Confiant - Tranquille - Doux - Rigoureux - Intelligent - Résilient - Combatif - Infatigable - Logique - Méthodique - Patient - Observateur - Stratégique - Intuitif - Habile - Perspicace - Pragmatique
Calculateur - Opportuniste - Superficielle - Arrogant - Manipulateur - Méprisant - Obsessionnel - Égocentrique - Insensible - Sanguinaire - Sadique - Masochiste - Humiliant - Dédaigneux - Bestial
Eden est tout ce que l’on ne veut pas être, mais derrière un masque de charme et d’intelligence. Il sait s’incliner poliment, se faire docile et délicat. Il plait à cette haute société qui le craint pourtant.
Mais tout ceci n’est que le voile qui couvre la vérité, celle d’un être insensible, violent et cruel. Qui aime voir les autres souffrir pour son propre plaisir. Qui aime qu’on le supplie. Qui aime écraser les autres pour s’élever au-dessus de la masse. De l’égoïsme qui coule dans ses veines et d’une confiance en lui qui ne le rend que plus qu’il mérite mieux que tout ce qu’il a déjà. D’une faim qui ne semble pas s’assouvir avant qu’il ne puisse avaler le monde tout entier.
Eden n’a aucun problème à se faire passer pour ce qu’il n’est pas du moment qu’il peut continuer de tuer et d’être acclamé pour ce faire.
TW Violence physique, sang, ce genre de truc
2034 - Naissance du monstre.
2040 - Son programme d'entrainement commence.
2048 - N'est pas vraiment ce à quoi s'attendait son propriétaire. Trop faible peut-être.
2052 - Début à la MDA.
2055 - Début de sa série de victoires.
2060 - Son propriétaire est harcelé de demande pour racheter Eden.
2062 - Toujours en un seul morceau.
H
iver 2055
Putain. Ce fils de pute est plus fort que moi. Eden crache le sang qui s’est accumulé dans sa bouche lorsqu’il a encaissé le coup. Le liquide poisseux souille encore les courbes délicates de ses lèvres alors qu’il se redresse. La force l’a projeté suffisamment loin pour que la distance entre eux soit sans risque pour le moment. Il lève les yeux vers le public, mais il ne le voit pas car la lumière des projecteurs le rend complètement aveugle de ce qu’il se passe dans hors de l’arène. Le bourdonnement désagréable de son oreillette lui fait tourner la tête en direction de son adversaire, et, malgré les ordres criés dans le creux de son oreille, Eden l’ignore. Les deux bêtes de foire s’observent, l’un est bien plus calme que l’autre.
Dans le secret de son oreille, la voix continue de lui dire d’attaquer frontalement. Eden ne veut pas mourir, il n’a aucune chance de gagner comme ça. Les orbes d’un acier froid vogue jusqu’à se poser sur l’endroit où son maître se tient, bien à l’abri de la mort et du sang. Il glisse sa main contre son lobe, tirant sèchement sur l’écouteur, au risque de subir la douleur qui va avec. L’hybride jette, dans un geste dédaigneux, les restes de son oreillette. Puis les muscles noueux de ses épaules roulent, alors qu’il étire sa nuque douloureuse en reprenant sa garde. Cette arène, sans héros ni vilains, sans règles ni sanctions, Eden ne peut compter que sur lui-même pour se relever et vaincre. Gagner ou mourir. Faire en sorte qu'ils se souviennent de vous, qu’ils vous craignent et qu’ils vous admirent pour s’élever au-dessus des autres. Pour régner dans cet espace qui flotte entre deux univers, hors de toute justice. C’est tout ce qui compte ici. Alors Eden s’élancera impétueusement dans l’ascension de ce panthéon.
L’hybride en face de lui pourrait le réduire en lambeaux s’il parvient à se saisir du corps bien plus frêle de la mante. Eden est plus leste. Lorsque le grand noiraud charge encore, sa vitesse parvient tout de même à prendre la mante par surprise. L’impact est si brutal qu’Eden est presque sûr d’avoir eu le souffle couper pendant une seconde avant qu’il ne se sente suffoquer, la gorge prisonnière de l’étau des doigts de son adversaire. Les mains d’Eden se referment sur les poignets de son agresseur alors qu’il parvient enfin à reprendre son calme. Dans les yeux de l’autre hybride, il distingue clairement les flemmes de sa rage de vaincre. Non, ce n’est pas ça. C’est de la peur. Celle de mourir. La prise autour de son cou se fait légèrement plus lâche alors qu’il hésite. Eden lui n’a pas le moindre doute.
Ses bras se placent entre ceux de l’autre, poussant violemment contre ceux-là. Le cri qui échappe à son adversaire est aussi perçant que les épines sur ses avant-bras, libéré de l’étouffement, Eden envoie un grand chassé dans le torse de l’énorme bête en face de lui. Le géant titube avant de s’effondrer à la suite du choc. Eden va devoir faire attention, bien que l’autre combattant souffre d'un manque cruel d'expérience son instinct semble redoutable : lorsqu’il s’est penché sur lui, le nouvel arrivant de la MDA a bien failli l’emballer sur sa corne.
«
Tu me casses les couilles. » Grogne le chien, irrité par le fait que son adversaire refuse de rester au sol. Son pied s’abat une nouvelle fois sur l’autre hybride, mais cette fois sur son visage. «
Reste. Au. Sol. » Chaque mot est ponctué par le martellement de sa semelle sur la face de l’hybride. Vrai qu’il est censé faire du spectacle pour les beaux yeux du public. Ugh. Il se recule donc, laissant l’autre se relever, s’il y parvient, se contente de se tourner vers la foule de son côté. Confus, et certainement dans un fragment d’espoir, son camarade de joute s’élance sur lui. Ce n’est certainement pas la course la plus discrète du monde, Eden lui envoie son coude, léchant la partie supérieure de son corps du tranchant de l’épine qui s’y trouvant. La fissure infligée traverse son torse de la taille jusqu’à l’épaule et le parfum âpre du sang agite les nerfs de la mante.
Sa jambe se relève pour lui asséner un coup circulaire violent pour le remettre au sol. Il ne sait pas qui a prévu ce match, mais techniquement son adversaire n’avait que très peu de chance de gagner… La peur ne sert à rien si on la ressent soi-même. Eden s’accroupit à quelques pas de l’autre, reposant ses avant-bras sur ses cuisses pour joindre les mains. «
Reste parterre si tu veux vivre. » Lui murmure-t-il, avant de placer son index devant sa bouche, avec un sourire carnassier.
«
Ça sera notre petit secret. »
Les paumes de ses mains contre ses cuisses, Eden pousse sur ses jambes pour se redresser souplement avant de s’avancer vers le corps fatigué qui est toujours contre la pierre froide de l’arène. Quelqu’un a enfin compris à obéir. L’un de ses pieds vient marcher sur la corne disgracieuse alors qu’il relève la tête vers les gradins, écoutant la foule et ses hurlements. Un rictus satisfait aux lèvres, il shoot dans le visage de son adversaire avant de saluer galamment la foule. Sortant de l’arène par la suite.
***
«
Eden ! »
Le son de cette voix criarde, qui sonne si faux dans les oreilles du gladiateur qui ne tourne que très légèrement la tête vers l’arrière, sans lui offrir un seul regard. Eden continue sa route jusqu’à ce qui est censé être son ‘vestiaire’ et salle de regroupement pour ses maîtres. La mante prétend simplement ne pas l’avoir entendu avant de prendre place sur le banc dans sa pièce. Maître Ashwood se jette presque sur lui pour le sermonné ce à quoi Eden répondra en criant très fort qu’il ne l’entend pas. Il l’entend parfaitement, mais l’hybride fait un vague signe en direction de ses oreilles et le vétérinaire qui s’occupe de lui habituellement vient examiner ses oreilles. Mh… Oui peut-être que le coup était si fort qu’il a ses tympans un peu fatigués. Ça reviendra, souffle-t-il au maître de l’hybride avant qu’il ne sorte de la pièce.
Maintenant que la porte est fermée et qu’il ne reste qu’eux deux ici, Eden se redresse, venant dominer de toute sa hauteur l’humain.
«
Maintenant que j’ai sécurisé une, vraiment bonne, série de victoires, ‘Maître’, je pense que je n’ai plus besoin que vous me criiez vos ordres dans les oreilles. Surtout que l’on sait que je les ignore la plupart du temps. » Il se penche un peu plus, ajustant la jolie cravate autour de la nuque de l’humain. «
Vous récoltez les lauriers et l’argent, je me bats comme je l’entends. Ça me semble honnête comme idée. »
Le silence qui suit n’a rien de désagréable pour Eden. Cette conversation est à double tranchant, mais il doute que son maître puisse penser que c’est une mauvaise idée. La fortune. C’est souvent ce qui enflamme les sens des humains. Ce que l’hybride ne comprend pas vraiment, mais comme il est accroc à l’adrénaline, il peut, partiellement, se faire une idée du rush qui prend l’humain lorsqu’il entend la somme que lui rapporte Eden.
Mais les deux hommes sont venus à cet accord sans trop de mal. Eden est libre dans l’arène et une bonne bête en dehors. Tout le monde est content. Quelque que chose comme ça.
A
oût 2062
Eden est assis dans le fauteuil non loin du canapé. Il n’écoute que très vaguement la conversation à son sujet. Il a déjà entendu l’histoire un bon millier de fois. Un récit enjolivé pour plaire à la mondanité de ces soirées. Et Eden est une bête bien apprivoisée, alors il reste droit dans son siège, un sourire affable aux lèvres.
«
Tout à fait, » reprend l’homme dans la petite cinquantaine à la question, «
j’ai commandé Eden avec l’idée des combats en tête. Si j’ai eu cette idée, c’est certainement que d’autres l’ont eue aussi. » Ce qui doit probablement être vrai vu l’hybridation avec laquelle il doit vivre. Éprouvette, petite poche, et voilà : Eden. «
J’ai pris grand soin de leur donner un bon entrainement et une marche à suivre à la lettre. Et maintenant, voilà. Un champion. » La mante ne réagit pas tellement. C’est vrai qu’il a passé le plus clair de son temps à suer, mais la vérité c’est qu’il n’a pas vraiment de souvenirs de sa vie avant la MDA. Aussi triste que cela paraisse, Eden lui ne s’en soucie que très peu. Très probablement une vie comme celle que les autres hybrides décrivent. Entre les classes, les suivis médicaux et le dédain de l’humanité.
Ce qui ne l’intéresse que très peu. Le passé. La liberté. C’est très bien pour ceux qui le souhaite. Eden lui ne vit que pour tuer et les cris de la foule. Le reste n’est qu’un plus. Appréciable ou non. Il attend simplement le jour où son maître trouvera un prix qui lui plaira suffisamment pour se défaire de la créature qu’il a créée, voulue et qui désormais le terrifie. Même si Eden ne lui pas spécialement hostile. Complètement indiffèrent serait le bon terme, puis il sait pertinemment que l’on ne mord pas la main qui vous nourrit.
Finalement, depuis les dix dernières années sa vie ne tourne qu'autour de la MDA et c'est tout ce qui lui importe. Gagner. Par fierté et par orgueil c'est tout ce qu'il a envie de faire. Ecraser son petit monde sous ses semelles et se noyer sous les cris, les applaudissements ou les compliments.