Ce qu’il faut savoir … non en fait il y a beaucoup de chose à savoir sur moi. Déjà inutile de la cacher plus longtemps j’aime l’argent. Tout se paye, tout est matière à s’enrichir un peu plus. Vraiment tout. Je fais partit d’un milieu aisé, voire très aisé. L’argent n’a jamais vraiment été un problème mais depuis que j’ai quitté le cadre familiale c’est nettement plus difficile. Vous saviez qu’il y a des gens qui sont payés au lance-pierre pour nous livrer nos sushis depuis le quartier voisin ? Dans quel monde vit-on je vous le demande, ça craint …

Bon point suivant, l’égo. Je vis seule donc vous ne l’avez encore jamais vu, mais après la douche du matin j’aime bien ricaner et rejouer les rires de méchantes de Disney, mouahahaha. D’ailleurs il m’est difficile de refuser un défi, surtout quand l’objet de ce défi remet en question mes compétences ou les êtres qui me sont chers. Que voulez-vous, on ne se refait pas …

Ensuite le sport, une part importante pour garder la bonne forme. Si vous n’aimez pas courir même juste entretenir simplement vos muscles de temps en temps, on ne s’entendra pas très bien. Pire encore si vous fumez ! Le sport c’est la santé, c’est l’endurance. Par exemple pour ceux qui ont un esprit mal tourné, être bon en sport c’est aussi être bon au lit. Ne sait-on jamais, ça pourrait en motiver parmi vous … Cela inclus également la nourriture, se faire plaisir c’est important mais toujours avec modération.

Avant dernier détail, je suis franche. Mais vraiment hein. A un tel niveau que c’est un défaut. Il m’est déjà arrivé de croiser un mec super méga moche, de lui dire qu’il était hideux sans pour autant le connaitre, puis d’apprendre qu’il était livreur. Je ne vous raconte pas la scène quand je suis venue ouvrir pour récupérer ma pizza. Je l’ai regardé, il m’a regardé, je l’ai regardé me regarder, il m’a lâché la pizza sur les pieds.

Et pour finir, je m’énerve très facilement, un acte d’injustice, une insulte, un simple reproche ou même tout bêtement utiliser un ton méprisant. C’est suffisant pour me faire claquer une veine. Attention donc. Mais bon, je sais tout de même me retenir. Un petit peu, un tout petit peu. Du coup pour ce détail, ne vous étonnez surtout pas si vous voyez et entendez pleins d’insultes partout, c’est normal.

Cela a commencé il y a environ 35 ans, mais il va falloir remonter un peu plus loin pour bien tout comprendre. Et garder bien à l’esprit que ce que je vous dis là, c’est uniquement la version qui m’a été racontée. Je n’étais pas sur place à l’époque hein. Bref, ma mère était mariée à un homme qu’elle avait rencontrée au lycée quand elle était jeune. Ils se sont très vite aimés très fort, exactement comme dans un conte de fée mais autour d’un verre d’un champagne rosé à la place des fleurs. Ils n’ont pas attendu longtemps avant de se demander mutuellement en mariage et d’habiter ensemble.
Elle travaillait dans une grande agence immobilière et lui dans une entreprise de sécurité pour des clients particulier au porte-monnaie conséquent, autant dire que l’argent n’était pas du tout un problème. Enfin si, car on n’a jamais trop d’argent, mais c’est un autre sujet.

Les années ont passées, leur amour autrefois flamboyant perdait peu à peu en intensité, comme soufflé par les vents que nous envoyait le Pôle Nord. Cela ajouté au fait qu’ils n’arrivaient pas à avoir d’enfant malgré les très nombreuses tentatives, les conseils, les rendez-vous chez le médecin. Il leur fut conseillé de faire une pause à ce sujet, que le stresse compliquait encore plus les choses. Enchainant les échecs, ils en vinrent à l’insémination artificielle et neuf mois plus tard j’arrivais dans ce monde d’or, d’argent et de solitude.
Je m’en rends compte aujourd’hui, mes premières années étaient vraiment particulières, je baignais littéralement dans le luxe. Je n’avais absolument aucune idée de la valeur de l’argent, ni qu’on ne peut en temps normal dépenser une centaine de dollars par jour. Je ne quémandais pas, non bien au contraire malgré tout ce luxe je me contentais de ce qui m’était offert, sans jamais réclamer plus. Mais quand je fais la comparaison avec aujourd’hui, je vois à quel point c’était malsain. Paradoxalement j’avais tout, des parents en bonne santé, un toit – et à un moment plusieurs – et même un chien, mais je n’avais rien. Je souriais et riais tout le temps, mais n’avais aucune amie, à l’école tout le monde était adorable et m’offrait des cadeaux pour que j’apprennes des années plus tard que c’était uniquement pour rester dans les petits papiers de mes parents. Pourquoi en faire tout une histoire me direz-vous, après tout j’avais même des jeux qui ne sortaient officiellement que huit mois plus tard ! Et sans dépenser un sous !

Les années vraiment sombres vinrent un peu plus tard, avec la puberté. J’avais […]. Dont une petite porte permettait de communiquer entre les deux.
Pendant des années à partir du moment où mon corps a commencé à changer, où mes courbes se sont prononcées et ma poitrine a commencé à pousser, […]. Alors je me suis renfermée dans la violence. […], je l’exprimais par des coups et des insultes la journée, la plupart du temps en cours. J’étais aimée autant que crainte, et ainsi j’avais l’impression de reprendre le contrôle de ma vie.

Cela dura jusqu’au lycée. Avec l’âge je m’étais un petit peu assagie même si je pleurais toujours autant le soir venu. J’avais appris à prendre sur moi, […]. C’est à cette époque que je rencontrai la personne qui devint la plus importante à mes yeux. Kate Liu. Nous étions au même lycée et durant un rigoureux hiver je cédai et lui raconta tout. Absolument tout, sans omettre le moindre détail. Avant cela je ne voulais pas, c’était prendre le risque de la mettre en danger à son tour connaissant le pouvoir […]. Mais que voulez-vous Kate est une femme extrêmement têtue et persévérante.
De cet entêtement sortit le projet de monter un bar ensemble, où seules les femmes seront employées, des battues, des brisées, que l’on aide depuis et jusqu’à aujourd’hui à refaire leur vie, à se réapproprier leur corps et regagner leur amour d’elle-même.

Dès mon diplôme obtenu et contre le souhait de mes parents de continuer et accumuler les diplômes, je quittai aussitôt le nid familial. Dans un petit appartement au cœur de Manhattan et à deux pas de Broadway, je reprenais doucement goût à la vie ; et peut-être à l’amour. Aujourd’hui encore j’ai beaucoup de mal à me fier à un homme.
Un hybride pourtant m’aida contre toute attente, à remonter la pente. En parallèle de mon boulot à l’Orchidée, le bar ouvert avec Kate, j’aidais un petit centre tenu par le groupe Unity à prendre soin de ces petites créatures mi-humaines mi-animales. C’est là-bas que je fis la connaissance d’Alex. Son passé d’hybride ressemblait tragiquement au mien et nous avons tout de suite familiarisé. Jamais Kate n’aurait accepté la présence d’une de ces créatures à mes côtés, c’était pour quoi nos rencontre était encore aujourd’hui réalisée dans le plus grand secret. A l’époque il était timide, renfermé et quittait rarement le centre ; à présent le voir relevait de l’exploit. Je le suspecte même d’avoir des contacts avec les dangereux Déviants …