D’après vous, qui serait le plus fou, entre Hannes et Reina ?
Est-ce que c’est la source de la folie ?
Ou est-ce que c’est celui qui en tombe aveuglément amoureux ?
Toi, tu penses que c’est discutable.
Pas que tu fasses un concours avec elle, mais ce n’est sûrement pas loin d’après les autres membres de la famille.
C’est donc facile de te décrire simplement avec ce mot :
Taré.

Enfantin, égoïste, désinintéressé, capricieux, fier, rancunier, dévoué, imprédictible
Grande gueule, avide de liberté, délinquant, hyperactif, mythomane, kleptomane

Abandonné trop tôt pour te souvenir de tes parents, tu as rapidement appris que dans la vie, il n’y a qu’une chose qui importe : la survie. Et pour survivre, quasiment tout est faisable, tant que ça n’écrase pas trop fort ton ego, ou qu’en tout cas si ça doit arriver, la récompense derrière doit suffisamment en valoir la peine.
C’est donc logique pour toi de ne pas te laisser marcher dessus, à part par une personne, mais ce n’est que l’exception qui confirme la règle car ce que tu gagnes derrière est suffisamment important pour que tu ne cherches plus à te débattre depuis le temps que vous vous connaissez.
Pour les autres, le peuple, les imbéciles dont tu te moques, les riches dont tu souhaites voler tout l’argent, les enfants dont tu arraches la sucette pour la manger, tu es intouchable. Tu refuses de t’abaisser à leur niveau sauf pour les écraser avec plus de plaisir, notamment à l’aide d’un de tes couteaux fétiches dont tu prends étonnamment très soin, car tu considères que ces lambdas n’ont aucune valeur mis à part pour les différents biens qu’ils peuvent avoir et qui seront bientôt tien, si ils détournent le regard.
Violent par nature, c’est normal pour toi que le monde tourne ainsi, d’autant plus après avoir eu ta confiance bafouée et ton enfance violée, tout ça pour offrir plus d’argent aux adultes, pour offrir toujours plus aux autres, mais jamais à toi, car toi, tu n’étais rien à leurs yeux, sauf que aux yeux de Reina, tu es tout, et c’est la seule chose qui t’importe. Tu pourrais lui offrir ta vie, car dans ton caractère extrême, tu es aussi dévoué de manière aveugle, comme si elle t’avait imposé un bandeau sur les yeux pour te protéger de la lumière du jour, qui t'arrachait la rétine jusque là.
Avide de liberté, tu es rarement attaché par des chaînes autres que celles que tu t’imposes, et c’est là que se cache tout le danger de ta personnalité ; tu es terriblement imprédictible. Tu pourrais t’intéresser comme soudainement t’ennuyer, baîller prêt à t’endormir comme décidé qu’une allumette dans une flaque d’essence, ça réchauffe bien l’hiver.
Tu es complètement à côté de la plaque, que ce soit dans la manière dont tu perçois le monde, qui ne consiste qu’en Reina et les autres, ou encore dans la manière dont tu perçois les risques, n’ayant que peu conscience de ce principe.

Mais alors que les inconnus auraient tendance à te tourner le dos dès votre première rencontre, tu es et restes humain, et tu as de l’amour pour certaines choses, comme ta passion première : le dessin.
Tu as trouvé refuge dans cette capacité si tôt que tu ne te souviens même plus de tes premiers brouillons, et c’est donc naturellement que tu en as fait ton travail, intimement en lien avec le clan qui t’a recueillis, car désormais, en plus des clients étrangers qui passent la porte de ton tattoo shop, tu t’occupes aussi de l’art qui parcours les corps des yakuzas prochent de toi.
Et deuxième, c’est ta haine pour l’être humain et tout ce qui en découle qui t’en as rapproché. Ce n’est ni plus ni moins que les félins, chats errants qui se promènent tard dans la nuit. Tu les suivais alors que tu cherchais de la nourriture, et ils t’apportaient chaleur quand tu claquais des dents une nuit d’hiver trop rude. Malgré ta rancune qui grandit de manière exponentielle au quotidien, c’est ta gratitude qui fait que tu leur offres un refuge caché aux yeux de tous, considérant qu’ils sont comme toi.
Abandonnés, et dans le besoin.
Mais eux, ne peuvent pas survivre sans toi.

ENTP-A

2038 - Naissance
2040 (2 ans) - recueilli à l’orphelinat
Novembre 2052 (14 ans) - S’enfuit de l’orphelinat, refusant d’être vendu à chroma pour être hybridé
Avril 2053 (14 ans) - Rencontre Reina et repart avec elle
2056 (18 ans) - Termine ses études, rejoint officiellement les Yakuza
2057 (19 ans) - Termine sa formation et devient tatoueur

╳╳

Ton histoire n’est pas longue, parce que ton histoire, tu la connais par cœur.
D’aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours été orphelin.
Aucun souvenir de tes parents, aucun indice quant à qui ils pouvaient être, t’étais juste un pauvre gamin abandonné au milieu d’autres pauvres gamins abandonnés.
T’as grandi avec eux, t’as écouté les adultes, et t’étais comme une marchandise, à regarder des parents vous rendre visite pour choisir un enfant à ramener avec eux, et puis tu les voyais aussi, ces gens toujours bien habillés, qui offraient une grosse liasse de billets en échange d’un des petits, souvent les plus malades, ceux qui trouvent personnes, et t’en faisais partie.
T’étais méfiant, hargneux, t’as jamais été bien élevé, et tu voulais pas apprendre à l’être. Personne voulait de toi, t’étais voué à être vendu, t’en as jamais douté, même de ton jeune âge, tu le savais, parce que y a bien que les cons et les innocents qui fermaient les yeux sur les personnes repartant avec un gosse entre les mains, pour ne plus jamais les revoir.
C’étaient pas des parents, c’étaient des adultes chelous, le genre qui fait qu’on se dit qu’aller se cacher dans la chambre, c’est une bonne idée, parce que c’était jamais un bon signe quand ils frappent trois fois à la porte.
Vous étiez du bétail, t’as eu l’impression, jusqu’à ce qui devait arriver arriva :
On est venu te chercher.
T’as vu la couleur de l’argent.
Mais t’étais pas d'accord.
Du haut de tes 14 ans, t’as refusé de vive voix, t’as tenu tête à tes tuteurs, expliquant que t’étais assez grand pour avoir ton mot à dire aussi, sauf que t’étais moins que rien, et t’avais déjà été vendu, de toute manière.
On t’a attrapé, il fallait que tu partes, mais il en était absolument hors de question !
Tu t’es débattu autant que possible, et quand un imbécile a baissé sa garde, t’as mordu sa main sans aucune retenue. Il avait beau beugler, t’as pas lâché avant qu’il le fasse, et ni un ni deux que t’en as profité pour te barrer de ce taudis bizarre.
T’étais déjà orphelin t’façon, alors finir à la rue, c’est pas ça qui allait te tuer. De toute manière, t’as bien remarqué que personne est venu te chercher, mais qu’en plus personne  est venu t’aider, parce que t’as appris à te méfier des inconnus comme de la peste. Il était hors de question qu’on t'emmène, alors t’as appris à mentir, à voler, à manipuler, à prendre tout ce qu’il faut pour survivre. T’étais aussi mince qu’un clou, mais t’avais toujours un truc à manger, t’étais malheureux aux yeux des autres, mais t’étais le plus heureux à tes yeux.
Tu étais libre, même si pas très longtemps, et tu avais des amis bien à toi : des animaux. Des chats, des chiens, ceux qu’on a laissés dehors, comme toi. Même eux, t’as appris à les rendre utiles, ils pouvaient faire peur aux grands, ils pouvaient te tenir chaud avec le mauvais temps,
T’étais increvable pour un ado perdu.

Le seul moment où ta vie a commencé à prendre sens, c’est quand tu l’as rencontré.

Mais les autorités pouvaient pas tarder à te retrouver, t’avais beau être sur le qui vive, y avait des lois, et toi, tu tombais clairement dans un problème.
On laisse pas un enfant sans surveillance dehors comme ça voyons, c’bien connu, même si il est terré dans le Bronx à regarder les gens passer, sans personne qui s’arrête.
T’es sûr qu’on pouvait te confondre avec un déviant, vu la gueule que tu pouvais avoir, à presque grogner contre quiconque ose te regarder.
Et puis un jour t’as trouvé un couteau, rouillé, dégueulasse, mais t’avais peur pour ta vie plus la ville changeait autour de toi. Alors tu l’as pris, tu l’as gardé, tu l’as caché.
Si t’aurais su que c’est ce qui allait sauver ta vie un jour, t’y aurais sûrement pas cru, surtout parce que t’étais plus du genre à accepter l’idée de crever déjà si jeune que l’inverse. Alors forcément quand t’as vu des adultes arriver pas loin, qui avaient l’air de puer le fric, tu t’es dit que t'avais plus rien à perdre, c’est logique quand on a jamais rien eu, non ?
Tu les as observées, dans l’ombre, et quand la plus grande avait le dos tourné, t’as pris ton arme et tu lui as couru dessus, faisant de ton but le fait de voler un truc, n’importe quoi, l’avarice omniprésente dans ton crâne, sauf que, bien sûr, tu t’es fait stopper comme la petite merde que t’étais.
Bah tu t’es retrouvé la tête contre le sol.
Perturbé, surpris, étonné, t’as sûrement pas assez de vocabulaire pour dire ce que t’as ressenti, mais tout ce que tu sais, c’est que la colère et le dédain était visible sur ton visage, à la regarder droit dans les yeux comme pour lui lancer le défi de te frapper.
Sacrément con le gamin.
Sauf qu’elle a décidé de te parler, et finalement de te proposer un deal, tout con :
Tu la touches, tu manges.
T’as pas enregistré le reste, t’as juste compris que tu pouvais manger un truc. Et ton estomac a répondu pour toi, parce que manger un truc payé ça change de la bouffe qu’on récupère. C’est alors poussé par l’instinct de survie que tu t’es relevé dès qu’elle t’a lâché pour lui foncer dessus une nouvelle fois, faisant tout ce que tu peux pour la toucher sauf que…
T’avais jamais touché une arme avant.
T'étais faible au possible.
Tu pouvais pas gagner, même dans tes rêves les plus beaux.
T’étais aveuglé et voué à perdre, et elle le savait.
Avec du recul, maintenant, tu réalises bien qu’elle t’a complètement laissé gagner, mais bon.
T’as réussi à la toucher, t’as planté ton pauvre couteau rouillé dans sa hanche, et résultat, t’as bouffé, mais en plus, tu t’es fait accueillir dans un clan, ce qui était pas vraiment prévu dans tes plans, t’as plutôt cru sur le coup que t’étais dans une merde noire, tellement les gars avec elle t’ont regardés comme si ils allaient te buter.
T’as pensé à te barrer comme avant, mais en même temps, t’as trouvé du confort là-bas, de la nourriture, une utilité, et tu t’es sérieusement demandé si tu voulais retourner à la rue.
Et la réponse est non. Parce que t’as préféré profiter de ce qu’on t’a offert, et tu le fais encore aujourd’hui.
C’est donc comme ça que t’es devenu un gosse de la mafia, des Yakuza. T’as repris tes études, par obligation, alors que t’as appris le plus d’eux. Que ce soit le respect, la politesse, mais aussi la défense, l’attaque, c’est eux qui t’ont fait grandir, alors que Reina est restée celle qui t’a pris sous son aile. Tu as découvert ce que ça pouvait être d’avoir une famille avec eux, si tu avais besoin d’aide, ils étaient jamais bien loin. Même quand t’arrivais pas à comprendre tes devoirs, au lieu de te laisser t’énerver tout seul, on venait toujours t’aider à la fin, et c’est ce qui t’a permis de ne pas abandonner.
C’est elle que tu cherchais du regard au quotidien, ses paroles, ses approbations, c’est pour elle que t’as fait de ton mieux jusqu’à obtenir ton diplôme, devenir majeur et enfin être un membre à part entière du clan.
Tu as juré d’être fidèle, même si leur attention à ton égard a changé car tu n’étais plus un enfant mais maintenant un adulte, tu l’as accepté. Tu as accepté de tout faire pour eux.
C’est à elle que tu as offert tes capacités tandis qu’en échange, tu pouvais avoir tout ce que tu souhaitais, même le travail de tes rêves.
Tu es devenu tatoueur, spécialisé dans les tatouages de ton clan, grâce à elle. Tu as eu accès à la formation, grâce à elle.  Tu as pu ouvrir ton studio, grâce à elle.
Tu as tout eu, grâce à elle.
Tu as voué ta vie à elle.
Et tant que tu auras quelque chose en échange, tu continueras à la suivre aveuglément, poussant toujours un peu plus ton esprit de la folie à ressortir à ses côtés, car tu sais que c’est ainsi qu’elle te regarde, qu’elle t’observe, et que les autres…

— J'en ai rien à foutre.

╳╳

Color it higher than the universe with me
Don't stop this trembling feeling

Shout it out loud, there's no time to be bored
Shake it off, shout out to thе world, spit, spit