L’audace :
C’est l’un des traits principaux de Kate, quand bien même elle ne le montre pas trop. C’est grâce à cela qu’elle a pu proposer un rendez-vous à Matt, la première fois. Qu’elle est devenue celle qu’elle est dans l’ombre en protégeant ses filles. Audacieuse, mais pas téméraire. Elle connait ses limites et ne fera rien qui pourrait mettre à mal ses plans. Ou sa famille. Néanmoins, elle n’est pas infaillible, et si son petit commerce de l’ombre ne rencontre que peu de soucis actuellement – grâce à beaucoup de pot-de-vin - elle sait qu’elle risque à tout moment de tout perdre. Et pour cela, il va lui falloir être audacieuse encore une fois, pour essayer d’établir un contrat avec des gens bien plus important qu’elle dans le milieu. Bien plus dangereux. Mais elle était préparée. Elle avait des informations. Elle savait des choses. Son bar ne vendait pas que des corps. Il vendait des informations. Et il les récoltait grâce aux filles.

Consciencieuse :
N’est-ce pas ce qui lui avait permis d’intégrer Chroma ? Sa conscience professionnelle, son application, sa minutie. Elle ne bâclait rien, que ce soit dans sa vie privée ou dans sa vie pro, la jeune femme aimait que tout soit parfait. Presque un toc en soit, mais elle se sentait mal si tout n’était pas bien fait. Si quelque chose n’était fait comme elle l’entendait, elle était capable de remuer ciel et terre, jusqu’à ce que tout soit fait comme elle l’exige. Finalement, cela rejoint le côté méthodique de la jeune femme.

Exigeante :
Car oui, elle est exigeante. En amour, elle demande beaucoup – peut-être trop – à son mari. Elle doit être sa priorité, la seule et le centre de son monde. C’est pour cela qu’elle prend terriblement mal l’abandon de son mari pour sa famille. Il n’est jamais là et elle se sent vide. Seule. Malheureuse ? Non, car elle à Jia. Mais sa fille ne lui suffit pas. Elle formait un tout avec son mari, mais il… Fuyait. Elle avait l’impression qu’il lui cachait des choses, et que ces choses-là l’éloignaient d’elle. Oh, elle savait ce qu’il lui cachait avec son frère, mais… Il y avait autre chose. Et cela avait commencé peut après la naissance de Jia. Son exigence ne s’arrête pas là et va de pair avec sa conscience professionnelle : tout doit être parfait, sans accroc. Elle en demandait beaucoup à l’équipe, cependant, elle savait récompenser les efforts et jouait à la perfection avec le bâton et la carotte. Ce n’est qu’ainsi qu’une équipe peut être aussi performante. De plus, elle est exigeante aussi avec elle-même. Elle en attend beaucoup des autres, mais aussi d’elle-même. Se laisser aller n’est pas dans sa nature. Si elle demande la lune à Matt, elle est prête à lui offrir l’univers. Si elle exige des heures supp à ses collègues, elle restera avec eux jusqu’à ce qu’ils aient fini. Si elle exige que son époux passe du temps avec leur fille, elle sera celle qui bordera sa princesse le soir, qui lui préparera le repas, lui fera faire ses devoirs. Mais être seule pour concilier ses responsabilités de mère et de chef d’équipe ne se fait pas sans accrocs. Et le temps passant, elle devient lasse de cette situation. Elle a besoin de son époux pour la seconder.

Entreprenante :
Kate est séductrice et elle le montre. C’est grâce à cela qu’elle a pu charmer son époux. Dès le premier regard, elle a voulu qu’il soit sien. Une chasseuse ou une désespérée, à vous de voir. Mais elle n’y est pas allée directement. Elle lui à tournée autour, elle a cherché ses habitudes au travail pour finalement le croiser « par hasard ». Puis au détour d’une conversation, d’un échange de regard lourd de sens, d’un sourire un peu trop aguichant, elle l’a invité. Sans lui laisser le temps de dire non, la jeune femme a simplement donné le lieu et l’heure, avant de tourner les talons et de la laisser planter là, non sans quelques roulements de hanches bien calculés. Néanmoins, elle n’aurait jamais imaginé finir mariée à cet homme et avoir une fille de lui. Non pas qu’elle s’en plaigne. De plus, elle se sert de cette séduction au travail. Kate peut être une femme très froide, pour vous sourire avec un charme fou juste quand elle a obtenu ce qu’elle veut. Son corps, son visage, son regard et son sourire sont des armes dont elle use sans complexe, sans en abuser. Et quand elle veut quelque chose, elle l’obtient.

A l’écoute :
Cependant, Kate n’est pas - trop - imbue d’elle-même et sait écouter. Elle est même terriblement douée pour écouter autrui et lire entre les lignes. C’est une qualité qui lui vaut pas mal d’amis, de personne qui se confie. De bon conseil, elle n’hésite pas à être tactile avec ceux qui vont mal, à les réconforter. Au lycée, c’est ainsi qu’elle a rencontré Ashley, celle qui est presque son alter ego. La seule personne à qui elle aurait confié sa vie les yeux fermés – hors de son époux et son beau-frère. De base amies mais sans plus, ce fut durant l’hiver de leurs dernières années de lycée que Kate se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il lui fallut du temps pour réussir à mettre Ash à l’aise, pour qu’elle s’ouvre à elle. Jamais, au grand jamais, Kate ne se serait doutée que son amie vivait un tel cauchemar. Des abus, jours après jours, de la part de son oncle. Quand Kate voulu l’aider, l’ado paniqua. Son oncle avait trop de moyen, bien plus que la famille de Kate, ce qui signifiait qu’il s’en sortirait. Ashley voulait juste partir et Kate lui jura de l’aider. Ce fut le début du groupe l’Orchidée.

Altruiste :
Véritable trait de caractère ou faux semblant devenu réel, Kate ne saurait dire. Mais elle a du mal à laisser quelqu’un dans la merde. Quand bien même elle ne se mouillera pas plus que ce qu’il faut, si elle le peut, elle offrira une chance à chacun, sans jamais les infantiliser. Si la personne rate sa chance, c’est qu’il ne veut pas d’aide. Depuis presque huit ans, elle soutient financièrement une association de réinsertion d’ancien détenu, pour qu’ils aient une chance d’avoir un avenir après avoir payé leurs dettes à la société. De plus, elle est bénévole dans une seconde association, pour sans-abris. Elle emmène Jia avec elle, pour lui apprendre qu’aider les autres, c’est s’aider soi-même.

Communicative :
Lorsqu’elle n’a pas sa casquette de cheffe, Kate est une femme qui ne cache presque jamais ce qu’elle ressent : quand elle est colère, heureuse… Elle a la discussion facile et aime parler de ce qu’elle compte faire, de ce qu’elle sait… Bref, elle n’est pas fermée et est très sociable. Grâce à cela, même si elle assez strict, ses collègues l’apprécient. Pourtant, certains pourraient la trouver envahissante. De plus, quand quelque chose lui plaît pas, au lieu de ne rien dire, elle affronte dans sourciller la personne. La confrontation n’est pas un souci pour elle, tant que tout peu être régler comme des êtres civilisés. Très ouverte d’esprit, elle ne jugera presque jamais quelqu’un pour un choix de vie. Sauf concernant les hybrides, mais c’est plus par inquiétude qu’autre chose.

Caractérielle :
Toute belle et soi-disant parfaite qu’elle soit, Kate n’en est pas moins quelqu’un qui peut être extrême par moment. Lorsque la colère court dans ses veines, il semblerait que sa bouche se lâche complétement. En somme, elle est totalement imprévisible et cela peut faire peur. Quand bien même elle fait de son mieux, ce n’est pas quelque chose qu’elle arrive à véritablement contrôler. Quand on est à bout, on est à bout.

Maniaque :
Au moins, cela ne se limite qu’à sa maison et sa fille. Depuis qu’elle est devenue mère, la jeune femme est devenue accro à la propreté et au rangement, de peur qu’il arrive quelque chose à sa petite. Aussi, elle a loué les services d’une adorable abuela hispanique pour vient faire le ménage deux fois par semaine dans leurs appartements. Plus par manque de temps que manque d’envie. Cela ne l’empêche pas de tout ranger et nettoyer les cinq jours où elle ne vient pas. Il faut avouer que faire le ménage lui permet de réfléchir et… De faire le ménage dans ses pensées et sa vie. C’est ainsi qu’elle réussit à tenir la pression entre le travail et son rôle de mère.

Entêtée :
Comme beaucoup de personne, quand Kate pense avoir raison, elle n’en démord pas. Pas tant qu’elle n’a pas de preuve de son erreur. Et même là… Se sera à contre-cœur qu’elle acceptera d’avouer son erreur. Il en va de même quand elle à une idée. Elle ne l’a pas ailleurs, même quand celle-ci n’est pas toujours bonne. Cela lui donne un petit côté enfantin. C’est assez charmant de voir une femme comme elle, si fière, capable de bouder et faire un caprice. De même, quand elle a quelqu’un dans le nez, impossible qu’elle puisse s’en sortir. Pas sans une excellente raison. Comme sauver la vie de sa fille. Et encore.

Fière :
Un des pires défauts de la jeune femme. Totalement liée à son entêtement. De son travail, de sa fille, du sauvetage de ses filles. Elle en tire une grande fierté et par moment, cela déborde. De cette fierté vient un égo pas toujours bien accueillis. Elle se sait bonne mère, bonne épouse et ne le cache pas, au détriment de son entourage. Elle le sait, mais on ne se défait pas d’un défaut comme d’un bouton sur son visage. Et quand on le lui fait remarquer, elle le prend mal et devient presque hautaine, frôlant le snobisme. Ce sont là les résidus d’une éducation offerte par de nouveaux riches qui ne connaissent pas les convenances. Au moins ne l’est-elle pas tout le temps. De plus, si quelqu’un lui fait remarquer qu’elle n’est qu’une vendeuse de chair, qu’elle est mauvaise, elle n’hésitera pas à vous prendre de haut, être cynique. Car elle connait une vérité, celle derrière tout cela. Vous non.

Secrète :
Peu importe l’amour qu’elle a pour les siens, elle ne peut pas tous leur dire. Que ce soit lié à son travail ou à son activité, elle ne peut pas en parler. Quoi qu’avec Wei, elle peut au moins discuter un peu travail, mais elle ne veut pas non plus que le peu qu’elle le voit, ils discutent Chroma ou hybride. Et sans parler de tout cela, elle ne parle pas de la douleur lancinante qu’elle a au fond du cœur en voyant son mari être si peu dans leurs vies. Ni de la peur de le perdre. De plus, elle fait de son mieux pour qu’il ne puisse jamais regarder dans son pc, son téléphone… C’est sa vie privée, et elle aimerait qu’elle le reste, quand bien même il n’y a rien de compromettant dedans.

Résumé des dates importantes :

L’enfance de Kate ne fut qu’amour et rire. Elle n’a presque pas de souvenir l’ayant rendue triste ou blessée. Très tôt, elle apprit le Chinois pour pouvoir discuter avec son grand-père, mais perdit la pratique de cette langue en grandissant. Se retrouvant à comprendre mais en ayant des difficultés à parler. La vie était alors simple, mais heureuse. Un conte de fée prolétaire où le maître mot de la vie était la joie. Des privations se faisaient ressentir, mais rien d’extrême ou de honteux. Cependant, comme tout à une fin et ce bonheur vola en éclat lorsque sa mère hérita d’une tante. Cela semblait un don du ciel au début, mais l’argent monte vite à la tête à certains. Ce fut le cas de ses parents. Nouveaux riches, ils changèrent de train de vie du jour au lendemain – non sans mettre l’argent à fructifier sur un compte bancaire. Fini le Montana et ses paysages magnifique, bonjour New York et l’industrialisation de la vie. Ce fut un choc pour l’enfant de huit qu’elle était. Cependant, elle s’adapta très rapidement en découvrant sa nouvelle vie : meilleure école privée de la ville, appartement de presque deux cents mètres carré, nouvelle voiture… Sa mère proposa qu’elle fasse de l’équitation, mais dû rapidement réaliser que sa fille n’avait pas le fibre animale.

Le transfert scolaire de Kate se passa très bien. Ayant toujours été sociable, elle n’eut pas le moindre souci pour se faire de nouveau amis. Ce ne fut pas le cas de sa mère. Celle-ci, aimant montrer qu’elle avait de l’argent, dépensait sans compter, devenant presque « bling-bling ». Très rapidement, les mères des amis de Kate lui tournèrent le dos, la laissant… Se ridiculiser. Cela impacta beaucoup Martha qui fini par faire une véritable folie : acheter une hybride domestique. Pour frimer de prime abord, cette faible chose devint sa seule amie. Enfin, la seule à qui Martha pouvait parler – et sur qui elle passait sa frustration.

Kate voyant bien la souffrance de sa mère, mais ne comprenait pas pourquoi elle s’en prenait à « Gadoue », comme sa mère l’appelait. Mais la jeune pré-ado avait d’autres chats à fouetter que de se soucier du sort de l’animal de compagnie de sa mère – quand bien même elle ne supportait pas voir celle-ci souffrir. Il était devenu important pour elle- en voyant l’attitude de sa mère et son exclusion de la haute société New Yorkaise, qu’elle devait apprendre les codes de cette vie, qui semblaient échapper à Martha. Et quoi de mieux pour cela que de passer du temps chez ses amies, auprès de leurs mères ? Aussi, Kate sembla délaisser sa famille pour d’autres. Ce qui affecta un peu plus sa mère devenue fragile. Quant à son père… Il rentrait trop peu à la maison pour se rendre véritablement compte que sa famille implosait. Trop occupé à aller au golf avec tel milliardaire, à se faire bien voir par tel PDG. En sommes, il rampait pour être accepté dans des lieux prestigieux, au sein d’une société d’hommes machistes et souvent, bien peu fidèle. Mais s’il y avait bien une chose qu’il avait réussi à garder – à défaut de son honneur – c’était bien son intégrité. Il aimait sa femme et refusait de la tromper, même s’il ne la voyait pas assez. Après tout, il subissait tout cela pour elle. Pour leur fille.

Ce fut l’année de ses quinze ans que tout bascula pour la famille. Depuis quelque temps, sa mère devenait odieuse avec son père – poussée par l’alcool – et s’en prenait à lui, l’accusant de la tromper, de la délaisser. De préférer Gadoue à elle. Simplement parce que son père traitait l’hybride comme une personne et non un défouloir. Et kate dans tout ça ? Elle restait enfermée dans sa chambre. Elle n’avait ni la force, ni le courage de faire face à cette famille explosée à laquelle elle appartenait. Aussi préféra-t-elle sortir pour passer la nuit chez une amie, loin des déboires de ses parents. Ce fut sans doute une erreur. Peut-être aurait-elle dû rester chez elle, pour essayer de calmer le jeu. Mais en tant qu’enfant, qu’aurait-elle pu faire ?

C’est à son arrivée au lycée qu’elle apprit le décès de son père. Un suicide. Pendant de longues secondes, elle ne dit rien, possiblement sous le choc. Puis elle leva les yeux vers le directeur en le remerciant de l’avoir prévenu, sans ressentir quoi que ce soit. Ou plutôt, en ne ressentant presque rien. Bien évidemment, elle aimait son père, ou l’avait aimé. Avant tout cela. Avant l’argent, quand ils vivaient encore dans le Montana. Sauf que son père, sa mère ou elle, avaient changés. Trop. Chacun avait pris un chemin différent, pour tenter d’avoir un avenir meilleur, plus radieux. Plus la journée passait et plus Kate prenait conscience qu’en rentrant chez elle, il n’y aurait plus son père. Il n’y aurait plus cet homme au sourire communicatif qui l’emmenait en promenade à vélo alors qu’elle n’avait que cinq ans. Elle n’entendrait pu sa voix lui racontant des histoires… Alors les larmes arrivèrent et la fière demoiselle s’effondra, enfermée dans les toilettes, honteuse. Honteuse de craquer, honteuse de la vie qu’elle a menée jusque-là en laissant sa famille se détruire. Honteuse d’avoir été égoïste à ne penser qu’à elle sans jamais tenter de faire quoi que se soit pour sauver les siens.

Il lui fallut du temps pour oser sortir, peut avant la fermeture de l’établissement. Elle avait les yeux gonflés, était épuisée et ne savait pas où aller. Rentrer chez elle pour y trouver une mère alcoolique qui se déchaînait sur une hybride innocente ? Et que ferait-elle ? Elle prendrait la défense de la créature, au risque de se mettre sa mère à dos ? Elle fermerait les yeux, comme elle l’a fait tant de fois ? Sortant son téléphone, elle le regarda, cherchant quoi faire. Elle voulait aller chez sa grand-mère, qui elle, n’avait pas changé. Cette femme était un roc, qui avait perdu son époux quelques années plus tôt, mais qui était restée pour son fils. Pour sa famille. Prenant une grande inspiration, elle composa le numéro. Ce n’est qu’en entendant la voix maternelle et douce qu’elle comprit qu’elle ne voulait pas d’une telle vie. Kate se mit à pleurer à chaudes larmes, sur le trottoir avec le soleil se couchant, suppliant sa grand-mère de la sortir de cet enfer.

Durant les trois années qui suivirent, Kate vécu avec sa grand-mère, laissant sa mère seule, sans soutient. Elle n’était qu’une adolescente et n’avait pas à porter le poids des conneries de sa mère. Sa grand-mère avait quitté le Montana pour venir s’installer dans un appartement, prenant soin de l’enfant abandonnée qu’était Kate. Petit à petit, l’enfant reprit gout à la vie et reprit pied.

Au cours de ses trois ans, elle aida une amie à elle à sortir des griffes d’un père qui la maltraitait, sa grand-mère lui ayant appris à ne pas tourner le dos à ceux qui souffrent, elle se fit alors une sœur pour la vie. L’une et l’autre se soutenant comme une famille, surtout lorsque la grand-mère décéda, peut après le dix-huitième anniversaire de Kate. Grâce à l’argent reçu de sa mamie, elle put continuer ses études et prit la direction des ressources humaines en alternance. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver une place au sein de Chroma. Ainsi commença véritablement l’histoire de Kate. Ou plutôt, sa vie commença réellement le jour où elle rencontra Matt.

Elle prenait sa pose, avec quelques collègues des RH lorsqu’elle le vit, dépité devant la machine à café. Il venait de raccrocher et regardait son café. Il ne fallait pas être un devin pour comprendre qu’il avait dû refroidir. Alors, joueuse et aimant les défis, Kate avait pris deux cafés chauds pour l’approcher. Il avait la réputation d’un tombeur et les filles avec qui elle s’entendait parlaient souvent de lui, comme s’il était un steak. Elle lui en tendit un, souriant, amusée.

-Cette mine boudeuse ne vous convient pas du tout. Regardez les pauvres femmes qui ne savent comment réagir.

Elle avait désigné les femmes du menton, les faisant rougir. C’était amusant… Elle avait salué l’homme, laissant le café sur la table pour rejoindre les femmes avec qui elle était venue, discutant avec elles. Du coin de l’œil, elle vit Matt sourire, la regarder avant de l’approcher. Il salua les filles avant de se concentrer sur elle.

-Vous ne pouvez pas m’offrir un café et me laisser le boire seul. Vous avez 5 minutes ?

Kate se tourna donc vers lui, pensant qu’elle avait tout son temps pour lui mais ne put que lui sourire en prenant un air surpris.

-C’est que je ne voulais pas vous déranger en vous imposant ma présence. Elle regarda sa montre J’ai exactement sept minutes à vous consacrer avant de retourner travailler. Vous aviez l'air si dégoûté que votre café soit froid. Laissez-moi deviner... Un appel interminable ?

Elle fit un signe a ses collègues avant de rester seule avec le bel asiatique. Et il lui plaisait beaucoup. Trop peut-être ? Elle savait qu’il avait eu une ou deux aventures avec une collègue à elle, qui mettait tout le monde en garde contre le prédateur qu’il était, mais Kate voulait jouer. Chasser. Ou être chassée. Allez savoir. Elle sentit son regard sur elle et cela lui plaisait beaucoup trop.

-7 minutes ? C’est un bon début. Vous avez l’œil ! Et lui a un certain talent pour appeler pendant les pauses.

Il but un peu non sans laisser son regard glisser à nouveau sur son corps. Kate ne put retenir un sourire.

-Alors comme ça je mets vos collègues dans tous leurs états ?

Kate comprenait que les femmes se retournent sur son passage. Il avait tout du sex symbol et avait un charisme non négligeable.

-Oui, j'ai d'ailleurs été surprise. Je ne suis ici que depuis quelques jours et j'entends toujours parler du laborantin séduisant qui fait rougir les femmes d'un seul regard. Elle le regarda ouvertement de haut en bas, un sourire espiègle sur le visage. Je dois dire que je m'attendais à mieux. Vous êtes... Pas mal.

Elle le provoquait un peu, mais sans être méchante. Elle but son café en regardant les demoiselles et faillit s’étouffer lorsqu'une mima de se pâmer lorsque Matt ne les regardait pas.

-Nom de... Je sens qu'elles ne vont pas me lâcher...

-Une stagiaire pour un laborantin...

Matt lui offrit un sourire mi-amusé mi-charmeur avant de boire un peu de café.

-Vous pensez pouvoir juger en moins de 7 minutes si je suis ou non un monstre ? Peut-être qu’elles ont raison...

Il eut un sourire, un petit air de défis sur son visage.

-Ou alors vous pouvez tenter de vous faire votre propre idée... Mais voulez-vous y accorder plus qu’une pause-café ?

La brune haussa un sourcil, l'ombre d'un sourire sur le visage.

-Est-ce un rencart que vous me proposez là, monsieur le laborantin ?

Elle finit son café assez rapidement.

-Cependant, je suis certaine que vous n'en n'êtes pas... Un monstre. Pas dans le mauvais sens du therme.

Bien qu’incapable de savoir à quoi il pouvait bien penser, Kate ne fut pas surprise de voir qu’il semblait aussi joueur qu’elle. Si ce n’était plus.

-Prenez ça comme vous le voulez, mais je suis sûr que vous ne seriez pas contre un café, loin des commérages de vos collègues. Je me trompe ? Et puis, ça vous laisserait l’occasion de m’expliquer en quoi je suis ou non un monstre.

Elle avait ri doucement en secouant la tête.

-Vous savez quoi ? On en reparlera lorsque vous serez capable de m'inviter réellement à un rencart. En attendant, ma pause est finie. Je suis navrée de devoir vous quitter. Bonne fin de journée et... Peut-être à bientôt.

Elle lui avait fait un clin d'oeil et l’avait planté là pour prendre le chemin des bureaux, rejoignant ses collègues avec un petit sourire satisfait aux lèvres.

Ce fut le point de départ d’une relation qui ne finirait jamais, allant toujours de l’avant. Quelque temps après, il la demanda en mariage. Kate ne s’y était pas attendu, pensant simplement qu’ils resteraient ensemble jusqu’à ce que l’un d’eux se lasse mais… Cela n’arriva pas et avec les années, Kate comprit que cela n’arriverait jamais.

Avec la naissance de Jia, ils formaient une vraie famille et Kate était profondément heureuse. Épuisée, mais flottant dans un véritable bonheur. Elle voyait Matt un peu moins souvent, puisqu’il travaillait deux fois plus pour leur assurer un véritable train de vie où ils n’auraient à se soucier de rien, mais cela lui faisait un peu mal de sacrifier son couple pour une vie stable. Et plus le temps passait, plus il les éloignait alors que l’amour brulait toujours entre eux. Elle espérait que cela irait mieux si elle grimpait les échelons, mais rien ne changea. Alors elle prenait soin de leur fille, de leur appartement, de leur vie.

À côté de cela, avec elle gérait un bar avec Ash en propriétaire et patronne. Un bar peu commun, unique en son genre. Toutes les femmes qui y travaillaient étaient des femmes qu’elles avaient aidées. Que ce soit pour fuir un conjoint violent, ou simplement, car elles avaient besoin d’un but dans la vie après avoir tout perdues, Kate et Ash choisissaient celles qu’elles aidaient. Et l’argent des familles des jeunes femmes servait de fond pour soutenir ce projet. Caché dans Chinatown, ce bar de luxe rassemblait des femmes aux visages cachés, portant des robes de couleurs différentes et seul une partie des clients vip connaissaient la signification de ses couleurs. C’est ainsi, en choisissant quand et avec, certaines filles reprenaient la main sur leur sexualité en se prostituant. Tout l’argent gagné ainsi revenait entièrement à la demoiselle qui l’avait gagnée. Ni Kate, Ni Ash ne touchaient un centime. De plus, pour la sécurité des filles – et avec leurs accords – tous étaient filmés. Et si un client s’emportait contre une de ses filles, Kate n’hésitait pas à se montrer sans pitié. Les cours de combats qu’elle prenait depuis le collège lui était bien utile, par moment. Cependant, elle savait qu’elle ne pourrait pas gérer cela seule et pensait de plus en plus à engager des gros bras pour les protéger. Mais des hommes qui respecteraient ses filles, les protégeraient, cela ne courrait pas les rues…