, ces rires et ces chants. Elle se montrait beaucoup plus douce avec toi, cherchant à te bercer, à te faire rencontrer une voix qui ne s’est jamais exprimée, une voix timide, rassurante, ressemblant énormément à ta femme.

Tu n’as pas résisté bien longtemps pour venir à sa rencontre, laissant place à cette bête sans nom.

Mord, mord la chair.
Frappe cette main armée.
Défais-toi de ces liens t’enserrant.

L’autre toi n’avait pas de nom à l’époque. L’autre toi, il entretenait cette haine envers les scientifiques, envers celle qui a brisé ton coeur. Envers celle qui l’a créé, à tel point qu’il déteignait de plus en plus sur toi. Au début, tu lui trouvais toujours une excuse, mais tu as fini par te fatiguer, tu as fini par accepter la vérité, sa vérité. Cependant, il était violent, incontrôlable, une véritable bête qui prenait régulièrement le contrôle de ton esprit pour te voler la place, provoquant des moments de vide, des heures, des jours entiers sans que tu ne saches ce qu’il faisait. Il était régulièrement étudié, ton dossier mis à jour, comme quoi tu n’étais plus seul.

Ce manège a duré encore de longs mois, jusqu’à ce qu’une rébellion éclate.
Au moment-même où tu as commencé à paniquer, il a pris ta place.
Déterminé à se venger, déterminé à fuir cet enfer de piqûres et d’opérations empirant ton cas.

Il a beaucoup mordu, ce soir-là. Du sang a coulé, celui des scientifiques. Pas tous, mais une petite partie. Des larmes ont coulé. Il n’a cessé d’entendre tes cris d’agonie, il n’a cessé de sentir ta peur qui lui donnait des frissons. Il a fait plusieurs pas près de la sortie. Des infectés sont sortis, se sont fait exécuter de sang froid. Des hybrides également. Et toi, tu ne savais pas vraiment ce que tu étais, mais tu étais traité comme ceux qui sont morts en premier ; comme de la sale race, comme quelque chose qu’ils utiliseront encore quelques années avant de l’euthanasier de sang froid.

Ses morsures ont été violentes. Sa force était comme décuplée, et ce, malgré le manque d’exercice. Vous n’étiez que maigreur et famine, et pourtant, il a réussi à lutter. L’adrénaline lui a permis de vous sauver, et de fuir à l’opposé des combats. Il s’est traîné loin de là, à te faire subir une bonne semaine en pleine nature. Tu ne sortais que pour quelques heures, le temps qu’il se repose, avant de reprendre le travail. Chasse, course, trouver un abri, tu n’as jamais sû où il t’emmenait, mais il n’a cessé de descendre au Sud, pour rentrer au Canada. Puis quand il a foulé le sol d’une ville, il t’a laissé sortir, te laissant seul dans ton combat, à devoir te reconstruire.

Tu as cherché de l’aide, tu as cherché à comprendre ta situation. On t’a conseillé d’aller à New York, mais tu ne savais pas que ta vie n’allait être qu’un enfer là-bas. De toute façon, tu ne pouvais plus vivre normalement, et encore moins sereinement. Tu t’es repris en main, ignorant les voix dans ta tête te susurrant d’arrêter tes conneries, de ne pas y aller. Tu as pris le train, pas forcément légalement. Tu n’étais qu’un piètre clandestin voyageant ici et là jusqu’à pouvoir rejoindre la ville où tu y as erré encore très longtemps. Animé d’une haine certaine contre les humains, tu as tout de même essayé de te faire passer pour l’un d’entre eux, juste pour pouvoir travailler sans être jugé, pour avoir un appartement et pouvoir subvenir à tes besoins les plus primaires.

Les années sont passées, le cas des infectés a commencé à s’ébruiter. Paranoïaque, tu as commencé à te sentir visé, traqué, passant de longues nuits à souffrir dans ton lit, te réveillant suintant, puant et le corps douloureux. Tu as très vite compris que l’infection ne cessait de gagner du terrain après t’être renseigné ici et là, malmené en plus par cette voix profitant de ta faiblesse d’esprit et physique jusqu’à être convaincu que c’était encore de sa faute. Oui, si tu as été infecté, c’était de sa faute. S’ils t’ont retenu, c’était de sa faute… Elle t’a tourné le dos, elle t’a abandonné à ton triste sort, et cette voix avait totalement raison. Qu’elle ose croiser ton chemin à nouveau, et tu allais probablement la trucider à la première occasion.

À quarante-cinq ans, tu as enfin compris que quelque chose n’allait pas chez toi ; il y avait plus que ces voix, il y avait autre chose. Un début d’excroissances, un développement plus significatif de ta force, de ta vision, tu as énormément souffert durant cette phase de transition. Tu les as entendu dire que les gènes finiront par s’incrémenter et ce n’est que là que tu pourrais être réellement considéré comme un hybride. Sur le coup, tu n’as jamais vraiment compris ce qu’ils voulaient dire. Mais très vite, te voilà à t’en mordre les doigts. Tu as longtemps beuglé comme un fou, tu as essayé de chercher de l’aide malgré tout, apeuré par les gens, mais désespéré en espérant trouver un peu d’aide.

Un jour, un Humanis est venu te tendre la main. Tu l’as confondu avec un homme lambda, mais il essayait simplement de t’attraper pour te renvoyer dans les laboratoires. Les voix n’ont cessé de te dire de fuir, mais tu t’es lentement laissé bercer par ses belles paroles. Un foyer, de la nourriture, il était même prêt à t’offrir un travail. Une véritable chance, avant que sa prise ne se fasse plus forte. Sur le coup de la panique, tu n’as rien compris, tu l’as laissé te traîner ici et là, aveuglé par son charisme, rassuré par son venin qui coulait petit à petit dans tes veines. Tu étais stressé, en train de pleurer à moitié de bonheur.

Jusqu’à ce que tu aperçoives cette imposante voiture noire.

Là, tu as tout de suite compris. Il voulait t’emmener, te faire enfermer, et il était hors de question que tu retournes dans un quelconque laboratoire. Tu t’es jeté sur lui, tu l’as supplié mais sa prise ne se faisait que de plus en plus ferme, tu souffrais, tu pleurais de plus belle, tu n’as cessé de te débattre mais toutes tes forces semblaient t’avoir quittées. Alors tu as commencé à hurler, mais sa prestance ne donnait pas envie aux curieux de venir t’aider. Cela faisait des mois que tu étais traqué apparemment, c’est ce que tu as entendu lorsqu’il a appelé ses supérieurs.

Il t’a traîné jusque dans la voiture.
Tu l’as mordu.
Et puis le noir total.

À ton réveil, tu ne sais pas où tu étais. Tu as ouvert les yeux, baignant à moitié dans un liquide poisseux. À tes côtés jonchait le corps inerte de l’homme ; jamais tu n’as pensé une seule seconde que ce meurtre était de ta personne. Tu as essayé de le réveiller, naïf et détruit par ce stress, l’odeur du sang envahissant tes narines alors que tu avais envie de rendre le reste de ta bile. Ses yeux étaient vides, il a été fracassé, déchiqueté, et ce goût atroce dans ta bouche t’a juste donné envie de fuir.

Tu n’as jamais vraiment compris tous ces épisodes où tu te réveilles à un endroit différent à chaque fois, comme si quelque chose prenait le contrôle de ton corps de temps en temps pour se mouvoir à ta place et faire sa vie. Tu as bien passé des semaines à essayer de comprendre et d’ignorer toutes ces voix te murmurant des choses à la fois utiles et futiles. En vérité, tu ne te souvenais plus de l’époque où tu n’as pas entendu ces voix. À force d’être brisé, crié dessus par tous ces esprits, ils ont fini par te mettre en tête que tu as toujours vécu avec eux. Mais au détour de quelques timides conversations avec des connaissances, tu as compris que tu étais malade, et que chaque voix correspondait à une personnalité bien différente.

Mais la plus dangereuse, elle se faisait également la plus silencieuse.

Tu lui as toujours fait confiance, tu l’as toujours suivie, puisqu’elle semblait avoir la réponse à tout. Elle se faisait rare dans ta tête, te tentant de temps en temps pour espérer avoir ta place sans même que tu ne le saches, et tu l’as toujours acceptée, et ce, malgré son agressivité. Cet autre toi, il t’a énormément aidé. Cet autre toi, il te laisse dormir quand tu n’en peux plus. Il fait tu ne sais trop quoi, il sait qui tu es, et pourtant, tu ne l’as jamais rencontré. Tu aimerais lui dire bonjour, parler avec lui, mais il semble indisponible et tu n’as jamais réussi à entrer en contact avec lui. L’inverse, en revanche, a toujours été possible, et tu n’as cessé de péter les plombs avec ça.

Les mois sont passés, et il n’a cessé de te changer. Les Humanis ont fini par prendre une place importante dans ta haine, en particulier cette pimbêche qu’il t’avait déjà convaincu comme étant une véritable salope. Elle t’a trahi, préférant garder son poste plutôt que d’assumer une véritable relation. Ils n’ont cessé de te hanter, et les idées sombres n’ont fait que grandir et grandir, à tel point que tu as fini par avoir une idée.

Une idée née de la folie d’un homme, mais qui allait sûrement marcher.

L’idée de rassembler des hybrides et des infectés autour d’un objectif commun, celui d’éradiquer cette sale race, de les enlever, de les asservir, en faisant de même pour tous les Humains qui refusaient de vous accepter. L’autre n’a cessé de te murmurer des choses, il a parfois pris le contrôle pour rassembler tes quelques amis, conversant avec eux pour finalement créer une petite organisation. Finalement, tu allais sombrer une fois de plus dans la criminalité, mais cette fois-ci, tu étais pleinement conscience de tout ça.

Et voilà comment les Déviants sont nés.

À des quarante-six ans, voilà qu’il s’est passé quelque chose de magnifique. La création d’un groupe qui avait pour vocation d’instaurer la peur et de faire savoir les valeurs des hybrides, tu étais prêt à tout pour voir le groupuscule s’épanouir aux côtés des autres fondateurs. Si, au début, tu as préféré t’effacer après que le groupe ait grandi, ne devenant qu’un simple membre des Déviants, assassinant, enlevant des grands Hommes, tu as fini par reprendre ta place, tuant l’ancien meneur des assassins de sang froid après de longues années sans vraiment t’investir ; tu l’as massacré alors que l’autre n’avait même pas cherché à prendre ta place, embrassant pleinement cette criminalité, embrassant pleinement cette haine qui n’a cessé de grandir en toi.

Alors tu as pris sa place, tu es monté sur son trône, tu as recommencé à régner aux côtés de tes plus anciens amis, dirigeant d’une main de fer ta propre branche, haineux, désireux de vengeance.

New York était désormais votre nouveau terrain de jeu, et il était hors de question de laisser Chroma s’étendre sans avoir votre mot à dire.
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