La première chose que l’on voit chez Albedo, c’est son sourire. Iel semble toujours joyeux.se et enjoué.e, c’en est presque à se demander s’iel se rend compte des problèmes de la vie. Tout ça lui donne d’ailleurs ce côté très enfantin et c’est encore plus appuyé par le fait qu’iel soit des plus naïf.ve et crédule, au point où ça en est presque dangereux pour ellui-même. Iel est aussi assez maladroit.e, que ce soit socialement ou simplement dans ce qu’iel entreprend, iel n’est pas très doué.e pour faire grand chose de manuel, notamment pour les tâches ménagères où iel se débrouille toujours pour faire pire que ce que c’était initialement.

Mais malgré cette maladresse, Albedo est extraverti.e et n’hésite généralement pas à aller vers les autres même s’iel a cette fâcheuse tendance à penser que tout le monde est gentil, ce qui lui porte souvent défaut. Iel est très amical.e, portant beaucoup d’attention à ce que les autres font, la rendant aisément impressionnable. Iel adore aussi encourager les autres dans leur hobby et leur témoigne un grand enthousiasme au passage, comme s’il s’agissait de sa propre passion. Iel aime énormément les gens, iel est attentionné.e, altruiste, tout ce qu’il faut pour vouloir prendre soin de ses proches, chose qu’iel a appris pendant son enfance et l’importance qu’iel y accorde aujourd’hui. Même s’iel fait de son mieux pour être à l’écoute, iel est très franc.he dans ses propos, parfois trop pour la situation mais ça, iel ne s’en rend pas compte. Mais iel finit par vite s’attacher aux gens qu’iel rencontre et avec lesquels iel se sent à l’aise, encore une fois, même s’iel n’y voit pas de mal, ça aura tendance à lui porter préjudice.

Albedo est aussi sur le spectre autistique, ce qui joue beaucoup sur cette fameuse naïveté qui lui fait très souvent défaut. Influençable, iel ne parvient pas réellement à discerner les arrière-pensées des autres si elles ne sont pas clairement énoncées. Que ce soit ça, le sarcasme ou le second degré, ce sont des principes qui lae laissent facilement confus.e. Outre ses difficultés à comprendre les normes et les échanges sociaux, iel a des hypersensibilités qui affectent sa vie de tous les jours comme celle à la lumière ou encore aux bruits, cette dernière étant plus contraignante car elle lae déstabilise beaucoup si un son est inattendu, dont la sonorité est plus ou moins importante.

Ces surstimulations n’étaient peut-être pas autant poussées quand iel était enfant. L’infection qui lae ronge semble n’avoir fait qu’empirer ces réactions, lae plongeant dans des crises de panique sévères dans lesquelles iel peut se faire du mal à ellui-même ou aux autres si elles ne sont pas contrôlées. Son attention a été vraisemblablement altéré à son tour, que l’infection en soit la cause ou non, la moindre chose peut lae distraire, un oiseau qui vole au loin ou les bavardages d’un groupe de personnes derrière ellui. L’étourderie est aussi à présent une chose à part entière chez ellui, beaucoup de ses souvenirs lui ont échappé et iel n’a que quelques bribes de son enfance tout comme de son passage chez Chroma. Mais ce trouble se voit bien plus handicapant quand il atteint sa mémoire immédiate où iel oublie trop rapidement ce qui lui a été dit. Iel tente de parer au mieux à ce problème en notant les informations importantes même si le simple fait de noter quelque chose peut lui échapper également. Des tocs se sont manifestés, accompagnés par des obsessions dont iel ne parvient pas à se débarrasser comme la peur d’être suivi ou, en lien avec ses pertes de mémoire, la peur d’oublier quelque chose d’important. Ca lui amène d’ailleurs des compulsions : iel s’assure par exemple de toujours éteindre tous ses appareils électroniques par peur qu’on puisse les traquer ou alors iel s’oblige à fermer toutes les portes derrière ellui pour pouvoir guetter chaque personne qui les traverserait.
Aux vues de ses réactions qui peuvent parfois paraître exagérées aux yeux des autres, il se pourrait qu’Albedo soit aussi bipolaire mais jamais iel n’a pris la peine d’aller se faire diagnostiquer.

Sinon, sa personnalité ne se définit pas que par tous ces troubles. Albedo reste une personne comme les autres avec des passions, notamment pour le dessin. Encouragé.e depuis toujours par sa très chère soeur, iel n’a jamais perdu cette motivation à dessiner ce qu’iel voit ou même les gens qu’iel rencontre. De ce fait, iel adore se balader en ville, même s’iel évite en général les endroits bien trop bondés ou bruyants, iel passe plus de temps à l’extérieur qu’à l’intérieur, appréciant observer les gens vivre leur vie. Iel traîne aussi beaucoup dans des boutiques de vêtements de seconde main ou dans des cafés où on peut être sûr qu’iel commandera toujours un bon chocolat chaud tout sucré. Ce sucre d’ailleurs, est devenu une belle petite obsession pour Albedo qui se laisse bien trop facilement tenter par tout ce qui est friandise, bonbon ou gâteaux.
S’iel n’est pas dehors à attraper des insectes dans les parcs, iel aime tout autant regarder des dessins animés, peut-être un écho à une enfance trop courte à son goût ou simplement une passion pour toutes ces séries qui lui permettent de s’évader un peu. Iel adore aussi collectionner toutes sortes de choses, que ce soit des capsules, des cartes ou de jolis cristaux, sa chambre est remplie de collections inutiles qu’iel apprécie admirer de temps à autre.

C’est dans un petit village nommé Jacitra, situé au coeur de la forêt Amazonienne, qu’est né.e Albedo qui s’appelait encore Luan à ce moment-là. Iel avait aussi une soeur jumelle qui, malgré le peu de temps qui séparait leur naissance, était pour ellui comme une grande soeur. Ayant toujours pris soin d’ellui, iel lui vouait une grande admiration et iel adorait passer son temps avec elle dans la forêt à jouer. La vie était paisible et agréable jusqu’à ce que la déforestation ne les contraigne à quitter leur petit nid douillet pour rejoindre la grande ville. Même si ce changement avait effrayé Albedo, la seule présence de sa soeur lae rassurait et elle parvenait toujours à lui remonter le moral.

C’était donc à Rio Branco que sa famille s’était installée, leur père y aura trouvé du travail tandis que leur mère s’occupait du foyer de même que leurs grand-parents qui semblaient faiblir. Leur vie ici n’aura pas été aussi tranquille qu’à Jacitra car quelques temps plus tard, quand iels devaient avoir douze ans, CHROMA a commencé à se manifester. Ce sont surtout les familles pauvres qui étaient visées et celle d’Albedo était alors l’une de leurs cibles pour leur plus grand malheur. Cet instant où iels ont été séparé, c’est l’un des rares souvenirs dont iel se rappelle clairement, ce moment où iels ont été arraché l’un de l’autre pour servir les expériences de la firme.

Cette séparation forcée l’avait détruit, elle qui était comme une part de lui, elle qui était la seule avec laquelle iel pouvait être ellui-même, venait de lui être arraché. Le changement soudain, le fait de se sentir seul.e au monde et surtout les atrocités qu’iel a pu vivre chez CHROMA, tout ça l’aura marqué à jamais, chassant cette joie de vivre qu’iel avait auparavant pour laisser place à la panique constante et le stress de ce qui pourrait lui arriver ensuite. Iel avait été longtemps instable et imprévisible, ironiquement, iel agissait déjà comme une bête apeurée avant même d’avoir hérité de gènes animals. De ce comportement agressif, il avait alors été décidé d’en faire un hybride d’attaque, l’équivalent qu’on aurait nous des chiens policiers, et avait ainsi été combiné des gènes de hurleur noir pour l’agilité, de harpie féroce pour sa vitesse et sa technique de chasse similaire à un chien impatient qu’on lâcherait sur sa cible. Dans tous les cas, les résultats furent peu satisfaisants : sa queue de singe n’était que peu puissante, rien à voir avec le hurleur noir et sa vision était certainement légèrement meilleure que la moyenne mais sa sensibilité à la lumière interférait avec les résultats.

Même si la suite des expérimentations n’étaient pas des plus concluantes, la révolte des déviants aux États-Unis et la formation d’une brigade spécialisée l’avaient forcé à être transférer à New York pour suivre une formation qui lui permettrait d’intégrer la BTD ou simplement les forces de l’ordre selon comment iel en ressortirait. Pas assez fort aux goûts de la brigade de traque, Albedo avait fini par rejoindre la police et avait travaillé pour eux quelques années avant d’être finalement remplacé.e par des hybrides bien plus développés et aux résultats mille fois plus satisfaisants que les siens.

Albedo s’était ainsi retrouvé.e en animalerie, comme une dernière chance pour ellui de servir l’humain. Iel avait entendu dire qu’iel serait piqué.e s’iel ne se vendait pas : iel n’était plus assez bon.ne pour servir militairement, iel semblait aussi incompétant pour tout ce qui était tâches ménagères, iel pouvait se montrer parfois trop instable, ne lui restait que son apparence plutôt évidente d’hybride aux couleurs brillantes qui pourrait potentiellement intéresser le client. Iel se voyait pourtant déjà être mort, ayant perdu tout espoir ou même envie de vivre. Pourtant, il y a bien une personne qui a fini par s’arrêter devant sa vitrine et le sourire qu’iel lui avait affiché, Albedo s’en souviendra toujours. C’était un sourire réconfortant, presque similaire à celui de sa jumelle, une nouvelle énergie l’avait alors enveloppé et c’était à présent ce souhait de vivre qui lui était revenu. San sauveur.se, comme iel a aimé l’appeler, l’a adopté et lui a offert un chaleureux foyer. Iel ne l’a pas non plus réduit en esclavage, l’hybride a eu droit à sa propre chambre et iel est libre de faire ce qu’iel souhaite à condition d’avoir un travail et d’aider au mieux à l’entretien du foyer. Un échange des plus raisonnables, cette nouvelle vie qu’iel pouvait enfin mener a su rallumer cette joie de vivre qui était alors éteinte depuis bien longtemps.

C’était comme un nouveau départ pour Albedo qui a pu se permettre d’être ce qu’iel était réellement. Iel a donc décidé d’abandonner son prénom de naissance, avec tout de même une pointe de tristesse mais ce nom semblait appartenir à une autre personne qui n’était pas ellui.

Maintenant qu’Albedo pouvait enfin mettre de l’ordre dans sa vie, iel n’avait envie que d’une chose : retrouver sa soeur. Cette pensée ne l’avait pas quitté depuis qu’iels ont été séparé mais à présent, iel avait ce petit espoir de pouvoir la retrouver car désormais libre, iel peut faire son possible pour la chercher. C’était alors vers Unity que l’hybride s’était tourné.e, une organisation pacifiste militant pour une égalité entre les hybrides et les humains, iel avait d’abord espéré la retrouver là-bas, ça n’avait pas été le cas cependant. Albedo a tout de même souhaité les rejoindre, d’abord comme simple employé.e. Iel soutenait évidemment les actions de l’organisation mais iel se disait surtout qu’avec un peu de chance, iel pourrait retrouver sa soeur dans l’un des refuges.

Sa confiance, iel avait bien compris qu’iel la donnait trop facilement aux autres, c’était quelque chose qui venait toujours lui faire défaut. Les conséquences s’étaient vite abattues sur ellui quand un hybride, qu’iel avait rencontré peu de temps avant, fut pris de folie ou d’une quelconque émotion qu’Albedo n’avait su discerner à temps et il lae mordit. Ses souvenirs sont flous, sous la panique, iel se souvient l’avoir frappé à plusieurs reprises avant de s’enfuir le plus loin possible. Iel n’avait jamais parlé de cet événement à san maître.sse même s’iel devait certainement s’en douter aux vues des changements chez Albedo qui se sont manifestés peu de temps après ça. Que se soit son comportement parfois plus impulsif ou tout le contraire, plus renfermé ou que ce soit de façon plus flagrante ses cheveux qui ont doucement commencé à changer de couleur, il n’y avait pas de doute : iel avait été infecté. Son sort était alors facilement prévisible, Albedo le savait très bien, iel allait finir par mourir. Cependant, iel ne souhaite pas se lamenter dessus, au contraire, ça lui a permis d’ouvrir un peu plus les yeux et de profiter au mieux de ce que la vie lui offre actuellement. De plus, iel se refuse à mourir avant d’avoir pu revoir sa soeur.

Mais ce n’était pas assez, iel n’avait pas accès à plus d’informations en tant que salarié.e chez Unity. Pendant deux ans, Albedo s’était familiarisé.e avec l’informatique dont iel en avait fait sa fixation et a pu apprendre assez pour pouvoir proposer ses services de hacking à l’organisation. De là, iel pourrait peut-être accéder à des bases de données et en savoir plus sur la localisation de sa soeur. Il y avait toujours cette possibilité qu’elle ne soit plus de ce monde mais iel se refusait à le croire car Albedo le sent, dans son coeur encore pur, que Nayara l’attend quelque part.