Cette phrase est pour me repérer lors de l'édition de la fiche.
- Résumé:
Milo est né en 2037 d’une naissance dite « naturelle » d’une mère hybride chien loup Tchécoslovaque et d’un père hybride malamute dans le laboratoire d’Alaska de Chroma. Il a été créé dans le but d’en faire un chien de concours sportif ou chien de travail, même si ce n’est pas une commande.
Il fut séparé de sa mère à un an, après son sevrage, et fit connaissance avec sa petite meute d’une dizaine d’individus et ses éducateurs. Il grandit et s’épanouis au sein de cette meute, docile et obéissant avec les humains mais hyperactif avec ses frères et sœurs et raffolant de leurs sorties sportives.
Il est transféré dans une boutique New-Yorkais spécialisé dans les animaux de concours à ses 16 ans, en 2053. Malheureusement, cette boutique fut la cible d’un attenta terroriste du group des déviants. Une personne (humaine ? hybride ? Milo ne sait pas) s’est faite exploser dans le magasin.
Milo en ressorti traumatisé, avec un syndrome post traumatique. Dans la confusion, les cris et la cohue, Milo fuit. Paniqué, il considéra tout le monde comme un potentiel « poseur de bombe » et couru pour sa vie.
Il erra ainsi plusieurs années dans les rues de New-York et se réfugia vite dans les sous-sols car traqué par ce qu’il pensait comme poseurs de bombe (en réalité des traqueurs de Chroma qui récupère les hybrides fugueurs/perdus à l’aide de leurs puces GPS).
Son syndrome post-traumatique (il a des périodes où il entend des bruits de bombes, sent de la poudre, il a l’impression que tout le monde l’observe/est dangereux) l’épuise et le terrifie, le mettant dans un état d’hyper-vigilance constance.
Un jour, il se fait capturer par les yakuzas qui l’observaient depuis quelques semaines se balader seul dans les rails de métro désaffectées. S’il le revendait, ça leur fera de l’argent. Terrifié et ne pouvant fuir, Milo se montra agressif après que ces derniers lui ai retiré sa puce à l’oreille sans l’en amputer. Son agressivité fut décuplée par l’infection niveau 1 qu’il développa à la suite de cette opération.
Son infection amplifia les symptômes de son stress post-traumatique et donc son agressivité et sa santé mentale. Il contracta également une forte fièvre. Sa non-coopération et son activité fit que les yakuzas le droguèrent aux somnifères et Milo fini par dormir la majorité de son temps, le peu d’heure où il s’éveillait étant monopolisé par ses illusions mentales angoissantes.
Cette routine malsaine dura cinq ans, jusqu’à aujourd’hui. Sera-t-il sauvé par les agents de ChromaShop ? Ceux d’Unity ? Acheté par un client de cette mafia ? Ou bien sera-t-il enrôlé par les déviants ? A vous de décider en écrivant son histoire avec moi.
➢ 2037 : naissance
Milo est né le 23 avril 2037, en plein âge d’or de Chroma où cette dernière répandait ses laboratoires aux quatre coins du monde. C’est dans le premier laboratoire de la firme, en Alaska, qu’il vit le jour.
Il est le fruit d’une reproduction dite naturel et sa conception fut étonnement rapide. En effet, sa mère, hybride chien loup Tchécoslovaque, ne tomba enceinte de son père, hybride malamute, qu’après seulement deux rencontres. De plus, elle ne fit aucune fausse couche et donna naissance à un bébé hybride en pleine santé. Il n’y a rien de plus simple que la reproduction entre deux individus d’une même espèce, se dirent les scientifiques de la rection reproduction du centre d’Alaska, ce jour-ci.
Le puçage de Milo et son inspection sanitaire se déroulèrent sans problèmes. L’enfant était sain et le puçage d’un bébé était rapide et simple à faire, surtout au niveau de l’oreille.
Ce bébé n’était pas une commande d’un particulier, ni une des nombreuses extravagances des scientifiques, comme en témoigne sa race très commune. Cependant, ce n’était pas non plus un vulgaire hybride créé car il fallait renflouer les stocks sans réel but autre que produire plus.
Non, Milo a été créé dans un objectif spécifique : les scientifiques le concurrent comme un futur grand sportif (un chien de concours) ou chien de travail. A l’image de sa race, Milo est fait pour se dépenser, son ADN est construit de façon a en faire une véritable boule de nerf ayant besoin de se défouler en tirant un traineau, en courant dans la neige ou bien en reniflant de la poudre ou des gens à la recherche de bombe ou de vie humaine à sauver.
C’est dans cette optique que son éducation fut construite.
➢ 2038 – 2053 : Education
Ce n’est qu’au bout d’un an, une fois sevré, que Milo fut séparé de sa mère. Comme tout enfant séparé pour la première fois de son parent, les premiers jours furent difficiles et le chiot pleura beaucoup. Heureusement, les bras de Madeleine, une éducatrice du centre, étaient là pour le câliner et le réconforter. Le petit s’était très vite attaché à elle qui représentait une deuxième maman à ses yeux.
Il fut de suite intégré à la meute que composait son groupe. Les éducateurs du centre tentaient une expérience avec ce groupe : réunir le même type d’individus (d’une même espèce sociable, de préférence) ayant une même optique de vente afin de favoriser l’épanouissement et l’obéissance des sujets.
C’est ainsi que Milo commença sa vie avec ce qu’il considère encore aujourd’hui comme sa famille ou sa meute. Sa meute, en le comptant, étaient composée de dix chiots dont les âges variaient d’un à deux ans. Tous étaient des chiens de travail, nécessitant une grosse dépense physique pour être bien dans leurs corps et dans leurs têtes.
Marina, l’husky d’un an et demi, était définitivement l’alpha du groupe. Gunther, le labrador un peu timide et très discret d’un an, prit vite la place de meilleur ami. Il y avait ensuite Maya, le berger australien de deux ans qui fut son premier amour, Mélina, le berger allemand d’un an ou sa meilleure partenaire de bataille de boule de neige. Il y avait aussi Nour, le malinois d’un an et demi pour qui son cœur battait bizarrement lors de ses premiers amours adolescent, loin de ceux enfantins, Pablo le jack Russel surexcité de deux ans, Satoru l’Akita dormeur d’un an, Moira la dalmatienne très érudite de deux ans et Alexei, le petit dernier du groupe et le plus fragile, relégué au rang d’oméga malgré son hybridation de dogue allemand.
Milo, lui, était un suiveur. Il s’agitait beaucoup et courait un peu partout, stimulant Pablo jusqu’à ce que ce dernier l’épuise et que Milo tape ses meilleures siestes. Cependant, il ne donnait clairement pas de directives ou d’idées et suivait joyeusement les propositions des autres. Toutefois, il ne se laissait pas non plus marcher dessus et mordait (dur, dur, de faire mal, quand il faisait encore ses dents, mais il essayait) tout ce qui lui passait sous la bouche lorsque les autres le contrariaient trop ou que certains en dessous de lui hiérarchiquement tentaient de prendre le dessus.
Néanmoins, il ne mordait jamais ses éducateurs. C’était une règle immuable gravée en lui, sans trop qu’il ne sache comment. Milo ne les considérait pas vraiment comme faisant partis de la meute. Dès son plus jeune âge il les voyait comme en dehors de leur groupe, comme au-dessus d’eux, une entité supérieur intouchable.
Pourtant, c’est dans les bras de Madeleine, leur douce gardienne à la figure maternelle, qu’il pleura son premier chagrin : la perte de sa maman. C’est aux creux de ceux de Dennis, leur autre gardien jouant le rôle de la figure paternel, qu’il prit son premier biberon et joua pour la première fois avec sa purée de carotte, s’amusant à vouloir en étaler sur le visage souriant de l’homme.
C’est accroché aux jambes de Carla, leur nutritionniste, qu’il vécu sa première bataille pour des sucreries. D’ailleurs, il se souvient encore des cris, de la cohue, et des « à moi, à moi, à moi » qu’il jappait avec ses frères et sœurs dans une cacophonie dantesque. Et c’est à la suite d’Esla qu’il découvrit pour la première fois l’extérieur et sa neige si froide et amusante.
Pourtant, malgré toute cette douceur et cette bienveillance lors des premières années de sa vie, le comportement des membres extérieurs à la meute, des humains, ne laissait pas à Milo la liberté de les mordre, de les mordiller ou de les traiter de la même manière que ses frères et sœurs. C’en était de même avec les autres chiots, c’était léger, à peine perceptible, mais même s’ils s’aimaient inconditionnellement eux et leurs éducateurs, leur comportement différaient selon s’ils interagissaient avec un hybride ou un humain. Les humains étaient en quelque sorte… les alphas de l’alpha. Oui, c’est ainsi que se le représentait Milo : l’alpha de l’alpha.
Mais ça lui allait, il n’était pas malheureux, bien au contraire. C’est donc dans ce milieu sain, heureux et chaleureux que Milo grandit et se développa.
Les éducateurs étaient aux petits soins pour les faire grandir correctement et selon leurs objectifs. Un fort lien de groupe fut créé entre les petits dès le début, les adultes étant plus là pour éduquer, surveiller et consoler leurs chagrins que pour réellement se mêler à leur vie de famille.
A leurs trois ans, de nouveaux éducateurs comme Mélissa ou Elsa leur fut introduit et elles participèrent à l’éveille des enfants. Physique, pour Elsa, qui fut leur coach le reste de leur enfance et adolescence, et psychologique, pour Mélissa qui fut leur professeur. De plus, Mélissa commença également à leur apprendre les règles de base à respecter au sein d’une société comme la politesse et le respect à avoir envers un humain ou un adulte.
Elsa, de son côté, leur faisait faire de nombreuses balades dans la neige d’Alaska (qui se faisaient de plus en plus longue au fil de l’âge des chiots). Elle stimulait leurs capacités respiratoires en les faisant courir avec des jeux comme « le Loup » ou des sprints, entretenait leurs instincts de pisteur avec des chasses aux trésors ou des chasses à l’homme (c’était très souvent Dennis qui s’y collait, les poches remplis de friandises pour encourager les enfants à le retrouver et le courser) et leur apprenait l’obéissance à l’aide de jeux tel que « Jack à dit. »
De plus, très tôt, autour des six ans la meute, elle se mit à les sensibiliser aux odeurs humaines et à celles de poudre. Certains des enfants allaient finir chien pisteur pour récupérer des hybrides en fuite, chien renifleur pour déjouer des attentats dans des aéroports ou encore chiens sauveteur chez les pompiers. En conséquence, il fallait qu’ils associent rapidement des odeurs à une récompense.
C’était un exercice très simple, les futurs maîtres de la meute devant compléter les bases enseignées par Elsa. Elle stimulait leur odorat à l’aide d’un jeu. Elle cachait un peu de poudre à canon ou une souris sous un bol opaque puis faisait entrer l’enfant dans la pièce afin que, rien qu’avec son nez, il désigne le bon bol. Une bonne réponse était toujours accompagnée d’une friandise, d’une caresse et d’une avalanche de compliment.
Milo, à ses débuts, n’excellait pas dans l’exercice, comptant plus sur le hasard au lieu d’utiliser réellement ses capacités. Cependant, au fil des années, il comprit le truc et son odorat et son ouïe s’affutèrent. A la sortie du centre, il avait un taux de réussite de 88% à ce petit jeu et ce même si on essayait de le piéger en sortant cinq bols et en mettant une sourie sous l’un et de la poudre sous l’autre.
Milo l’aimait beaucoup, Elsa. Pablo l’adorait également. C’était la seule qui arrivait à les canaliser efficacement en les faisant se dépenser suffisamment. Dès qu’il la voyait arriver, Milo lui sautait dans les jambes ou bien abandonnait son activité et ses frères et sœurs pour lui tourner autour, selon son âge, sa queue battant l’air derrière lui. Il raffolait de ces sorties, ces jeux en plein air ou ces exercices de pistage. Il ne s’en lassait jamais et était parmi les premier, juste après Marina, à sortir en trombe et se jeter dans la neige lorsque ça leur était permis. Les rapports des éducateurs et les batteries de test des médecins démontraient d’ailleurs qu’il était dans le haut du panier de sa meute, au niveau compétence physique.
Niveau études, par contre… Ça n’avait clairement rien à voir avec Mélissa et ses cours ennuyeux. Milo ne l’aimait pas vraiment, elle. Il était obligé de rester assis des heures sur une chaise pour apprendre à lire, écrire, compter, un peu d’histoire, de biologie et les bases des règles de bienséance (avec comme règle n°1 : obéir à sans maître sans poser de question).
Elle n’était pas méchante mais Mélissa était barbante et Milo ne s’intéressait pas à ce qu’elle racontait, lui, son trucs, c’était les activités sportives. Surtout que ses façons de récupérer son attention n’aidaient pas à arranger les choses. Elle claquait des doigts, ce qui l’agaçait, le grondait devant sa meute, ce qui lui faisait honte et, dans le pire des cas, elle lui vaporisait à la figure un produit qui piquait le nez.
Non, il ne l’aimait vraiment pas, mais il ne se rebellait pas non plus. Il se renfrognait sur sa chaise une bonne dizaine de minute, avant que son attention ne dérive à nouveau autre part. Surtout qu’elle n’était pas vraiment méchante puisqu’elle le félicitait à la fin du cours, lorsqu’il le suivait assidument (chose rare).
C’est un garçon qui fonctionne plus à la carotte qu’au bâton, oubliant vite les punitions pour ne se concentrer que sur le positif et les marques d’affection. Malheureusement, Mélissa fonctionnait plus au bâton qu’à la carotte et, même si elle remarquait une amélioration de l’attention de l’’enfant au cours suivant ses félicitations et compliments, elle ne voulait pas changer ses méthodes d’éducation pour un hybride.
L’année de ses treize ans fut celle qui marqua la dernière phase de son éducation et le début des changements.
Le changement le plus gênant fut l’introduction des cours d’éducation sexuelle. Ils en avaient un par semaine et il durait trois heures. Heureusement, ça ne dura pas très longtemps, un peu moins d’un an. Entre les fous rires nerveux, les ricanements et gloussements embarrassés, les exclamations dégoûtées de certains et l’ambiance dissipée du groupe, Mélissa ne savait plus où donner de la tête.
Pourtant, ils devaient bien passer par là, un jour ou l’autre, vu leurs gênes de super-sportifs, leurs maîtres vendront forcément leurs rut ou chaleurs. Alors mieux vaut savoir comment ça marche que d’y aller à l’aveugle et, par la même occasion, nourrir leurs cultures générales sur la grossesse, l’accouchement, les organes reproducteurs et comment l’ADN de deux individus se mêle pour en créer un troisième unique en son genre.
C’est cette année et un peu grâce à ces cours que Milo découvrit son attirance pour les garçons. Il aimait passer de plus en plus de temps avec Nour, il lui prenait souvent la main ou le bras et il appréciait lorsque ce dernier s’endormait contre lui ou lui embrassait la joue. Son cœur battait différemment lorsqu’il lui souriait et son rire illuminait ses journées. De plus, son ventre le chatouillait bizarrement et agréablement, le soir, lorsqu’il pensait à l’adolescent. Pourtant, il aimait les filles également, Maya avait été son premier amour, il ne la lâchait plus de ses sept à neuf ans. De plus, c’est bien avec Marina qu’il partagea son premier baiser à ses quatorze ans. C’est ainsi que Milo découvrit sa bisexualité.
Le changement le plus marrant fut l’évolution de leurs exercices sportifs. Avant, Elsa ne leur laissait pas complètement libre, elle réprimait leur instinct les plus primaire et agressif. Mais depuis ses treize ans, au contraire, elle stimule cette partie de leur personnalité. Ce n’était plus Dennis qu’il chassait mais des inconnus bien protégé derrière leurs gilets bien rembourrés. La chasse a plus galvanisante fut celle où la cible était un hybride lapin. Son cœur battait la chamade et l’adrénaline parcourait ses veines, son excitation et son agressivité décuplée par celle de sa meute.
Il n’y avait qu’une seule règle que chacun respectait scrupuleusement. Lorsqu’Elsa disait
« stop », ils lâchaient immédiatement la proie et s’immobilisaient, reprenant chacun leurs souffles bruyamment, leurs torses se soulevant à intervalles régulières rapides. Pourtant, lorsque Milo se rendit compte que le lapin pleurait de terreur, une culpabilité monstrueuse rongea son estomac sur plusieurs semaines. Pour lui, ce n’était qu’un jeu, il ne faisait rien de mal. C’était comme lorsqu’il devait trouver la poudre ou la souris sous le bol, alors pourquoi se sentait-il aussi mal ?
Enfin, le changement le plus inattendu fut celui de ses quatorze ans. En réalité, il y eut de changement cette année. Maya, Moira et Pablo, âgés de seize ans, s’en allèrent. Moira allait directement chez son maître, c’était une commande, d’après leurs éducateurs. Elle allait se dorer la pilule en Californie, d’après eux, et sauver des vies avec son humain pompier.
Maya et Pablo, quant à eux, allaient dans différentes boutiques spécialisé. Pablo dans une boutique fait pour les animaux de concours (sportifs ou autres) à Sao Polo, et Maya dans une boutique de chien de travail à Toronto.
Ce départ perturba la meute et son fonctionnement. Emotionnellement, d’abord, ça faisait 13 ans qu’ils vivaient ensemble, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, entassé les uns sur les autres. C’était difficile de changer ses habitudes et vivre avec ce manque. Ils s’attachèrent d’autant plus entre eux et devinrent très exclusif à leur meute, se baladant toujours au moins à deux et ne se lâchant plus d’une semelle.
Hiérarchiquement, ensuite. Il y avait des places à pourvoir, puisque certains étaient partis, alors tout le monde en profitait. Paradoxalement, à côté de leurs amours réciproques excessifs, ils devinrent agressifs et tendus entre eux. La moindre remarque faite par ses frères et sœurs vexait Milo et était une excuse pour se battre ou crier et vice et versa. Les hormones n’aidaient pas non plus à calmer ces adolescents en pleine lutte de dominance. Heureusement, au bout de quelques semaines, ça se calma et Milo se retrouva très haut dans leur petite meute, juste après Marina et Nour. Alexei, malheureusement pour lui, restait tout en bas.
L’autre changement, cette année là, fut les visites médicales bien plus fréquentes. Ils étaient passés d’une visite trimestrielle à une visite bimensuelle. Ça ne dérangeait pas vraiment Milo, même si ce n’était pas des parties de plaisir. La médecin n’était pas méchante, même assez prévenante, mais il n’appréciait pas pour autant qu’elle lui mette son stick de bois dans la bouche, l’aveugle avec sa lumière de poche, que le stéthoscope froid agresse la peau chaude de son torse et de se dos et la sensation désagréable de la seringue dans ses veines lors prises de sang.
Milo et le reste de sa meute prirent cette cadence médicale soutenue pour un signe comme quoi eux aussi allaient bientôt être vendu. L’augmentation des visites coïncidait avec le départ de Pablo, Maya et Moira. Un an avant leur départ, ils allaient souvent voir la médecin, eux aussi. Ils déduisaient que c’était leur tour, désormais. Personne ne leur disait rien, alors ils ne pouvaient faire que des suppositions. Ces visites durèrent trois ans. En réalité, ces inspections commencées en 2050 avaient pour but de déceler tout signe d’infection et en annihiler les porteurs, le scandale sur sujet 0 faisant grand bruits et les hybrides infectés étant de plus en plus nombreux.
C’est l’année de ses seize ans que Milo quitta enfin le centre. C’était une journée bizarre, leurs éducateurs étaient venus leur dire au revoir, chacun s’occupait d’accompagner un petit groupe. Milo, lui, partait avec Marina, à New-York. Ça le rassurait d’avoir son alpha avec lui, sa nervosité baissa d’un cran lorsqu’il l’apprit, même s’il ne finirait pas dans la même boutique. C’était Elsa qui s’occupait du duo. Dès qu’ils entrèrent dans la voiture, Milo ne lâcha plus la main de Marina et ce même lorsqu’ils arrivèrent à l’aéroport noir de monde, de bruits, d’odeurs et de visages nouveaux.
Toutes ces découvertes insolites distrayaient Milo de son stress et ses oreilles s’étaient redressées sur son crane, l’adolescent étant curieux, même s’il ne lâchait toujours pas la main de Marina. Après tout, même s’il avait été bien entouré toute son enfance et qu’il n’était pas de nature peureuse, il avait vécu reclus du reste du monde, en ermite dans le centre. C’était, pour ainsi dire, le centre du monde et l’essentielle de sa vie, alors toutes ces nouveautés l’attiraient.
Lors de l’enregistrement des bagages, la voix de l’hôtesse attira l’attention du duo d’hybrides, après qu’elle ait scanné leurs puces à l’oreille et vérifié leurs carnets de vaccination.
« Pour les animaux dangereux comme les chiens ou les grands félins, il faut qu’ils soient museler, si vous souhaitez qu’il passe le voyage en cabine. Sinon, ils seront dans une cage individuelle, en soute, avec le reste de vos bagages. Si vous n’avez pas le matériel, vous pouvez les acheter dans nos boutiques avant d’embarquer. »Milo tourna aussitôt son visage vers Elsa, le regard paniqué, et serra les doigts de Marina plus fort entre les siens. Il ne voulait pas la quitter maintenant. Heureusement, l’adulte tendit sa carte bleue et demanda à acheter deux muselières adaptées aux formes du visage humain.
Le voyage fut long, mais Milo, côté fenêtre, en profita pour contempler le ciel et les nuages sous ses pieds. Il y avait beaucoup de bruit, de murmure de fond, mais ses oreilles étaient comme bouchées. Ça le gênait énormément mais il résista à ses les gratter, Elsa le lui avait interdit. Sans s’en rendre compte, il s’endormi assez tôt, contre l’épaule de Marina (elle avait la place du milieu et Elsa celle côté couloir) et passa la moitié du voyage ainsi.
Il se réveilla un peu groggy pour descendre de l’avion et faire le chemin inverse à l’aéroport de New-York. Ils ne furent pas séparés tout de suite, Elsa voulant les faire courir à central park pour se dégourdir. Le paysage était très différent de ceux de la maison, mais Milo appréciait, surtout le grand parc plein de verdure et d’écureuils.
Ils passèrent bien deux heures, tout les deux, à jouer avec un ballon, sous le regard bienveillant de leur coach. Il y avait beaucoup d’humains autour d’eux et Milo les observait interagir entre eux. il y avait même des enfants et bébés humains, il n’en avait jamais vu avant ! Il y avait aussi beaucoup d’hybride, au moins autant que les humains, et certains était vraiment bizarre. Marina lui avait montré un avec la peau bleue et des pics sur le crâne !
Ce nouveau monde plaisait déjà énormément à Milo.
Le moment des adieux fut étonnamment très rapide. Elsa arrêta un taxi, après leur pause à Central Park, et Milo fut livré le premier. Le trajet en voiture fut silencieux, les adolescents observant la ville à travers les fenêtres pour ne pas penser à leur séparation proche. Une fois lui et Elsa descendus, il eut à peine le temps de faire un au revoir de la main à son alpha à travers la portière de la voiture qu’un humain discutait déjà avec son éducatrice et l’emmenait à l’intérieur du bâtiment.
Il avait l’impression de partir à une visite médicale et qu’ils reviendraient bientôt le chercher. Cependant, Milo ne pouvait pas parler, sa gorge était trop serrée, et ses larmes contenues piquait ses yeux, d’où son seul signe de main comme adieu. Pourtant il sourit à Marina lorsque la voiture démarra, Elsa de nouveau à l’intérieur. C’était pour son bien, il allait bientôt trouver un maître ou une maîtresse et son alpha aussi.
C’est pour ça qu’ils avaient été créés, rien de mal ne pouvait leur arriver, il en était persuadé.
➢ 2053 : Fugue
Ça faisait trois jours que Milo était dans les vitrines du magasin. Il était assez excité car il venait de passer deux semaines en quarantaine dans l’arrière-boutique, au cas où il ait contracté quelque chose en venant à New-York.
Depuis trois jours, il avait fait connaissance avec l’autre hybride l’entourant. Son voisin de droite était un lapin angora nommé Maël et sa voisine de droit, Léa, un chinchilla. Il n’arrêtait pas de sourire, depuis trois jours, sa queue s’agitant derrière lui dès qu’un enfant le désignait du doigt à ses parents ou qu’un adulte s’arrêtait devant sa vitrine, l’observait ou lui parlait. Ses joues lui faisait mal, à force, mais il ne pouvait s’en empêcher, trop heureux d’attirer l’attention de son possible futur propriétaire.
La boutique était spécialisée en animaux de concours, que ce soit de beauté ou sportif et l’hybride avait était mis en avant, dans les vitrines du milieu, à l’avant de la boutique, puisqu’il était tout nouveau.
C’était l’heure d’affluence et, de ce que voyait Milo depuis sa vitrine, la boutique était noire de monde. Toute cette agitation gonflait le cœur de l’hybride car ça lui permettait d’oublier momentanément son ancienne vie. Un homme s’arrêta devant lui. Ses cheveux légèrement ondulés attirèrent le regard de Milo qui expérimentait la diversité du monde depuis qu’il était ici.
Sa queue s’était mise à frapper le sol de son box dès qu’il avait l’homme s’approcher et Milo lui sourit plus franchement qu’il ne l’avait fait face aux autres. Cet homme sentait la poudre. Tout excité, il se redressa sur ses genoux et il s’appuya contre la vitre, pour s’approcher au plus proche de l’individu, sa queue battant plus fort derrière lui. Son odeur lui rappelait la maison. Son regard pétillait de joie, trouver la poudre était synonyme de récompense, dans le vocabulaire de Milo.
Malheureusement l’homme s’en alla, après quelques minutes à observer l’hybride s’agiter, ce qui peina l’adolescent, qui se dévissa le cou pour tenter de le repérer parmi la foule. Une déflagration le fit sursauter. Ses oreilles sifflaient et il était complètement déboussolé. Sa tête tournait, il n’entendait plus rien, si ce n’est ce sifflement lointain. Quelque chose venait d’exploser.
Milo leva le bras difficilement, il avait l’impression qu’il pesait une tonne, et tâta l’arrière de sa tête, là où elle le chauffait. Quelque chose de liquide et de poisseux s’échappait de son crâne, il renifla ses doigts, ça sentait le fer. Il saignait. Quand s’était-il cogné la tête ? S’était-il évanoui ? Combien de temps ? Il n’en savait rien.
La vitre de son box était fracassée et, en observant ses bras, ses jambes, son torse, Milo se rendit compte que du verre s’y était fiché. Bizarre, il n’avait pas mal. Il avait l’impression de flotter, d’être à mille lieux de toute cette agitation. Tout ce qu’il percevait clairement était son cœur battant à cent à l’heure, pompant ce sang si précieux pour fuir rapidement le plus loin de cet enfer.
Progressivement, son ouïe lui revint. Il repéra les bruits le plus fort en premier, un coup répété. BAM, BAM, BAM, suivit de verre brisé. Au fur et à mesure que le sifflement perdit en intensité, il perçut les bruits moins faibles. Les râles de douleurs, les gémissements apeurés, les sanglots de terreur, les appels à l’aide, les souffles douloureux sur le point de s’arrêter. Puis sa voix à lui, cette voix qui leur hurler de « se casser d’ici. »
Milo sorti la tête de son abris, lorsqu’il senti son corps moins engourdit. Oui, quelqu’un détruisait les vitres de leurs boxes. C’était le garçon à la voix qui leur crier de fuir alors que lui pétait leurs vitres à l’aide d’une batte de baseball. Il n’osa pas regarder au sol, pas encore, il ne voulait pas y voir les corps allongés.
L’homme à la batte se retourna vers lui, lorsqu’il remarqua que l’hybride sortait ses jambes du boxe et s’y extirpa. Son regard frappa Milo, il brulait de d’un mélange de rage et de satisfaction alors qu’il continuait d’asséner ses coups.
« Casse-toi d’ici avant qu’ils n’arrive! »L’homme parlait des traqueurs spécialisé dans la capture d’hybride, mais Milo ne le comprit pas comme ça. Ça eut l’effet d’un électrochoc chez lui. Cette ordre raisonna en lui, son cœur battit plus fort dans sa poitrine, comme s’il voulait s’échapper de sa cage thoracique, et le début de douleur physique qu’il ressentait s’évanoui grâce à l’adrénaline. Il devait fuir. Les poseurs de bombes pouvaient toujours être là ou revenir.
Il devait se mettre en sécurité.Il se mit à courir.
Plusieurs autres hybrides, comme lui, courraient vers les sorties de secours. Les vitrines les avaient protégés, contrairement aux clients et esclaves présents dans les allées. La cohue et les bruits s’intensifièrent, dehors. Des pleurs et des cris plus fort et un bruit strident de sirène.
Les poseurs de bombes avaient appelé du renfort.Cette réalisation (fausse car c’était des sirènes de police) prit Milo à la gorge et sa terreur se décupla. Il courra, suivant les autres hybrides qui profitait de ce moment pour fuir, au lieu de rester proche du bâtiment. Il devait sauver sa vie en s’éloignant d’ici, heureusement ses jambes coopéraient en le portant comme elles ne l’avaient jamais fait.
Il n’avait qu’une chose en tête : fuir. Toutes autres pensées rationnelles l’avaient quitté. Fuir d’abord, se protéger soi-même, puis trouver un maître pour qu’il le protège ensuite.
➢ 2053 – 2055 : Errance
Milo erra plusieurs semaines dans les rues. Encore terrifié et déboussolé, il ne connaissait pas bien la ville et il avait peur que les poseurs de bombe ne le retrouve, il changeait de squat très souvent et fouillait dans les poubelles pour nourrir.
Il n’osait pas rentrer dans un quelconque commerce, arrêter quelqu’un dans une rue bondée ou chercher un poste de police. Il fuyait le monde comme la peste, la foule était synonyme d’inconnu et l’inconnu d’explosion. Les poseurs de bombes pouvaient s’y cacher bien trop facilement.
Ces terroristes hantait ses nuits et les peuplait de cauchemar. Il se voyait mourir, il se retrouvait en Alaska, entouré de sa meute puis une grande explosion détruisait son bonheur. Il se réveillait en sursaut et fuyait son squat immédiatement, lors de ses cauchemars. La journée également, ça lui arriva d’entendre distinctement des explosions, des cris, des pleurs ou des appels à l’aide.
Il se mettait alors à courir, criait aux autres de fuir, et attirait l’attention des gens. Milo angoissait énormément car, au fil des semaines, il se rendit compte que les poseurs de bombe le traquaient. Ils étaient parfois déguisés en pompiers, policier ou ambulanciers pour l’amadouer et, le plus souvent, ils montraient leurs vrais visages avec leurs chiens et leurs armes. Cependant, Milo courait vite et se faufilait dans les petites rues, il arrivait à leur échapper en changeant de quartier, généralement.
En réalité, des passants ou habitants inquiets ou agacés par les hallucinations du garçon et son air égaré appelait les secours pour qu’ils viennent le récupérer et la brigade chargée de récupérer les hybrides en fuite le traquait grâce à sa puce GPS.
Au bout de quelques semaines ? Mois ? Années ? Milo ne savait pas, il avait arrêté de compter et perdu la notion du temps depuis bien trop longtemps. Enfin, il finit par descendre dans les souterrains, malgré le peu d’issu possible en cas d’effondrement. Il y avait peut de personne, là-bas, tout en bas, il pourrait donc fuir efficacement dès qu’il apercevra quelqu’un, plutôt que de se méfier de tout le monde.
Milo crut que ça apaisera un peu son corps malmené par son hypovigilance constante et son esprit fatigué par sa paranoïa exacerbée. Milo n’avait pas entièrement tort, pourtant, il n’avait pas à 100% raison.
En effet, en bas, il se senti plus en sécurité qu’en haut. Cependant, seul, sans le bruit ambiant de l’extérieur, les bruits de bombes se firent plus fort, plus récurrents. Il y avait également beaucoup moins de nourriture qu’à la surface et il y faisait bien plus froid. Il perdit du poids, se battit plusieurs fois, des fois avec des rats, d’autres avec de gros chats et parfois même avec quelques humains et se renferma sur lui-même. Il tomba également souvent malade, le froid et l’humidité ambiante n’aidant pas, en plus de sa tenu légère composé d’un t-shirt et d’un pantalon. Il n’avait ni chaussure, ni chaussette, on ne lui en avait pas donné à l’animalerie.
Plus personne ne le suivait ou, du moins, avec l’humidité d’en bas, il n sentait pas d’odeur particulière d’être vivant, si ce n’est l’eau, la moisissure et l’humidité, mais ça n’apaisa pas pour autant sa tête. Il pleurait bien souvent, appelant son ancienne vie, demandant au temps de ralentir, de le ramener en arrière. Il angoissait lorsqu’il s’endormait bien trop rapidement dans un trou froid trouvé il y a peu, il ne voulait pas mourir maintenant. Il voulait que ce maintenant se dépêche de passer, mais celui-ci s’éternisait bien trop longtemps.
Il ne voyait pas d’avenir, regrettait son passé et était terrifié par le présent. Parfois, il ne savait plus vraiment où il était lorsqu’il se réveillait, encore enlisé dans ses rêves peuplés de sons assourdissant et catapulté dans la réalité glaçante qui engourdissait ses sens. Dans ces instant, il paniquait, angoissait et la seul solution qui s’offrait à lui pour se retenir d’hurler était de se bâillonner. Alors, il se mordait et il serrait la mâchoire.
Il étouffait, là, en bas, mais il continuer car les poseurs de bombes ne devait pas le retrouver.
Dieu seul sait comment ses plaies ont put se refermer sainement et ses os se ressouder correctement, après l’explosion. Malheureusement, ce dernier ne l’épargna pas du stress post-traumatique suivant cette destruction.
Milo était devenu méfiant, angoissé et dérangé.
➢ 2055 – 2060 : Capture et submersion
Un jour, pourtant, malgré sa paranoïa exacerbé, Milo se fit capturer. Il était fatigué et affamé, il n’avait plus vraiment la force de courir ou se faufiler et une bande d’humains lui tomba dessus lorsqu’il sorti de ses labyrinthe souterrain à la recherche de nourriture.
Il les prit d’abord pour les poseurs de bombes et se débâti du mieux qu’il le pu, mais il ne tint pas longtemps et le groupe le fit tourner de l’œil avec une injection d’anesthésiant. La suite fut très floue. Ce que savait Milo c’est qu’il avait mal, chaud, froid, qu’il devait se protéger face à ces ombres qui l’agressait, ces explosifs qui le bombardait, il était agressif ou fatigué, délirant, fiévreux, lorsqu’il s’éveillait, mais il dormait la majorité de son temps, épuisé par ses cauchemars qui le hantait.
En réalité, les yakuza l’avaient repéré il y a quelques semaines. L’hybride sortait de temps en temps pour voler un peu de nourriture et au vu de sa maigreur, de sa saleté et de son air alarmé, il semblait sauvage. Ils décidèrent donc de la capturer et lui retirèrent sa puce de suite après.
Ils réussirent à lui éviter l’ablation de l’oreille mais pas l’infection, ce qui rendit l’animal agressif et délirent. Ça força le groupe à le gaver de somnifère qui l’endormait et le transformait en légume, ce qui ne facilitait pas sa vente.
Désormais, il essaie de s’en débarrasser le plus rapidement possible, sans pour autant le tuer ou l’abandonner. Après tout, ils devaient rentabiliser la marchandise, même s’il bradait son prix.