Vulgaire - Obstiné - Agressif - Rancunier - Dédaigneux - Désintéressé - Hypocrite - Fier
Poli - Cultivé - Calme - Protecteur - Attentif - Observateur - Charismatique - Patient

“Vulgaire, tu es vulgaire Yuchen. C’est indigne de notre famille.”

Vulgaire. Ce mot qui te suis depuis très jeune, c’est celui qui est le plus souvent utilisé pour te qualifier.
Ton caractère bien trempé qui ne plaît pas à tout le monde, et le plus souvent à personne, c’est la source première de ta vulgarité, parce que autant le dire : t’en as rien à foutre. Têtu, grande gueule et bien décidé à ne faire que ce qu’il te plaît, tu as manqué de respect à plus d’une occasion en échange d’une belle marque rouge sur ta joue, sans aucun regret.
Blasé, ton innocence, ta curiosité, cette étincelle au fond de tes prunelles, tu l’as perdu tôt et violemment, quand la réalité t’es tombée sur la nuque un jour où tu n’avais rien demandé. Le jour où on a commencé à te rabâcher tes devoirs, à te faire rentrer dans des cases emboîtées dans des plus grandes cases, le tout pour te faire rentrer dans ce grand engrenage appelé Triade.
Tu n’as jamais voulu de ce rôle, et pourtant, tu en as récupéré tout ce qu’il fallait : tu es poli, tu es droit, tu es juste, tu es cultivé, tu es brillant. Tu es celui que ta mère aurait pu mettre sur un piédestal si elle l’avait souhaité, celui qui pouvait être l’héritier, et d’ailleurs, tu étais prédestiné pour ça.
Tu aurais dû l’être.
Mais de nouveau, tu es trop vulgaire, simplement car tu tiens trop à ta liberté, à tes principes, trop progressiste, pas assez malléable.

Tu es un homme, comme ton père.
Comble que tu ne l’aies jamais connu, ton père, tu aurais pu rigoler en disant que c’est vrai, sauf que t’en as pas, de père. Alors tout ce que tu sais, c’est que ton caractère, tu l’as forgé, tu l’as créé, par esprit de rébellion peut-être, par souhait de grandeur possiblement, mais surtout par haine contre l’inégalité et les incohérences que tu peux croiser au quotidien depuis le premier jour où tu es sorti de chez toi, la conscience encore en train de se développer à chaque tournant de rue.
Et ce que tu en as retenu de tout ça, c’est que rien n’est gratuit. Que ta belle gueule, sage et froide lors des rituels, n’est que ce que tu dois afficher pour pouvoir continuer à faire ta vie sur le côté, pour que tu puisses éviter de te faire virer de ta propre maison tandis que tu assistes ta soeur depuis que tu lui as “gracieusement” laissé ta place.
En échange, c’est moins d’obligations, plus de tranquillité, et surtout la possibilité de t’adonner à ce qui t’importe le plus malgré la première impression que tu peux donner : aider les autres.
Malgré ta famille, malgré certaines femmes proches de toi, c’est un profond respect et une certaine importance que tu as développé envers le genre opposé, à tel point que lorsque tu as réalisé que les malheurs pouvaient les toucher au quotidien, quel que soit leur genre de naissance, leur caste ou encore leur espèce, tu as décidé d’en faire ta cause, ton combat, cette raison pour laquelle ta vulgarité peut ressortir au besoin.
Tu as appris à les trouver, à les reconnaître, à t’en approcher alors que certaines sont sûrement plus alcoolisées que nécessaire pour faire passer leur malheur plus facilement, entourée de personnes dansantes simplement dans le but de faire la même chose : oublier. Tu as pu essayer d’oublier, aussi, et de là en vient un véritable amour pour le monde de la nuit, un amour à sens unique, mais tu ne t’en plains pas, car finalement, c’est devenu ton chez toi, que tu sois vulgaire ou non.
Et c'est à ton deuxième chez toi que tu les amènes, que tu les accueilles, les protège et leur offre un foyer, un endroit où se reposer ou se ressourcer. Tu as tout d'une mère poule, tu as sûrement appris ça de ta grand mère, et ça se voit, ça se ressent. Généreux et chaleureux dans la limite de ton possible, le tout se voit principalement à l'aide de ton love language : celui de rendre service. Tu leur offres chaque nuit un lit douillet accompagné d'un plat chaud, un lieu de détente et de tranquillité, mais aussi de chaleur avec d'autres personnes, qui parfois évolue en amies. Un endroit qui finalement est à l'image que tu as toujours voulu avoir : un cocon.

En surface, tu n’es qu’une fleur de lotus, mais sous l’eau, tes racines sont profondes et accrochées à plus de boue qu’il ne faut, dans le simple but de pouvoir laisser s’y accrocher de nombreux tétards qui peinent à devenir des grenouilles verdoyantes et chantantes.

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ESTJ-A - Scorpion ascendant cancer

Ta vie, elle a commencé comme n’importe quelle vie.
C’est à dire, expulsé d’un utérus.
Ta grand-mère t’a d’ailleurs assez répété autour d’un verre de trop et ton visage dégoûté que ta mère a bien souffert pour plusieurs raisons et qu’à cause de toi, elle a même dû se faire recoudre.
Autant le dire, tu te serais bien passé de ces infos, mais soit, le miracle de la vie, dira-t-on.

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Naissance - Enfance
2038

Tu es donc venu au monde un 31 octobre au soir, aussi ensanglanté qu’un costume d’halloween au Times Square. Tu as crié dès que tes poumons sont rentrés en contact avec l’air ambiant et tu étais ce qu’on considère un beau bébé, rien à dire, personne à plaindre, tu seras l’héritier de ta lignée.
La seule raison de ta création était donc réussie, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, la vie pouvait reprendre son cours :
Ta mère s’est occupée de toi entre deux rituels, ta grand-mère était la principale personne à t’élever, à t’apprendre très tôt à parler et écrire en plus de ta scolarité imposée. Tu as grandi dans une sorte de cocon familial, un endroit chaleureux d’apparence. Entouré exclusivement de femme, tu étais le petit chouchou qui avait le droit d’avoir des couettes pour rigoler, et toi, tu laissais faire sans te plaindre, riant de ta petite voix enfantine alors que tu allais jusqu’à porter des robes pour imiter tes proches, tes seuls exemples,
La présence d’un père n’étant pas au rendez-vous.

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Enfance - Adolescence
2046

C’est dans ce cadre paisible et féminin que tu as créé tes bases, jusqu’à ce que du haut de tes 8 ans, on commence à te former pour faire ce que tu devrais faire toute ta vie future : des rituels ou encore des cérémonies. Destiné à devenir le futur maître des encens parmi les candidats dont tu ne connaissais même pas encore l’existence, l’ambiance légère et joyeuse s’est rapidement assombrie pour devenir une atmosphère d’apprentissage et de respect. Te tenir droit, t’incliner devant les plus anciens, écouter et analyser, apprendre les serments, les gestes et ce qu’il faut éviter.
Ton enfance coupée sous le pied comme de la vulgaire herbe, tu as accepté sans poser de questions ce qu’on t’a inculqué, considérant que ça devait être la norme, finalement comme c’était la norme de voir des hybrides dehors et des humains dedans. Tu n’avais aucune raison d’en douter, après tout, c’était ta famille, et ta famille ne pouvait pas être mauvaise.
Alors tu n'as rien dit jusqu’à ce que tu commences à penser, à réfléchir par toi-même. A devenir un individu au complet, à te poser des questions, bien que ton avis était déjà bien embrumé par tout ce qui avait été répété encore et encore jusqu’à le tout te paraisse presque comme un texte sacré, une religion.
Ce qui était logique après tout, pour être un maître dans la branche spirituelle des triades, il n’était pas question de sortir de ces pratiques et croyances qui faisaient tout votre rôle. Et tout ce qu’on attendait de toi, c’était finalement d’écouter et d’appliquer.

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Adolescence-Majorité
2051

A croire que tu étais surtout prédestiné à aller à contre sens.
Plus souvent outré que neutre, plus souvent actif que passif, c’est pendant ton adolescence que ton caractère est ressorti avec le plus de force : tu n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait passer devant ce genre d’inégalité, à côté, sans battre d’un cil ou sans avoir un pincement au coeur. Ayant grandi dans un lieu confortable avant tout, voir des personnes dans le besoin ou démunis te paraissait inconcevable et surtout cruel, ton seul souhait étant de leur tendre la main pour les aider d’une quelconque manière.
Sauf que ta mère, ça ne lui plaisait simplement pas.
Avoir un fils empathique, généreux, oui, mais à une certaine extension. Les débats humains et hybrides, humanis, unity, deviants, elle en avait entendu plus qu’il n’en faut et pour elle c’était clair : ça ne vous concernait simplement pas. Votre but était de tout faire dans le respect et la neutralité afin d’accueillir le plus possible dans vos rangs, vous êtes un engrenage important dans la Triade et il est hors de question de perdre du temps débats politiques ou humanitaires, source de discorde.
Ce débat futile et fertile te laissa malgré tout un goût amer au fond de la bouche, plus désagréable que la chaleur sur ta joue quand tu répondais à ta mère pour la énième fois.
Toujours dans l’incompréhension, tu n’as cependant pas relancé le sujet de sitôt, ayant bien compris que c’était le sujet qui fâche, et tu n’étais pas vraiment du genre masochiste. Cependant, la rancune, elle, était bien présente et grandissante au quotidien, crachant contre les liens qu’on t’avait imposés.

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Majorité - Indépendance
2056

Jusqu’à tes 18 ans, tu es entré dans les codes. Tu as perdu une partie de toi, tu as perdu ton ambition, ta joie, tu as fini par entrer parfaitement dans le moule qu’on t’a créé, gardant au fond de ton estomac la noirceur bouillonnante. Aux quelques réunions de famille que tu pouvais avoir, tu étais toujours celui sagement installé à ta table, droit comme un piquet, à écouter et lancer des coups d’oeil hautain pour regarder qui est dans les parages, au risque de te faire taper sur les doigts. C’est généralement ta grand-mère, prise de pitié pour son petit-fils, qui te glissait par moments une petite sucrerie ou occupait ta mère le temps que tu te détendes quelques secondes.
C’est d’ailleurs dans cette idée que tu es sorti pour la première fois dehors en pleine nuit, faisant finalement le mur non pas avant ta majorité mais bien après, poussé par ta grand mère qui te disait souvent à l’oreille de profiter de la vie et surtout de ne pas en vouloir à ta mère, elle même victime de son rôle et de son rang.
Et malgré toute la rancoeur, la colère ou le mépris que tu as pu développer envers ta mère, envers ta famille, envers ton rôle, envers ton groupe, cette nuit là, alors que tu goûtais enfin à de l’alcool autre que celui en famille, alors que tu touchais du bout des doigts la chair de tes compères ou que tu remplissais tes poumons d’odeurs en tous genres, tu décidais que la vie n’était pas si terrible qu’elle l'était entre les quatre murs de ta maison.
Mais tu décidais aussi qu’il était hors de question que tu y restes, entre ces quatre murs.



“ — Je refuse le titre d'héritier."

C’est tombé comme une douche froide sur ta famille, notamment sur ta mère qui n’a pas su quoi répondre à ça alors que tu étais devant elle, en habit traditionnel, le front quasiment collé au sol dans une forme de politesse et de demande de pardon.
Tu ne t’es pas relevé, tu n’as pas manqué de respect, tu as sagement attendu, et tout ce que ta mère a pu noter, c’est que c’était bien la première fois que tu écoutais ce qu’on t’a appris de ton plein gré et de la meilleure manière qu’il soit, finalement.
Car ta mère aussi, est une victime de cette grande machine qu’on appelle Triade.
Et ta mère aussi, auparavant, était une jeune femme qui avait soif de vie.
Malgré ce caractère qu’elle s’est forgée, au même titre que tu as pu forger le tien. Malgré ses paroles pleines de venin au moindre faux pas, au même titre que ton père a pu lui faire pour la faire glisser dans son rôle avant de s’enfuir.
Ta mère a fait preuve de compassion.

“ — Tu seras alors avant-garde.”

Les lèvres pincées, tu ne pouvais simplement pas refuser d’être rabaissé à être l’assistant. Tu savais bien que tu n’allais pas pouvoir quitter la famille, pas tant qu’il n’y avait personne pour te remplacer, et c’est donc la gorge serrée que tu acceptais ton nouveau rôle et ses nouvelles fonctions, mais aussi et surtout ses nouvelles libertés.

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Indépendance

De là commença ta vie actuelle : de jour, tu étais aux côtés de ta mère, le regard rivé vers le sol à le lever uniquement lorsque cela était nécessaire, à t’occuper des différents papiers ou encore à accepter certains partisans dans vos rangs. De nuit, tu te permettais de sortir, de te promener et de passer de club en club, de bar en bar, et souvent de maison en maison. Comme profitant du temps qui passe pour rattraper le temps qui est passé, tu eus aussi enfin l’occasion d’en apprendre plus sur certains membres de la Triade dont Liang, que tu connaissais de nom dans ta famille, pourquoi pas de visuel, mais pas beaucoup plus. Son club devint rapidement ton endroit favori, à regarder le peuple bouger, s’intoxiquer, s’embrasser. Tu avais plus tendance à regarder qu’à y participer, de nature observateur, mais ce n’était pas impossible de te voir disparaître dans la masse, souvent dans un déguisement qui t’était propre : celui d’un alter ego féminin.
C’est de cet alter ego qu’est né le désir de protéger la gente féminine, possiblement influencé par plus d’une bagarre à laquelle tu as pu participer pour les protéger, comme auparavant tu pouvais vouloir protéger les hybrides. Tu es devenu le confident de plus d’une sans que tu n’aies vraiment ton mot à dire et la réalisation que beaucoup de femmes, hybrides ou humaines, étaient au centre d’une plateforme tournante dirigée par des hommes était révoltant pour toi. Et plus tu en as appris, plus tu as compris que la plupart du temps, elles ne voulaient qu’un peu d’aide ou un abri, mais que trop souvent, elles se prenaient une porte au nez ou alors des demandes dites honteuses.

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Le lotus
2058

Profitant de ta famille, de ton entourage, de ton éducation, c’est à tes 20 ans que tu as émergé en tant qu’Auntie, un homme étrangement misandre. Profitant de ta situation politique et financière, au lieu de passer d’endroit en endroit avant de rentrer chez toi, tu pris la décision de racheter un bâtiment à l’abandon et de le retaper avec l’aide de quelques membres de la Triade que tu savais être de confiance afin de le transformer en ton chez toi, et surtout en la maison de beaucoup de femmes.
Plus particulièrement, la maison qui s’appelle Lotus, malgré son apparence tape à l’oeil, a évolué en un refuge pour les femmes dont les travailleuses du sexe qui n’arrivent pas à sortir de l’engrenage dans lequel elles ont dû s’engager, même si la porte n’est jamais fermée à qui que ce soit tant que tu sais qu’il n’y a rien de mauvais derrière.
D’ailleurs, on peut souvent y voir une petite fille rire et se promener dans les différentes chambres pour en ressortir avec divers cadeaux : la nouvelle héritière, ta petite sœur. Encore trop jeune pour être attaché exclusivement à son rôle, tu l’accueilles avec plaisir accompagnée de ta grand-mère, le tout autour d’une tasse de thé et de doudous en tant que compagnons imaginaires.
Enfin, d’amis, comme elle pourrait dire.

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I woke up in the rain
Cold raindrops seeping into my delicate heart

The missing puzzle pieces are nowhere
All I'm filled with is a deficiency